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Critique de Northanger


J'ai un petit faible pour le roman choral qui nous dévoile des tranches de vie, en particulier des tranches de vie juxtaposées dans un immeuble. La preuve, j'ai adoré Pot-Bouille de Zola (1882) et La vie mode d'emploi de Georges Pérec (1978), sans oublier mon récent coup de coeur pour les Chroniques d'Edimbourg d'Alexander McCall Smith, dont le premier tome se nomme 44, Scotland Street.

Je ferai de toi un homme heureux s'ouvre sur une image des sonnettes associées au nom des différents locataires, comme si le lecteur s'apprêtait à gravir les marches de l'escalier pour voir ce qui se passe chez les gens… On découvre ainsi le quotidien de plusieurs familles en Norvège, dans les années soixante ; madame Asen, la maniaque, Barbara la coiffeuse à domicile anglaise, la sulfureuse Peggy-Anita, madame Berg et son mari despotique et j'en passe. La plupart d'entre elles voient leur quotidien considérablement amélioré par l'avènement de l'électroménager.

Si j'ai beaucoup aimé le concept, à savoir découvrir les petites habitudes, les différends, les tensions, les préoccupations de chacun, j'ai eu du mal en revanche à identifier les personnages qui ne sont pas toujours nommés dès le début. Chaque nouveau chapitre nous oblige à faire un effort de mémorisation et de déduction pour comprendre de quelle famille il s'agit. J'ai donc un peu perdu le fil au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture. Petit bémol aussi pour la structure du récit : la première partie nous dévoile le quotidien des différentes familles qui occupent l'immeuble ; c'est la partie que j'ai préférée, avec son lot de surprises, d'émotions ou de grincements de dent. La deuxième partie, nettement plus mince, est consacrée à un jeune vendeur de judas, qui joue un rôle mineur contrairement à ce qui est annoncé dans le résumé de la quatrième de couverture. La troisième partie, encore plus brève, nous montre comment les voisins s'unissent pour exterminer les rats ; au passage, on glane quelques informations sur le devenir de certaines familles. L'organisation du récit m'a semblé un peu déséquilibrée et pas forcément convaincante ; je me serais volontiers passée des deux dernières parties au profit de la première, qui formait un tout cohérent.

On retrouve la patte d'Anne B. Ragde avec son lot de portraits sans concessions ni tabous. « Il n'y a pas d'amour heureux » pourrait-on dire. Chaque famille abrite un certain nombre de secrets, de frustrations, d'espoirs déçus. Et c'est ce que j'apprécie, non que je sois frustrée ou rongée par quelque sombre secret, mais parce que c'est enrichissant parfois de lire un récit réaliste et crédible, entre deux lectures plus légères ! Mais c'est malgré tout une lecture qui ne va pas me laisser un souvenir chaleureux, contrairement à la trilogie de Neshov que j'avais dévorée.
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