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3,71

sur 3170 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un grand cru… bouchonné par le temps.
Après la première guerre mondiale, un adolescent de 16 ans, Raymond Radiguet, dope le roman psychologique. Il est comparé à Rimbaud pour sa précocité littéraire et sa maturité d'analyse, à Belzébuth par les culs-bénits de l'époque.
Raymond Radiguet sèche le lycée pour vivre une liaison amoureuse avec une jeune femme mariée à un « poilu » parti au front. Au front, l'adolescent, imberbe, va préférer le reste du corps. Cette aventure va lui inspirer la trame du roman, paru en 1923.
Dans sa fausse confession, l'auteur pousse les deux amants à brûler les lettres du soldat à sa Marthe de femme et celle-ci finit par tomber enceinte, plus par inadvertance que par l'immaculée conception. Dans le village, cette liaison fait grand bruit et le désespoir des parents.
Près d'un siècle plus tard, difficile d'avoir les joues en feu (autre titre de l'auteur) ou d'appeler à la censure après cette mièvre lecture. L'adolescent souffle ses 16 bougies et l'épouse dévergondée a 19 ans. Ce n'est même pas sa prof... La plume est chaste, la prose classique, les ébats restent sous les draps et le scandale ne dépasse pas les limites du raisonnable. La liaison n'est pas dangereuse.
Alors que l'auteur décrit avec une belle lucidité les émois adolescents, dont le manque de mesure n'a d'égal que le caractère périssable, le mari trompé ne fait que de la figuration dans le roman. Il n'est pas invité et reste ignorant de l'infidélité de son épouse. le bon bougre ne s'interrogera même pas sur la durée de grossesse de Marthe, incompatible avec ses rares permissions. A la guerre, il comptait les jours, pas les mois. Pas de scène où le mari apprend dans les tranchées par courrier la liaison de sa femme et se jette de désespoir en première ligne, en martyre de la nation. le roman se concentre uniquement sur cette passion amoureuse. En période de rut, le monde n'existe pas.
Après une vie de bohème, Radiguet mourra de la typhoïde à l'âge de 20 ans. Un génie adolescent.
Une fois n'est pas coutume et deux plagiat, je peux dire que j'ai préféré le film au roman. Pas la version pourtant réussie de Claude Autant Lara avec Gérard Philippe et Micheline Presle. Ne sois pas hypocrite, ODP, je parle de l'adaptation torride italienne de Marco Bellochio sortie en 1986 avec la prestation de Marushka Detmers qui laissait bouche bée.... J'étais adolescent.
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Il y a une certaine aura autour de ce livre. On en entend parler bien avant de le lire. La précocité de l'auteur y est pour beaucoup, son décès prématuré également, l'effet étoile filante. Mais il y a aussi et surtout un parfum de scandale. Faisant souvent le maximum... pour en savoir le moins possible sur les livres que je n'ai pas encore lu, j'avais l'idée confuse d'une relation entre un très jeune garçon et une femme plus vieille, une sorte de Blé en herbe bis (deux livres publiés à la même époque d'ailleurs).


Finalement, la différence d'âge est minime (puisque Marthe n'a que 19 ans), même si la jeunesse du héros-narrateur est réelle (15-16 ans). C'est finalement le fait que le "cocu" soit un soldat parti à la guerre qui a beaucoup plus contribué à choquer les contemporains, alors que la Grande Guerre était encore toute proche. Et le fait que le narrateur et l'écrivain soient si proches en âge ne peut que faire penser à un récit profondément autobiographique... ce qui a du même coup dû encore plus choquer !


Cet effet provocateur se ressent tout au long du récit, la jeunesse aussi. L'auteur-narrateur veut prouver à tout le monde qu'il est bien le diable du titre, il se montre très souvent cruel, inconstant et par la même inconsistant. le style est finalement assez académique, plus emprunté au XIXème qu'à son époque. Les innovations de style ne manquaient pas ces années là, quand on songe par exemple à l'Ulysse de Joyce, publié à Paris en 1922, mais Radiguet reste plus attaché à une tradition française classique. On note régulièrement un sens certain de la formule pour décrire les atermoiements de l'amour passionnel, les hésitations de la jeunesse qui découvre la chair et le sentiment dans la même histoire.


Le récit est court, mené très rapidement. On ira pas jusqu'à dire bâclé, quoique le dénouement soit hallucinant de brutalité, alors que certains développements du milieu de livre semblent répétitifs et auraient pu être raccourcis. Il se dégage de l'ensemble un côté bravache, démonstratif, un auteur qui veut montrer qu'il en a sous le capot et qui fait vrombir le moteur mais semble avoir du mal à gérer l'embrayage.
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La guerre de 1914 a éclaté. Un jeune prodige inscrit au lycée Henri-IV déserte sa classe après avoir rencontré la jeune Marthe, mariée à Jacques, un soldat parti au front. le garçon a à peine 16 ans, Marthe à peine 19 ans. Les deux enfants s'aiment follement. Marthe surtout est amoureuse et sincère. Pour le jeune narrateur, les choses sont différentes. « Manquer la classe voulait dire, selon moi, que j'étais amoureux de Marthe. Je me trompais. Marthe ne m'était que le prétexte de cette école buissonnière. » (p. 45) le narrateur est avide de liberté. Il piaffe d'être un homme et s'engage à corps perdu dans cette relation adultérine.

Face au mari de Marthe, le garçon éprouve des sentiments ambivalents, entre haine et remords. La liaison entre lui et Marthe est bénie par la guerre, mais les deux amants savent que la paix détruira leur bonheur coupable. « L'amour, qui est l'égoïsme à deux, sacrifie tout à soi, et vit de mensonges. » (p. 69) Marthe est prête à tout sacrifier pour son jeune amour, mais le garçon est moins engagé qu'elle tout en exigeant les plus grandes preuves de la fidélité de sa maîtresse. Dans cette âpre éducation sentimentale, l'adolescent fait ses premières armes d'adulte. « Décidément, j'avais encore fort à faire pour devenir un homme. » (p. 79)

Ce récit est ouvertement autobiographique. Je l'avais lu quand j'étais adolescente et je l'avais trouvé exaltant. Cette fois, je me suis ennuyée et j'ai éprouvé un agacement sans fin pour le narrateur/auteur. Ce blanc-bec se moque de tout, qu'il s'agisse de l'honneur de sa maîtresse ou de l'avis de ses aînés. Être précoce, pourquoi pas, mais ça n'empêche pas d'être poli, non mais !

Le roman de Radiguet m'a rappelé les classiques du genre, tel que le lys de la vallée De Balzac, le rouge et le noir de Stendhal, L'éducation sentimentale de Flaubert ou encore Adolphe de Benjamin Constant. Décidément, je ne suis pas très sensible aux errements amoureux des godelureaux en mal d'amour.
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Aaaargh! voilà la réaction qui me vient en refermant ce livre, que je suis incapable de dire si j'ai aimé ou pas!
Une chose est certaine, j'ai détesté le personnage-narrateur, ce jeune ado coincé dans les affres de l'amour, qui décortique ses sentiments mais aussi ceux des autres. Il tergiverse, hésite, part, revient, mais surtout fait souffrir autour de lui.
Certes c'est un ado, je l'ai dit, qui découvre l'amour, il ne choisit pas la facilité puisque l'élue de son coeur est mariée à un soldat parti au front, mais tout de même, qu'il m'a agacée!

Au delà de ça, l'écriture est parfaitement maîtrisée, et c'est ce qui vaut à ce livre 3 étoiles...c'est mon jour de bonté!
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Durant la première guerre mondiale, un jeune garçon de seize ans s'éprend d'une jeune femme dont le mari est au front… Commence alors pour lui une aventure qui va peu à peu le confronter au monde adulte et aux responsabilités qui s'imposent.

Le narrateur m'a au départ particulièrement agacé : il est profiteur, vaniteux et manipulateur. A cela s'ajoute qu'il n'est encore qu'un adolescent soit assez lent à la réflexion par moment et plutôt imprévoyant. Marthe, elle, semble planer trois mètres au-dessus du sol et est très crédule aux propos de son amant…

Leur relation et la liaison qui les unit ne m'a pas parue des plus captivantes. D'ailleurs, le diable au corps m'a paru plutôt « mécanique » par moment.

Pourtant, j'ai commencé à les trouver intéressants lorsque le narrateur évoque sa peur du monde adulte, de l'avenir. Leur amour devient alors moins gauche. Par contre, la fin m'a paru insatisfaisante, plutôt brutale et presque trop rapide.

J'ai apprécié le style de Raymond Radiguet, simple et charmant. C'est ce qui a permis à cette lecture de ne pas être déplaisante même si je n'en garderais pas un grand souvenir…
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Un roman initiatique sur un lycéen, autocentré, sûr de lui et de ses idéaux , manipulateur parce que très intelligent, trop intelligent et dont la vie va être bouleversée d'une part parce que le récit se passe durant la guerre et d'autre part suite à sa rencontre avec une femme avec qui il va vivre une passion destructrice.
L'adaptation cinématographique est plus intéressante que le livre, cela est sûrement dû aux interprètes.
Un classique qui vaut d'être lu ou vu.
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Un adolescent de seize ans vit pendant la première guerre mondiale une relation amoureuse avec Marthe, une femme de soldat. Enorme scandale car dans l'ordre : elle est plus âgée que lui, mais surtout femme de soldat, que c'est la guerre qui permet cette relation et enfin comble du cynisme que c'est l'amant qui est responsable des seuls moments de bonheur du poilu au Front quand il dicte à Marthe les lettres que celle-ci envoie à son mari. Lorsque Marhe se retrouve enceinte, son amant est trop jeune pour assumer les conséquences de cette relation tragique car vouée à l'échec dès le départ.
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Je n'ai pas aimé cette histoire et pourtant il s'agit très certainement d'un grand roman, devenu un classique du XXe siècle.

Il y a déjà d'excellents avis en ligne sur l'importance de ce livre et je ne m'étendrai donc pas sur les réelles qualités du livre. D'abord, l'incipit est accrocheur : « Je vais encourir bien des reproches. Mais qu'y puis-je ? ». Ensuite, l'écriture est empreinte d'un beau style et les ressorts psychologiques sont présents, j'en conviens. Enfin, le dénouement n'apparait qu'à la toute fin du livre, ce qui est une qualité, surtout pour une histoire racontée en forme de récit rétrospectif.

Mais ce personnage narrateur est hautement antipathique, je n'ai ressenti aucune empathie personnelle pour ce jeune François de 16 ans qui séduit la jeune Marthe de deux ans son ainée, promise puis très vite mariée à Jacques, un soldat parti à la guerre de 14. L'amour du séducteur en herbe devient très vite calculateur, plus que sincère et passionné. Derrière chacun de ses transports pour la jeune femme se dessine un froid calcul pour assoir son emprise sur elle et mettre hors jeu son rival légitime et absent. Marthe est aussi mal décrite et le lecteur n'en garde qu'une idée imprécise, celle d'une jeune femme un peu sotte et manipulable, qui s'aperçoit trop tard qu'elle est le jouet des sombres desseins de son amant mais qui continue à l'aimer et à le préférer à son époux. Elle avouera préférer être malheureuse avec lui plutôt qu'heureuse avec l'autre. Comme si l'on pouvait être heureux avec celui que l'on n'aime pas (plus ?).

C'est le roman psychologique par excellence, où l'ancrage des personnages dans un contexte naturel et social est minimaliste. Primauté absolue aux sentiments, à l'analyse, à l'introspection, aux calculs. François le narrateur joue une sorte d'apprenti-sorcier du sentiment amoureux. Il avoue ses méfaits et ses menées, sans le moindre remords, et proclame régulièrement son anticonformisme, une sorte de marque de fabrique chez lui. Il apparait comme une hyperbole de l'idiosyncrasie. Il est d'ailleurs encouragé par un père très compréhensif et « hyper cool » pour l'époque, qui lui laisse « la bride sur le cou ». Une complicité père-fils très inattendue en ce début de XXe siècle et l'on se demande si l'auteur lui-même a eu un père aussi « moderne », puisque cette fiction est directement inspirée de l'histoire d'amour de Raymond Radiguet avec une certaine Alice.

Je mets trois étoiles donc car deux seraient vraiment injuste : il y a ici une très belle plume et beaucoup de profondeur dans l'écriture. Mais je n'ai pas trouvé de grandeur ni de beauté dans cette histoire, seulement beaucoup de vérité, de lâcheté humaine et de cynisme dans les commentaires d'un narrateur adolescent qui s'exprime avec plus de jugeote que tous les adultes qui l'entourent. Un roman fort, c'est vrai, mais fort déplaisant aussi.

Je vois bien, enfin, qu'avec cet avis critique aux accents de billet d'humeur, je vais encourir moi aussi bien des reproches, mais qu'y puis-je ?
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Première guerre mondiale. Mariée depuis peu, son époux appelé au front, Marthe entretient une liaison avec un jeune garçon de quinze ans. La passion est bien présente au début, mais cette relation s'avère trop compliquée à gérer pour le jeune homme. Alors que Marthe l'aime sincèrement, il prend plaisir à la tyranniser et est incapable de penser à quelqu'un d'autre que lui.

On suit avec irritation le récit de cet adolescent égoïste qui entre dans la vie adulte en faisant beaucoup de dégâts autour de lui. le récit est bien écrit, mais ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
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Le "Diable au corps" est l'histoire d'un amour adultère entre deux très jeunes gens, presque des enfants, qui se jouent de l'interdit et explorent leurs premières passions. A cela s'ajoute un envers de décor de 14-18 frivole, insouciant, voire inconscient. Ce roman me rappelle en quelque sorte les amours d'Emma Bovary : des personnages allant à l'encontre des bonnes moeurs, libres, et des auteurs choquant l'opinion publique de l'époque.
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