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sur 1842 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En Afghanistan en temps de guerre, une femme veille son époux dans le coma, le mot n'est jamais prononcé mais il est inconscient, paralysé, sans réaction ; il est sous perfusion et quand elle manque de Baxter, elle insère le tuyau dans l'oesophage et remplace le produit par de l'eau sucrée et salée. Le mari est dans sa maison, couché sur un matelas et caché à tous. Le quartier est déserté, de temps en temps des tirs rompent le silence.
Elle est seule, abandonnée par la famille du mari, ses deux filles confiées à une tante qu'elle rejoint la nuit venue, juste avant le couvre-feu. Lorsqu'elle est au côté de son mari inerte, elle lui livre ses pensées secrètes, toutes choses qu'elle n'a jamais dites ; un monologue criant de vérité.
Très belle écriture pour un petit livre de 138 pages qui a obtenu le Prix Goncourt en 2008.

Challenge Atout Prix 2015-2016
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Un livre que je n'ai pas apprécié plus que cela. Je trouve qu'il manque quelque chose au texte, il pêche par une absence de saveur. C'est regrettable mais j'ai souvent un peu de mal avec les prix littéraires et le Goncourt en particulier. Un roman un peu particulier, mais qui ne me laisse pas un souvenir impérissable.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Un homme se meurt plongé dans le coma. Auprès de lui, son épouse le veille.
On devine le chagrin et le désarroi qui agite cette femme. Sauf qu'ici, on est en Afghanistan, et cette épouse à travers un long monologue, trop long monologue ?, va retrouver une parole bafouée, interdite. Et au fil des heures qui passent c'est la condition de la femme dans l'extrémisme et la radicalité qui est dévoilée, comme un cri de colère et de souffrance trop longtemps retenu. de part le sujet, bien évidemment le roman d'Atiq Rahimi à de quoi nous intéresser, nous occidentaux par cet octracisme insupportable et cette violence faite aux femmes au nom d'une religion ou d'une idéologie. Et pourtant, je sors frustré de cette lecture, de par d'abord son écriture séche, moi qui généralement suis sensible à ce style littéraire. Là, je n'ai été touché que par instants, comme si la narration minimaliste m'empéchait d'adhérer complètement à l'histoire. Alors bien sur, on se doit de saluer ce texte puisque écrit par un homme, afghan de surcroit et voir dans le prix Goncourt, un geste symbolique mais pour moi le récit ne m'a pas bouleversé comme je m'y attendais. Peut-être qu'une deuxième lecture s'impose ?
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Quelque part en Afghanistan.
Dans une chambre vide de tout ornement ou presque, un homme est allongé, inerte, moribond.
C'est un ancien guerrier qu'une balle dans la nuque a laissé à demi-mort.
Son épouse est auprès de lui, elle le soigne, le lave, le veille. Et surtout, elle lui parle, comme jamais elle n'a pu le faire.
L'homme devient sa "syngué sabour", la pierre magique sur laquelle, selon la mythologie perse, elle peut déverser toute sa colère, ses douleurs, ses souffrances de femme humiliée, brimée par sa condition.

Un roman qui s'apparente au théâtre, par le lieu unique où se situe l'action, par les phrases brèves, factuelles, qui ressemblent à des didascalies, par le coup de projecteur dirigé sur le personnage féminin, cette femme belle et désespérée qui fait entendre sa voix avec la force d'une tragédienne.
Remarqué avec le très beau "Terre et cendres", qu'il a lui-même adapté au cinéma, Atiq Rahimi tient davantage du dramaturge que du romancier dans ce texte intense, dont l'économie de mots et l'écriture dépouillée, sobre, démunie de tout artifice, confère à l'oeuvre une dimension universelle, intemporelle sur l'asservissement des femmes d'Orient et d'ailleurs.
Pour la toute première fois, c'est en français que l'auteur d'origine afghane a décidé d'écrire.
Une façon de saluer son pays d'adoption et une bonne idée puisque l'oeuvre a remporté le prix Goncourt en 2008.
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J'ai rangé à nouveau mes livres. J'ai créé une étagère à Goncourt. Comme beaucoup, ils sont en P.A.L.. "Syngué Sabour" traduit par "Pierre de patience" en fait partie. Tout maigre, à côté des «Bienveillantes», il était tentant...

Nous partageons les pensées d'une femme afghane sous le poids des bombardements et de la violence des hommes en noir. Son mari est dans le coma, il servira de déversoir passif des violences subies par sa femme. Progressivement, celle-ci affirme son identité.

Le ton est très distancié et personne n'est nommé.

Je sais, c'est un peu court pour un Goncourt, mais ce livre ne m'a pas retourné, je ne suis pas vraiment "entré" dedans et n'ai pas su apprécier la qualité d'écriture, tant vantée par d'autres Babeliotes dithyrambiques, sauf à considérer que c'est le premier texte d'Atiq Rahimi écrit directement en français.

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Atiq Rahimi, un réalisateur et écrivain afghan. Il nous livre avec « Singué sabour » son premier texte directement écrit en français… Un coup de maître si l'on songe que ce texte obtiendra la prestigieux Goncourt…
On ne peut pas dire que l'ouvrage m'ait particulièrement emballé… Et pourtant, un texte d'une rare force, un huis clos ; entre cette femme qui soliloque auprès de son mari mourant : il a été atteint par une balle…

Un homme dans le coma, et sa femme.
Tout d'abord, elle n'est que prière, au chevet de cet homme, son homme qu'elle voit partir doucement, malgré ses soins attentifs…
Et puis la prière évolue peu à peu : la femme soliloque, reproche, même… se fait véhémente… son homme est devenu sa « singué Sabour », cette « pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères »…

Un huis-clos qui aurait pu (dû) me prendre aux tripes ! et pourtant, pas vraiment…


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Huis-clos afghan en temps de guerre
Dans la chambre dépouillée d'une maison entourée du fracas de la guerre, une femme veille son mari : il a reçu une balle dans la nuque et gît sans connaissance, alimenté par un goutte-à-goutte. Elle est terrifiée car sa vie ne tient qu'à celle de son mari et s'il meurt, il signe par là son propre arrêt de mort. Patiemment, elle le soigne et le lave en priant. En priant pour qu'il ne l'abandonne pas et sorte du coma… Peu à peu ses prières prennent la forme d'un long monologue dans lequel elle expose sa vie et le sort misérable des femmes afghanes, intimement lié à celui de l'homme, lui-même emprisonné par des coutumes séculaires aliénantes. C'est toute la misère d'un peuple qui jaillit de ce monologue aux accents de colère, de tristesse ou de dépit.
J'avais moyennement apprécié ce texte sec et dépouillé qui évoquait un huis-clos théâtral ; je suis allée voir le film mis en scène par l'auteur lui-même et j'ai adoré la réalisation extrêmement esthétique, qui m'a beaucoup plus touchée que le livre : l'héroïne y est bouleversante.
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Quelque part, sûrement en Afghanistan, dans une ville en guerre. Une chambre, un homme alité, sa femme qui le soigne. L’homme, blessé d’une balle dans la nuque, ne parle plus, ne réagit plus, ne sent plus de douleur. Mais il vit. Sa femme le soigne, le lave, le change. Et surtout, elle lui parle. D’elle, de leur vie de couple, de ses espoirs passés, de ses souffrances. Au rythme des souffles de l’homme, à la cadence des tours de chapelet de la femme, le temps s’égrène doucement. Au dehors, on entend les tirs des kalachnikovs, les bombes qui explosent, les prêches du mollah et le roulement des chars, les murs qui s’effondrent. Mais on ne sort jamais de cette pièce. Les jours passent et au fur et à mesure, la parole de la femme se libère entre ces murs. Face à son mari impuissant, face à cette « pierre de patience » qui absorbe ses craintes, ses rêves et ses colères, la femme brise enfin les tabous. Elle parle et raconte toujours plus, jusqu’à la rage.

Dans ce huis clos oppressant, Atiq Rahimi nous offre un magnifique portrait de femme. Une vie de femme bafouée, méprisée, humiliée. Une vie menée dans un monde d’hommes où les femmes n’ont d’autres choix que de se soumettre à leur pouvoir. Mais ici, l’auteur – qui pour la première fois écrivait en français – fait éclater les tabous, éclater la burka. Sous le voile, la femme apparaît enfin dans toute sa détresse et sa sensualité, dans toute sa souffrance et sa folie. Une femme faite de chair et de sentiments, qui dénonce la folie des hommes et qui crie à son mari qu’elle existe.
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Un prix Goncourt, un livre court, des sentiments mitigés.
Le style est beau, descriptif, l'ambiance des troubles en Afghanistan parfaitement rendue, la révolté et l'impuissance de cette femme très bien décrits.
Elle est seule dans un immeuble plus ou moins abandonné, son mari agonise d'une balle dans la nuque. Elle le soigne, prie, lui parle, lui dit tout ce qu'elle n'a jamais pu lui dire.
C'est incontestablement un livre fort, mais auquel il manque un petit quelque chose pour que l'émotion nous prenne.
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Je lis rarement un livre après avoir vu le film et celui-ci est une exception. Je ne ne suis pas parvenu à y retrouver l'image de la sublime Golshifteh Farahani qui incarnait merveilleusement cette femme torturée en son âme.

Le thème est pourtant très prenant : l'idée qu'une femme musulmane, écrasée par le poids de son père, de son mari, de la religion, parvienne à dire à son conjoint dans le coma toutes ses vérités, à le confondre dans sa vaine suprématie, lui le stérile qui l'accusait d'infertilité, lui, le pseudo-jouisseur qui ne sait rien lui donner, ni amour, ni plaisir, ni idéal, oui cette idée est extraordinaire et fort bien rendue dans le film à voir impérativement en version originale.

Mais alors, l'écriture. J'attendais une sublimation... en vain, même pas à la dernière page. Oui, les phrases sont courtes; et alors? du style? Un peu, mais à chercher à la loupe. Même les scènes érotiques sont inabouties (c'est peut-être volontaire, à l'image de leur relation de couple). Mais leur langage vulgaire dénote avec la plénitude que l'on souhaiterait extraire de ce texte.

Il y a quand même quelques belles images, celle du corps dégradé de l'homme, celle de la beauté sauvage du visage de la femme, de ses robes, celle de l'atmosphère de la maison, mais pas assez pour crier au chef-d'oeuvre.

J'ai aimé cette histoire vue au cinéma, j'attendais plus, beaucoup plus de sa lecture.
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