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Citations sur Savants et ignorants (6)

Comme Louis XVI, Bonaparte eut le goût de chercher dans la physique des éléments permettant d'augmenter le faste de son couronnement. C'est la grande vogue des ballons, et le plus célèbre des aérostiers des fêtes publiques était Jacques Garnerin. On le sollicita pour mettre en place, le 16 décembre 1804, un "ballon perdu", un ballon sans guide, chargé d'aller porter, au gré des vents, la bonne nouvelle, celle du couronnement de Napoléon 1er. Pour ce faire, le ballon devait importer dans les airs, au milieu de trois mille verres de couleur et une inscription: "Paris, 25 frimaire ans XIII, couronnement de Napoléon Ier par S. S. Pie VII." L'opération se déroula comme prévu. Mieux même: par le fait de vents étonnamment favorables, le ballon alla jusqu'à... Rome, signe évident du destin, puisque, au même moment, Pie VII était à Paris et que, quelques années plus tard, Napoléon devait recevoir la couronne de roi d'Italie. Hélas, pour Garnerin, dans la banlieue de Rome, le ballon, perdant de l'altitude, s'accrocha au tombeau de... Néron. Comme le note l'aéronaute et spécialiste de l'histoire de l'aérostation Dupuis-Delcourt,, "les journaux italiens, qui n'étaient pas soumis à une censure aussi rigoureuse que les feuille françaises, racontèrent, innocemment la chose; [mais] certains y ajoutèrent des réflexions désobligeantes pour l'empereur". Ces réflexions vinrent aux oreilles impériales, et Garnerin fut remplacé, comme aérostier officiel, par Mme Blanchard. Éole vengea cependant Garnerin de se disgrâce: le ballon perdu lancé par Mme Blanchard pur célébrer la naissance du prince, le 20 mars 1811, s'arrêta avant Reims...
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...le partage du savoir est un but valant la peine d'être poursuivi. Un postulat qui n'est d'ailleurs pas évident pour tout le monde ,puisque certains sont prêts à défendre le droit à la propriété de leur savoir,tout comme celle de leur pouvoir;sans parler de ceux qui pensent qu'il y a vraiment mieux à faire que de parler de science à une majorité qui la dédaigne ou la craint.
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Proposer, en quelques lignes, une analyse de la science dans les Expositions universelles de Paris - et dans leurs très nombreuses filles provinciales - n'est pas simple, bien qu'il n'y en ait eu que que six: leur étalement dans le temps (1855, 1867, 1878, 1889, 1900, 1937) limite les propos comparatifs. Elles sont, en particulier, souvent légitimées dans leur importance sociale par des événements relevant de l'histoire en général. L'Exposition de 1867 est surtout réalisée pour la gloire de l'empereur Napoléon III; celle de 1878 est l'exposition du renouveau après la défaite de 1870; celle de 1889 cherche à masquer le centenaire de la Révolution; celle de 1900 se veut la synthèse de tout un siècle et celle de 1937 est surtout l’œuvre du Front Populaire. Nous devons cependant remarquer qu'elles sont véritablement filles du XIXè siècle, "sujet de délire du XIXè siècle", écrit Flaubert dans son "Dictionnaire des idées reçues".
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Dans les "Trois minutes d'astronomie" [images animées] , du directeur de l'observatoire de Donville Lucien Rudaux (1934), qui provoquent l'enthousiasme du critique Pierre Ogouz, les mouvements des planètes et de la Lune sont figurés à l'écran 86400 fois plus rapides que dans la réalité. A l'origine du développement de cette technique, un homme, Etienne Lallier, un événement, les théories d'Einstein, et une volonté, celle de vulgariser ces théories. Lallier vient en effet au cinéma en 1920 pour étudier "la synchronisation en vue des commentaires des films muets de l'époque". Il adapte alors, après quelques essais, les théories d'Einstein avec un film qui passe sur les Grands Boulevards pendant un mois - "à peu près tout Paris vient voir ce film dont des savants comme Langevin et Picard". Le Dr Gradewitz, dans "Sciences et Voyages" (Octobre 1922), explique pourquoi et comment (avec des dessins animés) a été tourné un film sur la "Théorie de la relativité"". "On va essayer de vulgariser la théorie d'Einstein à l'aide d'un film" - c'est le titre en pleine page -, puis, plus loin: "La théorie d'Einstein a fait l'objet de beaucoup d'articles, des livres on été publiés pour l'expliquer, il a semblé qu'un film aiderait beaucoup à la compréhension de cette théorie"... Cette technique d'animation ne sera cependant opérationnelle qu'on partir de 1927 - pour l'Exposition coloniale - et surtout avec les "Trois minutes", après que Lallier fut passé par le cinéma "pur" ("La Valse de Méphisto", avec le peintre Fernand Léger).
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Dès 1923, dans un article écrit pour "L'Illustration" (3 mars), puis, trois ans plus tard, dans son "Initiation à la TSF", le bon vulgarisateur Baudry de Saunier estime que "les moeurs subiront des modifications considérables" grâce à la "sans-fil", cette "informatrice insaisissable qui pénètre aussi vite dans les taudis que dans les palais". De la même manière que "les meilleurs artistes de l'Opéra ou de l'Opéra-Comique seront aux ordres" de tous le monde, "le rôle que peut jouer la TSF dans l'instruction populaire est véritablement énorme... on conçoit fort bien des cours généraux sur la physique, la chimie, l'électricité ou toute autre matière".
Si "les modalités de cet enseignement par correspondance n'importent pas ici" pour Baudry de Saunier - car il tient "seulement à indiquer le grand bienfait social que représente la TSF" -, il ne faudra effectivement guère attendre pour retrouver la vulgarisation des sciences à travers les ondes. "Vulgarisation" plus que véritable "cours" radiodiffusé: le premier à se lancer dans l'expérience est Georges Colomb, comme il avait été le premier à vulgariser la découverte des frères Lumières dans "Le Petit Français illustré", en 1896. Malgré son passé - il avait d'abord enseigné les sciences naturelles au lycée Condorcet, à Paris, puis à la Sorbonne -, c'est plus en vulgarisateur scientifique qu'en professeur que Colomb aborde la radio, à l'âge de soixante-huit ans: le sera le principal conférencier scientifique de Radio-Paris de 1924 à 1939. Colomb alias Christophe fut même proclamé, en 1933, "prince du micro", tant ses causeries hebdomadaires sur l'actualité scientifique emportaient l'enthousiasme des auditeurs.
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(...) "M. Curieux dit Pourquoi" (A. Wacquez-Lalo, 1867), "Les Pourquoi et les Parce que ou la Physique popularisée" (D. Lévi-Alvarès, 1837, vingt-cinquième édition en 1885) ou "La Clef de la science, explication des phénomènes de tous les jours", de l'Anglais Brewer, traduit par l'abbé Moigno (1889). Ces ouvrages se présentent comme de long catalogues de plusieurs centaines de questions courtes et de réponses... plus ou moins longues. Comme l'indique le critique du "Bulletin de la société Franklin" (1er juin 1874), à propos de "La Clef de la science":
' Jusqu'à ce jour, la science avait ses chaires, mais elle n'avait pas encore son catéchisme. Or le catéchisme, c'est comme dans toutes les communions, on le sait, le résumé de la doctrine appropriées aux intelligences qui doivent l'accepter et la pratiquer... C'est donc un catéchisme scientifique par demandes et réponses, absolument comme celui que nous avons appris et récité, vous savez comment, et cette publication est, je vous l'assure, un signe des temps, le catéchisme de la science.'
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