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Critique de kielosa



Je remercie Babelio et les Éditions Premier Parallèle pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée et particulièrement Céline Jézéquel, assistante d'édition, pour son mot aimable.

Ce n'est pas pour ce cadeau que je tiens à souligner que cette maison d'édition relativement neuve, créée en 2015, me séduit par ses ouvrages. J'ai fort apprécié leur "Happycratie" d'Edgar Cabanas et Eva Illouz, un livre qui m'a inspiré une critique très favorable, le 9 novembre 2018. Il en est de même du livre de Jan-Werner Müller "Qu'est-ce que le populisme ?" , que je vais commenter une fois que les campagnes pour les élections européennes, fin mai, auront vraiment démarré. Puis il y a le livre des Danois Troels Donnerborg et Jesper Gaarskjaer "L'homme qui se souvient de tout", un "Voyage dans les coulisses de la mémoire", que j'ai commandé mais pas encore reçu.

C'est ma bonne amie de Nice, Chantal, connue comme "ssstella" sur Babelio, qui par son excellente critique du 23 juin 2017 de cet ouvrage m'a incité à manifester mon intérêt pour les "startups" et donc pour ce livre. En fait, je partage entièrement ses vues et vous recommande vivement de lire son billet.

Je me limite dès lors ici à quelques remarques en marge.

Le sous-titre astucieux : "Comment j'ai survécu à la coolitude des startups" en dit long sur l'expérience peu amusante de l'auteure, la jeune Mathilde Ramadier (née en 1987), dans une startup à Berlin au nom modeste "The Base" et une autre appelée "Vesta" !

Pour celles et ceux peu familier avec ce terme en "élégant franglais", startup signifie une jeune entreprise innovante, et vient du verbe anglais "to start up" ou débuter, démarrer, mettre (un moteur) en marche en Français. Elle opère essentiellement dans le domaine du numérique "et embauche surtout des jeunes gens motivés et ambitieux. 90 % des startups lancées sur le marché échouent. " (page 154).

Que des jeunes idéalistes espèrent devenir un jour, grâce à leurs efforts consentis dans une startup, un Larry Page de Google, Steve Jobs d'Apple, Mark Zuckerberg de Facebook, Jeff Bezos d'Amazon, ou un Bill Gates, qui dans le garage de ses parents a "inventé" Microsoft, est en soi, bien entendu, positif, ce qui est triste, en revanche, ce sont les incroyables abus opérés dans ce secteur de la vie économique et qui semblent aller crescendo.

Chantal/ssstella en a dressé une liste remarquable dans sa critique : non-respect des dispositions nationales en matière d'emploi, salaires minimaux souvent payés avec un retard inadmissible et même parfois pas du tout, des conditions matérielles et pratiques du travail déplorables, des normes fréquemment fantaisistes, etc.

Pas étonnant que le taux de rotation du personnel dans la startupsphère est énorme. En France, les femmes CEO (chief executive officer ou PDG) des startups ne représentent que 9 %. Probablement qu'il y ait là une raison de cause à effet pour les nombreux malfonctionnements et anomalies ?

En fin de volume l'auteure a ajouté un glossaire de 32 termes, des mots et expressions employés dans les startups, tels "bullshit job" ou "job à la con" ; "customer success professional" pour agent du service clients ; "People Manager" ou "celui qui gère le personnel et qu'on nommait directeur des ressources humaines au XXe siècle" et d'autres exemples de la "novlangue" qui est étrangement infantilisante et où "les points d'exclamation et les smileys pullulent".
Mathilde Ramadier spécifie que : "lorsque je demandais quelques chose à un collègue sans ponctuer ma phrase avec une émoticône rigolote, on s'empressait de vérifier que j'allais bien." (page 112).

Bref, un glossaire donc fort utile qui est en même temps marrant, si l'on veut. Dans la mesure que le fameux "globish" - cet anglais "d'une pauvreté affligeante" - où tout est "nice" et "easy" peut être considéré comme marrant.

Je pourrais ajouter le mot "eye-opener", car l'opus a constitué pour moi, un fonctionnaire à la retraite, bien sûr une ouverture sur un monde qui m'était largement inconnu. Un monde qui offre un potentiel non négligeable pour un avenir meilleur, à condition toutefois d'éliminer au préalable et au plus vite des excès et dysfonctionnements nuisibles pour la réalisation de ce futur.

En tout cas, il me paraît absolument vital de préserver au moins les acquis sociaux, si difficilement mis en place pendant une si longue période de luttes amères.
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