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Critique de Rodin_Marcel


Racine, Jean (1639-1699) – "Théâtre complet : tome 2 : - BajazetMithridateIphigéniePhèdreEsther - Athalie". – Garnier-Flammarion, 1964-1965 – nouveau tirage 1996 (ISBN 2-08-070037-5) - 379 p. Chronologie, préf. et notices par André Stegmann

Bien entendu, je renonce à fournir ici le moindre apport original ou pédagogique ou «sçavant» sur cet immense classique qu'est Jean Racine. Par ailleurs, il convient de préciser sans doute que j'appartiens à la vieille génération, celle qui a eu la chance (tant décriée pendant et après le joli mois de mai) de recevoir des fondements de culture avant la Grande Catastrophe Culturelle des années soixante-dix : pour la littérature, cela s'incarnait dans le «Lagarde et Michard», avec la bande canonique des Corneille, Racine, Molière et tutti quanti dont il nous fallait étudier au moins une pièce par trimestre tout en apprenant un extrait par coeur. Comme je suis amené à suivre les cursus de jeunes collégiens et lycéens d'aujourd'hui, je mesure tout à fait le gouffre qui se creuse chaque jour d'avantage… Inutile d'épiloguer.

Je me limiterai au simple constat suivant : chez moi, dans mon antre, les deux volumes du «Théâtre complet» sont toujours à portée de main, dans l'édition GF/Stegmann de 1965-65 réédité en 1995 ou dans la collection «L'Intégrale» que publièrent les éditions du Seuil, ou encore sous forme de volumes isolés d'édition récentes, en fonction de l'intérêt du dossier d'accompagnement. J'y plonge régulièrement, soit pour relire pour la énième fois une pièce en particulier, soit pour n'en piocher qu'en extrait.

Un plaisir inépuisable. Pour deux raison au moins.
- La première, c'est la qualité de l'utilisation de la langue française, qui est ici portée à l'un de ses sommets, tout en recourant à un vocabulaire d'une absolue simplicité. Racine atteint en ce domaine des sommets de concision et d'élégance. Il faudra attendre Proust pour retrouver un tel niveau de maîtrise de la langue, dans un tout autre genre (quoique).
- La deuxième, c'est la musique : ces vers peuvent se scander comme un morceau de rythme, généralement en duolets, triolets, quartolets ou sextolets (les rappeurs n'ont rien inventé, elles et ils le savent fort bien), avec çà et là de géniales irrégularités, comme le quintolet.

Pour ce qui concerne chacune des pièces, je vais entrer chaque recension sous une édition de chaque titre.

Je me bornerai ici à terminer cette présentation par quelques lignes sur l'appareil critique fourni dans cette édition précise par André Stegmann.
En tête du premier volume figurent une chronologie fort utile (pp. 7-15) insérant Racine dans son époque, suivie d'une préface (pp. 19-26) synthétique, rappelant les grandes lignes typiques de la tragédie racinienne ; chaque pièce est précédée d'une brève présentation de la plume de Stegmann, puis des diverses « lettres » ou « préfaces » rédigées par Racine lui-même, texte généralement adressé à un Grand du royaume qui daignait soutenir ses efforts.

La présentation graphique est fort agréable, mais peu pratique : les vers ne sont pas numérotés, aucune note explicative ne vient éclairer les expressions qui pourraient intriguer. C'est une édition bien pratique pour une lecture plaisir…
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