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EAN : 9782265099203
320 pages
Fleuve Editions (14/01/2016)
3.51/5   66 notes
Résumé :
"On a le devoir d'aimer ses enfants, mais pas celui d'aimer ses parents."
De sa mère, Anne B. Ragde a toujours fait un personnage de roman. De ses romans. Pour le plaisir, plus ou moins assumé, de l'intéressée...
Aujourd'hui que Birte vit ses derniers mois, allant de lit d'hôpital en rendez-vous médicaux, sa fille n'a plus le choix : fini la mise à distance romanesque. La preuve d'amour, la seule, la vraie, ce sera de raconter sa mère, sans fard, sans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 66 notes
Anne B. Ragde, auteure norvégienne à succès, est en pleine recherche pour son prochain livre quand sa mère tombe malade. Les longs voyages de Trondheim, où elle vit, à Oslo, où sa mère réside, la conduisent à délaisser sa documentation et son roman naissant pour, finalement, faire germer l'idée d'un livre sur Birte, sa mère qui se meurt. Déjà évoquée dans La tour d'arsenic et dans Je m'appelle Lotte et j'ai huit ans, Birte devient donc le personnage central de ''Sa majesté maman'', l'histoire d'une mère, d'une femme, d'une vie.

Si Anne B. Ragde dénonce le système de santé norvégien, sans doute pour se soulager de l'impuissance ressentie en voyant sa mère si mal traitée par l'hôpital, son livre est avant tout une déclaration d'amour à la femme qui l'a mise au monde.
Divorcée et sans le sou, Birte a élevé ses deux filles sans se laisser abattre faisant un festin d'un reste de nourriture, s'abreuvant de lectures, d'échanges, de voyages pour se cultiver rester vivante. Elle savait aussi se montrer dure, ne possédant ni les gestes, ni les mots de l'amour maternel, pourtant elle était prête à tous les sacrifices pour ses enfants, n'hésitant pas, par exemple, à s'endetter lourdement pour payer le mariage d'Anne.
Au fil des souvenirs, se dessine une femme ambiguë, secrète, à la fois excentrique et soucieuse des convenances. Sa fille la décrit dans ses contradictions, sa force et ses faiblesses, sans l'idéaliser et sans s'épargner elle-même. Car Anne a parfois eu honte de cette mère qui sortait des clous. Elle s'est aussi montrée ingrate et égoïste même si, plus tard, elle a tenté de rattraper ses erreurs.
Cette relation mère / fille très personnelle devient universelle puisque chacun peut y trouver des moments partagés, des sentiments, des situations vécues. Birte y tient le rôle-titre, lumineuse, indocile, attachante. Un bel hommage, fort et pudique.
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Ce roman est l'histoire d'une vie, le don de soi d'une fille à sa mére , un roman autobiographique vif et passionné.
Au moment où Birte se meurt , sa fille Anne.B Radge décide de lui consacrer un livre et elle le lui dit ;
Au fil des souvenirs se dessine le portrait lucide et bienveillant de cette maman hors normes, perfectionniste, secrète , passionnée de voyages , de connaissances , férue de litterature .
Cette mére aux multiples facettes qui ne posséde pas les gestes de l'amour maternel est pourtant prête à faire tous les sacrifices pour ses enfants , par exemple à s'endetter lourdement pour payer le mariage de sa fille aînée Anne.
Cette femme courageuse , haute en couleurs élève ses filles seule avec peu d'argent, peu de temps puisqu'elle travaille à l'usine.
Elle s'efforce de leur donner une bonne nourriture.
Très soucieuse des convenances , pauvre, mais attachée à une propreté sans faille dans sa maison et au "bien vivre sain", elle se nourrit de voyages, de culture , des poètes aux oeuvres de Chagall........
Ces beautés enrichiront et illumineront sa vie jusqu'à la fin......

Mi- roman, mi- biographie cette oeuvre ne posséde évidemment pas l'habituelle âpreté des romans d'Anne B. Radge .
Au fil des pages l'auteur raconte sa mére , sans pseudonyme , une belle preuve d'amour!
Birte apparaît passionnante, terriblement vivante, ardente, lumineuse, indocile , attachante.
Cette relation forte mére -fille est universelle car chacun peut se reconnaître à des moments partagés et des situations vécues.......
Un très bel hommage pudique mais fort , vivant, sincére, attachant , unique !
Au fond Anne .B Radge dit à sa mére : "Tu es ma mére, je t'aime mais je ne te comprends pas "

Un portait doux - amer avec ses parts d'ombre et de lumiére , authentique, brûlant de vérité et d'amour.
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Quand Birte Ragde tombe gravement malade elle et sa fille Anne sont à Vienne . A partir de là les semaines vont passer très vite et l'état de santé de Birte s'aggraver de jour en jour. Anne ne sait comment gérer la situation, jusqu'au moment où elle prend la décision d'écrire un roman dont sa mère sera le personnage principal, occasion rêvée de lui faire raconter ses souvenirs les plus marquants.
Birte, Anne et Elin se sont retrouvées très tôt seules toutes les trois, le père , Martin, ayant quitté la maison pour se remarier. Des journées financièrement très difficiles, une mère qui s'est battue bec et ongles pour arriver à leur assurer le minimum vital . Les souvenirs d'Anne prennent le plus souvent le pas sur ceux de sa mère , façon comme une autre de vider l'abcès ....
Immergée complètement dans un mode de vie dont je ne connais pratiquement rien, enivrée par une énumération ininterrompue de noms de mets, gâteaux, plats d'une gastronomie nordique que je n'ai pas eu l'occasion de découvrir, je ne peux pas dire que j'ai été sensible à cet hommage à la fois affectueux et doux -amer écrit par une romancière de talent sur une mère aussi atypique que Birte.
Une lecture en demi-teinte donc mais ceci n'est qu'un ressenti purement personnel .Par contre j'ai été très sensible au combat mené par Anne et par Elin pour obtenir l'amélioration des conditions d'hospitalisations des personnes en fin de vie.
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Anne B. Ragde qui dissèque à pleines dents la famille dans ses romans, et qui a souvent mis en scène sa mère, autopsie cette relation mère-fille.
Une femme haute en couleurs, qui a élevé seule ses enfants avec peu d'argent, de temps, de câlins mais toujours en donnant l'essentiel à ses yeux, une bonne nourriture, la transmission d'une certaine culture, celle des livres et des arts. Des poètes aux oeuvres de Chagall, elle a rempli sa vie de cette beauté là.

Lorsque la vie décline et que les forces ne sont plus là au quotidien pour vivre la journée qui vient et qu'il faut affronter plus que vivre, l'heure du bilan sonne pour la mère et la fille.
D'une écriture puissante et sensible la narration nous entraîne dans les arcanes d'une relation qui s'est faite avec les forces et les faiblesses de chacune.

Brite a élevé ses deux filles seules, après une enfance ravageuse. Son amour elle n'a pu l'exprimer que par les soins du quotidien qu'elle payait au prix fort sans jamais rechigner sur le travail supplémentaire à accomplir. Avec des petits rien elle faisait des mets de rois non de "reines" pour ses filles. Les mots et gestes tendres elle ne savait pas, elle ne les avait pas eu donc ils ne faisaient pas partie de son bagage affectif.
Maîtresse femme, lucide, franche, volontaire, elle avançait avec une assurance que le quotidien lui imposait, car comme pour cette génération en particulier, la fierté de payer son loyer, ses factures ne rien devoir et se contenter de ce que l'on a sans jamais envier son voisin, était une ligne de conduite.
Elle n'était pas dépourvue de fantaisie, elle pouvait partir en voyage, car curieuse de tout, ayant appris l'arabe avec un étudiant du quartier contre des repas chauds et des conversations, elle était attentive et accueillante pour tous ceux qu'elle trouvait plus démunis qu'elle.
Grande lectrice, elle s'était constitué une belle culture où l'échange et le partage régnaient.

Mais lorsque l'heure sonne, elle veut se faire connaître, entre confidences, réminiscences Brite dit ceci à sa fille: "la seule chose que je veux, c'est parler, parler, parler,je veux que les choses sortent et non plus qu'elles rentrent."

Anne, la fille, doit faire face à une prise en charge difficile avec les lieux de soins, maison de retraite et autres tracasseries où l'on voit son parent disparaître dans l'anonymat et que l'on est impuissant face au système.
Un seul objectif tout faire pour que cela se passe du mieux possible.
Pas facile, la maman a toujours peur d'être un fardeau, comme avant la maladie quand sa fille l'emmenait en voyage, en trichant sur le coût pour que sa maman puisse profiter et se faire de beaux souvenirs.

Brite est fière elle sait que sa fille va écrire un livre sur elle ; avec son vrai prénom.
Anne se pose la question de savoir si elle a aimé sa maman, personnellement je lui répondrais avec assurance qu'elle a fait comme sa maman ce qu'elle a pu comme elle a pu. Il n'y a pas d'apprentissage pour ce rôle. Chacun fait "comme il peut" avec les cartes qui lui sont distribuées.

Ce requiem athée est d'une beauté toute nue, l'auteur ne maquille pas la réalité. La construction du livre laisse une part léonine à sa maman vivante.

Anne dit : " Les lubies de maman me rendaient folle, et je regrettais de ne pas avoir une mère banale, au format A4 en somme."

Du personnel Anne Birkefeldt Ragde fait un livre universel où le lecteur cheminera en transposant ses propres souvenirs sans se perdre dans leur histoire.
L'écriture est majestueuse et généreuse et je reste persuadée qu'une maman "format A4" n'aurait pas pu offrir au lecteur cette vérité là.

Comme l'auteur, la lectrice que je suis, veut laisser la parole à Birte, elle disait ceci de la lecture : "N'est-ce pas extraordinaire qu'on se projette autant dans l'histoire ? Seule la grande littérature est capable de ce tour de force, Anne. Souviens-toi de ça. Si tu as des livres, tu ne connaîtras jamais la solitude."

Elles sourient à travers leurs larmes et moi avec elles.

Merci Anne pour ce beau cadeau de la vie et le partage de votre maman.
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Moi qui ai tout lu-ou presque-de cet écrivain,suis une fois encore sous le charme de ce roman.L'auteur s'est penchée sur son enfance et a réussi à la faire revivre par le biais de ses sentiments d'alors pour sa mère;elle dresse le portrait d'une femme pauvre mais fière qui élève ses filles dans le goût des belles et bonnes choses,mais qui peine à les câliner,ça n'est pas son genre.
Puis l'auteur,avec le recul et la fin de vie de sa mère,prend conscience que celle ci l'a construite pour en faire une femme qui sort de l'ordinaire,qu'elle est devenue à travers son talent d'écrivain.
Anne B Ragde est devenue elle-même,sa Majesté l'écrivain.
Un roman prenant qui ne pas laisser indifférent.

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critiques presse (1)
LeFigaro
04 février 2016
Alors que Birte se meurt, sa fille, Anne B. Ragde, décide de lui consacrer un livre. Et le lui dit.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
... tout ça parce qu'un beau jour, pour des raisons diverses, on n'est plus capable de s'habiller tout seul, de se faire cuire un oeuf, de traverser une pièce sans se cramponner aux murs et aux meubles, de se rappeler quel médicament il faut prendre à telle heure de la journée. Les fleurs en pot étaient mortes sur les rebords des fenêtres, il y avait des excréments sur le dessous de la lunette des WC et des tâches d'urine sur le sol autour. Les factures restaient impayées. Les enveloppes non décachetées s'amoncelaient dans l'entrée chaotique à l'odeur de renfermé, si elles ne s'entassaient pas dans la boîte aux lettres, tandis que le dossier des versements postaux se retrouvait noyé sous une pile de vieux journaux, au bout de la table basse. La brosse à dents était depuis longtemps tombée par terre dans la salle de bains, impossible à récupérer si on ne voulait pas finir comme elle...
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Ces trois soutiens-gorge étaient le Bon, le Mauvais, et le m et propre à tout moment. Il n'y avait bien sûr aucun sèche-linge dans le petit appartement de Stovner alloué par la municipalité, elle ne possédait même pas de machine à laver, alors Eline ou moi emportions le Bon à la maison et le faisions bouillir dans une casserole. Si nous ne disposions pas de la nuit pour le faire sécher, il fallait utiliser le sèche-cheveux avant de revenir la voir. Nous savions qu'elle attendait, impatiente, en portant le Mauvais ou le Moche. Si nous l'avions seulement lavé à la main, elle le sentait immédiatement à l'odeur. Il fallait qu'il bouille.
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- Je repense à certaines choses, quand je me retrouve avec des femmes. Elles ont été des mères affectueuses, Anne. Pas comme moi.
- C'est quoi ces bêtises? Toutes les mères étaient pareilles, à l'époque, toutes faisaient la lessive, la cuisine, et n'avaient pas de temps pour leurs enfants. Aucune d'elles n'était une mère affectueuse. Aujourd'hui tout l'univers tourne autour de l'enfant. Vous aviez bien autre chose à faire.
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- [...] Cette sorcière. C'est bien qu'elle soit morte.
- Oui. Morte et enterrée.
- Je vais prendre le même chemin, moi aussi. Tu te rends compte comme ç' aurait été affreux si j'avais eu la foi ? J'aurais risqué de la retrouver dans l'au-delà !
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- Maman... tu dors ?
- Or, or quoi ?
- Je voulais savoir si tu dormais.
- Voix d'or ? je n'ai pas bien compris, Anne.
- Tu as retiré tes trucs dans les oreilles ?
- Les abeilles ? Tu parles de quoi, Anne ?
- LES TRUCS DANS LES OREILLES !
- Ah dans l'oreille... Oui, il y en a une qui faisait un son si désagréable.
- Alors remets-les (...)
- Bien sûr, arrête de t'inquiéter ; je t'ai entendue tout le temps, mais tu articules si mal? Anne, et puis tu parles trop .
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Videos de Anne B. Ragde (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne B. Ragde
Retrouvez vos "Live Books" du neuvième numéro de Gérard Part En Live ici :
Une brève histoire du temps : du Big Bang aux trous noirs de Stephen Hawking aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/31019-sciences-une-breve-histoire-du-temps.html
La Chorale des dames de Chilbury de Jennifer Ryan et Françoise du Sorbier aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/108515-article_recherche-la-chorale-des-dames-de-chilbury.html
Camarades de Pekin de Bei Tong aux éditions Calmann-Lévy https://www.lagriffenoire.com/108029-divers-litterature-camarades-de-pekin.html
Ragdoll de Daniel Cole et Natalie Beunat aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/104626-article_recherche-ragdoll.html
Les Chasseurs de gargouilles de John Freeman Gill et Anne-Sylvie Homassel aux éditions Belfond https://www.lagriffenoire.com/108123-divers-litterature-les-chasseurs-de-gargouilles.html
Filles de la mer de Mary Lynn Bracht et Sarah Tardy aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/105443-divers-litterature-filles-de-la-mer.html
Sophie de Habsbourg de Jean-Paul Bled aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/104945-encyclopedie-sophie-de-habsbourg---l-impera.html
Le Bruit du silence de Léa Wiazemsky aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/108541-article_recherche-le-bruit-du-silence.html
Dans l'équipe de Staline de Sheila Fitzpatrick aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/106913-encyclopedie-dans-l-equipe-de-staline.html
L'Espoir des Neshov (4) de Anne B. Ragde et Hélène Hervieu aux éditions 10-18 https://www.lagriffenoire.com/108548-article_recherche-l-epoir-des-neshov.html
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