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Critique de OverTheMoonWithBooks


Après avoir lu Syngué Sabour à sa sortie , j'avais hâte de retrouver la plume d'Atiq Rahimi, et je n'ai pas été déçue du voyage.

Quel plaisir de retrouver cette langue à la fois très retenue, poétique, pleine de silences et d'émotions !
Le narrateur interpelle sans arrêt avec un "tu" énigmatique qui rend le récit très familier et mystérieux à la fois. A qui s'adresse-t-il ? Au lecteur ? Peu probable. Au personnage ? Sans doute, mais ce dernier ne répond jamais. Peut-être l'auteur s'adresse-t-il en vérité à l'Afghanistan ?

Terres et cendres pourraient être un conte - du moins une parabole - si le sujet n'était pas si grave. C'est un texte où le motif du feu/des flammes est omniprésent. C'est une histoire très "masculine", encore plus que Syngué Sabour.
Terres et cendres met en scène des dialogues de de sourds. Tout d'abord entre Dastaguir, le grand-père qui ne sait pas (comment) dire les choses et Yassin, le petit-fils devenu sourd après l'explosion d'une bombe. Chacun de ces personnages est conscient du fait que quelque chose ne va pas, mais aucun ne cherche à dire clairement ce quelque chose.

Ce récit interroge sur ce qui fait la masculinité à l'afghane en ces temps de guerre et de deuil. Comme Khaled Hosseini dans le roman qui l'a rendu célèbre, Atiq Rahimi cite le Livre des Rois. Mythe fondateur de l'identité persane dans lequel le père tue son fils sur un champ de bataille. Une histoire tragique qui trouve un écho dans le contexte de cette guerre - qui comme tous les conflits a quelque chose d'absurde.

Ni l'auteur ni ses personnages n'offre de solution à ce drame, un seul constat en refermant ce livre : l'impuissance des hommes face à des événements qui le dépassent. Car entre vouloir et pouvoir, il y a parfois un gouffre...
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