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EAN : 9782253126164
160 pages
Le Livre de Poche (01/10/2008)
3.72/5   213 notes
Résumé :
« Même parvenu, Notre Précieux Souverain ne trouva point la paix en lui-même, tant il restait secoué en continu par des nervosités. Qui l’a vu fixe et arrêté ? Il ne bougeait que par ressorts. Si vous le retardiez dans sa course, vous démontiez la machine. Il marchait des épaules avec une façon personnelle de se dévisser le cou, remuant par courtes saccades >>
Amusé, atterré, ébloui, agacé par la passion, l’amour et l’attention que suscite notre nouveau prési... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 213 notes
Cela faisait longtemps que je n'avais plu hurlé de rire aussi fort, ce qui est gênant dans les transports en commun.

Quelle satire féroce du règne sa majesté ! Pourtant, rien n'est inventé, l'auteur a suivi les activités du président à la loupe.

Transcrit dans un style "Louis XIV", les ministres devenant des barons ou autres nobliaux, on aurait l'impression de lire une chronique écrite au XVème siècle tellement on a l'impression que le fard à joue va jaillir du livre.

Il n'en est rien, les chroniques sont contemporaines et super bien faites. Ironiques, sarcastiques, moqueuses, méchantes, mais sans en avoir l'apparence. Ou, comment flatter quelqu'un en se moquant de lui sans qu'il ne s'en rende compte une seule seconde.

Lisez-le, mais attention, il fait mal au ventre à force de rire et les zygomatiques en prennent un coup.

Même mon homme l'a lu, pourtant, il déteste lire, c'est vous dire !
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Retrouver un peu d'histoire contemporaine dans la lecture de cette satire du premier roi président de la vème, c'est désaltérant, désopilant et un peu désespérant quand on fait le constat que la situation actuelle n'en est que pire, puisqu'après un monarque nous installâmes un Jupiter....
Rambaud, en peignant avec un accent voltairien les dèrives du quinquennat de l'impérissable (et impunissable) Petit Nicolas), questionne notre relation ambiguë au pouvoir, notre complaisance envers des personnalités à la probité relative et notre fascination pour les ors de notre monarchie et les frasques des puissants.
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Histoire vraie

Tout filait en quenouilles à l'entame du mandat de Nicolas Sarkozy. La politique n'avait pas de genre. L'idéologie de gauche de facto avait confisqué le pouvoir.

Le ton se durcit à l'arrivée du nabot -comme ils l'appelaient avec un mépris total -, qui appela Patrick Buisson réactionnaire bon teint pour muscler ses discours de campagne et pour considérer les électeurs de droite un peu moins pour les cons de l'histoire. La confrontation avec Ségolène Royal fut rude ; je voyais en elle une infirmière venant avec ses pansements pour tenter de cautériser les nombreuses plaies dont souffrait le pays. le passage de relais entre Chirac et Sarkozy s'effectua de manière bizarre, ils semblaient se tenir par la barbichette. Chirac savait qu'il aurait besoin du Président entrant pour circonscrire ses ennuis judiciaires, Ce dernier savait qu'il aurait besoin de celui qui l'a précédé pour de bas calculs politiques.

Le cartel du yaourt apparut, mais ce sont les infirmières bulgares prises en otage en Libye qui vont animer l'état de grâce du nouveau Président. Très vite, on va mesurer de quel bois se chauffe celui-ci, comme un jeune coq impétueux ! La première Dame de France va jouer les bons offices ; c'est la même dame qui va jouer les bourreaux du coeur et infliger un affront cinglant à l'époux aux commandes du pays en le trompant. En réalité on voyait qu'elle se prêtait de mauvaise grâce au protocole élyséen et qu'elle ne répondait plus au chant du coq ..
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Non, nous ne sommes pas au 18ème siècle et c'est bien de nos jours que se déroule ce récit satirique mais ô combien véridique des premiers mois du règne de notre Auguste Majesté le Président Nicolas Ier de Sarkozy. Si vous voulez rire un peu écoutez donc l'histoire de ce fils d'immigré à l'ambition demesurée, aux mollets plus développés que la taille, qui, accédant au trône tant convoité, fit de la France une nouvelle monarchie, un pays sens dessus-dessous soumis au culte du "moi, je".

Rambaud s'amuse et nous amuse avec ce texte irrévérencieux narrant l'entrée en présidence de notre nouveau chef d'état Nicolas Sarkozy. Hommage à nos plus célèbres pamphlétaires, de Voltaire à La Fontaine, ce libelle écrit dans le style raffiné du 18ème siècle, au ton vif et insolent,ne manque pas de réjouir par la finesse de ses observations et la mise en relief des travers de nos politiques. Irrespectueuse, impertinente, une oeuvre drôle et légère comme une bouffée de liberté.
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C'est le premier livre de Patrick Rambaud que je lis et ma fois je suis séduite par son style et sa plume !
Avec ce roman qui n'en est pas un vraiment mais plutôt une satire. Patrick Rambaud étant exaspère par notre cher président, il a décidé de caricaturer si je puis dire ainsi en Sa Majesté qui ressemble un tantinet à Napoléon. Patrick Rambaud est un auteur passionné d'histoire. Et, là il s'est donné à coeur joie dans cet exercice en rendant hommage à Saint-Simon.
C'est un livre drôle, jouissif j'ai bien rigolé un régal, pour les vacances. Il nous rappelle les origine hongroise de Sa Majesté, espagnol pour l'impératrice Cécilia. C'est truffé de passages grandioses comme la présentation de la baronne d'Ati. " C'était une Mauresque des bords de Saône. Elle avait du mordant, on disait qu'elle avait de grandes dents, tant au-dehors qu'au-dedans. Sa filiation son féminin, son âge tendre encore pour un puissant ministère tout ce qui devait l'entraver la libéra. La baronne leur prouvait qu'elle aussi venait d'en bas, à la cité du Bout-du Lac, près de Chalon avec dix frères et soeur, ou onze ou douze selon les gazettes, enfin une ribambelle à nourrir pour des parent qui n'avaient pas appris à lire. "
Les premières vacances de Sa Majesté en Amérique au bord du lac Winnipesakee à Wolfeboro, le déjeuner avec Johnny Walker Bush et sa famille " Il excusa aussitôt l'Impératrice, prétextant une angine blanche" la mémorable angine blanche !
Ce premier tome se termine sur l'icône que Sa majesté a déniché c'est Guy Moquet, c'est fort " le chevalier Guaino trouva uns telle icône en la personne d'un jeune homme de dix-sept ans, bien coiffé, cravaté, l'oeil romantique, qui s'appelait Guy Môquet" ! Mais, il n'oublie pas d'évoquer la libération des infirmières Bulgare. Vous souvenez vous de cet épisode où l'Impératrice a su grâce à ces charmes, par un coup de grâce libérer ces pauvres infirmières. "Il mit en avant le génie de l'Impératrice, laquelle avait ramené dans son avion à nos couleurs les infirmières libérées ; en Bulgarie elle fut vénérée comme la Madone , mais en effigie, car elle s'éclipsa très vite pour ne point manquer une présentation de mode rue Saint-Honoré, à Paris ; elle ne connaissait aucun grand couturier à Sofia."
En tant que lectrice, j'ai remarqué que Patrick Rambaud s'amuse bien à croquer les travers de ses hommes et femmes du pouvoir qui ont une épaisseur romanesque il faut bien le dire. le ton est insolent à souhait avec une certaine distance. Excellent !
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Un rude marin, depuis une terrasse, apostropha avec brusquerie Notre Leader Inspiré :
— C’est pas la France qui s’lève tôt, ici, c’est la Bretagne qui s’couche pas !
— Qu’est-ce tu dis ? demanda Sa Majesté en tournant la tête et le regard vers le malotru qu’elle tutoyait.
— Enculé ! répondit le malotru qui en outre était vulgaire.
— Descends ! lui ordonna Sa Majesté. Descends un peu me redire c’que t’as dit !
— Si je descends je te mets un coup de boule !
— Vas-y Juju ! cria quelqu’un dans la foule.
— 140 % ! crièrent quelques autres.
Il faut expliquer aux générations qui n’ont pas connu cette étrange époque où régna Nicolas Ier que ce pourcentage correspondait à l’augmentation que Notre Leader s’était accordée pour arrondir ses émoluments ; des experts en calcul parlèrent de 172 % ; le représentant Dosière, spécialisé dans la finance du Château, affirma 206,5 %.
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Notre souverain cultiva dès lors, et pour lui-même, cette puérilité qui traduisait son envie hypertrophiée du pouvoir. Il était né vieux, et, n’ayant jamais été enfant dans son jeune âge, le devenait depuis le sacre par ses exigences, ses démarches, ses comédies, ses éblouissements qui n’étaient point tous des feintes. Sur le ton des élèves en récréation qui se vantent en affirmant que leur papa possède un plus beau vélo que ceux des autres, Sa Majesté souriait d’aise en disant : “Maintenant j’ai trois châteaux, trois, pas un de moins, d’abord ce palais dans la capitale, un joli pavillon dans le parc de Versailles, où le commodore Balladur, autrefois, avait fait enterrer son chien préféré, et puis une forteresse très massive et très noble au-dessus de la Méditerrannée.” Il y avait de la gourmandise et du conte de fées dans ces phrases moulées dans le naïf, et sa personnalité se gonflait en proportion.
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Un jour, la marquise revient bouleversée de la gare du Nord. Quoi ? Avait-elle été remuée par les régiments banlieusards qui se tassaient dans des trains vieillots dangereux et sales ? Non. Ce n'était pas sa fibre. Elle sanglotait sur le sort des millionnaires obligés de s'expatrier à Londres ou à Bruxelles, et qu'elle avait vus monter, si moroses, si patriotes, dans l'Eurostar ou le Thalys pour échapper à l'impôt. La marquise de La Garde avait résolu de vivre à côté du réel, à l'inverse de notre très considéré Prix Nobel, M. Camus, qui l'en aurait instruit avec un seul adage : " La vérité de l'esclave vaut mieux que le mensonge du seigneur. " Pour qu'elle comprît M. Camus, il eût fallu que la marquise ne possédât point un gésier à la place du cœur et qu'elle eût un œil moins myope. Peu importait. Deux jours après son installation au palais de Bercy, Sa Majesté la salua en ces termes : " C'est la meilleure à cette place, elle va battre tous les records ! " On ne sut pas tout de suite de quels records il s'agissait.
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Pour sa santé et pour le symbole de vitalité, Notre Véloce Souverain courait, dépourvu de la moindre pensée. Partout où il se trouvait, il courait, environné d'un nuage de gardes en survêtement et tout en muscles, prêts à sauter sur le premier intrus menaçant. Il courait dans les allées du Bois, il courait sur les berges de Malte, il courait dans les rues de Paris en respirant longuement pour bien avaler les gaz d'échappement qui équivalaient à vingt paquets de cigarettes tous les cents mètres.
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Des fouineurs malintentionnés avaient cependant étudié ces résultats de près. Il y avait moins de vols et de dégradations, oui, mais comme chez nos voisins, et les policiers n'y étaient pour rien, car tout le bénéfice en revenait aux alarmes, aux blindages, aux systèmes de protection dont se dotaient les particuliers. En revanche, les trafics et les agressions avaient augmenté largement pendant les cinq années où Sa Majesté tint la Police. Que répondre à des statistiques ? Qu'elles sont truquées.
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Vidéo de Patrick Rambaud
"Emmanuel le Magnifique" (Grasset, 2019)
Un soleil nouveau s?est levé sur la France. Est-ce Austerlitz ? Ou bien le sacre ? Au printemps de l?an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l?histoire, costume de banquier et sceptre à la main : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants ! Adieu, les rois chevelus ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l?embonpoint d?employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d?embrouilles à talonnettes !
Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France : inattendue, pleine d?espoirs, impérieuse. Make France great again ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure...Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d?un règne si neuf qu?il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche ?
Patrick Rambaud est l?auteur d?une ?uvre romanesque importante. On lui doit entre autres, une célèbre série sur Napoléon. Derniers livres publiés : Quand Dieu apprenait le dessin (2018) et Chronique d?une fin de règne (2017).
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