«
La piste andalouse », de
Serge Raffy, paru en 2005, est mon 10e livre du Challenge ABC 2021/22.
Roman récupéré dans une Boîte à livres seulement parce que j'avais déjà, dans ma bibliothèque, un livre de cet auteur que je n'ai toujours pas lu, mais évoquant une période historique qui m'intéresse, le 13e siècle et celle des Cathares.
Ici rien à voir, mais dès les premières lignes, j'ai trouvé l'histoire atypique, bizarre, mais attachante.
La vie de Jérôme Sergent bascule le jour où un inconnu se suicide devant lui alors qu'il se prélassait tranquillement au soleil sur un banc du cimetière de Montparnasse, près de la tombe de
Tristan Tzara. Choqué, Jérôme s'enfuit et rentre chez lui, après avoir machinalement ramassé l'enveloppe kraft qu'a laissé tomber l'inconnu, après l'avoir tendu en direction de la tombe.
Après deux jours d'hésitation, et avoir entendu les actualités concernant ce mystérieux crime, Jérôme se décide à aller voir la police. Lors de l'interrogatoire où son comportement intrigue le Capitaine Dumas, il s'évanouit après avoir vu la photo de la victime, Dimitri Bernès. Jérôme, qui a lu le recueil de poèmes « Bivouacs » que recelait l'enveloppe kraft, marmonne dans son malaise, s'adressant à Dimitri, qu'il a bien caché son oeuvre et que lorsque tout sera rentré dans l'ordre, il le fera publier.
A son réveil, le Capitaine Dumas lui annonce sa garde à vue, considéré comme suspect du crime. Serein et malgré son innocence, il avoue le meurtre. Un gardien, Jean Dupuch, le prend sous son aile, lui évitant le harcèlement des autres prisonniers. Sur sa demande, il récupère les poèmes et lui remet.
Tout au long de son enfermement, Jérôme souhaite pénétrer dans le labyrinthe de la mémoire du mort et veut continuer son oeuvre.
Un jour, Clara, la petite amie de Dimitri, demande à voir le « meurtrier ». D'autres personnages intrigants, voire dangereux, apparaissent petit à petit. La personnalité du mystérieux Dimitri se dévoile peu à peu. Peu avant sa mort, il s'est rendu plusieurs fois en Russie pour pouvoir se recueillir sur la tombe de son père qu'il n'a jamais connu. Contacté par un diplomate russe, il avait accepté de donner des renseignements sur un dossier sensible du laboratoire où il travaille, spécialisé dans la radioactivité.
Je confirme que c'est un récit attachant, bien qu'énigmatique et déstabilisant à l'instar de ses personnages. J'aime beaucoup ce livre même si je reste un peu sur ma faim quant au dénouement. Est-ce que « Bivouacs » a réellement existé ? Est-ce que
Serge Raffy l'a véritablement sorti des archives des services de renseignement français comme il l'affirme en avertissement et dont les poèmes sont reproduits à la fin du récit en guise justement de dénouement ?
Ces poèmes sont hermétiques, sans queue ni tête, surréalistes, ou plutôt dadaïstes. Mais n'est-ce pas logique puisque Dimitri considérait
Tristan Tzara comme son maître ? Ou alors ne contiendraient-il pas des codes secrets que Dimitri, en fin de compte pas du tout poète mais simplement un espion misérable, utilisait pour trahir sont pays ?
Si des lecteurs de Babélio ont lu ou liront ce livre, j'aimerai connaître leur sentiment.