AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 115 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
C'était peut-être mon jour de chance lorsque le hasard a mis entre mes mains ce volume qui contient deux oeuvres de celui qui est peut-être considéré comme le premier grand romancier de l'Histoire de la littérature. Ce volume, dans les éditions Marabout, avait deux caractéristiques essentielles. La première est que les deux écrits sont adaptés au français moderne par le grand philologue Maurice Rat. La deuxième est que ce volume était illustré par le célèbre peintre Gustave Doré. Cette version modernisé m'a beaucoup facilité la lecture et m'a permis d'éluder cette première difficulté linguistique pour mieux cerner l'intérêt de cette oeuvre.

Gargantua et Pantagruel font partie de ces oeuvres complètes qui à elles seules embrassent plusieurs sources littéraires : le roman de chevalerie, le conte fantastique, la parodie et la satire… ; ainsi que plusieurs thèmes et sources d'inspiration : guerre, éducation, dialogues burlesques, voyages fantastiques, vraisemblance et invraisemblance, fantaisie ... Ce mélange hétéroclite repose sur une grande liberté et improvisation; style plaisant et surprenant qu'on retrouve dans les premières grandes oeuvres romanesques comme Don Quichotte de Cervantès, Jacques le fataliste de Diderot ou encore Tristam Shandy de Sterne. Ces oeuvres qui ont fait rêver les romanciers et qui fascinent toujours les lecteurs.

Cela pourrait repousser certains amateurs du roman classique apanage du XIXème siècle. Mais il faut savoir que nous sommes devant deux oeuvres magistrales où l'imaginaire avait cette magie des contes des Mille et une nuits. Ce genre de suite d'histoires où l'on peut insérer d'autres histoires de la même veine, une autre nuit fantastique sans que le texte perd de son unité générale. Un imaginaire qu'on retrouve chez les maîtres du réalisme magique chez qui humour va de pair avec profondeur. Dans Pantagruel et Gargantua, Rabelais a mis son érudition et son sens de l'observation en oeuvre pour créer cet univers avec ses personnages inoubliables (parmi eux ce fameux Panurge).

Pour le lecteur moderne que nous sommes, Rabelais et ses deux ouvrages sont un lien avec ce XVIème, où tant de changements se sont opérés, surtout au niveau de la langue. Rabelais nous fait revivre ce siècle révolu avec ses moeurs, ses conflits, ses grandes idées, ses querelles, cet esprit de l'humanisme ainsi que cette soif du savoir digne de la Renaissance, tout cela exprimé avec beaucoup de relief et de pittoresque, mais surtout avec humour et érudition. Rabelais nous raconte l'itinéraire de ces deux bons géants depuis leur naissance, en décrivant leur éducation et leurs exploits et prouesses.
Commenter  J’apprécie          260
En 1980, paraît en Italie la bande dessinée de Dino Battaglia d'après l'oeuvre de Rabelais.
L'auteur est coutumier des adaptations d'oeuvres littéraires.
2001 verra la publication en français des dessins accompagnés du texte arrangé (voir à cet effet les avant-propos explicatifs de la genèse de l'oeuvre et de l'adaptation posthume).
"Que grand (gosier) tu as" baptisa Grandgousier à la naissance de son fils "Gargantua".
La première partie du recueil nous conte enfance, adolescence et âge mûr du héros géant.
Son éducation patronnée par l'humaniste Ponocrates, son départ pour Paris (l'épisode de Notre-Dame est édifiant), ses multiples apprentissages où l'on voit ici la "pédagogie" prônée par Rabelais : outre les études, des leçons de choses, des leçons de vie en opposition avec l'enseignement rigoureux, ex cathedra des "Sorbonnards".
Gargantua revient au pays lorsque la guerre "picrocholine" éclate, on perçoit chez le père comme chez le fils une réflexion différente de l'obscurantisme des attaquants.
Apparaît aussi le fameux Frère Jean des Entommeures, moine d'action dans un siècle aveuglé par une religion dominante et dominatrice.
Le Moyen-âge se termine, le XVIe siècle s'annonce : références à la médecine (Rabelais était médecin), aux découvertes géographiques, au bien manger (famine...) : l'ébauche de l'esprit humaniste.
On le perçoit particulièrement dans la deuxième partie consacrée à Pantagruel, fils du précédent.
Guerres, voyages, rencontres et quête sont le cheminement de l'héritier de Grandgousier et Gargantua.
On croise Panurge dont le nom se cite toujours...
Tout au long de ce livre-gageure, on retrouve des extraits du texte original (en français modernisé) et la truculence populaire rabelaisienne qui peut encore déranger des esprits frileux.
Les dessins du maître italien du neuvième art, Dino Battaglia, avec la colorisation de Laure, sa compagne, sont un ravissement.
Parfaitement adaptés à l'histoire, ils cassent les habitudes de la bande dessinée, dépassent les cadres traditionnels et nous restituent le gigantisme des héros, les guerres, les mouvements et les bruits.
Rires et réflexions sont au rendez-vous et dans le texte et dans l'illustration.

Merci pour ce bon moment de lecture à Babelio et aux Editions Mosquito.
Commenter  J’apprécie          70
Un grand merci à Babelio pour l'organisation de la masse critique.

Voilà une belle adaptation de ces classiques de la littérature française que sont Gargantua et Pantagruel de François Rabelais.
L'histoire y est, tantôt sous forme de texte dans les phylactères, tantôt dans les dessins très parlants. L'oeuvre de Rabelais n'a pas été diminuée pour produire cette bande-dessinée qui tend à la perfection au niveau des illustrations. Je trouve que cette BD est un bon moyen de faire lire ce classique (parfois difficile à lire en roman) dans les écoles afin d'allier l'obligatoire à l'agréable.
Commenter  J’apprécie          60
je vais vous l'avouer tout de suite, je n'ai pas tout compris à ce livre (ni à tous ceux qui suivront). le style, en français modernisé, est très facile à lire et l'ensemble des histoires assez divertissantes. Ces récits ont un côté franchement farfelu avec ces géants et leurs aventures. Ce que je n'ai pas complètement compris, donc, c'est la visée de ce roman. Certes, il sert à exposer le point de vue "humaniste" de Rabelais, mais j'ai eu l'impression que certaines choses m'échappaient. Je pense qu'il s'agit d'une oeuvre à lire en cours pour réussir à la comprendre, bien qu'une lecture faite par soi-même peut également aider à comprendre les enjeux principaux de l'humanisme, à savoir par exemple un changement radicale dans la vision de l'éducation par rapport au Moyen-Age. Je pense également (mais je peux me tromper), par le fait que ce livre soit une suite d'aventures, que l'auteur s'inspire de l'Antiquité grecque (Homère etc.), conformément aux auteurs humanistes.
Une lecture qui peut échapper au lecteur mais qui permet d'aborder les notions de l'humanisme en douceur et qui se lit très rapidement avec une édition en français modernisé, et proposant des extraits !
Lien : http://livresdecoeur.blogspo..
Commenter  J’apprécie          40
Régals et regrets, jeux de regards et d'égards à tous et toutes qui virevoltent autour de ces atours sans détours.

A déguster avec ou sans goût les saveurs s'égrenant de ces chapitres de contes et de récits cuisants et fumants.

A savourer sans modération et partage.
Commenter  J’apprécie          30
Les livres de Rabelais sont des classiques dd la litterature qui se decouvrfnt jne foid que l'on a passe l'obstacle de la langue ancienne qui peut rebuter et rfndre la decouverte difficile.Sinon l'imagination de l'auteur et ses personnages passds dans l'imaginaire collectif vous feront passer une belle lecture !
Commenter  J’apprécie          20
Comme tout élève sérieux, j'ai étudié les écrits de François Rabelais (Pantagruel et Gargantua) et autres auteurs du XVIè siècle en classe de seconde. Mais étudier n'est pas forcément lire, je m'étais contenté des extraits du Lagarde et Michard… J'ai donc entrepris la lecture de ces classiques de la littérature française.
Or, me voici quelque peu désappointé. Il est indéniable que ces romans ont été révolutionnaires à leur époque, sans doute plus que n'importe quel autre écrit par la suite. Il était hautement risqué de publier ces livres iconoclastes (qui rompaient radicalement avec tout ce qui avait été écrit précédemment) dans le carcan très catholique apostolique romain de la France tout juste post moyenâgeuse. Mais pour un lecteur adulte du vingt-et-unième siècle, seul l'intérêt archéo-littéraire ressort. Les récits semblent maintenant un peu fades, ennuyeux, et répétitifs. Et encore, possédant une version bilingue (Français moyen / Français moderne), j'ai lu la version en langue ancienne, ce qui ajoutait de la truculence. Bien m'en a pris d'ailleurs ! Les Éditions de Londres se targuent d'une nouvelle traduction originale (2014)... Elle est pour le moins souvent incongrue : il faut être complètement samuelétiennisé (stade dépassant la paul-lousulitzérisation) pour traduire la très compréhensible phrase "Gargantua consulta ses gens" par la psittacique "Gargantua échangea avec ses gens" et la non moins évidente "Gymnaste se offrit d'y aller" par l'erronée "Gymnaste s'offrit pour y aller" !!! (je me contente de ces deux exemples significatifs !).Mais comme le dit si bien Rabelais, "A cul de foyrard* tousjours abonde la merde."
* foireux…
Commenter  J’apprécie          10
Choix des extraits et paratexte intéressants : l'essentiel est dit. le dossier de textes originaux est précieux car la traduction est très moderne, ce qui a l'avantage d'être clair pour le jeune lecteur mais on ne trouve pas l'effort de faire vivre la langue ancienne que proposent d'autres traductions.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (409) Voir plus



Quiz Voir plus

François Rabelais : un destin hors norme

En quelle année serait né François Rabelais ?

1483
1490
1493
1494
on ne sait pas exactement

10 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : François RabelaisCréer un quiz sur ce livre

{* *}