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EAN : 978B0014JMT00
Editions Unes (30/11/-1)
5/5   4 notes
Résumé :
Habiter la parole signifie pour Ramos Rosa habiter le monde grand ouvert et constitue une réponse à la question initiale d'une poésie marquée par l'absurde d'une vie irrespirable. Entre l'asphyxie et la respiration, entre l'ombre et la lumière, entre l'aridité du désert et la plénitude du désir, l'appel à la fête, à la rencontre fraternelle ou amoureuse, entre l'interrogation extrême et l'affirmation solaire, nous reconnaissons l'identité contradictoire d'une poésie... >Voir plus
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je ne peux remettre l’amour à un autre siècle
je ne peux pas
même si le cri s’étrangle dans ma gorge
même si la haine éclate crépite brûle
sous des montagnes grises
et des montagnes grises

Je ne peux ajourner cette étreinte
qui est une arme au double tranchant
d’amour et de haine

Je ne peux rien ajourner
même si la nuit pèse des siècles sur mes épaules
même si tarde l’aurore indécise
je ne peux remettre ma vie à un autre siècle
ni mon amour
ni mon cri de libération

Non je ne peux ajourner le cœur.
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Ecoute, écoute la longue incohérence de la terre
et de la parole. Tout au long de la distance
murmure la monotone perfection d’une mer.
Par oublieuse pudeur un astre se fait velours
d’un bleu profond dans la corolle du silence.
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Aujourd’hui des mots sont arrivés comme des feuilles
sur ta nuque de silence.
Comme des oiseaux qui disent encore plus le ciel,
comme des pierres qui disent encore plus la terre,
aujourd’hui sont arrivés des mots qui disent
notre rencontre fugitive.

Ce que je sais de toi : ignorance
conquise, mouvement des lèvres,
forme déclinée du vertige
aridité, aridité, visage au ras
des perspectives fermées.
[..]

Ce que je sais de toi : regarder sans te voir,
fuite abrupte, mer qui se ferme sous les paupières,
pupille violente, longue lame,
pure facilité,
[..]
souffle que je respire,
lueur, baiser dans la pierre.
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De la maison blanche
on aperçoit la mer
le dos fauve
de la plage
nu

femme de sable
allongée sinueuse
dans la fraîcheur bleue

Une blanche voile
d’une fraîche minutie

au regard offre la brise
au silence la mer

La femme sommeille
vivante
dans l’écume
du silence
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J’accueille l’autre que tu es, autre tu renais,
et tu t’égales toi-même, car tu es aussi la mer.
Ton corps dense s’approche, ou bien s’éloigne.
Sur tes cuisses claires,
il y a le parfum d’une nuit inextinguible.

Je t’écoute immense par-dessous les bruits.
Diverse et verte, tapis glissant
sur tes épaules : tu t’éveilles.
Je ne te demande aucun nom, tu es immersion
dans la chaleur féconde, ondulation des fruits
sur la table de pierre
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Video de António Ramos Rosa (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de António Ramos Rosa
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
Contenu suggéré : Nicolas Gomez Davila : https://youtu.be/a¤££¤97Maarten Schellekens64¤££¤ Alejandra Pizarnik : https://youtu.be/Ykb0a1yV_-8 Horacio Quiroga : https://youtu.be/s__rzxA5SPo Julio Ramón Ribeyro : https://youtu.be/P3jpWcuJnlE Antonio Ramos Rosa : https://youtu.be/iM8Op_jfEkI Cecilia Meireles : https://youtu.be/a5ksKGgHJXQ Baldomero Fernandez Moreno : https://youtu.be/kq6UlpNtLjQ Pablo Neruda : https://youtu.be/gRbnWKjTEGA Juan Carlos Onetti : https://youtu.be/ICAIr620NRE INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤91Julio Ramón Ribeyro94¤££¤ AUTEURS DU MONDE (K-O) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rlQry823Dg4KwOTjaFeZ3e LA TERRE-VEINE : https://youtu.be/2¤££¤102
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