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EAN : 9782246820567
126 pages
Grasset (07/10/2020)
3.2/5   22 notes
Résumé :
C’était l’année de toutes les promesses. C’était il y a trois ans : il y a un siècle. Avec Emmanuel le magnifique, le changement c’était pour toujours. Réformes profondes, transformations nouvelles et guerres de position. A coup de grands discours, dits d’une voix jésuite, Emmanuel en imposait.
Mais l’histoire a ses raisons et ses soubresauts. Ce n’est pas facile de triompher longtemps, même après avoir chassé François le petit et Nicolas le flambard. Dans... >Voir plus
Que lire après Deuxième chronique du règne d'Emmanuel Ier : Les cinq plaies du RoyaumeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
A peine plus de 100 pages. On sent la fatigue, ou le manque d'enthousiasme, en lisant cette nième chronique (et pas la dernière apparemment) sur un locataire de l'Elysée. le moins que l'on puisse dire, c'est que M. Rambaud ne s'est pas foulé. Pour faire bon poids, en fin de plaquette, l'auteur dit ses quatre vérités à Melle Despentes, son ancienne commensale du Goncourt. On voit mal ce que cette diatribe figure à cet endroit-là. Bref (c'est le mot...), une gentillette lecture post prandiale, après le gigot flageolets du dimanche midi !
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Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, Patrick Rambaud se plaît à chroniquer avec humour le règne de nos présidents successifs. le dernier tome en date, sous titré "Deuxième chronique du règne d'Emmanuel Ier" liste les cinq plaies survenues à partir de 2018, à commencer par l'affaire Alexandre Benalla, puis les démissions de Nicolas Hulot et Gérard Collomb et bien sûr, le mouvement des gilets jaunes. La dernière de ces plaies est évoquée dans l'épilogue alors qu'elle ne fait que commencer, c'est celle de la pandémie.
Dans un style presque obséquieux, l'auteur n'en finit pas de dénoncer les turpitudes des grands de notre petit monde et c'est bien évidemment le décalage entre les deux qui donne tout son goût à ses chroniques impertinentes et savoureuses.
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Benalla et gilets jaunes ...


Plus le livre est court, plus ce qui s'en dégage nous paraît pertinent. Les quatre micro-parties explorent des champs qui stimulent notre intellect. Les deux centrales, fidèles au projet de Rambaud de chroniquer ironiquement les soubresauts du pouvoir, dressent en détail le déroulement de l'affaire Benalla et évoquent le mouvement des gilets jaunes même s'il ne s'appesantit pas, nous laissant comprendre qu'il y a eu suffisamment de littérature à ce sujet rendant inutile toute tentative de sa part.

Non, le plus passionnant, le plus croustillant demeure ce qui fait office de prologue et d'épilogue à l'ouvrage. Ses relations juvéniles avec la veuve de Picabia et surtout sa rencontre avec Marcel Duchamp où celui-ci lui confie son amusement de trouver des crétins pour acheter ses inepties conceptuelles.

Et puis il y a Virginie Despentes et l'apostrophe qui lui est adressé. Rambaud sort son fleuret et engage l'escarmouche avec sa partenaire du jury Goncourt. Il dresse la liste de ses griefs, se désole avec combativité et touche à l'endroit du reproche. La conclusion de Rambaud n'est pas formulée mais on la devine : puisqu'on nous reproche d'être des hommes blancs, nous ne pouvons par réaction, qu'en exalter la fierté. Il instruit en quelque sorte le procès de tous ces délirants de l'intersectionnel qui soutiennent l'idée que l'on pourrait avoir côte à côte dans la même rue une mosquée et un bar gay où l'on cohabiterait sans heurt.

Pour conclure, une chronique du pouvoir de plus pour Rambaud qu'il agrémente de détails plus personnels, un récit autobiographique et une harangue où il n'hésite pas à croiser le fer.

La mince épaisseur du volume, même sans y expurger ces rajouts, est peut-être le signe d'un essoufflement du projet initial, qu'il finira consciencieux le règne de Macron mais arrêtera définitivement sa scrutation républicaine après son départ.



Samuel d'Halescourt
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Je suis un fan des chroniques de Patrick Rambaud. Pourtant, ce nouvel épisode m'a laissé sur ma faim. On sent que l'auteur en a ras-le-bol de la série… au point d'évacuer les Gilets jaunes en quelques pages, s'attardant trop longuement sur l'affaire Benalla. le meilleur reste les à-côtés du livre, comme l'introduction, superbe “Requiem pour notre ignoble et cher vieux monde” ou sa “Lettre ouverte à mon amie la citoyenne des Pentes” en fin de volume.
Une exception peut-être : la savoureuse description de la chute de “Monsieur Hulot”.
« Monsieur Hulot était un familier des bouderies et des coups de gueule. Les civils sont ainsi, moins endurcis que les politiciens professionnels, si décriés mais plus souples. […] Il passait pour une vedette, à la longue, et en avait les défauts… »
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Certes c'est court mais c'est plutôt bien trouvé.
J'ai particulièrement apprécié l'introduction qui analyse assez finement notre société actuelle. La suite est dans la veine de ses chroniques régaliennes, plaisant.
Pour le tacle à Virginie Despentes, il n'a pas forcément sa place dans l'ouvrage, mais toute critique envers la papesse de la pensée dans le bon sens est bienvenue non?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Une foule obéit à des principes simples: elle ne raisonne pas, elle agit. Or, les actes sont contagieux. Une foule n'est jamais la somme des éléments hétéroclites qui la composent. Elle possède une force propre qui réside dans ses mouvements, une force destructrice. Si elle possède ne âme, celle-ci est à la fois transitoire et collective : pour constituer son unité il faut des excitants, des mots d'ordre qui se diffusent sur un ton spontané. Alors les sentiments s'exagèrent et une foule contrariée entre en fureur. Les foules sont irritables, impulsives et crédules.
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Regardez alentour, Sire, sur qui régnez-vous ? Sur les pantins mécaniques du Nouveau Monde que vous adulez et que vous avez entrepris de nous imposer. […] Les humains sont égarés, hors d'eux-mêmes, leur mémoire s'atrophie. […] Vos sujets sont éparpillés et violents comme leurs nouveaux outils, le produit d'une technologie envahissante et obligatoire qui va nous suicider. […] Le terrorisme informatique, plus insidieux, mieux consenti, est aussi dangereux que le terrorisme des crétins islamistes, plus visible, mieux spectaculaire. Ajoutez-y le terrorisme des minorités, qui nous submerge, vous êtes convertis à l'état de légumes. Nous vivons dans une société de dénonciation généralisée, de l'intimité annihilée et du mensonge omnipotent. Voici l'amorce du Nouveau Monde que vous nous promettez, Sire, à condition d'être sages.
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Tu crois que les fabricants de ces jouets sont innocents ? Tu as intégré leur marché. Ils se servent de toi comme ils veulent. Prends garde à ta cafetière : elle risque de te dénoncer. Je voulais expliquer à ce malheureux Martin que le terrorisme informatique, plus insidieux, mieux consenti, est aussi dangereux que le terrorisme des crétins islamiques, plus visible, mieux spectaculaire.
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Le Prince avait toujours le mot de trop; il ne pouvait pas s'empêcher de déborder. C'était enfantin mais ce genre de défi tournait à l'insolence pour ceux qui lui cherchaient des noises et mesuraient la provocation. (p.56)
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Moi aussi, Majesté, les vieux m'attiraient, mais j'en fis un autre usage que vous. Mes vieux, contrairement aux vôtres, avaient de la malice, voire de la méchanceté et ils ne flattèrent jamais mes illusions; ils réussirent même à les détruire. Je sortis donc de la jeunesse dépourvu de croyances.
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Videos de Patrick Rambaud (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Rambaud
"Emmanuel le Magnifique" (Grasset, 2019)
Un soleil nouveau s?est levé sur la France. Est-ce Austerlitz ? Ou bien le sacre ? Au printemps de l?an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l?histoire, costume de banquier et sceptre à la main : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants ! Adieu, les rois chevelus ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l?embonpoint d?employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d?embrouilles à talonnettes !
Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France : inattendue, pleine d?espoirs, impérieuse. Make France great again ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure...Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d?un règne si neuf qu?il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche ?
Patrick Rambaud est l?auteur d?une ?uvre romanesque importante. On lui doit entre autres, une célèbre série sur Napoléon. Derniers livres publiés : Quand Dieu apprenait le dessin (2018) et Chronique d?une fin de règne (2017).
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