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EAN : 9782070451029
208 pages
Gallimard (07/02/2013)
3.56/5   8 notes
Résumé :
Des années noires de l’après-guerre civile à la "movida", ce formidable appel d’air à la disparition de Franco, suivie d’un certain désenchantement qui a fait de Barcelone une métropole (presque) comme les autres, les trois nouvelles de ce recueil dévoilent quelques-unes des facettes inattendues d’une ville fascinante. Ces textes s’ancrent dans la réalité de Barcelone et leurs personnages, aussi dissemblables soient-ils, ne sont pas des Barcelonais parmi d’autres : ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici un recueil de trois nouvelles qui m'a fait voyager et découvrir trois nouveaux auteurs que je vais suivre de près. C'est trois nouvelles, vous l'aurez compris, tourne autour d'un seul et même thème : Barcelone et pourtant je peux vous dire qu'elles sont toutes trois complètement différentes.

Le recueil s'ouvre avec Histoire de détectives de Juan Marsé, une nouvelle pleine de suspense. Il s'agit de 3 apprentis détectives a qui leur chef confie une mission, suivre un homme et une femme puis de reconstruire leur histoire. Bien sur, en tant que lecteur, on se prend vite au jeu de supposition. C'est une nouvelle en tout cas, très sombre, ou le lecteur est spectateur. J'ai eu l'impression d'être devant un vieux film en noir et blanc. C'est une nouvelle qui est très réussie qui offre en plus de très belles descriptions : "Quand les jours sont lumineux, depuis les hauteurs de la ville, de cette rue qui se cabre comme pour se mirer dans la Méditerranée, le regard plonge loin dans la mer et le coeur se berce d'illusions : le quartier endormi est un promontoire surplombant un rêve qui n'en finit jamais. Et pourtant, au-delà du port et de ses brisants, par-delà cette blanche écume de petits voiliers qui festonne le littoral, a la poupe des cargos qui semblent ancres dans l'horizon, et sur la château de proue, rongé de rouille, des grands pétroliers qui font route vers le sud, nous avons parfois vu briller les anneaux d'argent a l'oreille des marins accoudés au bastingage, des sirènes tatouées sur leurs bras de bronze et des coeurs perces d'une flèche sous un prénom de femme - si tu concentres ton attention, bien sur, si tu veux vraiment voir ce que tu regardes sans te laisser éblouir par le soleil.
Mais quand les jours sont gris, le regard s'empêtre dans les ronces du brouillard et des fumées en rase-mottes qui empestent le labyrinthe du coté de Horta et de la Salud, et la vue s'en tient la. La ville s'aplatit, obscure et lointaine, comme une mare boueuse, une eau morte."

Vient ensuite L'enthousiaste de Pedro Zarraluki que j'ai adoré. C'est l'histoire d'un homme fou amoureux de sa ville. Je ne trouve même pas de mot pour le décrire : c'est une sorte de patriotisme extrême pour sa ville. Une chose est sur c'est qu'il est pris par des bouffées d'enthousiasme qui le conduise a faire des choses complètement folles et qui l'amènent très souvent au poste de police. C'est une nouvelle vraiment très drôle. "Ceci est la chronique de mon injustice. Je l'écris depuis le village de Mequinenza, en Aragon, ou je vis abandonné de tous après avoir souffert les pires vexations. Ici, je suis en sécurité : personne ne me connaît, personne ne me déteste. Je laisse passer les jours telle une puce sur le dos d'un chien, dans un monde qui n'est pas le mien et qui m'ignore. Mais, a la différence des puces - transhumantes et sans racines - je viens d'une ville que j'aime par-dessus tout et qui pourtant, dans un ultime geste de mépris, m'a refusé l'érection d'un monument a moi-même. Barcelone est devenue exigeante et vaniteuse comme une femme trop choyée."

Enfin pour clore ce recueil, Paseo de Gracia-Provenza de Ramon de Espana. La encore, on est dans un style, registre complètement diffèrent. C'est l'histoire d'un homme qui sauve une jeune femme du suicide. Cette dernière vie une rupture difficile. L'homme est marié et s'ennuie profondément avec sa femme. Il entame une liaison avec la jeune femme puis s'installe avec elle. Mais la jeune fille n'est pas tout a fait comme il l'avait imaginé. Encore une fois avec cette nouvelle, on rit énormément. Ramon de Espana a une écriture très belle "Je l'assurai que, dans deux ou trous ans au maximum, elle découvrirait que cela ne valait pas la peine de mourir pour qui que ce soit, qu'avant trente ans mourir d'amour est le propre des êtres romantiques, mais qu'a partir de cet âge seuls les idiots se suicident pour cette raison."

Bref, c'est un recueil que j'ai adoré et que je ne peux que vous recommander.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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critiques presse (1)
Lhumanite
02 avril 2013
On peut lire ces trois nouvelles les unes à la suite des autres. On porte alors un regard presque anthropomorphique sur la ville, notant au passage les évolutions des us et coutumes de ses habitants. On peut aussi les lire comme trois regards singuliers regroupés là par le besoin éditorial d’élargir le cercle des initiés.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quand les jours sont lumineux, depuis les hauteurs de la ville, de cette rue qui se cabre comme pour se mirer dans la Méditerranée, le regard plonge loin dans la mer et le cœur se berce d'illusions : le quartier endormi est un promontoire surplombant un rêve qui n'en finit jamais. Et pourtant, au-delà du port et de ses brisants, par-delà cette blanche écume de petits voiliers qui festonne le littoral, a la poupe des cargos qui semblent ancres dans l’horizon, et sur la château de proue, rongé de rouille, des grands pétroliers qui font route vers le sud, nous avons parfois vu briller les anneaux d'argent a l'oreille des marins accoudés au bastingage, des sirènes tatouées sur leurs bras de bronze et des cœurs perces d'une flèche sous un prénom de femme - si tu concentres ton attention, bien sur, si tu veux vraiment voir ce que tu regardes sans te laisser éblouir par le soleil.
Mais quand les jours sont gris, le regard s’empêtre dans les ronces du brouillard et des fumées en rase-mottes qui empestent le labyrinthe du coté de Horta et de La Salud, et la vue s'en tient la. La ville s'aplatit, obscure et lointaine, comme une mare boueuse, une eau morte.

[Histoire de détectives - Juan Marsé]
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Je l'assurai que, dans deux ou trous ans au maximum, elle découvrirait que cela ne valait pas la peine de mourir pour qui que ce soit, qu'avant trente ans mourir d'amour est le propre des êtres romantiques, mais qu'a partir de cet âge seuls les idiots se suicident pour cette raison.

[Paseo de Gracia-Provenza - Ramon de Espana]
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J'ai regardé à travers la bruine et j'ignore pourquoi je me suis mis à penser à la ville équivoque et transie qui s'étendait à nos pieds sous un manteau de brouillard, aux longues files du samedi devant les cinémas bien chauffés, aux tramways bondés descendant les Ramblas, aux vestibules des bordels bourrés de messieurs, aux jeunes filles toutes joyeuses étrennant leurs imperméables colorés et se tenant par le bras pour aller danser. Et nous pendant ce temps-là, dans un tacot, en train de broyer du noir.

[Histoires de détectives de Juan Marsé]
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Ceci est la chronique de mon injustice. Je l'écris depuis le village de Mequinenza, en Aragon, ou je vis abandonné de tous après avoir souffert les pires vexations. Ici, je suis en sécurité : personne ne me connaît, personne ne me déteste. Je laisse passer les jours telle une puce sur le dos d'un chien, dans un monde qui n'est pas le mien et qui m'ignore. Mais, a la différence des puces - transhumantes et sans racines - je viens d'une ville que j'aime par-dessus tout et qui pourtant, dans un ultime geste de mépris, m'a refusé l'érection d'un monument a moi-même. Barcelone est devenue exigeante et vaniteuse comme une femme trop choyée.

[L'enthousiaste de Pedro Zarraluki]
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