AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dessert


Les samedis sont au marché. Thierry Radière. Illustrations Virginie Dolle. Préface Denis Montebello. Les Carnets du Dessert de Lune, collection Pleine lune. ISBN : 9782930607580. 56 pages.12,00 €

Les samedis sont au marché. Thierry Radière. Illustrations Virginie Dolle. Préface Denis Montebello. Les Carnets du Dessert de Lune, collection Pleine lune. ISBN : 9782930607580. 56 pages.12,00 €

Thierry Radière, Les samedis sont au marché, Illustrations de Virginie Dolle, éditions Les Carnets du Dessert de Lune, 2017, 12 euros.
"Malgré son format et le petit nombre de ses textes, Les samedis sont au marché est un livre qui ne manque pas de grandeur. Ce recueil en prose fourmille de ces « petits rien » qui forment la trame quotidienne de nos existences. Ils sont importants parce qu’ils expriment des atmosphères particulières et mélangent des époques différentes de la vie. L’âge adulte renvoie à des souvenirs d’enfance, à des odeurs précises, à des images qui prennent les contours du temps qui passe, tout en donnant l’impression qu’il ne passe pas. Oui, ces textes brefs nous font voyager vers un au-delà toujours recommencé. Les marchés ne sont pas seulement des étals de fruits et légumes, de poissons étalés sur leur lit de glace, de charcuteries appétissantes, mais des fragments d’une réalité qui nous touche, nous émeut, nous distrait, dans le bon sens du terme. Un marché, c’est un monde en soi, avec ses codes, sa foule plus ou moins bruyante, ses éclats de voix, ses couleurs chamarrées, voire même parfois sa musique d’accordéon. Et par de légères et subtiles touches de sensations et de lumières diverses, l’auteur nous entraîne dans ses rêveries. Car la poésie est toujours présente. L’écriture est concise, dansante, amicale. Elle nous prend par la main et nous acceptons qu’elle nous conduise vers des territoires partagés. Thierry Radière aime les gens qu’il rencontre dans les marchés, et il nous les fait aimer par la justesse de ses mots. Un recueil qui ouvre en grand toutes les portes des souvenirs que l’on croyait définitivement oubliés et qui ressurgissent à l’improviste, au gré des déambulations que nous menons à petits pas contre les certitudes et la folie des grandeurs."
© François Teysssandier in Poésie première N°71.

Thierry Radière nous parle du marché du samedi matin, où il se rend avec sa femme et sa fille. Les textes en prose mêlent évocations du marché, souvenirs et questions existentielles. À l’entrée des halles, il y a le joueur d’accordéon, toujours souriant, jovial. Derrière leurs étals, les marchands ont la bonne humeur communicative. Le marché du samedi matin permet de faire une pause, il est une parenthèse dans la semaine, un moment de fête où l’on prend le temps de déambuler, de rêver, de laisser son imagination vagabonder, d’écouter les conversations. Les cœurs se laissent aller à plus de gaieté.
Les gens boivent un café à la terrasse, le soleil dans les yeux, des rêves continuent près des céleris, des carottes et des navets que le panier - sur le point de craquer - contient.
Devant un étal, les souvenirs ressurgissent. Souvenirs des ancêtres qui trimaient la terre. Le temps s’arrête soudain. Les laitues, les œufs de canes comportent une part d’infini. L’instant se déploie, se distille dans l’espace.
C’est devant l’étal des épices et des fruits confits en tout genre que la vie prend son sens. Tout s’arrête soudain et se fixe telle une image longtemps aimée en secret.
Pour Thierry Radière, aller au marché, c’est prendre conscience d’où il vient, de sa mère qui n’a jamais pu s’offrir le luxe de faire des promenades, prise entre le ménage, les enfants, leurs devoirs, leurs activités, les courses au supermarché, la cuisine.
Le marché, c’est le sel de la vie. C’est la saveur des fèves à la croque au sel, qui rappelle la pomme de terre cuite à l’eau et mangée avec un bout de beurre et une pincée de sel, celle que l’on dégustait pendant l’enfance.
Le marché, en grandissant, colle à la fin de semaine comme un bonbon au papier en plein soleil.
© Valéry Canat de Chizy in terreaciel.net

Il y a chez Thierry Radière cette nostalgie des instants de partage, de ces petits riens qui unissent les gens, permettent le rêve et l’onctuosité de l’union. Il y a chez lui, une invitation à laisser de côté les ennuis, les vagues à l’âme perfides à la volupté du moment, le relâchement total des bruits et autres caisses de résonnance et de raisonnement. Sans heurt, on entre avec délectation et amusement dans son antre empli de gens, d'une bienveillance, tendresse, présence, de regards et gestes.
Car Thierry Radière est un magicien. Un magicien des mots et des lieux qui reviennent en mémoire, des instants partagés et offerts, des instants de complicité, d’amitié ou d’amour. Il y a une grande tendresse chez lui, une générosité simple et nécessaire.
Et « les samedis sont au marché » nous lie à cet homme, ce poète du quotidien, ce magicien des aurores ensoleillées. Un cabas à la main, le panier en osier vide, il nous embarque dans ces lieux de chalandises où les êtres se croisent, se voient, se parlent sans se connaitre, échangent, colorent le temps d’un botte de carottes ou d’un simple bouquet de printemps.
On devient touriste de notre propre marché du samedi, dimanche et de tous ces jours de la semaine où la vie resplendie, rebondie entre les étals, les marchands au regard amusé et généreux. On devient chaland de notre propre mémoire. On se remémore l’appétissante vision des miches de pains ou des légumes de saisons, les bouquets de persillades et la gouailles des camelots. Il y a les odeurs, le toucher, le regard. On se surprend à saliver devant les petit pois qui nous rappellent les souvenirs partagés, les thés à la menthe offerts et les épices parfumées qui s’étalent en petits tas et sachets, là où dans les rayons des supermarchés ils ne sont que récipients scellés. Il y a le marchand d’œufs, l’accordéoniste du coin qui reprend la tendresse de Bourvil ou la complainte du phoque en Alaska de Beau Dommage. On se surprend à chantonner, à sourire aux voisins ou à l’inconnu qui passe, à rire de la blague et du sourire charmant de celle qui est derrière son stand (joli clin d’œil à mon amie Lucie et de son étalage gourmand au hall d’Avignon, Chez les filles).
Lire Thierry Radière est entré dans ce petit monde du samedi matin et des autres jours sans lendemain. Des jours de rêves, des jours d’une poésie quotidienne, des jours où finalement la vie est en nous et se partage comme on partage un panier de légumes et fruits, comme se partage un repas savoureux et onctueux, simple. Comme se partage les rêves et la vie en somme. En toute simplicité et générosité.
© Sabeli in http://lecarrejaune.canalblog.com/archives/2018/03/04/36156002.html

Denis Montebello, le préfacier de ce recueil dévoile que le chaland qui fait son marché le samedi matin à Fontenay-le-Comte en notant dans sa mémoire le spectacle proposé par les marchands haranguant la foule derrière la palette chatoyante des fruits, légumes et autres marchandises entassés sur les étals, est bien celui qui a inscrit son nom sur la couverture de ce recueil : Thierry Radière, le poète, le nouvelliste, le spécialiste des textes courts, et de bien d’autres formes d’écrits. Denis Montebello informe qu’il est un presque voisin de Thierry Radière et que comme lui il sacrifie à la cérémonie du marché du samedi matin.
Chaque samedi Thierry se rend donc avec sa femme et sa fille au marché pour faire provision de produits cultivés dans la région, des produits bien frais, goûteux, aptes à satisfaire sa gourmandise sans prendre le risque d’altérer sa santé et celle des siens. Le marché avant de le voir on l’entend, on entend l’accordéon du musicien des rues qui se démène pour faire chanter son instrument en espérant récolter quelques pièces pour se nourrir. Cette musique et le sourire de l’accordéoniste mettent le chaland de bonne humeur et le prédispose à faire de belles emplettes. Joyeux et souriant, il l’est le brave musicien, le dessin de Virginie Dolle en atteste sans équivoque aucune. Une fois de plus l’éditeur a eu l’excellente idée d’associer un poète et un illustrateur, en l’occurrence une illustratrice, Virginie Dolle, pour présenter ce recueil.
Ainsi, Thierry pourra baguenauder tout au long des allées du marché, admirer les couleurs des fruits et légumes presque aussi chatoyantes que celles des dessins de sa fille, s’étonner devant les mimiques de certains commerçants apprécier la rondeur des œufs de canes. Il n’aura besoin d’aucune note pour se souvenir de ce qu’il a vu, Virginie a tout dessiné et même si c’est en noir et blanc Thierry saura écrire des mots en couleur pour accompagner ces dessins. Il saura même dire tout ce que ce marché lui inspire : les odeurs, les saveurs, les couleurs, les impressions, les émotions, les étonnements et les souvenirs qui remontent à la mémoire : la terre qu’il a quittée, la mère qui trimait dur, un bout de sa vie passé ailleurs dans une autre campagne.
Mais le marché ce n’est pas que la nécessité d’acheter les provisions pour la semaine à venir, c’est aussi l’occasion de rencontrer des amis et même parfois de faire un détour pour les visiter. Le marché c’est un petit monde qui s’ouvre une fois par semaine, pour quelques heures seulement, une bouffée de fraîcheur pour rompre la monotonie des jours qui se suivent et souvent se ressemblent. Mais attention au marché on n’y achète pas tout, on n’y vend pas tout, le poème illustré qui sera adressé à la grande sœur sera offert, la poésie ça ne se vend pas au marché, ça s’offre.
Un joli petit recueil de textes courts racontant le marché dans ses moindres détails sous la plume toujours aussi alerte, précise, sensible et empreinte de tendresse de Thierry Radière. Et aussi, un petit livre illustré avec beaucoup de talent et une pointe d‘humour par Virginie Dolle.
© Denis Billamboz in http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/52114

Si l’on en croit Thierry Radière, aller au marché le samedi matin est « plus une activité existentielle qu’une occupation littéraire ». Voire. Les saynètes qu’il tire de ses expéditions abondent — comme souvent chez l’auteur — en anecdotes liées à l’enfance et aux petits bonheurs familiaux, et constituent un véritable corpus littéraire d’une cinquantaine de pages. La force de son écriture, c’est qu’elle va titiller le lecteur dans les recoins de ses souvenirs ; de ceux qu’on a tous un peu forcément, mais qu’on n’a pas couchés sur le papier par paresse, par manque de temps ou simplement parce qu’on n’a pas le talent de Thierry pour les rendre aussi vivants.
Prenez les œufs de cane, par exemple. Beaucoup se reconnaîtront dans le texte intitulé « Les œufs infinis », où le promeneur avoue qu’il n’en achète jamais, et que c’est probablement pour ça qu’il ignore toujours l’étal du marchand. Et pourtant, ces œufs « sont extra : ils ne se cassent jamais dans la tête. Sont infinis ». Car justement, en évitant le regard du vendeur, on se construit un souvenir permanent, « un gâteau dont [on] ignore le goût ». Quoi de plus permanent en effet que l’obsession d’une chose attirante qu’on n’a pas pu goûter ? D’une petite habitude, d’une petite veulerie hebdomadaire d’ignorer ce qui nous tente, l’auteur bascule vers les songes et l’infini, tout simplement.
Bribes de conversations à la façon de brèves de comptoir ou réflexions personnelles (« Le marché du samedi matin est un moteur silencieux à mes allées et venues entre les photos que je ne prendrai jamais et celles que je développerai un jour très vieux. »), l’espace restreint du marché est prétexte à un kaléidoscope d’images et de métamorphoses. Jusqu’au surréalisme à tendance érotique, parfois. Il fallait oser : « Les enfants s’attendrissent à la vue des chiots pendant que leurs parents s’envoient en l’air près des poireaux. » Doté d’illustrations de Virginie Dolle qui s’accordent parfaitement à son atmosphère, Les samedis sont au marché est aussi frais que les meilleurs produits d’un marché de plein air où l’on a ses habitudes.
© Florent Toniello in http://accrocstich.es/category/Notes-de-lecture

Dans ce recueil de poésie en prose, Les samedis sont au marché, Thierry Radière, professeur d'anglais et auteur, explore le thème du marché à Fontenay, les samedis, au travers de ses apologues. Des petits textes où anecdotes et personnages vont être prétextes à un vagabondage primesautier, d'une pensée à l'autre, d'une question à une deuxième, puis une troisième...
On y discerne la magie de l'enfance parfois, le plaisir de l'échange au coin de l'étal souvent, et la jouissance du moment présent presque toujours : « Les fèves à la croque de sel, comme ça, sans les cuire, j'ai du mal à me les représenter... Peut-être y a-t-il un lien entre l'histoire de mes goûts et celle de mon existence ? » Des regards nostalgiques à croquer comme des fruits frais.
Virginie Dolle, Nantaise, a fait les dessins. Elle a illustré, il y a deux ans, un hors-série Ouest-France sur le quartier commercial de Bouffay, à Nantes.
© Ouest France 4/11/2017
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/fontenay-le-comte-85200/tu-fais-ton-marche-le-samedi-selon-thierry-radiere-5359621

Publié par les éditions « Les Carnets du Dessert de Lune », « Les samedis sont au marché », de Thierry Radière, est un recueil de poèmes en prose inspirés par les étals du marché du samedi, comme son titre l'indique.
N'allez pas croire qu'à chaque texte corresponde son marchand. Le but n'est pas de faire à cette corporation de la publicité, même si cela pourrait presque en tenir lieu parfois.
Les textes regroupent les impressions de l'auteur autour de l'idée d'aller au marché, d'y passer du temps : liste de courses à faire ou ne pas faire, trajet pour y aller, rencontres faites sur les lieux.
L'originalité de ces poèmes en prose est d'agrandir le cercle de la seule vision de l'étal, car, tout en partant de là, s'opèrent des associations d'idées qui font croire à l'immensité du décor, celui-ci prenant les dimensions d'un monde (le monde entier regroupé dans une coque de noix, comme disait Joyce, de mémoire).
Ou bien, le voyage, au lieu de se faire dans l'espace, se fait dans le temps, en direction des souvenirs d'enfance, bien sûr.
Mais plus poétiquement encore, on aime ici passer du coq à l'âne, comme par exemple dans « Le téléphone et l'Inde » :
« Cela fait au moins un an que nous ne l'avions pas revu au marché. C'est vrai j'aurais pu l'appeler si j'avais vraiment voulu avoir de ses nouvelles. Pendant qu'il nous racontait ce qui lui était arrivé, j'étais concerntré sur l'énigme du téléphone que j'avais de plus en plus de mal à décrocher avec le temps. Il avait déménagé, était revenu, puis reparti pour un long voyage en Inde et ça l'avait transformé. Je l'écoutais d'une oreille distraite pnsant sans cesse à mon manque de courage avec le téléphone. L'Inde : soit on adore, soit on détste. C'est un peu comme le télphone, pensais-je. Ce qui l'avait le plus marqué là-bas, c'étaient les morceaux de cortps humains ou animaux flottant à la surface du Gange. Je ne comprenais pas comment j'en étais arrivé à détster donner des coups de fil à mes amis. Les indiens appartiennent à un peuple violent, finit-il par nous dire, mais on ne le dit jamais. »
Autour du marché, l'aventure est plus largement poétique que vécue.
Les illustrations (dont celle de couverture) sont de Virgine Dolle. Le livre est préfacé par Denis Montebello.
© Patrice Maltaverne in http://poesiechroniquetamalle.blogspot.be/2017/11/les-samedis-sont-au-marche-de-thierry.html
Commenter  J’apprécie          00







{* *}