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Critique de livrevie


Keith Stapperpfenning a été élevé par un grand-père excentrique et une ribambelle de « grand-mères » toutes plus jeunes les unes que les autres. Pour son quatre-vingtième anniversaire, toute la famille se cotise pour offrir au patriarche le voyage de son choix. Quand celui-ci annonce vouloir se rendre en Chine, c'est Keith, à son grand dam, qui est désigné pour l'accompagner.
Bien décidé à ne pas partir, il flambe l'argent du voyage au casino puis se terre chez lui. La situation se complique quand il reçoit un appel lui annonçant le décès de son grand-père. Keith n'entrevoit alors qu'une solution : inventer une histoire qui fera croire à tous que le voyage en Chine a bien eu lieu.

J'ai toujours rêvé d'aller en Chine. Voir la grande muraille, découvrir l'armée de terre-cuite, la Cité interdite... A dire vrai, je rêve aussi d'aller au Pérou pour grimper au Machu Picchu, en Egypte pour m'aventurer les pyramides, aux Etats-Unis pour contempler le Grand Canyon, et j'en passe. Mais je n'ai pas vraiment l'occasion de voyager avec mon rythme à 10 000 à l'heure.

Je m'égare, je parlais de la Chine. J'adorerais aller en Chine, et le grand-père de Keith aussi.

Les histoires familiales sont souvent bien plus complexes que les apparences ne veulent le laisser croire. Les vies s'écrivent au gré des évènements, des actes de chacun des membres et, il faut bien le dire, ces membres voguent rarement dans la même direction. Keith en fait l'expérience. Elevé par un grand-père manchot aux multiples grands-mères qui un jour a décidé qu'à cause de son jeune âge, Keith serait le seul à pouvoir être sauvé et recevrait donc toute son attention, il se voit contraint par un tirage au sort un peu facétieux, d'accompagner le vieil homme dans sa dernière lubie : un voyage en Chine.
Rien de bien insurmontable me direz-vous. La Chine est quand même une destination qui fait rêver ! Oui, c'est vrai. Sauf que le grand-père a un âge avancé et une santé désormais fragile, qu'il n'a pas de passeport, qu'il est légèrement acariâtre et fantasque et que Keith, qui se cherche, n'a pas besoin d'un voyage initiatique avec lui pour trouver sa voie. Il a surtout besoin de mettre des distances avec le grand-père en question qui a la fâcheuse tendance à l'étouffer. Donc non, il ne partira pas.

Mais c'était sans compter l'obstination du vieillard manchot qui décide de partir seul, en voiture. Seul Keith est au courant.

Commence un périple, ou plutôt un non-périple chinois raconté dans des lettres écrites depuis la cabane du fond du jardin du grand-père. Keith raconte à ses frères et soeurs leurs chinoiseries, les attitudes et réactions du grand-père, et surtout ce qu'il n'aurait jamais osé leur dire de vive-voix, ce qui est vraiment important. Les relations de la fratrie, les incompréhensions, les responsabilités, l'essence même de l'amour.

Jusqu'à ce que la morgue appelle. On vient de retrouver son grand-père qui est dans l'incapacité de voyager. A jamais.

Une lecture déconcertante que ce court roman, déconcertante mais agréable. En écrivant cette chronique, je me rends compte combien ce récit est dense malgré son peu de pages. Dense mais débordant d'humour et de légèreté, et aussi emprunt d'une profondeur qui ne m'a pas laissée de marbre. Petit bémol, la fin. Trop ouverte sans doute.

Merci à la Masse Critique Babelio pour cette lecture !
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