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EAN : 9782353151776
336 pages
Balland (07/02/2013)
3.21/5   217 notes
Résumé :
Norvège, 1960 : la modernité s'empare enfin des foyers et les corvées des mères de famille se voient simplifiées grâce à l'arrivée de l'eau courante, du réfrigérateur, des machines à laver...

La bien nommée « Cité de l'Avenir » a su s'accorder à son époque : ici règnent - en apparence, du moins - la joie de vivre et le contrôle social.

Huit familles y vivent très proches les unes des autres. Les femmes au foyer ne se gênent pourtant pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
3,21

sur 217 notes
♫Pourquoi les gens qui s'aiment
Sont-ils toujours un peu rebelles
Ils ont un monde à eux
Que rien oblige à ressembler à ceux
Qu'on nous donne en modèle
Pourquoi les gens qui s'aiment
Sont-ils toujours un peu cruels
Quand ils vous parlent d'eux
Y a quelque chose qui vous éloigne un peu
Ce sont des choses humaines ♫
Un homme heureux-William Sheller -1991

Revisitation à la Perec , la vie mode d'emploi
Année 60, guerre du Vietnam, l'année du rat
The Animals, les scarabées, les pierres qui roulent
recettes norvégiennes à chacun sa tambouille
l'obsédée du ménage, l'angoissée
surveille la fontanelle toute la journée,
Cuisine toujours à base de poisson,
son rêve à celui-là , rester à la maison
celui-ci ne supporte plus ses garçons

Folle-Chlore, passion dé-lavée
Défense d'ivoire à travers l'oeilleton
trou de la serrure, plaisir singleton
judas-nana, la peur du qu'en dira thon
et du s' qu'en dit "navet"
n'arête pas le poisson
Pourquoi gueule thon
confirmation, diner de communion
colporteur, aspirateur
autres vies, l'autre meurt
si tu veux le rendre heureux
baisse les yeux
regarde , il frétille de la queue...

Gauss était le prince des mathématiques
avec une couronne, ici, tu fais un enfant roi.
Se gausser des gosses c'est pathétique
je renoue enfin avec la littérature nordique.


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Je renoue avec la littérature nordique....
Ce roman ne ressemble en rien à «  La trilogie des Neshov » ni à «  La tour d'Arsenic. »

J'avoue mon étonnement et ma légère déception, même si l'auteure mène une analyse psychologique fouillée et crédible à propos de l'étude de ces huit familles issues de la classe moyenne : les Foss, Berg, Rudolf, Äsen, Karlsen, Salvesen, Larsen, et Moe ( noms inscrits sur les boîtes aux lettres ).
Ils habitent et se partagent un immeuble dans la banlieue de Trondheim, en Norvège , au milieu des années 60.
Une plongée incroyable , bien documentée au coeur de la condition féminine de ces années- là : témoignage d'une époque révolue , au point de vue historique et culturel. ...

Les femmes fument beaucoup, boivent....font le ménage à fond, papotent , s'épient , médisent , se jalousent , cuisinent, récurent, soupirent, font des permanentes, l'une d'elles fait le ménage toute nue, pleurent souvent, tentent de deviner les secrets des uns des autres, s'ennuient, tentent de profiter de l'arrivée de l'électroménager au sein des foyers .
Mais est ce que le progrès : machine à laver et aspirateur feront le bonheur ?

Ces tranches de vies cocasses ou douloureuses juxtaposées comme le portrait de la petite Nina
trahissent obsessions et contraintes, aspirations , désespoir et/ ou solitude de ces femmes ...

L'auteure aborde des sujets plus graves comme l'enfance maltraitée , la jeune mère dépressive...la femme soumise et effacée , la femme esseulée...
Les maris , gâtés, gentils ou odieux , rêvent de femmes plus sexy ,apprêtées comme celle du troisième , souvent seule ) , plus cultivées , plus indépendantes , plus entreprenantes , moins cancanières ....

Derrière l'apparente légèreté du propos se cachent ces réflexions. ..

L'auteure aborde les spécificités culinaires, culturelles et sociétales de l'époque, la musique des Beatles par exemple ....et bien d'autres détails intéressants ... le gros poste de radio, la presque absence de télévision....
Ce fourmillement de détails donne un portrait sociologique , saisissant , nature de la condition féminine au coeur des années 60:
Pas certain que ce roman choral très agréable à lire reste longtemps dans ma mémoire ...
Quelques erreurs grammaticales ( traduction ) ont gêné ma lecture , je suis peut- être trop pointilleuse ....
Lu d'une traite , emprunté à cause de ma connaissance de l'auteure à la médiathèque ...
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Extraordinaire plongée au coeur de la condition féminine dans les années 60, ce roman de Anne Radge, presque une étude sociologique, nous dresse un portrait saisissant d'une série de ménagères norvégiennes de la classe moyenne dans la petite ville de Trondheim.

Tout le long du livre nous partageons leurs vies et leurs obsessions, le ménage, la coiffure, avoir un enfant, un congélateur, écouter les voisins à travers les cloisons, préparer les repas. Derrière l'apparente légèreté sont abordés des sujets plus graves, l'enfance maltraitée, la jeune mère dépressive, la femme effacée devant le mari violent, le manque de communication dans les couples, la solitude. Un immeuble, huit familles plutôt jeunes, avec ou sans enfants, des femmes occupées aux tâches ménagères, des maris gâtés mais frustrés, rêvant de femmes plus sexy, plus cultivées, plus indépendantes, plus entreprenantes, d'autres satisfaits mais trop absents…

L'auteur retrace avec minutie la vie quotidienne de ces années-là, où commencent à se répandre les appareils électroménagers, facilitant le travail des femmes mais pas encore leur émancipation. Les ragots, les jalousies entre voisins, voisines, le passage des représentants de commerce, les départs et retours des conjoints et enfants au travail, à l'école, rythment les journées, parfois minées par l'ennui. Jusqu'au clin d’œil final. On s'y projette, on s'y glisse comme dans un épisode d'une histoire pas si lointaine ou d'une série TV vintage. Mais si on quitte sans regret cette frénésie domestique, on constate malgré tout que ce sont elles, les femmes, qui ont le dernier mot.
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Je découvre Anne B. Ragde avec ce roman. Elle est pourtant plutôt connue notamment pour sa trilogie "la terre des mensonges" et puis je possède la tour d'arsenic dans ma PAL et je m'y suis pas encore plongée. En tout cas, j'ai de suite été intrigué par ce titre et puis par cette couverture qui nous garantissait un voyage au coeur des années 60. Et je ressors très conquise puisque c'est un gros coup de coeur.

L'idée de départ est je trouve très intéressante. Prendre un immeuble de trois étages et nous présenter les habitants de chaque appartement. Chaque chapitre se concentre sur un logement et on y découvre qui y vit, leur façons de vivre, de penser, leur habitudes.... On commence toujours par la femme qui est toujours au foyer et puis c'est au tour de son mari de nous exposer son point de vue. Chaque chapitre est court et se dévore car forcement on veut vite en savoir plus. Ça c'est la première partie du roman. Dans la seconde, on fait la connaissance d'un tout jeune homme qui vend des judas et qui s'apprête a aller les vendre dans notre immeuble. Et puis enfin arrive la troisième partie, ou lui même va faire la connaissance de chaque habitant et leur vie va s'en trouver un peu bouleversé.....

J'ai vraiment adoré ce roman, ma curiosité était a son comble quand je découvrais un nouvel habitant. Et puis les apparences et les commérages font qu'on a tendance a se méprendre en réalité sur les personnages. le romans est vraiment très bien construit et puis l'écriture est très agréable et fluide.
C'est un roman que je ne peux que recommandais, alors allez y foncez pour ce voyage norvégien, vous ne serez pas déçus.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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J'ai passé un très bon moment avec ce roman d'Anne B. Ragde qui ne ressemble pas tellement à ses autres livres que j'ai lus. Plutôt qu'une intrigue classique, on a ici une suite de portraits de famille, tandis qu'on passe d'un appartement à l'autre dans la même cage d'escalier.
Cela donne un état des lieux de ce que peut être la vie quotidienne des femmes au foyer des années 60 en Norvège (et ailleurs), entre épanouissement dans les tâches ménagères (si, si, il y en a...), soumission à contrecoeur à l'autorité toute puissante du mari et désir d'émancipation plus ou moins refoulé.
Cela peut avoir l'air rébarbatif ainsi présenté, mais c'est très bien écrit, avec la verve habituelle d'Anne B. Ragde qui, non sans une touche d'humour parfois grinçant, n'hésite pas à mettre le doigt sur ce qui dérange.
J'ai dévoré le roman.
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critiques presse (1)
Actualitte
17 juin 2013
Anne B. Ragde a pris soin d'y insérer des références communes à la mémoire collective (musique, marques de produits, événements d'actualité, vêtements d'époque, nouvel électroménager, plats culinaires…) mais parfois, hélas, elles semblent rajoutées, si invasives et nombreuses qu'elles dénaturent l'ensemble et lui donnent un aspect factice.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Elle s'était mise à penser à la fontanelle, elle y pensait de plus en plus souvent, l'image surgissait dans son esprit quand elle embrassait l'enfant, posant ses lèvres tout contre sa fontanelle. Une vieille histoire était devenue comme une obsession, la certitude d'un danger imminent : celle de cette femme en Angleterre en charge de nouveau-nés abandonnés par leurs mères, et qui récoltait une jolie somme pour la première année, que les nourrissons survivent ou non. La moitié d'entre eux mouraient très vite, la femme n'osait sans doute pas forcer le destin encore au-delà, mais elle les avait tués en leur enfonçant des épingles dans la fontanelle, ces espaces membraneux séparant les os du crâne des nourrissons, qui n'étaient pas encore soudés et laissaient le cerveau tout mou affleurer sous la peau. Trois ou quatre épingles par bébé, disait-on. L'histoire racontait qu'un visiteur s'en était rendu compte, lorsqu'un nouveau-né, par erreur, avait atteri dans cet orphelinat - ce nourrisson avait eu une famille - et que cette personne avait caressé la tête du bébé : il avait alors remarqué des petites boules, il avait tiré dessus et s'était retrouvé avec une épingle à tête, mouillée et luisante, dans la main.
p213
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Dès l'âge de sept ans, elle avait compris l'intérêt des mathématiques. Il l'avait retrouvée assise en pleurnichant avec un genou égratigné, elle était tombée en rentrant de l'école, et pour lui changer les idées, il lui avait promis une pièce d'une couronne si elle trouvait un moyen astucieux de calculer la somme de tous les nombres de un à cent. Elle s'était aussitôt arrêtée de pleurer, l'avait regardé avec ses yeux tout ronds et pleins de larmes, avant de se diriger en boitant dans la salle de bains. Quelques minutes après, elle avait crié : "Cinq mille cinquante !"
[...] si on prenait les nombres deux par deux en partant de chaque extrémité, on obtenait chaque fois cent un. Il fallait faire ça cinquante fois, et cent un multiplié par cinquante, ça faisait cinq mille cinquante.
p159
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Une fois les sols terminés, elle allait s'attaquer aux fenêtres, pas seulement des deux côtés, mais aussi à l'intérieur des doubles vitres qu'il fallait démonter avec un tournevis. Il fallait voir la joie de Steingrim quand il rentrait à la maison et découvrait qu'elle avait réussi à le faire elle-même, lui qui disait que c'était un travail d'homme ! Non, changer une roue et lui réchauffer les orteils sous l'édredon, ça c'était un travail d'homme, voilà ce qu'elle lui répondait toujours.
p175
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Depuis qu'elle était toute petite, on l'avait élevée en lui inculquant que mieux valait en faire toujours un peu plus, aller au-delà de ce qu'on était en droit d'attendre de vous. Et c'était devenu pour elle presque une question d'amour, ou disons, de bienveillance, de sollicitude. Mais ici, dans cet escalier, la sollicitude semblait être un gros mot.
p12
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La sensevieria s'appelait aussi "langue de belle-mère", mais elle n'aimait pas ce nom-là, car sa belle-mère était décédée. Elle trouvait que c'était un manque de respect. Elle n'aimait pas non plus le nom de "Juif errant" donné à l'éphémère ou misère, cela lui faisait toujours penser à cet affreux Hamsun qui avait déshonoré sa ville natale d'Hamaroy.
p97
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Videos de Anne B. Ragde (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne B. Ragde
Retrouvez vos "Live Books" du neuvième numéro de Gérard Part En Live ici :
Une brève histoire du temps : du Big Bang aux trous noirs de Stephen Hawking aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/31019-sciences-une-breve-histoire-du-temps.html
La Chorale des dames de Chilbury de Jennifer Ryan et Françoise du Sorbier aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/108515-article_recherche-la-chorale-des-dames-de-chilbury.html
Camarades de Pekin de Bei Tong aux éditions Calmann-Lévy https://www.lagriffenoire.com/108029-divers-litterature-camarades-de-pekin.html
Ragdoll de Daniel Cole et Natalie Beunat aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/104626-article_recherche-ragdoll.html
Les Chasseurs de gargouilles de John Freeman Gill et Anne-Sylvie Homassel aux éditions Belfond https://www.lagriffenoire.com/108123-divers-litterature-les-chasseurs-de-gargouilles.html
Filles de la mer de Mary Lynn Bracht et Sarah Tardy aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/105443-divers-litterature-filles-de-la-mer.html
Sophie de Habsbourg de Jean-Paul Bled aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/104945-encyclopedie-sophie-de-habsbourg---l-impera.html
Le Bruit du silence de Léa Wiazemsky aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/108541-article_recherche-le-bruit-du-silence.html
Dans l'équipe de Staline de Sheila Fitzpatrick aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/106913-encyclopedie-dans-l-equipe-de-staline.html
L'Espoir des Neshov (4) de Anne B. Ragde et Hélène Hervieu aux éditions 10-18 https://www.lagriffenoire.com/108548-article_recherche-l-epoir-des-neshov.html
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Gérard Collard - Jean-Edgar Casel
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