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Critique de marguerite18


Revenant chez lui à l'improviste, Jean-Luc, paysan dans un petit village valaisan, s'aperçoit en suivant les traces laissées dans la neige par sa femme Christine, que celle-ci est allée rejoindre son amant Augustin. Il la quitte et retourne vivre auprès de sa mère. Pourtant à la demande de Christine faite au nom de leur fils en bas âge, Henri, il rentre chez lui. Suite à un accident survenu lors d'une coupe de bois, Jean-Luc a une jambe brisée et cet événement permet au couple de se retrouver et de renouer avec le bonheur. Bien imprudemment, Jean-Luc insiste pour que son épouse fréquente amicalement Augustin, d'où un nouvel adultère qui l'amène à chasser Christine. Resté seul avec le petit Henri, Jean-Luc retrouve une forme de sérénité, vite brisée par des quolibets villageois qui mettent en doute sa paternité. Après la mort accidentelle d'Henri, Jean-Luc sombre dans une funeste déraison.
Il s'agit d'un court roman âpre, au dénouement tragique. Jean-Luc est un taiseux, enclin à la rumination et dont le désespoir éclate en actions soudaines, parfois irrémédiables. On est frappé par sa solitude. S'il est entouré de voisins qui lui offrent une certaine aide matérielle quand il se retrouve seul avec le petit Henri, aucun ne lui porte secours lorsqu'il est en proie au malheur, puis à l'ivrognerie et à la folie. Sa mère déplore qu'il néglige son bien (sa petite propriété), mais n'apparaît pas sensible à son désarroi. D'ailleurs les villageois forment un ensemble de silhouettes, à peine esquissées et on ignore tout du caractère de chacun d'eux. On ne sait pas non plus grand-chose de ce que pense Christine et de ce qui la motive, sinon qu'elle aimait Augustin, mais n'a pu l'épouser en raison de l'opposition du père de celui-ci qui la trouvait trop pauvre. C'est aussi le roman de l'incertitude et du doute par rapport à la filiation. Jean-Luc s'interroge sur sa paternité, ce qui l'amène à négliger complètement le petit Henri et à être indirectement responsable de son décès. En écho à ce reniement, la mère de Jean-Luc le repousse impitoyablement, alors qu'il est en proie au désespoir et à la folie. Elle ne le considère plus comme son fils.
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