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EAN : 9782842611668
135 pages
Le Serpent à plumes (12/10/1999)
3.44/5   8 notes
Résumé :
La langue de Raharimanana est celle du conte, du récit à haute voix.
A travers douze nouvelles, l'auteur se fait griot pour évoquer son île-continent, Madagascar, non comme un triomphe des sables d'or et des criques magiques mais comme le heu de la souffrance, de la misère et des passions. Côte à côte le narrateur et l'île aiment et souffrent, désirent avec une envie dévorante, canine. On assassine dans les rues de la ville, dans les maisons les corps s'achar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le rythme de la langue emmène superbement à Madagascar, île de misère pétrie de violences : les mots dansent mais ils sont crus, acérés et poignants, les histoires sont pleines de douleurs, de sexe et de folie. Par cette Lucarne, le paysage de mer et de vent est sculpté par Eros - désir de vie - et Thanatos - désir de mort - et fait frémir d'horreur... d'autant plus qu'on se dit que ce livre est beau alors que vraiment, ce qu'il raconte...
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Extraordinaire recueil de nouvelles sur Madagascar, où se mêlent nature luxuriante, violence inouïe des hommes et amour éperdu des femmes.
Un vrai coup de coeur, à la langue cependant très crue et pleine de noirceur malgré la très belle poésie qui sous-tend ce petit ouvrage.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
“Voici la nuit, voici mon univers. C’est un univers de silence. De silence, oui ! On écoute le silence comme on écoute une femme murmurer “je t’aime”. Voluptueux ce silence, sensuel, doux, comme une prière que ressentent tous les fibres du corps.”
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On nous cherche et on nous traque. L'aube point, l'aube sur l'océan qui s'étale. Le ciel redevient le ciel. La mer redevient mer. La nuit se clive en ciel et mer. Soleil et vague. Lumière et scintillement. Tu te lèves, tu es une fille des eaux, la sirène des rivages. Tes cheveux descendent jusqu'à tes genoux. Tu te précipites à la rencontre des vagues. La mer est ton royaume, la case des hommes n'est que ta cage. T'enfoncer dans l'eau, l'eau comme une nouvelle peau. Les ondes te frappent, te caressent. Tu t'unis à l'océan. Tu es l'océan entier. Ton cœur bat au rythme des ondulations, violences océanes, pulsation pénétrant ton corps, te prenant ton souffle, te faisant vague à ton tour, pulsation. Tu t'enfonces dans l'eau. Tu disparais Amour. La mer est ton royaume. Fille des eaux, sirène des rivages.
Les murmures approchent. L'aube au-dessus de ma solitude.
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Elle attend. Elle attend. L'ombre de la grille descend le long de son corps, se retire et se rétrécit comme une verge repue. Le soleil glisse lentement sur sa poitrine, entre ses seins, tombe sur ses cuisses, les inonde. Une faible auréole d'ombre déborde sous son poids, autour d'elle, éclabousse le sable fin et doré. La grille n'a plus d'ombre, c'est l'instant rare où l'astre pénètre profondément la terre : le zénith !
Elle se renverse en arrière, tombe sur le sable, cuisses ouvertes, seins offerts...

Brusque poussée du vent.
Un oiseau vient, tombant comme une feuille morte. Rapace des nuits, maître de l'obscurité. La pluie a cessé. Ce n'était rien qu'un pleur vite réprimé, ce n'était rien qu'une bonne plaisanterie.

Dunes.
Monticules de sable qu'a formés le vent avide de caresses et de formes sensuelles. Dunes, seins des déserts nés des désirs de la brise et du vent. Mamelle fécondes d'ombres et de mirages. Dunes, c'est dans les yeux que vous ressemblez le plus au sein de la pubère. Dans les yeux...dans mes yeux ivres de trop vouloir, soûls de trop louvoyer entre hallucination et réalité.
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Je retracerai dans cette roche les courbes de ton corps. Je me serai coulé, rivière d'amour, dans les chutes de tes reins. J'aurai redessiné tes seins, tremblant et fébrile, tes hanches, ton sexe, tes jambes. J'aurai rouvert tes yeux sur un éclat de la pierre, refait ton sourire sur une blessure de la pierre. J'aurai sculpté ton corps, ô Massa, sur le plus beau des rochers.
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Je l'aurai enveloppée de toi et nulle image, nulle apparence de femme ne sera plus belle. Je déshabillerai les fleurs et la couvrirai de mille pétales. Je déshabillerai le ciel et la vêtirai de brume.
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Vidéo de  Raharimanana
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