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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quand je termine un livre, j'écris mes avis « à chaud »… Cela n'a pas été possible après ma lecture de Outrage... Maryssa Rachel m'a faite sortir de ma zone de confort… Non seulement par le contenu de ce roman, mais également par son style d'écriture particulier…

Outrage n'est pas une romance… Même s'il y a une histoire d'amour…
Outrage n'est pas une dark…. Même si c'est plus sombre que les ténèbres…
Outrage n'est pas érotique… Même s'il s'agit de sexe…
Outrage est inclassable…. Outrage est hors norme… Outrage est dérangeant… Outrage est choquant… Outrage est inoubliable…
Je ne peux pas dire que j'ai aimé Outrage… En fait, j'ai même songé à abandonner ma lecture à plusieurs reprises… Et pourtant, j'ai continué à lire… Un peu comme on est incapable de détourner les yeux en regardant un avion s'écraser au sol.

Je suis restée des jours et des jours, à essayer d'analyser mes sentiments pendant ma lecture, pour parvenir à écrire cet avis…

Puis, j'ai commencé à voir passer des commentaires sur les réseaux sociaux… Des publications qui, sous le couvert d'émettre un avertissement, ont spolié des passages… Alors, c'est vrai… Il manque un avertissement sur le synopsis. Ce livre est pour un public averti et n'est pas à mettre entre toutes les mains….

Mais, de mon point de vue, on ne spoile pas ! On peut avertir qu'il contient des passages choquants sans spoiler ! C'est tellement injuste de réduire une oeuvre de plus de 300 pages à ces quelques mots… Et les déchaînements de critiques et de jugements qui en ont découlé m'ont mise en colère…. J'étais écoeurée de voir des lecteurs se faire taxer de nigaud ou de détraqué parce qu'ils veulent le lire !

Je ne fais pas l'apologie des pratiques qui sont racontées dans ce livre… Elles m'ont dérangée et j'ai clairement été hors de ma zone de confort pendant toute ma lecture ! À aucun moment, je n'ai été « chauffé » par les scènes de sexe, pourtant nombreuses et parfois classiques… Mais, cela n'était pas le but de l'auteur….

Maryssa Rachel n'a pas écrit un roman érotique… Outrage s'adresse à des personnes ouvertes d'esprit, qui ont envie de sortir des carcans des normes de la société… Qui ont envie de lire une histoire qui les fera réagir, qui les provoquera, qui les chamboulera, qui marquera leur esprit, qui les dérangera… Un roman qu'ils n'oublieront pas…
Pourtant, Outrage est une histoire touchante à sa manière…

Outrage est l'histoire d'un naufrage… le naufrage d'une femme qui souffre… Une femme qui ne sait pas comment aimer et être aimée, comme l'entend la normalité de notre société… Une femme qui ne trouve pas sa place dans ce monde où on peut étaler notre vie intime sur les réseaux sociaux mais qui se permet de jouer les pudiques et les bien-pensants quand cette intimité est dérangeante pour eux…

Il y a des millions de façons d'aimer, de vivre, de survivre, de se détruire, de se reconstruire, d'oublier, de se souvenir…

La plume de Maryssa Rachel est très particulière… Une narration avec une succession de phrases courtes, qui donne un sentiment de pensées saccadées et perturbées… Des odeurs, des images et des faits, sans voiles et sans maquillages, tout simplement jetés sur le papier…

Une masse d'information à l'état brut…. L'héroïne ne s'arrête pas pour analyser tout cela… Parce que si elle s'arrête, elle sombre… Et si le lecteur le fait, il risque d'abandonner le livre par peur de tomber dans le gouffre avec elle…

Alors, j'ai suivi Rose, je suis restée dans sa tête, je n'ai pas analysé les images, les odeurs, les faits… J'ai tourné autour du gouffre avec cette femme et j'ai sombré avec elle… Pour me retrouver à la fin du livre avec une impression de gueule de bois…. et des difficultés à mettre des mots sur ces mots (et ces maux)….
Mettre une note à ce livre est un vrai casse-tête ! Mais il est l'objet d'un tel pugilat que j'ai envie de contrebalancer…

Je n'ai pas aimé l'histoire de ce livre… Personne ne peut « aimer » ce qu'il contient… Mais si vous voulez être bousculé, chamboulé au point de trébucher et tomber….. il faut laisser sa chance à ce roman. Et surtout, ne vous laisser pas intimider par tous ces jugements à l'emporte pièce que j'ai pu lire aujourd'hui… faites vous votre opinion par vous même ! Que ceux qui disent avoir détesté aient au moins eu le courage de le lire….
Lien : https://wp.me/p6618l-aSk
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Cela faisait un certain temps que ce livre était en attente de lecture. J'ai découvert cette auteure grâce à ses vidéos qui nous donnent une idée sur l'histoire mais aussi sur le style narratif qui est juste sublime. Ce roman est le premier que je découvre.
Tout d'abord, en deux mots, comment qualifier cette histoire ? Et bien pour PUBLIC AVERTI et PERCUTANT.
J'ai adoré cette histoire qui prend aux tripes et à certains passages, bouscule. Je me suis attachée très vite à cette femme, Rose, que la vie n'a pas épargnée et qui a un tempérament explosif, brute... Elle comble un vide affectif en ce jetant dans une sexualité débridée. Certains passages, m'ont fait grimacer et en cela il faut être prêt mentalement pour accueillir certaines scènes.
le style d'écriture est magnifique, les mots sont justement posés pour parler des maux de Rose. le profil psychologique des personnages est très bien réfléchit.

Avant de vous lancer dans cette lecture si cela vous tente, je ne peux que vous encourager à aller voir le profil facebook de l'auteure qui a fait de très belles vidéos sur ses écrits et peut être que vous viendrez vous aussi à la découverte de Rose.
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Manifestement je n'ai pas lu ce livre comme tout le monde...

C'est assez incroyable que tout ce qui se dit sur Outrage soit aussi convenu

As t'on vraiment lu le même livre ?

J'en suis stupéfait, bref, voici ma critique ;-)

Outrage de Maryssa Rachel

Ce livre, paru cet été est arrivé en plein mois d'aout. J'avais lu Décousue, de manière un peu décousue l'an dernier. J'avais aimé autant le style, la sincérité du personnage principal, Rose qui, dans un rythme et un ton direct, nous plongeait dans ses aventures érotiques plutôt excitantes. Un bon livre extrêmement agréable à lire, un collier de perles cassé au fond d'une coupelle en verre dépoli, les perles en vrac, à piocher comme telles.

Le choc est venu avec Outrage.

esclave lina avait adoré Décousue, Je l'ai autorisé à lire Outrage avant Moi. elle ne pouvait plus le lâcher et M'en a lu des passages entiers, toute excitée pour M'exciter. Non, Je ne dirais pas lesquels ah ah. J'ai aussi ouvert le livre un peu au hasard, comme on pioche dans une boite de chocolat en se disant vivement le soir où Je vais tout dévorer et J'ai lu quelques pages. Des propos acérés, des aiguilles de réel plantées dans les apparences pour en faire jaillir le suc… ou le pus…

N/nous étions en vacances à l'étranger, sans internet. Tout ce bazar des abrutis autour du livre n'était pas d'actualité. Je savais déjà que J'avais un truc d'une force incroyable entre les mains., quel bonheur !

Je ne lis pas autant que Je voudrais alors Je Me concentre sur le vrai, l'intensité, le remarquable. En début d'été J'ai lu et porté en Moi durant de longs jours "Méridien de sang" de Cormack McCarty, la récit fondateur de l'histoire des États-Unis d'Amérique : dément, véridique, magistral d'ampleur, de travail et de talent d'auteur.

Alors forcément ces quelques pages d'Outrage M'ont emporté.

Finalement, cette Rose, comme je l'avais pressenti dans Décousue, a vraiment du nerf, les yeux grands ouverts sur elle (le contraire du pleutre médecin incarné par Tom Cruise du dernier film Kubrick) et sur la vie, ce qu'elle vit, sur la conscience échevelée d'elle-même et des êtres qui l'entourent, de près ou de loin aujourd'hui comme hier… Rose s'épanouit enfin dans ces pages et elle semble presque vénéneuse comme la belle image de la couverture du livre, un cliché de l'auteur qui est aussi photographe.

Lorsque Je décide de prendre le livre au début et de Me laisser happer par la vie de Rose sur la période couverte par son récit, Je M'installe dans le canapé du salon et Me laisse dévorer par le récit.

Je ne vais pas redire les banalités des compliments que l'on trouve ici ou ailleurs, transgressifs, grand livre, intense, noir, juste, patati et patatata.. Je suis d'accord avec tout ça, mais il y a plus à dire. C'est pourquoi J'écris : parce qu'il y a plus à dire (ah, comme c'est facile pour un auteur de se faire mousser ah ah).

Le récit est un chemin de vie dans le Paris d'aujourd'hui, dans le labyrinthe de paravents des apparences plus ou moins opaques ou translucides (trans-lucides écrirait Maryssa Rachel). Ce qui choque au premier abord est l'accord parfait de style, de rythme (qui n'a rien à voir avec la cadence, on est bien d'accord n'est-ce pas ?), de sens, de poésie et d'analyse (sentimentale, sociale, politique, culturelle) dans un grand texte d'une cohérence admirable, patati et patata ! Ta ! Ta !

En 3 parties Rose se laisse tantôt dévorer, tantôt elle dévore la vie, la sexualité, les autres et la réalité. Ai déjà dit que la sexualité est la vie même ? Que la pulsion de mort n'existe que dans les désaxés mythomanes et autres psychopathes qui croient encore à freud ou pire encore à lacan ?

La sexualité est la vie qui partout déborde comme dans une forêt… Une forêt en toute saison dans le temps qui passe et qui de la pourriture fait naitre les champignons et nourrit les arbres qui vibre dans l'air du ciel du désir d'être et de vivre. C'est quand même mieux qu'un bête champ de maïs industriel où tous les plans sont alignées dans une terre morte, tous calibrés, tous sur les marchés des capitaux ds matières premières pour nourrir les retraités américains. Prévert disait en son temps "con comme un porte-avion", aujourd'hui on ajoute "con comme un champ de maïs".

La sexualité est partout comme la vie qui s'envole, s'extasie, qui se meurtrie et qui meurtrie, qui tantôt se cache tantôt explose, la sexualité qui crée et qui détruit, la sexualité qui pourrit et qui nourrit, comme la forêt.

Rose est vivante, joyeuse, amoureuse, hurlante, pitoyable, lucide, assoiffée, dominée autant que soumise, gourmande autant que recluse, elle vit au pays des morts de la terre sèche et morte. Mais elle est sortie des champs de maïs industriels pour entrer dans la forêt, dans la grande forêt, amoureuse d'un des Grands Loups (le sien) qui la peuple aussi.

Rose s'emporte autant qu'elle emporte le flux de la sexualité qui la dépasse et la contient comme la vie nous dépasse et nous contient tous autant que nous sommes.

Rose est mâle et femelle simultanément ou alternativement dans ses pratiques et expériences (homosexuelles ou délirantes jusqu'à la zoophilie).

Ce n'est pas un catalogue de pratiques (le sage montre la lune et l'imbécile regarde le doigt), mais un parcours d'un tumulte extraordinairement vivant comme les grands fleuves s'emportent et emportent le flux des saisons de vallée en vallée dans l'Himalaya, comme le Gange qui lui aussi porte les morts.

Rose chemine en fulgurances, en cris d'une lucidité phénoménale, dans une incroyable détresse, consciente de l'amour du monde sans le voir sans le chercher, juste le vivre. L'amour n'est pas celui dont elle parle, elle en parle comme pour mieux masquer qu'elle le vit et ne veut pas le reconnaitre. L'amour est exigeant, total, l'amour est la seule réalité du monde derrière les mythes et les contraires. L'amour n'a pas de contraire et des fois ça fait rager la petite Rose qui vit pour assembler les contraires.

Rose est l'hermaphrodite de Platon, le couple féminin masculin manifesté, le yin et le yang, Tigres et Dragons qui se pourchassent la bave aux lèvres, les crocs et les langues, le sperme mélangé de cyprine de ces deux grandes créatures mythiques tantôt mâle et tantôt femelle.

Rose est la sexualité. Rose est la vie. Rose meurt et renait transformée encore et encore, toujours entière sous l'apparence fragmentée de ses propos, elle est vouée à la vie impétueuse, délicate, violente, sensible, imprévisible, inspirée, cosmique, elle, vivante.

Elle est une figure mythologique, elle est Kali, la noire, celle du désir qui dévore les hommes et créé le monde d'une force effarante. Ce n'est pas un hasard que ce texte paraît aujourd'hui : le monde en a besoin, même s'il ne le sait pas encore (et peut-être même à cause de ça).

La vie de Mon coté M'impose d'écrire, enfin, bref, J'ai posé Outrage comme pour l'absorber, le savourer. J'ai travaillé et puis un jour "La fin du couple" de Marcela Iacub est arrivé par la poste. Petit livre bien ficelé qui au travers une oeuvre de Tolstoï "la sonate à kreutzer" décrit comment la sexualité au sein du mariage fut modelée par les institutions (et depuis les féministes par le droit français) jusqu'à la schizophrénie qui gouverne aujourd'hui la perception comme l'organisation de la sexualité et du couple mort vivant (à l'image du capitalisme robot tueur bourré de cocaïne d'aujourd'hui, ça c'est Moi qui le dit hi hi). Elle termine le livre avec Charles Fourier que J'évoque dans Mon premier ouvrage en parlant d'Oneida. Je trouve parfait que ce livre arrive alors que Je digère encore l'épopée solaire autant que lunaire de Rose. Oui Marcela, le couple est mort et il est temps d'inventer la suite : écrire plus, vivre plus.

Vivre plus : comme Rose.

Je vais parler de la fin.

Promis, Je ne spoile pas.

Selon Moi Rose a écrit tout ça sauf la fin. La fin c'est Maryssa Rachel qui l'a écrit, la petite Maryssa dans son petit monde peureux où les hommes sont les ennemis des femmes et inversement (ou alors son éditeur lui a suggéré la chose pour garantir l'écriture du 3ème volume qui depuis est achevé). J'avance cette idée-là parce que Je pressens la suite et l'envol définitif du récit dans le troisième à venir. Je peux Me tromper, mais finalement le retournement de cette fin ne sera peut-être encore qu'une étape vers la paix en soi et la création du monde à venir, pourtant déjà là..

Je connais un court métrage réalisé par Maryssa, on y voit un personnage victime, dans un affligeant manichéisme prémâché de haine des hommes pour les lesbiennes de supermarché ou de canal plus…
Je n'aime pas ce truc malgré une réalisation très correcte dont Maryssa n'a pas à rougir.

Toujours la même histoire : il faut en dire plus ! Voir plus grand ! Rose, au secours ! J'aime imaginer que Rose est apparue à Maryssa dans ces moments-là, après qu'elle eut brassé ses inspirations de rez-de-chaussée pour ce court métrage. Maryssa, lassée de le savoir et de le constater, s'est ouverte à plus grand en aimant Rose de cet amour qu'elle porte et c'est ainsi que Rose l'a possédée : Outrage est né porté par le travail énorme et le talent de Maryssa.

Il va être temps de constater et de reconnaitre définitivement la complémentarité ontologique de l'homme et de la femme, du masculin et du féminin de la nature dans la nature. Rose est là pour ça, pour nous aider à le reconnaître, l'admettre, l'accepter, n'est-ce pas Maryssa ? Définitivement (ah ah J'adore ce mot )

Rose est notre féminin masculin réuni dans notre monde français d'une violence inouïe : violence sociale, économique, politique, éducative, contre la nature, pour le profit et la guerre de tous contre tous, dans une injustice et un massacre silencieux et aveugle derrière les écrans et les représentations manipulées. Rose est celle qui fait voler tout ça en éclat de verre, de chair, de latex et de bouteilles de rouge. Rose qui attend le dernier ouvrage pour mettre tout ça en pièces et de cette pourriture nourrir le monde qui vient, qui viendra tôt ou tard, évidemment.

J'aime beaucoup Marcela Iacub qui "milite" pour une République française démocratique et libertine ! Hey Maryssa, on s'organise une rencontre avec elle ?


Enfin, de Mon point de vue :

Il y a un grand texte de Théâtre dans ce livre et curieusement personne ne le voit et personne ne l'a vu ! Ah, les aveugles que voit Rose

Ce n'est pas par hasard, selon Moi, que l'on y trouve "dans la solitude des champs de coton" de Koltès (Je porte encore en Moi Patrice Chéreau et Pascal Gregory, seuls sur scène, entourés du public, pour ce dialogue entre le dealer et son client parfois soutenu par Massive Attack).

Question : qui va porter ce texte sur les planches ?

Qui ? M'sieur l'éditeur vous pouvez organiser ça ? Oui, sans même en changer un mot ou une phrase, juste incarner Rose, Alex et les autres personnages et pour la décence passer les activités sexuelles en narrations (de beaux enjeux de mise en scène, n'est-ce pas ?), J'ai dans l'idée qu'Olivier Py apprécierait Rose, le réel, la chair et l'intégrité du texte, mais son public… Je ne sais pas en fait… Bref.

Voilà, J'ai hâte au suivant et dernier ouvrage (de l'histoire de Rose) de Maryssa Rachel à qui Je dis humblement en le gueulant sur les toits de Paris : MERCI !

Maryssa, Je pense que ce livre est plus grand que toi, que Moi et que nous tous.


Bon, bref, ce n'est que l'avis d'Eros Power, faut pas lui demander d'écrire à l'eau de rose sauf à l'eau de Rose qui est un cocktail luminescent à base de cyprine, de sperme et de vin rouge.

Merci Maryssa, J'aime Rose.
Lien : http://etresoimemesm.com/out..
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Ce roman est strictement pour adultes. Malgré le langage cru et de nombreuses scènes explicitement pornographiques, je ne l'ai pas trouvé choquant. J'avais lu tellement de polémiques à ce sujet... La force de ce livre réside dans l'aspect psychologique. Maryssa Rachel ne raconte pas le sexe pour parler de cul mais pour nous interroger et nous faire réfléchir. J'ai lu cet ouvrage dans la continuité du précédent "Décousue". J'avais hâte de connaître la suite des aventures de Rose, son héroïne. C'est une femme torturée, en perpétuelle souffrance qui utilise la sexualité comme un médicament. Elle est nymphomane et érotomane. J'ai trouvé ce personnage terriblement attachant. J'ai vibré et souffert à ses côtés.
L'auteure nous raconte l'emprise et l'amour qui fait mal jusqu'au déchirement. Jusqu'à sa rencontre avec le Loup, Alex, artiste paumé et névrosé, Rose était une femme libre et indépendante. Cet homme manipulateur et pervers va la déconstruire et la détruire. Leur amour passionnel va plonger notre héroïne dans les pires tourments. Lorsque la rupture survient, Rose souffre comme une bête. L'écriture de l'auteure est animale, presque bestiale et c'est beau. Alex est un loup, son odeur rappelle à Rose celle de son père incestueux. Pour l'aimer, elle fait taire la bête qui rugit en elle.
Lorsque le Loup la quitte, elle se précipite vers le seul remède qu'elle connaisse, le sexe à outrance allant jusqu'à une expérience zoophile. La bête en elle doit se réveiller et s'exprimer. Alex l'avait muselée trop longtemps... Cette scène tant décriée s'intègre donc parfaitement dans ce récit, surtout du point de vue psychologique. Il faut comprendre que Rose est malade. Elle aime les jeux BDSM car la souffrance physique anesthésie ses blessures morales. Elle aime basculer mais aussi soumettre. Rose est décortiquée sous toutes ses coutures sous la plume habile de Maryssa.
Je pense trouver des réponses à mes questions sur les maux de Rose en lisant le dernier opus de cette trilogie "État limite".
Je remercie Maryssa Rachel pour ce roman dans lequel certaines femmes qui se pensent anormales pourront se reconnaître. Puisse cette lecture les aider et les réconcilier avec elles-meme.
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J'ai tourné mille et une fois dans ma tête comment aborder cette chronique, quoi y dire et surtout ne rien y négliger . J'ai tourné mille et une fois mes mots dans ma tête. Et je vous assure en ce moment même ma tête est un vrai foutoir. Tout ce que je vais vous dire maintenant est d'une sincérité, déconcertante pour nombre d'entre vous.

Je ne peux absolument pas vous dire si j'ai aimé ou si j'ai détesté, mais je peux vous assurer que ce livre restera graver à tout jamais dans les tréfonds de ma mémoire. Il en rejoint quelque uns et ils ne sont pas nombreux, les doigts d'une seule main suffisent largement pour les comptabiliser.

Cette chronique ne sera pas une vitrine aux débats incessants et inexpliqués sur cette romance. Et oui, il s'agit bien d'une romance (pour ceux et celles qui ne l'avaient pas compris), donc jusque là rien d'anormal qu'il soit dans les rayons de romance. Alors certes j'avoue qu'un ruban de mise en garde ne serait pas de refus. Ceci éviterait les indignations à outrance et que certaines tombent dans les pommes !

Ce n'est pas un livre que je conseillerai, j'estime que c'est un choix propre à l'individu (sachant ce qu'il en retourne). Il faut être extrêmement ouvert d'esprit, être blinder et être attirer par ce genre d'histoire. C'est tout moi !

Aujourd'hui j'ai envie de vous faire entrer dans le monde décousu de Maryssa Rachel. Je vais vous montrer « le beau » de cette histoire. « le laid » n'y est pas présent à mes yeux, car c'est une oeuvre d'art. Fermez vos yeux, imaginez une balade dans une galerie sombre. Seules quelques lumières transpercent cette obscurité, au loin. Vous y approchez à pas de loup, sur le qui vive car vous savez d'ores et déjà ce qu'il va advenir. Et là, vous découvrez une toile de peintures. (Vous vous dites que je délire totalement, mais laissez moi continuer). Et une multitude d'autres. J'apparente ce livre à une succession de toiles, plus ou moins abstraites ou d'un très grand réalismes où un flot d'émotions transpirent de ces peintures. Certes ces émotions sont d'un sombre très prononcé mais elles finissent pas m'engouffrer dans un univers où l'exacerbation des sens m'ont surprise. J'ai eu cette place de voyeur, car il ne peut en être autrement, l'auteure nous l'impose. Dès le départ, je savais que je n'allais pas vivre, mais seulement subir !

Une toile, un chapitre, un chapitre, une toile. Cette balade a duré plusieurs jours, car j'ai pris le temps de savourer, de digérer et de comprendre. Car en observant bien et en grattant légèrement, j'y ai décelé de jolies choses.

Rose est une jeune quadra, photographe, artiste, elle observe le monde d'un autre oeil. Elle le décrit avec ses perceptions que seules entre artistes peuvent comprendre le sens. Rose, sa vie, est définie par le sexe. Abusée par son père, dès son plus jeune âge. Son corps reflète ses sentiments. Elle ne connaît pas d'autre moyens d'expressions que celui du sexe qui au fil des années prennent une nouvelle dimension, celles qui sont tabous, celles dont il ne faut pas parler au risque de tomber dans la case « dérangé du sexe ». Pour, elle, le sexe n'a pas de couleur, de goût : femme, homme, tant que le plaisir est là. Elle vit sa liberté sexuelle telle qu'elle le souhaite : travers, indignations, flagellations, seule, à plusieurs, avec ou sans objets. Elle est « sa » reine. Elle désire, elle repousse, elle choisit. Nous sommes ici bien loin de la jeune midinette sortie de sa poussée hormonale qui voit en tout mâle bien bâti, une histoire d'amour éternelle. Rose est une femme affirmée et qui s'assume. Jusqu'au jour où elle rencontre Alex, le loup. Il faut savoir que Rose à du mal à humaniser, l'être humain. La part du temps, les personnes de son entourage portent des surnoms ou ils sont réduits à une lettre. Elle animalise son entourage certainement par crainte d'un attachement trop important, il est plus simple pour Rose de se détacher d'une lettre ou d'un animal que d'une personne. Alex est l'homme qui va ouvrir des brèches dans sa carapace hyper blindée. Il va l'amoindrir, la manipuler, la détruire pour son propre plaisir. Il va jouer avec ses sentiments comme s'il jouer à la poupée. Et elle, Rose va y croire, va s'y raccrocher. Comme si les paroles d'Alex étaient salutaires, comme si elles allaient effacer ce qu'elle est et qu'elles lui permettraient de devenir la femme qu'elle aurait toujours du être. Alex va la démolir psychologiquement et physiquement. Il met un mot bien précis sur chacun de ses troubles. Il l'anéantie, la bouscule et la façonne aux idéaux de sa femme parfaite. Rose dans son aveuglement amoureux va accepter de le devenir. Une promesse silencieuse mais consentie. Neuf mois d'amour, de pleurs, de haines, de mots blessants, de persécutions. Neuf mois et pas un jour de plus pour ouvrir les yeux et découvrir que tout l'amour inconditionnel qu'elle lui porte n'est pas réciproque. Neuf mois d'enfermement. Neuf mois de souffrances. Neuf mois et un jour plus tard la délivrance. Une délivrance douloureuse où le sexe sera de nouveau le seul remède à ses maux.

Alex est un homme loin des clichés de nos romances contemporaines. Alex à l'apparence d'un clochard, il pue, il boit, il est sale et il se drogue. Alex est la représentation d'un nombre incalculable de dépravations. Egalement artiste, sa vision de l'amour est utopique. Je pense que Rose retrouve en Alex l'image de son père qu'elle chérissait. Inconsciemment, elle veut revivre l'exclusivité de la relation qu'elle a vécu avec et la rendre meilleure.

Le livre se découpe en deux parties : la première relate l'attachement de Rose et Alex et la seconde narre la chute libre de Rose.

Si le ton dans la première partie est relativement doux, il n'en est plus question dans la seconde. La différence est nette est très ressentie dans le style de l'auteure et surtout dans le comportement de Rose. Elle tombe dans l'autodestruction et dans la vengeance. Je ne pense pas que Rose en est consciente, j'insiste sur ce point. Elle n'arrive pas à exprimer ce qu'elle ressent et c'est son corps qui en pâtit. D'ailleurs elle le dit très bien » elle a le corps malade ». Inconsciemment, elle se venge d'Alex et des hommes en général en les dominant. La domination l'amène à travestir ces hommes qui croisent son chemin et à les avilir. Elle les malmènent de nombreuses manières. Elles ne trouvent plus de plaisir physique, elle le préfère à « l'orgasme psychique ». Elle trouve la jouissance dans la dégradation de corps d'hommes. Ils deviennent son exutoire. Ces aventures sont toutefois marquées par des rencontres féminines qui ont le mérite de remettre un peu de joie dans la vie de Rose. Ils vont amorcés plusieurs déclics, notamment je pense au chapitre « la nièce » qui fait écho à sa propre enfance. Rose se débat avec elle même et sa dépression qui la tirent inlassablement vers le fond, le point de non retour. Souvent j'ai craint pour sa vie, jusqu'au jour où la mauvaise personne va faire basculer sa vie.

Souvent quand je lis, je suis à l'affut de certaines clés qui me permettent de pressentir la fin. Mais ici impossible de prévoir. C'est l'inconnu d'un chapitre à l'autre. Chaque chapitre est une petite histoire qui forme un ensemble déstabilisant avec des scènes peu ragoutantes mais qui amplifient la situation psychologique de Rose. Elles sont le témoin de son état.

La plume de Maryssa Rachel m'a littéralement transportée. Totalement déstructurée, les mots ont une force. On est bien loin de la volupté des romances contemporaines. On est loin de la fluidité que tant de lectrices affectionnent. Une écriture décalée, hargneuse, réelle, efficace, repoussante, majestueuse. Un style poétique, désincarnée, désenchanté, désillusionné. Je pense que le style à le mérite de repoussé les codes actuels. Intérieurement je me suis dit : qu'il fallait accepter cette écriture pour accepter Rose telle quelle. La plume de l'auteure fait parti de Rose, je ne peux que les associer. Les émotions que l'auteure nous imposent ( n'oubliez pas que notre position est celle de voyeur) sont intransigeantes, fortes et déstabilisantes. Alors oui j'ai eu des coups de chaud, honte, j'ai serré les dents et j'ai ri. Oui une seule fois et c'était le bienvenue. La tension accumulée a pu s'échapper. Peut-être avez vous lu ce passage sur la petite ménagère trentenaire ? Certaines s'en sont offusquées et bien moi j'en ai ri aux larmes car ce que l'auteure écrit est juste la vérité, blessante pour certaines mais euphorisante pour moi. Car c'est le seul moment où l'auteure nous prend à parti et cette petite parenthèse a bien entendu fait écho à ma vie personnelle. Quel tact ! Ce livre est bourré d'analogie et de débats : la perception de soi-même dans la société, la perception de l'amour, de l'autre dans l'amour, la relation humaine, la relation par rapport au sexe et bien d'autre dont j'ai pu passer à côté.

Pour en finir j'en viens au titre « Outrage ». Je pense que c'est un titre destiné uniquement à choquer le lectorat et qu'il s'adresse uniquement à ce dernier. Il est ce qu'il représente à nos yeux innocents, Rose n'aurait donné aucune valeur à ce mot, elle l'aurait dénigré. Peut-être qu'elle aurait préféré Les tribulations de Rose ?

« Outrage » est une dark romance d'un nouveau temps. Je m'attends à voir fleurir d'ici quelques mois ce genre de livres. « Outrage » restera à mes yeux le premier et l'unique, celui qui restera gravé à tout jamais.

J'en retiens une lecture délicate et intense marquée par la psychologie forte des personnages et une plume innovante, insensée et poétique.

La romance que j'attendais depuis longtemps !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Quand j'ai reçu ma copie d'Outrage, un collant était apposé dessus qui disait que c'était destiné à un public plus qu'averti. Tout au long de ma lecture, j'ai compris le pourquoi de ce macaron. Ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, car il n'est pas conventionnel. Ce n'est pas une romance ni une Dark Romance ni de l'érotisme. C'est Outrage, un livre décalé, hors norme, sans limites qui frappent et marquent. Outrage est un livre à part, mais quel livre !
C'est un roman dur, très dur, très très dur, avec une écriture franche, directe et elle utilise un langage que nous pouvons qualifier de vulgaire. Certaines scènes m'ont dérouté, déplu, j'ai été scotché et en même temps choqué face à des scènes que je qualifierais de terrible et d'anormale, mais en temps criant de vérité par ce qui peut arriver aux enfants.
Outrage, s'adresse à des personnes ouvertes d'esprit, qui ont envie de sortir des carcans des normes de la société... Qui ont envie de lire une histoire qui les fera réagir, qui provoquera, qui chamboulera, qui marquera leur esprit, qui les dérangera... Un roman qui n'oubliera pas.
Pourtant, Outrage est une histoire touchante à sa manière...
C'est l'histoire d'un naufrage...
Le naufrage d'une femme qui ne sait pas comment aimer et être aimée, comme l'entend normalement notre société... Une femme qui ne trouve pas sa place dans ce monde où l'on peut étaler notre vie intime sur les réseaux sociaux, mais qui se permet de jouer les pudiques et les bien-pensants quand cette intimité est dérangeante pour eux... Enfance horrible, "déviances" sexuelles, amour destructeur, libération physique et psychologique... Elle se cherche, elle se cache, elle se trouve, elle donne, elle offre, elle aide, elle prend, elle s'épuise... C'est la vraie vie, sans doute pas la vôtre, clairement pas la mienne, mais les tabous tombent et c'est rare.
La plume de Maryssa Rachel est très particulière... Les thèmes abordés sont sombres. Une histoire qui effectivement ne mâche ni les mots ni les actes, entre sadisme, domination crue, recherche de soi, don envers l'autre, acceptation et destruction...
Cette lecture est intéressante et aussi gênante puisqu'elle touche au côté sombre des déviances sexuelles, les plus horribles.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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