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C'est une pièce politique que crée Jean Racine en 1691 pour les demoiselles de Saint-Cyr. Sa représentation à la Cour ne remporta pas le succès escompté.
Cette tragédie en vers de cinq actes est inspirée du "livre des rois" de l'Histoire persane et "du "livre des chroniques" de l'ancien testament.
Athalie a fait massacrer ses descendants, s'est emparée du trône de Judée et a favorisé l'adoration de Baal.
Pourtant certains hébreux sont fidèles à leur Dieu. Abner, officier du palais, est de ceux-ci, il se rend au temple où Joad, le grand prêtre, doit couronner Joas, le dernier petit fils d'Athalie qu'il a élevé en secret sous le nom d'Eliacin.
Mais la reine fait irruption au temple, reconnaissant lors de la fête Joas comme celui qu'un rêve lui a présenté comme son meurtrier.
Athalie lui propose la fortune, le menace puis s'en va. Un affrontement s'en suit qui verra triompher un nouveau roi et mettre à mort une reine déchue.
"Athalie", d'inspiration fortement janséniste, est une parabole, une réflexion sur le pouvoir et sa légitimité. C'est la tragédie violente d'un complot religieux visant à remplacer une reine infanticide, usurpatrice et impie par un roi légitime et rétablir le culte du vrai Dieu.
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Athalie a éliminé sa famille, usurpé le trône de Juda et abjuré la religion juive pour adorer Baal. Mais elle ignore que le grand-prêtre et son épouse ont sauvé et élevé secrètement le véritable héritier de la couronne.

Comme Esther, cette pièce est basée sur un épisode biblique et s'appuie sur des valeurs et une morale religieuses. L'auteur oppose deux femmes: Josabet, l'épouse du grand-prêtre, pieuse, mère aimante et soumise à son mari, réunissant toutes les vertus et sauveuse du véritable héritier; face à elle, Athalie, meurtrière, usurpatrice, avide de pouvoir et, crime suprême, ayant renié la foi juive pour adorer un autre dieu. Entre elles, Joad, le grand-prêtre, qui est le véritable opposant d'Athalie, de par son influence sur son peuple, et Joas, le roi légitime, encore enfant, éduqué dans le temple pour rétablir la vraie foi quand il aura retrouvé sa place.

Les thèmes abordés ne sont pas inintéressants, mais trop pétris de religion pour que la pièce m'ait réellement plu. Ce qui ressortait le plus pour moi était l'intolérance religieuse des principaux protagonistes: tous ceux ne partageant pas leur foi doivent être éliminés. Evidemment, leurs adversaires ne peuvent être décrits que comme des meurtriers et des apostats dont il faut triompher pour que le monde redevienne juste. Et bien sûr, c'est une femme qui est la cause de tous les problèmes rencontrés par les pieux et vertueux membres du Temple.

Une pièce qui ne m'a pas vraiment emballée, la dernière de Racine qui me restait à lire. Je n'en garderai pas un grand souvenir, malheureusement, mais je suis contente d'avoir pu découvrir l'ensemble du théâtre de l'auteur.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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S'il est une pièce plus grande que les autres parmi la vaste oeuvre dont Jean Racine est l'auteur, alors Athalie peut prétendre à ce rang au même titre qu'Andromaque, que Britannicus, que Mithridate ou que Bajazet. Ce n'est pas la pièce la plus connue de Racine pourtant ; mais c'est sans nul doute, la plus forte, la plus émouvante. Pour ma part, je ne peux rester indifférent aux vers d'Esther ou à ceux d'Athalie ; ils ont la même beauté, évocatrice et visionnaire, que les phrases de Zola dans La Faute de l'Abbé Mouret. Ah, que je les aime ces vers ! Ces vers qui m'emportent, qui m'émeuvent, qui évoquent tout un monde, si merveilleusement concis et tellement, tellement forts. O, Racine, ô Jean Racine que j'aime ! SI tu as fait, ô Racine, de beaux vers dans ta vie, ce fut dans Athalie. tes vers très beaux dans Andromaque, très cher Jean, me plaisent, m'enchantent, mais il ne crée pas tout un monde en si peu de monde comme ceux de cette pièce. Je ne saurais, très cher Jean, quelle est ta meilleure pièce ; mais, je sais qu'il est dans ton oeuvre, une pièce dont les vers sont infiniment lus réussis que dans le reste de tes pièces ; et cette pièce est Athalie.
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Tragédie religieuse - l'hérétique Athalie a renié la religion de ses pères- Athalie s'inscrit dans le processus d'amendement de celui qui deviendra historiographe du Roi.

Plus classique dans sa structure en 5 actes, mais intégrant néanmoins "à l'antique" les chants du choeur à la fin de chaque acte, comme des stasima grecs," Athalie" ne manque ni de grandeur ni de souffle. Ainsi la scène célèbre où, dans un songe prémonitoire, la reine Athalie voit que l'enfant qui l'a attirée et séduite par sa mine et sa piété signera aussi sa perte et le retour de la loi biblique qu'elle a abjurée pour régner.

C'est beau, c'est musical comme un opéra...mais, rien à faire, c'est l'autre Racine que j'aime, pas celui qui faisait des ronds de jambe devant la Maintenon- mais celui qui faisait tellement vibrer les coeurs de ses petites pensionnaires pauvres (mais nobles!) de Saint Cyr que la favorite du Roi, devenue son épouse secrète, s'en émut et commanda à Racine des pièces plus convenables...

Oui, décidément, celui que j'aime, c'est le Racine inconvenant de "Phèdre"..
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Lire ou relire dans mon cas une oeuvre datant de plus de trois siècles, c'est surtout ne pas oublier dans quel contexte cette oeuvre a été écrite - ou commandée, dans ce cas. Oui, c'était une époque où Madame de Maintenon et le roi de France pouvaient commander une oeuvre à l'un des plus brillants auteurs de son siècle, devenu son historiographe, pour les pensionnaires de la maison de Saint-Cyr, leurs protégées.
Comme la majorité des oeuvres de Jean Racine, Athalie porte le nom de son personnage principal - et j'aurai aimé savoir quelle jeune fille a joué ce rôle, et ce qu'elle est devenue. Athalie n'est pas le personnage qui apparaît en premier, pourtant, c'est d'elle dont on parle constamment, elle que l'on craint, elle dont on sait l'inhumanité, puisqu'elle n'a pas hésité, par vengeance, par soif de pouvoir, à tuer ses petits enfants. Seul Joas a pu être sauvé et caché, élevé au temple par Joad, le grand prêtre et par Josabet, sa femme, soeur du dernier roi. Joad, élevé sous le nom d'Eliacin, a désormais huit ans, et il est temps pour Joas de révéler son identité, pour restaurer sa place sur le trône, et pour faire cesser les persécutions contre les juifs.
Athalie est un personnage monstrueux, hors-norme, et pourtant, Jean Racine la dépeint fragilisée, pleine de doute, comme si, enfin, l'horreur de ses actes lui apparaissait - ce qui n'est pas possible. Nul remords n'étreint le coeur d'Athalie, simplement la peur de ne pas avoir écarté tout danger, et l'horrible souvenir de la mort de Jézabel, sa mère. L'on oublie, ou l'on a oublié, la beauté des vers de Racine, ceux qui sont passés à la postérité "Pour réparer des ans l'irréparable outrage", et ceux qui sont moins connus, comme cette tirade sur les flatteurs qui abusent des rois.
Oeuvre pleine de lyrisme et de souffrance, Athalie comporte des choeurs sublimes, rarement joués il est vrai. Est-ce une raison pour passer à côté de cette tragédie ? Non.
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"Athalie c'est Racine tout entier" dit Lamartine.

Pourtant je n'ai pas retrouvé le souffle épique de ses tragédies inspirées de la Grèce Antique. Sans doute est-ce la faute du sujet auquel je n'ai pas adhéré.

Ni Joad, ni Athalie n'arrivent à la cheville d'une Phèdre. Est-ce parce que le véritable héros de cette pièce est Dieu lui-même ?
Mais le sujet biblique vieillit mal - même s'il est intemporel...malheureusement!
La lutte entre adorateurs du vrai Dieu et des fausses Idoles n'a rien de divin ou de grandiose...juste une querelle pour le pouvoir qui ne peut se terminer que dans un bain de sang. Et c'est Joad, le grand prêtre du Temple chrétien lui même, qui finalement encourage au massacre
" Allez, sacrés vengeurs de vos princes meurtris,
De leur sang par sa mort faire cesser les cris,
Si quelque audacieux embrasse sa querelle,
Qu'à la fureur du glaive on le livre avec elle (Athalie")

Nous voilà donc plongés dans une guerre de religion...encore...toujours...
La nature humaine n'est guère tolérante et il est vrai qu'en 1690 - date d'achèvement de la pièce - la révocation de l'Edit de Nantes était toute récente !!!
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Cette tragédie, jouée par les jeunes filles de la noblesse que Mme de Maintenon faisait élever à St Cyr, reprend un épisode de la Bible que Racine suit de très près (4ème livre des rois), bien connu à l'époque, mais plus guère aujourd'hui. Deux royaumes se faisaient alors concurrence, celui de Juda au sud, capitale Jérusalem, composé des deux tribus de Juda et de Benjamin, et le royaume d'Israël au nord, capitale Samarie, comportant les 10 autres tribus. Il n'était pas permis de sacrifier ailleurs que dans le temple de Jérusalem bâti par Salomon et se trouvant dans le royaume de Juda. Les habitants du royaume d'Israël se retrouvèrent donc séparés de la foi antique, voire idolâtres. Joram, roi de Juda, a épousé Athalie, fille du roi d'Israël (elle n'apparait qu'à l'acte II, scène III, mais est présente dès le début dans les répliques des autres protagonistes, c'est un effet dramatique souvent utilisé). Elle entraine son époux dans l'idolâtrie et le culte de Baal, puis son fils Okosias qui sera tué par les gens d'Israël. Athalie, despote orientale, se venge alors par d'autres massacres, y compris celui de ses petits enfants pour éteindre la lignée de David, mais Joas sera rescapé et sauvera la lignée dont Jésus sera issu. À la fin, après d'autres péripéties, la «vraie foi» triomphe, et Athalie est tuée («Le fer a de sa vie expié les horreurs», vers 1809). Cette tragédie, à l'époque du jansénisme, est une allusion aux hérésies et aux usurpateurs, et Racine y glisse en conclusion une allusion destinée à Louis XIV («Apprenez, roi des juifs et n'oubliez jamais Que les rois dans le ciel ont un juge sévère, L'innocence un vengeur, et l'orphelin, un père». Ce sont les trois derniers vers, qui concluent la pièce. Racine se rapproche ici des tragédies grecques en introduisant des choeurs. le principal personnage, non représenté sur scène, est Dieu, et tous les personnages sont tirés de la Bible sauf un, que Racine a ajouté (Salomith).
On trouve quelques archaïsmes dans ce français du 17ème siècle. Par exemple, le mot amour est encore féminin au singulier («Ordonner de l'aimer d'une amour éternelle», vers 346).
Parmi les vers célèbres, il y a le vers initial et les vers 105 et 490.
Oui, je viens dans son temple adorer l'éternel (v. 1)
Les temps sont accomplis, princesse, il faut parler (v. 105)
C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit (v. 490)
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Il s'agit d'une pièce de théâtre à thème biblique en cinq actes. Je n'avais jamais lu Racine, mais je n'ai pas adhéré, j'ai trouvé cette pièce, très ennuyeuse.
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Pièce classique dans sa forme (5 actes et lieu unique) ajoutant un zeste d'héritage antique (présence d'un choeur et d'un coryphée - mais en contre-pied, pour évoquer un dieu qui, lui, n'est pas impie) qui traite autant de religion que de pouvoir, Racine exprimant autant sa vocation religieuse que son statut de courtisan, puisqu'il écrit à la demande de Mme de Maintenon, épouse secrète de Louis XIV, monarque de droit divin, en cette fin de XVIIème siècle à la politique religieuse durcie, et qu'il écrit pour les jeunes filles du pensionnat de Saint-Cyr, pour leur morale et leur éducation.


La pièce développe une scène de l'Ancien Testament (lire la préface de l'auteur pour un rappel des faits avant d'entrer dans le vif du sujet).
Si la pièce porte le nom d'Athalie, grand-mère impie et indigne (au bas-mot...), ayant tué ses petits-enfants pour éradiquer la descendance de David, roi d'Israël, porteuse du tragique puisque c'est elle qui est en proie aux fameux conflits intérieurs de la tragédie, l'intrigue porte surtout sur le jeune Joas, seul rescapé de la tuerie sauvé in extremis par sa tante et jalousement élevé en secret par son oncle le grand prêtre du Temple. Sur le plan biblique, la lignée des rois est assurée et Jésus en naîtra. Sur le plan politique, la monarchie de droit divin sera restaurée, les impies aux volontés régicides seront supprimés.

J'ai apprécié l'alternance des rythmes selon les actes et les scènes. J'ai trouvé la structure de l'intrigue assez classique, sans grande surprise.
J'ai été portée par les alexandrins raciniens, comme toujours.
J'ai regretté que le conflit intérieur d'Athalie ne soit pas plus développé, notamment les raisons morales voire philosophiques de sa vengeance qui la poussent à la haine de sa descendance et de cette religion - cela aurait été remettre en cause le christianisme, ce qui n'était pas envisageable, j'entends. Ce point n'est qu'effleuré. Il a malgré tout le mérite d'être présent, insinuant la violence inhérente au pouvoir, sous couvert de religion, et contre-productive pour les deux - enfin, c'est ma lecture aujourd'hui, au XXIème siècle. J'imagine que c'était en fait un moyen pour Racine d'expliquer les agissements d'Athalie tout en montrant la violence inhérente à la religion judéo-chrétienne, depuis les origines, Louis XIV n'en étant alors qu'un bras supplémentaire, et légitime - la portion congrue étant accordée à cette réflexion dans la pièce pouvant peut-être être une retenue (morale ?) de l'auteur.
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Malheureusement, on ne verra jamais cette pièce de théâtre comme elle a dû être représentée dans sa première perfection : écrite pour les jeunes filles de Saint-Cyr et jouée par elles. Ce devait être quelque chose d'unique d'entendre le choeur de ces jeunes filles chanter les louanges de Dieu :

« Heureuse, heureuse l'enfance
Que le Seigneur instruit et prend sous sa défense ! […]
Combien de temps, Seigneur, combien de temps encore
Verrons-nous contre toi les méchants s'élever ?
Jusque dans ton saint Temple ils viennent te braver.
Ils traitent d'insensé le peuple qui t'adore.
Combien de temps, Seigneur, combien de temps encore
Verrons-nous contre toi les méchants s'élever ?
Que vous sert, disent-ils, cette vertu sauvage ?
De tant de plaisirs si doux
Pourquoi fuyez-vous l'usage ?
Votre Dieu ne fait rien pour vous.
Rions, chantons, dit cette troupe impie,
De fleurs en fleurs, de plaisirs en plaisirs
Promenons nos désirs.
Sur l'avenir, insensé qui se fie.
De nos ans passagers le nombre est incertain.
Hâtons-nous aujourd'hui de jouir de la vie,
Qui sait si nous serons demain !
Qu'ils pleurent, ô mon Dieu, qu'ils frémissent de crainte
Ces malheureux, qui de ta cité sainte
Ne verront point l'éternelle splendeur.
C'est à nous de chanter, nous, à qui tu révèles
Tes clartés immortelles,
C'est à nous de chanter tes dons et ta grandeur. »

Edifiant ! Plus pour les spectateurs que pour les cloîtrées…
A la manière d'une tragédie grecque, Racine a réécrit l'histoire racontée dans le onzième chapitre du second Livre des Rois : la fin d'Athalie, fille de Jézabel, et aussi mal considérée dans la Bible que sa mère. Une païenne qui a tenté de tuer toute la descendance de David. Mais Joas a échappé au massacre grâce à sa tante Josabet. L'histoire racontée par Racine se passe sept ans plus tard, quand Joas n'a encore que huit ans et qu'Athalie va découvrir son existence.
L'époque est celle du schisme entre la tribu de Juda et d'Israël, des Juifs conquérants de David et du Tout-Puissant Yahvé, jaloux, vengeur. Un temps de batailles où le grand prêtre n'hésite pas à appeler au meurtre des impies : « Dieu sur ses ennemis répandra sa terreur. Dans l'infidèle sang baignez-vous sans horreur. »
A peine une pointe de pitié et de remords dans Athalie, quelques intuitions d'une paix possible chez la bonne Josabet, encore un peu d'innocence pour Joas, mais à part ça c'est une histoire de combat pour le pouvoir.
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