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EAN : 9782373056389
224 pages
Aux forges de Vulcain (26/08/2022)
3.85/5   99 notes
Résumé :
Ada vit avec son père dans une clairière, en bordure d'une forêt, non loin de la ville. Ils passent leur temps à soigner les habitants qui leur confient leurs maux et leurs corps, malgré la frayeur que ces deux êtres sauvages leur inspirent parfois. Un jour, Ada s'éprend de Samson, un de ces habitants. Cette passion, bien vite, suscite le dépit voire la colère du père de la jeune fille et de certains villageois. L'adolescente se retrouve déchirée par un conflit de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 99 notes
Ada et son père vivent en marge d'une bourgade elle même en marge d'une région qui a bien l'air d'être en marge .
Et sur un malentendu , Ada et son père ne sont pas foutus physiquement comme nous , allez savoir !

Ada et son père ont des vertus que les gens pas en marge ne possèdent pas : Ils soignent les cures (c'est à dire a priori tous les humains sauf eux deux ). Mais ils les soignent bien . Ils rentrent à l'intérieur , font sécher les poumons , vous foutent un peu sous terre pour qu'elle vous travaille . Un jour arrive Samson, et Ada , elle va être fan. Trop peut être...

Amis du cartésien , du factuel et du crédible , passez votre chemin ou alors , ayez une bonne ouverture d'esprit durant votre lecture.
Parce que finalement , elle est intéressante cette lecture . le texte est sombre , énigmatique , mais l'énigme est prenante et l'auteure joue bien avec sa proie.
Même s'il n'est pas sur que l'on comprenne tous la même chose à tous les instants de la lecture , il ressort de ces pages une force brute, un peu comme celle que la terre peut donner à tout ce qui se nourrit d'elle pour exister.

Et si on part pour lire une fable , on doit pouvoir même vraiment prendre son pied. Mais moi, j'étais presque arrivé quand j'ai eu l'idée .
Il n'empêche que cette lecture hors de ma zone de confort m'a touchée .et que la transformation d'Ada tout au long du roman est admirablement amenée.
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C'est encore une inconnue en France mais cela risque de ne pas durer.
Pour cette rentrée littéraire, les excellentes éditions Aux Forges du Vulcain font l'audacieux pari de traduire le premier roman de l'Irlandaise Sue Rainsford : Jusque dans la terre. Critique d'art et passionnée de films d'horreur, elle vous convie à un voyage au coeur de l'étrange, à la lisière entre le body-horror et le roman initiatique. Un voyage atypique qui risque bien de vous surprendre et cela dès la première page…

Dans un petit village quelque part, une fille et son père soignent et guérissent.
Cette fille, elle s'appelle Ada.
Et son père, lui, n'a d'autre nom que Père.
L'époque ? Impossible de savoir.
Mais le plus surprenant, ce n'est ni le lieu ni l'année.
C'est la nature d'Ada et de son Père…et leur façon de guérir si particulière.
Sue Rainsford nous immerge dans le body-horror en un claquement de doigt. Elle convoque l'ombre tutélaire de David Cronenberg pour donner la parole à Ada elle-même qui nous raconte le don qu'elle partage avec son Père dans un style haché, tantôt poétique tantôt élusif.
Ensemble, Ada et son Père accueillent certains habitants du village pour soigner leur maux. Mal de dos, grossesse difficile, ménopause…
… En chantant pour hypnotiser avant d'ouvrir les chairs pour y décrocher le mal. Et lorsque la chose ne suffit pas, lorsque la maladie est trop coriace, le patient rejoint la Terre derrière leur demeure, enterré à demi-vivant, retravaillé par l'humus. Pour une nouvelle chance. Mais la Terre est dangereuse et sournoise et il faut beaucoup de prudence et d'expérience pour guérir et ne pas nuire. Ne pas transformer le malade en quelque chose d'autre, en quelque chose de différent.
Petit à petit, on comprend qu'Ada et son Père ne sont pas humains. Ada se fabrique un sexe après une première tentative infructueuse avec un adolescent de son âge (ou qui semble de son âge, car Ada est bien plus vieille qu'on ne le croit) avant de tomber amoureuse de Samson et de le laisser venir en elle. Mais son père réprouve cet amour. Il ne faut pas être trop familier avec les cures, ce nom improbable qui désigne les êtres humains qu'ils soignent tous les deux à longueur de journée.
Il est difficile de dire à quel point le roman de Sue Rainsford est une plongée radicale dans un fantastique étrange et complètement à part. le récit d'Ada est régulièrement interrompu par les témoignages des habitants du village à propos de ses guérisseurs inquiétants. Entre terreur et fascination, on avance à tâtons dans le récit, à la fois ému par la solitude et le besoin d'amour évident d'Ada et la nature carrément glaçante de ce duo plus animal qu'humain.
C'est de l'ambiguïté manifeste d'Ada face aux sentiments humains que va naître l'inconfort du récit, donnant cette aura unique et poisseuse à l'histoire offerte ici par Sue Rainsford.

Sous ses dehors de fable macabre, Jusque dans la terre raconte la vie d'une jeune femme qui s'éveille à son corps et à l'amour. Cette découverte rime cependant encore avec étrangeté puisque, comme nous l'avons dit, Ada n'est pas humaine et elle n'arrive pas forcément à comprendre toutes les subtilités des sentiments humains ni les perversions qu'ils peuvent cacher.
Grâce à une maitrise sidérante du non-dit, Sue Rainsford nous offre un autre monstre à visage humain avec Samson. Mais on ne le comprend que pièce par pièce, sous-entendu par sous-entendu. Ada se retrouve ainsi à devenir adulte mais en faisant des choix violents et égoïstes, des choix où la vieille marotte qui veut qu'un homme peut changer au contact d'une femme qui l'aime passionnément va prendre un tout autre sens. L'autrice irlandaise s'amuse à pervertir le sens des choses, à les rendre étrangères même quand elles nous semblent familières.
Les corps enterrés ne sont plus tout à faits morts, les maladies plus tout à fait explicables, les sentiments plus tout à fait humains.
Ada est comme la créature de Frankenstein, sortie du néant, modelée par un démiurge qui est autant un Père qu'une bête sauvage et un geôlier, découvrant le monde par le prisme d'une innocence qui finira rongée, pourrissante.
Jusque dans la terre, c'est aussi un roman de femmes, qui parle des violences qui leur sont faites, des maux qu'elles taisent durant la grossesse ou dans la vieillesse, des traces laissées par le temps et par les hommes. C'est un roman tout en métaphores, un mille-feuilles d'allusions qu'il vous faudra saisir mais avec précaution, au risque, vous aussi, de vous retrouver aspirer par la Terre.
Car c'est certainement la caractéristique la plus étrange du roman de Sue Rainsford, de vouloir lier le corps et la terre, la chair et le tellurique, l'animé et l'inanimé. Comme si l'on pouvait suspendre la vie ou, au contraire, l'éveiller et la transvaser par quelques dons proches de la malédiction.
Du village, Ada et son Père sont autant redoutés qu'aimés. Respectés pour leur talent mais craint pour leur différence. Toujours sur cette fine ligne entre lynchage populaire et reconnaissance éternelle. Difficile pourtant d'en vouloir aux habitants du hameau qui doivent se rendre en lisière de forêt dans cette lugubre demeure où des choses impossibles se déroulent. Où le Père chasse à quatre pattes pendant la tempête et où la fille ramène un bébé pas encore né à la parturiente en plein travail.
Craignez votre sauveur. Craignez la Terre.
Et honorez-les.

Sue Rainsford repousse les limites du fantastique et de l'horreur dans ce premier roman à la fois complètement fascinant et profondément malaisant. Jusque dans la Terre impressionne non seulement par son ton résolument weird mais aussi par la maitrise narrative et stylistique incroyable de sa jeune autrice.
Une expérience, assurément.
Lien : https://justaword.fr/jusque-..
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Le roman de Sue Rainsford est un triomphe d'imagination et de démystification - un spectacle étrange, tendre, hanté et profondément émouvant, à parts égales de beauté et d'horreur, et différent de tout ce que vous lirez cette année. J'aimerais qu'il en soit autrement, en ma qualité de lecteur, mais c'est sans doute le cas. Peu de livres sont si différents et peuvent le revendiquer haut et fort.

C'est un texte relativement court, débordant de folklore sombre et d'énergie, aux frontières de la fantasy et du roman rural, mais sans jamais se cantonner à un genre en particulier. Les débuts stellaires de Sue Rainsford présentent une héroïne mémorable s'irritant contre son isolement monstrueux ; et cet isolement fait entrevoir des monstres autrement plus concret que ceux qu'on devine plus aisément. Elle excelle à décrire la beauté grotesque d'une forme de médecine alternative dans laquelle les guérisseurs progressent pas à pas, en chantant, dans les corps, les fluides, littéralement, mais sans jamais créer un dégoût qui serait volontaire, dans le but de choquer… bien au contraire, même, en tout cas pour ma part.

C'est un roman subtil et troublant dans lequel le désir est une maladie indéracinable, un texte évocateur qui plie les codes de la fantaisie habituelle dans un univers d'horreur subtile et de corps qui s'ouvrent, pas pour mourir ou être tué mais pour être guéris, voilà où se situe les affres de ce monde effrayant, tangible de tant de monstruosité, mais surtout d'humanité et de guérison.

Et pourtant pas d'effet gore ici, pas de scène trash, pas de litres d'hémoglobine suintante. Comme toutes les meilleures horreurs, c'est un équilibre impressionnant entre une retenue judicieuse et des révélations troublantes : vous ne voulez pas en savoir trop... Toujours singulièrement et entièrement elle-même, c'est une nouvelle pépite dans le catalogue des Éditions Aux Forges de Vulcain.
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Ada n'est pas une jeune femme comme les autres. Elle est une créature de la Terre, qui a le pouvoir de soigner les gens, et ses dons sont reconnus dans toute la contrée dans laquelle elle vit avec son père : de nombreuses cures - le nom qu'ils donnent aux habitants - viennent en effet les voir pour soigner, contre argent, tous leurs maux, plus ou moins graves, lorsque cela est possible, en des procédés bien incongrus que je vous laisse découvrir. Jusqu'au jour où Ada va faire une rencontre qui va la faire changer, et faire changer sa relation à son père, et aux cures...

Quelle étrangeté que ce roman, tout autant qu'Ada, qui, en de brefs chapitres laissant tant la parole à la protagoniste qu'à ses cures, nous percute de plein fouet de son univers sombre, dérangeant, finalement hypnotisant. Il m'a fallu du temps pour comprendre où voulait m'emmener Sue Rainsford, mais une fois qu'elle m'a prise dans ses filets, impossible de ne pas terminer ma lecture d'une traite.

C'est une expérience difficile à décrire, d'une intensité vraiment particulière, qui nous propose un rapport à la Nature franchement paradoxal, en ce qu'elle est ici tant source de bienfaits que de méfaits - même s'ils sont à relativiser lorsque l'on connaît les raisons des méfaits -.

Une lecture qui m'a soufflée, qui m'a vraiment bousculée, qui fut une riche découverte. Je vais suivre l'actualité de l'autrice de près désormais.
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Pour poursuivre ma plongée en sorcellerie, j'ai choisi d'orienter ma chronique de ce roman en adoptant ce point de vue, alors même qu'il ne s'agit pas d'un livre de sorcière.
Dans un contexte de littérature fantastique, il s'agit davantage de suivre l'évolution d'une créature féminine aux prises avec son entourage et sa nature même. Ada est une creature composée de terre, de graines et de branchages , créée par son père qui avait besoin d'aide pour ses tâches de guérisseur.
Sue Rainsford a déclaré avoir beaucoup lu Simone de Beauvoir. On peut imaginer qu'elle a souhaiter créer une une femme qui n'est pas née femme mais a choisi de le devenir. En effet, si son père lui a assigné un genre en lui donnant un prénom féminin, elle n'est pas censée éprouver des sentiments ou des désirs humains. Et un obstacle, physiologique celui-là, l'empêche d'expérimenter sa féminité dans son corps.
" La première fois que j'ai voulu coucher avec un garçon, je ne savais pas du tout ce que je faisais. J'étais par terre, il s'est allongé sur moi et je l'ai serré très fort dans mes bras. Il a voulu la mettre en moi, mais il n'y avait nulle part où aller, il a eu peur et il m'a mordue. (...). Mais je ressentais une sorte de manque languissant – ce que les cures appellent, je le sais maintenant, le désir, ou la lubricité.
Enfin, je me suis créé une ouverture, à laquelle j'ai ensuite donné une bonne douzaine de noms différents, et j'ai pu accueillir Samson en moi. Il fallait pour cela que le désir soit assez fort, et quand ç'a été le cas, il est apparu ".

Ada crée elle-même son corps de femme, non seulement en ouvrant une fente dans sa chair mais en la nommant de différentes manières pour l'ancrer dans une réalité concrète. C'est par son désir et par sa détermination qu'elle valide une identité qui n'était que surface.
Cette opération de magie, conforme à la réputation de magicienne - guérisseuse - sorcière d'Ada, augmentée par une sensualité affirmée et par une sexualité toute neuve, a pour conséquence de la faire basculer dans la catégorie sorcière.
" Personne n'était au courant, pour Samson et moi. Nous avions tous les deux été très prudents, parce que nous savions que notre relation pourrait fâcher certaines cures.
Il y en avait qui voudraient me faire monter sur un bûcher, si elles venaient à l'apprendre. Il y en avait qui seraient jalouses, qui affirmeraient que je lui avais forcément donné un philtre pour l'obliger à coucher avec moi – ou que je lui offrais une forme de guérison plus puissante, plus efficace."

Sue Rainsford habille ses femmes de métaphores. Elle parle de la construction d'une identité de femme, du corps, de la chair, du désir et du sexe. Mais aussi, lorsqu'elle ouvre les corps des femmes-cures, de subir le fait d'être une femme dans la grossesse ou dans la ménopause. le corps des femmes suit un cycle de vie naturel, avec des fluides, des sécrétions et une maturation qui ne devraient pas être connotés négativement.
En toute connaissance de cause, Ada choisit d'être une sorcière, de vivre son désir sans complexes, même si elle doit pour cela commettre l'irréparable.


"

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les étés, par ici, se composent de longues herbes négligées, d’une uniforme lumière de citron, de chaleur qui cuit la terre et qui fait vibrer l’air. Les ombres sont si noires, si profondes qu’elles semblent aussi solides, aussi vivantes que les corps qui les projettent.
Par ici, l’été, même les matins brûlent d’une ardeur acérée, et tous les matins, quand je me lève, je laisse la chaude confusion de mes draps pour aller dehors, sur les pavés du patio, et j’examine la grille de la bouche d’évacuation.
Entaille, petit trou, petit ravin.
Même par ce temps, une moiteur secrète y scintille.
Moi, elle me fait peur.
Cette canalisation.
Elle me fait peur parce que, tout longs et secs que soient nos étés, des limaces en ressortent, rampent sur leurs ventres de serpent, errent partout sur le patio afin de s’introduire dans la maison. J’ai toujours détesté les limaces, depuis que je suis toute petite. Une fois, j’en ai pris une et je l’ai coincée entre mon index et mon pouce, et je les ai frottés l’un contre l’autre jusqu’à ce que la bête, minuscule, un bébé, de la taille d’une fève, soit écrasée.
La nuit, j’entends leur lente procession. Toutes ces limaces qui vivent sous la maison, je les entends se traîner sur les cailloux et dans la poussière, se ratatiner comme la peau de vieux fruits. Aveuglément, de ci de là, sur la pelouse, leurs yeux-tentacules aux aguets.
Et maintenant, à la lumière du jour, le jardin bruisse et soupire, m’empêchant de percevoir les murmures souples de leurs ventres.
J’en vois une, petit mufle aveugle, serpent noir de la taille d’un pouce, qui sort de la grille fissurée. Elle se dirige vers l’herbe jaune, sorte de croûte carbonisée qui recouvre les entrailles luxuriantes de la pelouse.
Si Père était là, il épandrait du sel.
Il en verserait dans la bouche d’évacuation.
Si je pouvais entendre craquer leurs mille cadavres, si je pouvais supporter leur odeur sans nausée, je ferais la même chose.
Père ne détestait pas les limaces, mais il s’en méfiait.
À la fois liquides et solides, ni l’un ni l’autre pourtant, et si lentes.
Il est juste, je suppose, que j’en suive une aujourd’hui, car ce jour est celui où une longue attente s’achève enfin. Car la Terre bouge.
Pour la première fois depuis tant et tant de pâles années. Elle bouge.
Tout est terminé.
Tout près, le plant touffu de lavande ne répand presque plus de parfum.
C’est la chaleur.
Rien n’y résiste.
Enfin, rien n’y résiste qui n’est pas sous terre.
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Père a toujours été plus bestial que moi.
Certaines nuits, il laissait son échine s’affaisser, il se mettait à quatre pattes, il abandonnait raison et langage, et il courait de par la forêt.
Il revenait à l’aube, la gorge, la poitrine et le ventre rouges, entrait par la porte de derrière, se redressait et se mettait debout dans la cuisine. Les os qui craquent, les épaules qui se remettent en place, disait-il.
– Pourquoi tu ne viens jamais à la chasse avec moi, Ada ?
Je riais et je répondais que j’avais mes propres loisirs.
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Les étés, par ici, sont faits de longues herbes négligées, d’une uniforme lumière citron, de chaleur qui cuit la terre et qui fait vibrer l’air. Les ombres sont si noires, si profondes qu’elles semblent aussi solides, aussi vivantes que les corps qui les projettent.
Par ici, l’été, même les matins, quand je me lève, je laisse la chaude confusion de mes draps pour aller dehors, sur les pavés de la cour, et j’examine la grille de la bouche d’évacuation.
Entaille, petit trou, petit ravin.
Même par ce temps, une moiteur secrète y scintille.
Moi, elle me fait peur.
Cette canalisation.
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Toute ma vie, je n’ai jamais eu de problèmes particuliers, à part peut-être le brouillard de poussière rouge. Quand il pleut, je vois rouge. Quand je regarde de l’eau, n’importe quelle sorte d’eau, une rivière, un lac, un ruisseau :
rouge
rouge
rouge
Et quand les gens vont nager, ou quand ils se tiennent sous la pluie, après, ils dégoulinent de rouge.
Je me suis rendu compte que l’eau n’était pas rouge pour tout le monde quand j’avais dix ans. Ma mère me lisait un livre avec des images. Je lui ai demandé pourquoi l’eau des dessins n’était pas rouge. Elle a eu très peur, mais elle a forcé sa peur à rester à l’intérieur, ce que papa n’arrive jamais à faire.
Elle m’a seulement demandé s’il y avait d’autres choses qui me paraissaient touges, et j’ai montré sa bouche rouge, et ses chaussures rouges, et elle a eu l’air de se calmer.
Par contre, on ne va jamais se baigner l’été. Et j’ai le droit de prendre des douches rapides, mais pas de bains. Et quand il pleut, maman tire les rideaux.
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Essayer de ne pas être vu, ça ralentit le temps.
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