AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de cmpf


cmpf
23 novembre 2015

Le genre gothique est un moment de la littérature anglaise que l'on fait généralement commencer en 1764 avec le château d'Otrante d'Horace Walpole et qui continue jusqu'en 1830 environ. Radcliffe est considérée comme la principale représentante de ce genre.
Dans une époque où l'on prenait son temps même dans la littérature, l'intrigue est longue à se mettre en place. Il faut dire qu'il ne s'agit pas d'une simple accumulation de faits angoissants mais d'une vraie histoire.
Émilie Saint Aubert est l'enfant chérie d'un père veuf, qui professe un amour de la nature, source selon lui de vertu contrairement aux relations sociales. Au cours de pérégrinations en compagnie de son père au sein des Pyrénées, elle rencontre un jeune homme qui partage son enthousiasme pour les paysages. Mais lorsque son père décède en la laissant sous la protection de sa soeur Mme Cheron, pourtant peu aimante, elle refuse de l'épouser en secret. Madame Cheron ayant elle-même bientôt épousé le sieur Montoni, Émilie doit se résoudre à les suivre d'abord à Venise puis dans le château d'Udolphe. Dans ce château les couloirs, salles, escaliers semblent sans fin et donnent une impression de labyrinthe qui participe à l'atmosphère angoissante, du moins angoissante pour le public de la fin 18ème. Si on ne frissonne pas vraiment, l'histoire est prenante et l'on espère qu'Émilie, digne jeune fille de son temps qui s'évanouit parfois, finira par trouver l'amour et le bonheur. Il m'est arrivé à de nombreuses reprises, comme je suppose beaucoup d'autres lecteurs, d'avoir envie de la secouer, de lui enjoindre de cesser de tendre l'autre joue. Son attitude est assez difficile à appréhender avec notre état d'esprit actuel, mais est-elle représentative dans sa gentillesse que je qualifierai d'excessive des femmes de son temps ? En fait l'histoire est sensée se passer fin 16ème mais cela n'est pas vraiment sensible, du moins pour moi.
Ainsi que dans des romans dits populaires tels que les Pardaillans, beaucoup de coïncidences semblent légèrement invraisemblantes. Mais si l'on accepte de se laisser emporter par ce récit de voyages, d'héritages, de mauvais traitements, de disparitions et de réapparitions mystérieuses, la présence opportune de tel ou tel personnage au moment adéquat paraitra tout à fait bienvenue.
Comme souvent les bandits sont de nationalité italienne, ce respect des stéréotypes m'a poussée à me demander pourquoi l'histoire se passe en partie en France et non en Angleterre à laquelle pourtant il me semble facile de rattacher l'idée de château hanté.
Il y a dans ce roman une claire critique de la société. La pureté de coeur et de moeurs ne pouvant exister qu'au contact de la nature.

Challenge ABC 2015-2016
Challenge Pavés 2015-2016
Défi 18ème
Commenter  J’apprécie          320



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}