AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Grande Peur dans la montagne (51)

[...]
c'est que la montagne a ses idées à elle ,
c'est que la montagne a ses volontés .
Commenter  J’apprécie          341
Le vieux Théodule était dans son pré, disent-ils ; tout à coup, il la voit qui vient. Elle venait comme sur une balançoire ; elle s'est arrêtée devant lui un petit moment... Il s'avance, mais elle repart ; alors il a marché à côté d'elle et, à mesure qu'elle avançait, il avançait... A ce moment, elle se trouvait être dans le beau milieu de la rivière, de sorte qu'elle venait sans empêchement, le menton en l'air. L'eau la soutenait bien, elle se laissait faire, elle montait et descendait comme sur une balançoire, pendant que sa jupe gonflée s'élevait plus haut que l'eau et son tablier était dessus... On n'a eu qu'à la laisser venir jusqu'au pont...
Commenter  J’apprécie          270
On a commencé à cheminer entre ces tronçons de colonnes comme dans un corridor de cave, qui était fait par la lanterne, que la lanterne creusait, que la lanterne perçait devant vous à mesure qu'on avançait ; puis la lanterne l'ôtait de devant vous, alors tout le noir vous croulait dessus. On était pris dedans, on l'avait qui vous pesait sur les épaules, on l'avait sur la tête, sur les cuisses, autour des mains, le long des bras, empêchant vos mouvements, vous entrant dans la bouche ; et on le mâchait, on le crachait, on le mâchait encore, on le recrachait, comme la terre de la forêt. On se débattait ainsi un moment, comme quand on a été enterré vif, puis la lumière de la lanterne vous ressuscitait à nouveau...
Commenter  J’apprécie          270
Il faisait rose. Il faisait rose dans le ciel du côté du couchant. Quand on était au pied de l'église, on voyait que sa croix de fer était noire dans ce rose.
En haut du grand clocher de pierre, il y avait la croix de fer ; d'abord, elle a été noire dans le rose, ce qui faisait qu'on la voyait très bien, puis elle s'est mise à descendre.
On voyait la croix descendre, à mesure qu'on montait ; on l'a vue venir contre les rochers, le long desquels elle glissait de haut en bas ; elle est venue, ensuite, se mettre devant les forêts, noires comme elle, et elle n'a plus été vue.
Commenter  J’apprécie          260
De son côté, il s'était mis en route ; c'était à son tour à lui de se remettre en route, pendant que la petite musique venait toujours, mais elle venait à présent pour lui entre les pins, dans se pensées, bougeant doucement derrière leurs troncs rouges, et par terre aussi c'était tout rouge, à cause des aiguilles tombées sur lesquelles Victorine glissait.
Pendant que la petite musique venait, et la petite musique venait d'en haut à leur rencontre, entre les pins ; tandis que Victorine glissait, parce qu'elle n'avait pas de clous à ses souliers.

(C. F. RAMUZ, "La Grande Peur dans la montagne", 1926)
Commenter  J’apprécie          230
Elle le cherchait, elle aussi, des yeux : lui, devait les baisser chaque fois un peu plus ; elle, elle devait les lever un peu plus chaque fois.
Elle descendait, il restait assis ; elle s'arrêtait, elle se tournait vers lui, elle agitait son mouchoir.
Elle est devenue toujours plus petite, puis elle est arrivée à un endroit où le chemin recommence à aller à plat pour s'enfoncer un peu plus loin derrière un avancement de la pente ; là, il l'a vue encore, puis il ne l'a plus vue.
Là, il l'a vue pour la dernière fois ; là, pour la dernière fois, elle s'était retournée ; après quoi, on n'a plus aperçu que la moitié d'en haut de son corps, puis ses épaules seulement ; puis seulement son bras et sa tête, avec une main qu'elle lève encore.
Et un petit point blanc marquait la place de sa main...
Commenter  J’apprécie          212
Ayant dénoué la corde, ils n'ont fait qu'entr'ouvrir la porte légèrement, tandis que la lune venait en une étroite bande bleue sur la terre battue devant eux. Et la lune a été un triangle, puis elle a été une belle route claire disant d'entrer, car ils avaient reconnu Clou ; mais Clou n'entrait pas.
Il se tenait dans la lune:
- Eh bien, vous n'êtes pas pressés d'ouvrir... Qu'est-ce qu'il vous prend? Vous vous enfermez?
Commenter  J’apprécie          170
Parce qu’un malheur ne vient jamais qu’un autre ne vienne ; les malheurs se marient entre eux, ils font des enfants, comme dans le Livre.
Commenter  J’apprécie          160
A l’extrême pointe de ces aiguilles et de ces dents, l’aurore est comme un oiseau qui se pose, commençant par le haut de l’arbre, puis se mettant à le descendre, en même temps qu’elle multipliait ses perchoirs, elle sautait de branche en branche.
Commenter  J’apprécie          150
Et ce fut le matin, et le troupeau semblait s'être calmé : alors il y a eu encore une fois l'arrangement là-haut des choses toujours les mêmes ; elles n'ont pas semblé avoir rien remarqué de ce qui était survenu ici, après que le ciel change de couleur ; et, à l'extrême pointes de ces aiguilles et de ces dents, l'aurore est comme un oiseau qui se pose, commençant par le haut de l'arbre, puis se mettant à le descendre, en même temps qu'elle multipliait ses perchoirs, elle sautait de branche en branche.
Commenter  J’apprécie          150






    Lecteurs (695) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Aimé Pache, peintre vaudois de Charles-Ferdinand Ramuz

    Ce roman, paru en 1911 à Paris chez Fayard et à Lausanne chez Payot, est dédié à un peintre : ...

    Alexandre Cingria
    René Auberjonois
    Cuno Amiet
    Ferdinand Hodler

    15 questions
    3 lecteurs ont répondu
    Thème : Aimé Pache, peintre Vaudois de Charles Ferdinand RamuzCréer un quiz sur ce livre

    {* *}