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EAN : 9782226019394
332 pages
Albin Michel (23/12/1983)
3.99/5   142 notes
Résumé :
En 1796, dans un village du bocage vendéen ravagé par les Colonnes Infernales, une poignée de survivants recommence l’histoire du monde. Ces hommes vivent une aventure où le tragique se mêle au sordide et l’espoir à la frustration. Et c’est peu à peu la résurrection de toute une paroisse, l’épopée du monde chouan que, même après le génocide de 1793, l’Histoire ne se lasse pas de persécuter – répression ponctuée d’événements sensationnels, comme en 1808 la désopilant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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« du temps que l'Océan n'était qu'un désert d'eau bouillonnante, on trouvait une île que l'on appelle aujourd'hui Noirmoutier, celle ou d'Elbée fut fusillé par les bleus et qu'habitaient en ce temps-là des sorciers. L'enchanteur Merlin y naquit d'une druidesse et d'un démon. A dix ans, l'enchanteur Merlin épousa une sorcière d'une grande beauté qui, dans ses cornues, cherchait à transformer le sable de la mer en lingots d'or. Elle fit tant chauffer ses cornues qu'elles explosèrent dans un grand bruit de tonnerre et que la belle sorcière disparut. Pour se désennuyer du veuvage, l'enchanteur Merlin se mit à composer avec de la glaise, un os de baleine et une fiole de sang, les géants Grandgousier et Gargamelle. C'est Grandgousier et Gargamelle qui, plus tard, engendrèrent Gargantua. Gargantua était un géant si grand que, lorsqu'il s'asseyait sur la cathédrale de Fontenay-le-Comte, et qu'il posait un pied sur celle de Luçon et l'autre sur celle de Niort, il pouvait se pencher sur le marais et boire dans une seule goulée la Sèvre Niortaise, la Vendée et L'Autize. »

Noirmoutier est l'Ile chère à mon coeur, ma madeleine de Proust, réminiscence de ces mois de vacances précieux qui ont marqué mon enfance, mon adolescence, ma jeunesse, ma vie d'adulte. Imprégnée des récits des guerres vendéennes, des faits d'armes de François Athanase Charrette de la Contrie, du général d'Elbée et d'Henri de la Rochejaquelein, même si, adolescente, je n'en ai conservé que le côté romanesque, il était évident que ces « Mouchoirs rouges de Cholet » de Michel Ragon, sur les guerres de Vendée ne pouvaient qu'attirer mon attention.

Michel Ragon que j'ai découvert à la suite d'une critique écrite par @Dandine sur « La mémoire des vaincus » et que je remercie vivement, ici, possède un talent de conteur à l'image d'Henri Vincenot ou Jean Giono. Son parcours est assez exceptionnel. Né dans une famille vendéenne, orphelin de père à huit ans, il quitte l'école à quatorze ans. Passionné par la littérature et l'art, il n'aura de cesse de se cultiver au point de passer un doctorat à l'âge de cinquante ans, de devenir un expert reconnu en art abstrait et architecture.

C'est au décès de sa maman qu'il éprouve la nécessité de se pencher sur ses racines vendéennes. Ses recherches vont l'inspirer et il écrit entre autres, « Les mouchoirs rouges de Cholet ».

J'ai beaucoup aimé ce livre. Michel Ragon porte une grande tendresse à ses personnages, la lecture en est tout imprégnée. Et pourtant, la violence est omniprésente. Elle se laisse deviner après les combats comme elle se fait plus intense dans le quotidien de ces courageux paysans. Pour nous aider à mieux comprendre l'état de la Vendée après le passage des Colonnes Infernales du Général Tureau, l'auteur imagine cette fiction historique qui nous plonge avec réalisme au coeur d'un village dont il ne reste que des ruines, nous permettant ainsi de prendre la mesure de ce que furent ces années terribles de guerre civile. le style de l'auteur, l'affection qu'il porte à ses personnages, le foisonnement sociologique donnent un récit qui n'a rien de comparable avec la noirceur de la Terre de Zola.

Nous sommes en 1796, dans un paysage meurtri, incendié, ravagé par les Colonnes Infernales de Tureau, général républicain chargé d'anéantir les derniers foyers insurrectionnels de la Vendée militaire - l'armée catholique et royaliste - laissant libre cours aux exactions habituelles, pillages, viols, tortures, massacres de masse.

L'accalmie tant attendue s'annonce. L'apaisement incite les survivants à sortir de leur cachette tapie au fond des bois. Ils se regroupent, enterrent leurs morts, se comptent sur les doigts de la main. Habillés de guenilles, affamés, mués par l'instinct de survie, les paysans retrouvent la force, le besoin de reconstruire leur village. Ils réorganisent leur quotidien avec ce qu'ils trouvent, avec ce que la nature peut encore leur offrir afin de survivre. L'écriture si réaliste de l'auteur fait du lecteur le témoin de cette renaissance. Alimentant notre imaginaire de multiples détails du quotidien ou de l'artisanat, de dialogues dérivés du patois, de nom de villes ou de villages, Michel Ragon nous suggère la vision de ce paysage assassiné et du courage qu'il faut pour tout recommencer, pour exister, pour perpétrer dans un monde rural exsangue.

Nous faisons la connaissance de Dochâgne, de Chante-en-Hiver, du curé-Noé, de Tête-de-Loup, de Louise et c'est peu à peu la résurrection de tout un village à laquelle nous assistons jusqu'à La Restauration.

Le récit est parfois très émouvant, parfois désespérant et parfois très drôle. A force de tous les accompagner, de pénétrer leur intimité, de les imaginer évoluer, de ressentir leur peine, de se les représenter à la fois ignorant, fruste mais aussi solidaire, pragmatique, parfois en rivalité, on redevient soi-même « Jacquou le Croquant », même si ce n'est pas la même région.

C'est ainsi que l'on prend la mesure de la vraie misère, des conséquences de ces guerres de Vendée, l'indigence qui parle de famine, des mauvaises récoltes, l'eau des puits impropre, l'incurie quant aux soins des enfants qui en meurent, de l'ignorance dans laquelle est maintenue le paysan, soumis à l'Eglise, sujet de toutes les superstitions, ce paysan qui préfèrera crier famine plutôt que de manger une pomme de terre qui serait le légume du diable.

Mais j'ai aimé retrouver la valeur des choses, revenir à l'essentiel comme celle du feu ou celle du pain. Il y a ainsi de très beaux passages messagers d'une grande portée symbolique. Découvrir les us et coutumes, leurs ogres et leurs fradets, leur façon de vivre leurs mythes fut pour moi comme un retour aux sources, un retour à l'authentique si ce n'est l'absence de la médecine dans ces territoires ruraux qui s'est longtemps heurtée aux croyances et superstitions.

Si l'essentiel du roman de Michel Ragon s'intéresse plutôt aux conséquences de l'après guerre de 1793/1796 sur le quotidien des Vendéens, il pousse son analyse sociologique jusqu'à nous faire sentir à quel point les préoccupations de ces combattants du quotidien étaient éloignées des enjeux de la politique. Pour eux, les comportements des pouvoirs successifs ainsi que les compromissions leur paraissaient totalement abscons et ne pouvaient que les décevoir d'autant que les persécutions n'ont pas cessées pour autant, ce qui fera dire à Dochâgne :

« J'ai vu tant de misère que j'ai perdu mes chansons »

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Les révoltes vendéennes.


Voici un beau roman historique qui décrit un village de Vendée de 1796 à 1820.
C'est une belle peinture de cette province : la vie quotidienne y est bien restituée, les personnages y sont attachants, un peu nombreux à mon goût.

Mais il n'évite pas les erreurs historiques… notamment en confondant vendéens et chouans !
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Michel Ragon aborde un pan de l'histoire de France que l'on connaît peu. Les guerres de Vendée ne sont pas suffisamment représentées, à mon sens, dans les manuels d'histoire des jeunes français.
Les atrocités effectuées par les différentes parties ne sont pas bonnes à raconter, et elles n'ont rien à envier aux atrocités découvertes lors de la deuxième guerre mondiale.
Michel Ragon raconte également les contes (et les croyances surtout religieuses) dans lesquels grandissaient les vendéens. de même, la vie quotidienne y est largement diffusée tout au long de l'ouvrage.
Les mouchoirs rouges de Cholet est un livre riche d'enseignement !
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Ce récit est un beau roman historique qui nous plonge au coeur de la Vendée d'autrefois, la Vendée rurale et combattive, déterminée et fière. C'est aussi un roman populaire dans la veine de Giono, Michelet, Signol…
La Vendée, j'y suis allée trois fois en vacances. C'est une région dont je suis tombée en amour, comme disent nos cousins d'outre-mer. J'y ai visité châteaux, musées, sites historiques, préhistosite… et bien sûr le Puy du Fou où « le chemin creux » m'avait fait forte impression avant même le magnifique spectacle du soir. C'est à ces souvenirs que je pensais en découvrant l'histoire que nous raconte Michel Ragon. A chaque chapitre, une phrase, une anecdote me faisait dire « tiens, je l'ai déjà entendu dire », « je me souviens de l'avoir vu », « cela me rappelle… »… Et ce livre m'a beaucoup intéressée pour cela.

A travers l'histoire de Dochâgne, rescapé des Colonnes Infernales, on revit l'Histoire, les combats et leurs conséquences sur la vie des paysans et des gens simples. Alors que la majorité des hommes n'est plus, il faut continuer à vivre, à lutter, à travailler. Tout est à reconstruire. La petite histoire va alors se mêler à la grande et les légendes aux faits historiques.

C'est un beau roman, une histoire émouvante et drôle, riche en péripéties et agréable à lire.

Pourquoi ce titre ?

Cholet a été la principale ville conquise par l'Armée royale durant la guerre de Vendée. Elle sera détruite en grande partie. Lors de la grande bataille de Cholet qui oppose les Vendéens et les Mayençais, La Rochejacquelein porte sur lui, bien visibles, trois mouchoirs blancs fabriqués à Cholet, afin de mieux se faire reconnaître de ses hommes. Mais ils attirent aussi l'attention des ennemis. Ayant utilisé un de ces mouchoirs pour panser une blessure, celui-ci se gorge de sang. On fera de cet acte de bravoure une chanson populaire et le traditionnel mouchoir de Cholet deviendra rouge avec des bandes blanches.

Lien : http://argali.eklablog.fr
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Partie en stage à Cholet, ayant des origines du Pays de Retz on m'a offert ce livre et.... quelle histoire horrible que ces guerres de vendée!
Le livre est très très bien écrit, il est à la fois émouvant, dérangeant, atroce et plein d'espoir.
C'est une partie sombre de notre Histoire qui m'a ému, touché et que j'ai découvert! Ce livre est très bien documenté et l'auteur a construit son roman autour de faits on ne peut plus réel renforçant par la même l'atmosphère prenante du livre.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Village vendéen en 1796 après le passage des "Colonnes Infernales"

Maintenant que les grands incendies s'éteignaient, dans chaque village, les hommes veillaient à ne pas perdre les parcelles du feu. Un village sans feu signifiait un village mort. On ne recensait pas les individus mais les feux. Le feu était à la maison ce que l'âme était au corps. Longtemps resteront chevillés dans le souvenir de Dochâgne et de ses compagnons l'époque maudite où, dans la forêt, ils durent survivre sans feu, dans leurs bauges, et l'effroi à leur retour dans des villages aux cheminées muettes.
Il leur fallut réinventer le feu en faisant jaillir des étincelles avec des pierres dures. Et depuis, ce feu, ils le cultivaient, le dorlotaient. Ils se le passaient comme le Saint-Sacrement. Les braises étaient conservées sous la cendre, données, communiquées, emportées dans le creux de la main des hommes qui les passaient vivement d'une paume à l'autre pour ne pas se brûler. Il se faisait de perpétuels échanges, de maison à maison. Les femmes qui ne pouvaient entretenir un feu toute la journée venaient quémander chez leur voisine une pelletée de braise ou bien en replissaient l'écuelle de leur chauffe-pieds. L'hiver, on voyait partir de bon matin les bergères vêtues de leur cape de droguet, quenouille au côté, tenant d'une main un bâton, de l'autre la chaufferette en terre où les braises jetaient de petites lueurs rouges.
Une pièce sans cheminée s'appelait une chambre aveugle. Et dans les rares maisons qui disposaient de plusieurs pièces, une seule, la salle commune, ouvrait ses deux yeux, c'es-à-dire la chaleur et la lumière qui se perpétuaient dans la cheminée devant laquelle la maisonnée s'entassait pour la veillée.

Pages 47 - 48 (nous avons conservé le terme "foyer" comme par exemple "foyer fiscal")
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L'année qui suivit la visite de Napoléon en Vendée, au village deux appelés refusèrent de partir. On vit revenir les gendarmes et l'on crut d'abord qu'ils ramenaient Jacques-le-Tisserand. Mais non. Ils attachèrent les poignets des deux recrues par une corde fixée à la selle de leurs chevaux et s'en allèrent au pas avec leurs prisonniers.
Le lendemain, les deux conscrits revenaient très exaltés, racontant qu'en chemin, les trois gendarmes avaient été abattus à coups de fusil par des cavaliers portant un cœur rouge cousu sur leurs vestes. Il ne leur restait plus qu'à courir rejoindre le vieux curé dans la forêt. Ce qu'ils firent.
Le maire-meunier se mit dans tous ses états :

- Crétins que vous êtes! Vous ne savez pas que les parents des réfractaires doivent payer une amende plus grosse que vos terres qui ne sont même pas à vous. Qui paiera ?
La réponse fut bientôt apportée par les gendarmes tout neufs qui vinrent, cette fois-ci, en force : dix qu'ils étaient sur des chevaux gris. Et cette réponse frappa le maire-meunier de stupeur, d'indignation et de douleur : puisque les parents des réfractaires étaient insolvables, la commune paierait l'amende pour eux. Le seul contribuable de la commune étant le meunier-maire, c'est donc lui qui devrait régler la note. Le brigadier de gendarmerie trouvait d'ailleurs la plaisanterie amusante. Il disait en lissant sa grosse moustache rousse :
- Ca vous apprendra, monsieur le Maire, à faire observer la loi.

page 111
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Année 1818

La surprise fut générale lorsqu'à la messe du dimanche, la femme et la fille du maire-meunier apparurent avec, sur la tête, une espèce d'énorme papillon blanc. Elle éclipsa du même coup la cérémonie religieuse. Pour la première fois, la paroisse voyait de ces coiffes blanches qui, d'abord portées par la bourgeoisie rurale, comme un signe de différenciation, allaient en un demi-siècle envahir les campagnes et rivaliser de formes les plus cocasses, la Vendée comptant à elle seule vingt-cinq coiffes différentes.
Depuis cent ans, le port du bonnet de toile blanche, enserrant les cheveux, restait immuable. La coiffe empesée, ornée de tulle brodé, de dentelles et de rubans, ne sera à la mode que pendant un siècle mais elle marquera à tel point le costume paysan qu'on la croira vêtement traditionnel millénaire.

Ndl : Je dirais plus d'un siècle, nous sommes en 1818 et dans les années 1960/70, je voyais encore des femmes en coiffe qui entretenaient, munie d'une longue perche, les murs des bourrines ou des chaumières vendéennes à la chaux.
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Jacques resta plusieurs années à Fontenay où il tissait ces mouchoirs de fil jadis achetés par les Espagnols pour les Amériques.
Le plus merveilleux de son récit ne tenait pas dans toutes ces aventures mais dans sa description de la plaine qui s'étend de Fontenay à Luçon avec ses champs de blé si grands qu'il faut appeler des moissonneurs de très loin pour les métives, formant comme une armée avec leurs faux sur l'épaule ; avec une récolte de grains si énorme que cinq cents moulins à vent tournent sans cesse leurs grandes ailes de bois dans l'arrondissement de Fontenay. Cette plaine sans arbres, plate, sans eau sinon au plus profond de la terre d'où on doit la puiser avec des seaux suspendus à des cordages ; cette plaine où le blé ondule comme les vagues de la mer que l'on devine au loin, derrière ses dunes de sable ; cette plaine opulente aux grandes maisons couvertes de tuiles romaines rouges ; cette plaine si différente, si contraire au bocage qu'elle paraissait en un pays très lointain, faisait rêver les villageois. Ils avaient du mal à comprendre qu'en descendant seulement pendant deux jours de marche vers le sud, ils arriveraient à ce pays de cocagne. Seuls les vétérans de 93, qui avaient participé à la prise et au pillage de Fontenay se souvenaient. Mais ils disaient que l'on ne pouvait vivre dans un pays sans arbres qu'en y perdant son âme ; la preuve : tous les plainauds étaient des patauds (républicains).

page 186
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(Après la signature de la paix entre le général en chef des Chouans, le comte d'Autichamp, "et le nouveau maître de la France, un certain Buonaparté") :

Maintenant que les grands incendies s'éteignaient, dans chaque village les hommes veillaient à ne pas perdre les parcelles du feu. Un village sans feu signifiait un village mort. On ne recensait pas les individus, mais les feux. Le feu était à la maison ce que l'âme était au corps. (...)
Il leur fallut réinventer le feu, en faisant jaillir des étincelles avec des pierres dures. Et depuis, ce feu, ils le cultivaient, le dorlotaient. Ils se le passaient comme le Saint-Sacrement. Les braises étaient conservées sous la cendre, communiquées, emportées dans le creux de la main des hommes qui les passaient vivement d'une paume à l'autre pour ne pas se brûler. Il se faisait de perpétuels échanges, de maison en maison. Les femmes qui ne pouvaient entretenir un feu toute la journée venaient quémander chez leur voisine une pelletée de braise ou bien en remplissaient l'écuelle de leur chauffe-pieds. L'hiver, on voyait partir de bon matin les bergères vêtues de leur cape de droguet, quenouille au côté, tenant d'une main un bâton, de l'autre la chaufferette en verre où les braises jetaient de petites lueurs rouges.
Une pièce sans cheminée s'appelait une chambre aveugle. Et dans les rares maisons qui disposaient de plusieurs pièces, une seule, la salle commune, ouvrait ses deux yeux, c'est-à dire la chaleur et la lumière qui se perpétuaient dans la cheminée devant laquelle la maisonnée s'entassait pour la veillée.
Avant la guerre, chaque foyer possédait un buffou, longue tige creuse en fer forgé terminée par une petite fourche servant de tisonnier. Le buffou servait de soufflet. On s'agenouillait devant l'âtre et on buffait le feu en soufflant dans la tige de fer. Depuis la fin des combats, des canons de vieux fusils servaient de buffou ou, à défaut, des tiges de sureau.
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