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EAN : 9782702864845
206 pages
Albin Michel (02/04/2001)
3.75/5   14 notes
Résumé :
D'où venaient Constant et Léonie ? Où étaient-ils nés, qui étaient leurs parents ? Autant de mystères pour le narrateur. Les seuls souvenirs qu'ils ont jamais évoqués concernent le temps où ils étaient tous deux domestiques « au château ». Un éden d'où les a chassés la mort du baron, leur maître, pour en faire des paysans sans terre.

Vingt ans après L’Accent de ma mère, c'est à ses grands-parents, auprès desquels il a grandi, que Michel Ragon rend ici... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Michel Ragon qui écrivit une histoire de la littérature prolétarienne , relate ici une tranche de vie autobiographique des temps de son enfance dans le registre de ce courant littéraire .

Ses grands parents l'ont élevé à grand peine malgré les difficultés dues à la pauvreté mais les valeurs qu'ils lui ont transmises sont de celles qui rendent un homme solide .

Dans ce monde de domestiques ou de paysans , peu de gens savaient lire ou écrire et en conséquence , n'ayant pas la cervelle encombrée par des événements trop éloignés de leur existence , ce qu'ils savaient marquait leur mémoire de manière indélébile .

Le respect des maîtres et des notables rendaient les petites gens assez dociles mais leur bon sens tempérait cette soumission .

Les gens du peuple , les pauvres gens d'autrefois " les gens pauvres " ( souligne Ragon ) , vivaient de trois fois rien et dépensant peu , finissaient par amasser patiemment un petit pécule pour leurs vieux jours qui leur servait de retraite , celle-ci n'existant pas .
Hélas , l'inflation aidant , les sous d'antan se dévaluaient et la force de travail s'étant éteinte , les vieux , après avoir vendu leurs maigres biens un par un , finissaient dans la misère des hospices .

C'est de ce monde oublié que parle ce livre , et sa lecture permettant un retour en arrière , nous remet en mémoire ce que fut la vie de nos anciens tout autant que ce qui nous guette probablement dans un proche avenir : maison de retraite hors de prix , non réévaluation des pensions et autres désagréments prévisibles .
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Les souvenirs d'enfance de l'auteur, fils unique auprès de sa mère veuve très jeune d'un militaire et de ses deux grands-parents, anciens domestiques que la lente érosion de leurs maigres économies amènent doucement à la pauvreté. le monde des pauvres gens (les gens pauvres comme le précise l'auteur) de Fontenay le Comte, petite ville de la Vendée de l'entre deux guerres à une époque où l'on vivait petitement, voire chichement et surtout lentement, au rythme des chevaux et des chars à boeufs. le grand-père, fier cocher de maître, mourra aveugle. Sa femme, la lumineuse grand-mère de Ragon, n'arrivera pas à échapper à la misère et finira sa vie à l'hospice.
Une réflexion intéressante sur une époque difficile et oubliée qui nous est complètement devenue étrangère. le temps d'avant l'usine, la voiture, la télé et toutes les commodités modernes. Chacun cultivait un petit potager, faisait pousser sa vigne, récoltait quelques fruits et élevait quelques poules, des lapins et même une vache. Harmonie avec la nature, familiarité avec les animaux, quasi autarcie et économie (pour ne pas dire parcimonie) qui allait jusqu'à se soigner soi-même avec les plantes et rapiécer ses vêtements pour les faire durer toute une vie. Dans notre société de consommation et de gaspillage, il n'est pas mauvais d'entendre une voix qui nous rappelle d'où nous venons...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Que ça sent bon la nostalgie du temps passé où la vie s'écoulait paisiblement, mais aussi parfois durement, loin de ces trépidations et besoins actuels qui nous font vivre à cent à l'heure.
Les souvenirs de l'auteur fleurent bon l'enfance auprès de grands-parents plein d'amour pour leur petit-fils.
Beaucoup de descriptions si bien que l'on a facile à imaginer la scène et le mode de vie de l'époque.
J'aime ces romans, parenthèses de lecture qui, sans que je renie ma vie actuelle, m'aide à m'évader et à rêver le temps d'un instant.
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Lu il y a longtemps mais ça y est je me souviens. Oui, souvenirs d'enfance de l'auteur, notamment de ses grand-parents et de cette petite fille qui chantait dans le jardin d'à côté... Très nostalgique.
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Mon ressenti : Les souvenirs d'un autre temps. Entourée de tendresse, la vie ne semble pas si difficile ! Beaucoup de non-dit, beaucoup d'amour non exprimé ! Une belle histoire qui se lit vite !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation

A l’exception de la Fête-Dieu , où la divinité sortait de l'église et se répandait dans toutes les rues , Dieu demeurait très lointain , inaccessible .
A tel point qu'on le craignait moins que le tonnerre et même que le gendarme . Il restait ancré dans le plus profond de soi-même une peur immémoriale de la maréchaussée . Combien d'ancêtres pendus pour des lacets posés sur le domaine du seigneur ? Combien d'ancêtres bastonnés pour n'avoir pas levé assez vite son chapeau lorsque passait le maître ? Combien d'ancêtres enrôlés de force chez les soldats du roi , ou de la république ?

Dieu était trop lointain . Heureusement restaient les saints . Sainte Barbe qui protégeait de l'orage , saint Médard qui faisait tomber la pluie . On redoutait les saints de glace ( Mamert , Pancrace , et Gervais ) et les saints grêleurs . Tous les corps de métiers honoraient leurs saints patrons : saint Vincent pour les vignerons , saint Honoré pour les boulangers , saint Crépin pour les cordonniers , etc ...
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Si les origines de grand-mère sont toujours demeurées obscures , on ne cachait pas que grand-père était un enfant trouvé . Trouvé où ? Et par qui ? Arrivé comment au château ? A quel âge ? Mystère .
Ces deux êtres si simples , si directs , demeuraient , quand à leurs origines , bien discrets . Mais peut-être eux-mêmes , ne savaient-ils rien .
On gageait les enfants si vite , à peine commençaient-ils à marcher qu'ils devenaient gardeurs d'oies ou de chèvres . On les revendait le jour de la Saint-Jean ou de la Saint-Michel , dans ces grandes foires aux domestiques où les nouveaux maîtres les évaluaient comme du bétail , tâtant les muscles des garçons , reluquant la beauté des filles .
On les louait pour quelques sous , heureux qu'ils étaient d'être assurés d'un soupente et de la nourriture .
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Les vieux domestiques , après la mort de leurs maître , se retrouvaient nus , sans repères connus . Habitués au maigres gîtes et couvert du château , ils se trouvaient désemparés de cette nouvelle liberté qui leur tombait dessus . Ayant appartenu toute leur vie durant au château , ils y avait chez eux , quelque chose de l'animal domestique .
Le maître mort , leur vie s'écroulait , ils se retrouvaient en dehors des murs protecteurs . Arrivant dans un village voisin comme des intrus , leur soudaine présence soulevait l'hostilité réservée aux " privilégiés du château ".
On ne comprend pas que d'avoir si longtemps vécu au service des maîtres leur a donné une manière de parler , de se tenir , qui détonne dans la rudesse des villageois . On les croyait fiers , alors qu'ils n'étaient qu'effarouchés .
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Ils devaient être encore assez jeunes, bien qu'il m'est difficile de les imaginer autrement que dans cette vieillesse, dont, au regard d'un enfant, les gens âgés semblent dotés de toute éternité.
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Rien n'est plus lent que l'enfance. Seul moment de la vie où l'on a hâte de vieillir.
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