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Malik est musulman, Abdou est chrétien et Salomon juif. C'est la vie de ces trois potes qui nous est contée par Mabrouck Rachedi. Trois copains habitant dans la même cité. Dans une cité, dont on parle aux journaux télévisés et que l'on qualifie de quartier chaud type 9.3. de le dernière année de maternelle au premier emploi, premier RMI, tel un spectateur, années après années nous voyons évoluer ces trois gamins et leur environnement : une famille mono-parentale, les territoires, les bandes, les moqueries et les bagarres, les vacances à la cité, les filles, la drogue, les caves... le langage de ces gosses évolue avec les années qui passent, comme le langage de nos propres gosses et j'ai trouvé cela d'un grande subtilité. Avec un ton léger, volontairement sans vraiment de profondeur, Mabrouck Rachedi écrit avec réalisme, sans aucun misérabilisme. Il ne démontre pas, il raconte simplement, à l'inverse de philosophes bien pensant : "Il ne s'agit pas du tout de parler de littérature de banlieue mais bien de parler de littérature en banlieue". Pas sociologue et il le revendique, l'auteur se dit simplement romancier. Pas de démagogie ou d'analyse faussement intellectuelle.
C'est juste l'histoire d'une bande de copains qui passent de l'enfance à la vie d'adulte, en se cherchant, en dérapant parfois et chacun de ces trois garçons choisiront leur propre chemin.

Je recommande cette lecture à tout le monde et à tout votre monde : vous, vos enfants, votre mari , vos amis... Elle ne pourra que vous faire réfléchir et peut-être entrevoir ces cités que l'on qualifie souvent de jungle avec un autre regard...

Lien : http://fanyoun.over-blog.net..
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Le petit Malik, enfant d'une cité comme il y en a tant, nous raconte sa vie, auprès de sa mère célibataire, de ses copains d'école, des commerçants de son quartier, de l'âge de 5 ans à 26 ans. Un chapitre de quelques pages par année. Cette construction permet un style enlevé, fluide, léger.
Il est très craquant Malik, petit. Fait des bêtises comme tous les gamins, comme tous ses copains.
Mais en prenant de l'âge, les bêtises de Malik prennent parfois la couleur de dérapages, même s'il a des circonstances atténuantes.
Il se cherche Malik en grandissant, et sans repères, il a du mal à trouver sa voie.
Après des expériences plus ou moins malheureuses, des occasions ratées, il nous avoue, à la dernière page : « Et il y avait ma vie, qui serait celle que je choisirais. » Malik a enfin grandi, Malik a enfin compris.
Ce récit plein d'humour et de spontanéité, nous rend Malik attachant, touchant et atténuent le côté choquant de certaines scènes.


Lien : http://meria.canalblog.com/
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Le petit Malik se veut être un nouveau petit Nicolas. On va donc suivre les aventures de ce petit garçon d'aujourd'hui et bien de chez nous, au fil des ans. A raison d'un chapitre par an.

Les chapitres sont vites lus et font référence à un épisode plus ou moins important de la vie du petit Malik.

J'ai été au départ, assez sceptique sur ce livre, trouvant la lecture trop superficielle, les épisodes évoqués succeints et anecdotiques. Et puis au fil des chapitres tout ça a pris une contenance et une cohérence.

Ce livre m'a aussi parlé en écho, non pas trop à ma vie, ayant grandit loin de la cité, et l'ayant fréquentée que plus tard, mais à la vie de nombreux amis et de gamins avec lesquels j'ai travaillé. le ton et la vie de la cité sont bien là, sans misérabilisme, avec sa formidable mixité culturelle, avec ses excès et ses retenues, ses douleurs et ses bonheurs.

ALors le petit Malik est peut être effectivement le nouveau petit Nicolas, celui des banlieux. Son parcours est décrit sur un ton divertissant mais dépeint une réalité que ne l'est pas toujours.
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J'ai apprécié ce roman assez court sur l'itinéraire de Malik et sa bande de gais lurons dans une cité française, entendez par là quartier chaud possédant une forte densité de population venant principalement des anciennes colonies françaises. Malik est musulman, ses deux fidèles potes Abdou et Salomon sont respectivement chrétien et juif. Dans cette configuration, il y a comme une référence au trio Vincent Cassel, Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui du film culte de Mathieu Kassovitz, la Haine. Sauf que dans l'oeuvre cinématographique, ce sont 24 heures de 3 jeunes banlieusards qui sont mis en scène.



Mabrouck Rachedi brosse un portrait plus étendu dans la durée de Malik et ses comparses sur 21 ans. de la fin de l'école maternelle au premier RMI… Pour cela, il résume chaque année de notre héros par une anecdote qui donne suffisamment d'éléments sur Malik et l'évolution de son environnement : on passe ainsi de l'enfance dans un foyer monoparental, avec des territoires à marquer à l'école, les bagarres, les moqueries de mômes à l'adolescence avec l'influence de la culture urbaine américaine sur les ghettos français, la découverte de la littérature à l'école républicaine, les vacances à l'arrache, la prise de conscience de la condition de sa mère, le rapport complexe aux forces de l'ordre, les filles, la cave, la drogue et les premières démarcations des uns et des autres.



Le propos de Mabrouck Rachedi est léger. Il ne rentre pas en profondeur dans sa thématique. le roman dresse une évolution plus ou moins attendu des personnages principaux. Par contre, il dresse quelques portraits singuliers de ces banlieues comme celui de Bruno le vendeur débonnaire de glaces qui se transforme en braqueur ou encore de Boualem, l'icône du quartier jusqu'à ce qu'on découvre qu'il est policier.
Rachedi dénonce une certaine forme de mentalité de ghettos qui paralyse ses personnages et Il souligne également les difficultés de dialogue entre certains jeunes de banlieue avec le reste de la société.



C'est donc un texte qui se lit bien, qui me rappelle personnellement Kiffe Kiffe Demain de Faïza Guène et qui ne fait pas dans le misérabilisme. Juste l'histoire d'un gamin qui veut s'en sortir et qui ne sait pas trop comment s'y prendre. Les illustrations d'Eldiablo apporte un plus à cet ouvrage.



Bonne lecture

Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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Un roman sympathique qui m'a évoqué "La vie devant soi" de Romain Gary. Agréable à lire.
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A 5 ans, Malik et ses petits camarades arnaquent le vendeur de glaces du quartier. Un an plus tard, notre jeune banlieusard découvre l'école et les horribles vêtements que lui a choisis sa maman attentionnée : « Ma mère avait jugé bon de m'attifer d'un total look ringard pull marin, pantalon à pinces, chaussures Eram en daim pour marquer l'événement. J'avais l'air d'un clown avec mes vêtements neufs et mon cartable qui sentait le cuir à dix kilomètres à la ronde. » A 9 ans, grande déception, Malik trouve un papa de remplacement parfait ! Il fait tout pour le « marier » avec sa maman, jusqu'à ce qu'il découvre que c'est un … policier. A 17 ans, les filles font leur apparition dans la vie de nos trois compères. Mais, pas les vraies, celles de la télévision, des clips et des films X. Après tout, comme le dit Malik « Nous qui nous rêvions beaux gosses, on était que des branleurs. » Puis la vie suit son cours. Première relation longue avec une petite amie, petits délits, premiers boulots, avec la découverte de la « vraie « vie : « Un jour on m'a expliqué qu'il valait mieux que je m'appelle Marc. Marc. Malik, c'était le même prénom à une syllabe près, non ? J'étais téléopérateur chez Creditis, un établissement de crédit à la consommation. le principe était simple, on prêtait une somme à un pauvre type et on le plumait en intérêts. Sur les gros coups, on récupérait deux fois plus qu'on avançait. du racket ? Non, le fonctionnement normal de la société capitaliste. Et le capitalisme, ça passe mieux quand on s'appelle Marc plutôt que Malik, c.q.f.d. »
Cette amertume s'accompagne de nostalgie quand Malik voit les chemins divergents empruntés par ses amis : Salomon, qui a réussi, revisite son ancienne cité en costard-cravate, tandis que son deuxième meilleur ami Abdou restera enfermé dans sa cave.
Mais comme dans chaque existence, il y a des moments où on ne peut s'empêcher de rire. Comme Halim, qui ponctue ses fins de phrases de « Nique ta mère » de façon automatique, et qui se retrouve au tribunal, parce qu'un policier n'a pas apprécié ce « signe de ponctuation ». Les visites des évangélisateurs dans la cité provoquent des dialogues absurdes et hilarants :
« - Rejoignez l'Eglise évangélique du Renouveau Christique pour la Pureté de l'âme humaine et le retour de la Foi en Jésus sur terre !
- Hein ?
- Vous connaissez Jésus ?
- le concierge de l'immeuble C ? Ouais, bien sûr !
- Jésus était le père, le fils et le Saint-Esprit ?
- Il souffrait de troubles de la personnalité ?
- Non, je vous parle de la transsubstantiation.
- C'est dégueulasse, ces histoires de changement de sexe !
Transsubstantiation, cinq syllabes, faut être branque pour sortir ce mot ici ! Déjà que la Trinité est un concept difficilement concevable pour un musulman qui y voit des relents polythéistes, là, la barbarie du mot renvoie à l'idée d'une pratique vaguement sataniste. »
Et toujours cette mélancolie de la cité, qui s'intensifie à mesure que Malik grandit, et qui pourtant, « [exhale] l'effluve des caniveaux. »

Ainsi, chaque chapitre est consacré à une année de vie de Malik, jusqu'à ses 26 ans. On découvre parfois des caricatures qui représentent les protagonistes, selon leur âge.

Vers la fin du roman, tandis que le narrateur, âgé de 25 ans, se demande où est passée sa jeunesse, le lecteur se sent ému par ce morceau de vie sincère, plein de fraîcheur, qui émeut autant qu'il fait sourire. Un roman sur la vie, que l'on dévore, et dont on ressort changé. On en est même frustré. Malik, Abdou et Salomon, on aurait bien aimé faire les 400 coups avec eux.
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