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Une bonne manière de faire tourner la boîte-à-idées : aller voir ou revoir ce qui semble être de l'autre côté, en apparence l'opposé, faire ce pas pour enjamber le fossé, se baigner à l'embouchure de la Complexité...
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Ayn Rand, théoricienne de l'Objectivisme, terreau de la pensée "libertarian" américaine, dont France Culture lui a consacré une série d'émissions passionnantes cet été, n'est à priori pas du même bord. Je parle de moi, mais aussi des pensées progressistes ou humanistes, "de gauche", traditionnellement prévalantes par chez nous. En surface, bien-sûr, car les développements récents montrent un schisme de plus en plus profond... Mais cela n'est pas le sujet.
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Ce livre m'a été offert il y a une vingtaine d'année par une amie franco-bulgare dont la famille avait fui les persécutions du Bloc, elle-même ne les ayant vécues qu'à travers le récit de ses parents. Moi, passionné d'architecture et militant chez ATTAC, bref, un cadeau fort pertinent, dont la portée symbolique m'avait alors en partie échappé. J'avais alors plutôt apprécié l'histoire, sans vraiment me poser de questions, malgré un certain malaise quant à certains personnages, le prescripteur artistique Ellsworth Toohey en premier lieu, mais sans chercher plus loin, concentré par cette variation littéraire sur le grand architecte Frank Lloyd Wright.
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C'est une autre émission de FranceCu, sur les théories méconnues de villes-agricoles de FLW, qui m'a définitivement renvoyé vers la lecture de ce livre. Vous l'aurez compris en lisant autour, l'histoire et les personnages ne sont que prétextes à défendre une thèse, et cela se voit, fort. Manque de finesse littéraire ou philosophique ? Ou bien simple volonté de clarté, d'intelligibilité ? Toujours est-il qu' Ayn Rand ne s'embarrasse pas de nuances : c'est en cela qu'on peut lui "en vouloir", et plus facilement invalider sa pensée, destinée uniquement à l'émergence de "génies" face à une société normative supposée incapacitante. Simpliste, contradictoire — que l'usage soit adapté à l'exceptionnel et non au courant — tournée vers un élitisme comme état de nature...
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Pourtant, le livre tient bien debout, car l'identification quasi-inévitable au héros, l'idée du "seul contre tous", l'honnêteté intellectuelle face aux inévitables compromissions militantes et politiques, ne peuvent qu'emporter une partie de nous-même dans ce romantisme typiquement américain.
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Ellsworth Toohey est bien le personnage le plus intéressant, même si le "danger" qu'il représente pour la société pourrait aujourd'hui être inversé, par un savoureux effet de miroir déformant, la radicalité étant devenue depuis une forme de conformisme mou, démontrant ainsi que l'individualisme à tout prix, dans le milieu des arts, de la connaissance et de l'apprentissage, ne mène qu'à une dissolution d'une forme d'humanisme universaliste, à une relative disparition des mouvements créatifs collectifs, et à un essoufflement de ce système en général.
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Vous l'aurez compris, ce livre est à prendre comme le témoignage d'une époque, d'une idéologie, qui n'avaient probablement pas bien saisi tous les enjeux, confiant son avenir dans l'avènement de Grands Hommes, sans aucune prise en compte des limites de notre planète, imposant aux Hommes d'arrêter de se mentir.
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Ce billet se focalisant sur le fond, j'espère, ne découragera pas de se plonger dans la forme romanesque, assez réussie, de la Source Vive.
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Un homme seul, un artiste, un créateur peut-il résister à la pression abêtissante de la société dans laquelle il vit ?

Ayn Rand naquit Alissa Zinovievna Rosenbaum en 1902 à Saint Petersbourg. Elle assiste donc à la naissance de la Révolution bolchévique qui conduira très vite aux pires excès du communisme. Or Alissa aime la culture et la littérature de l'Occident et des Etats-Unis, elle se passionne pour son cinéma. Subissant les affres du collectivisme, elle ne rêve que de liberté et d'individualisme. Cette enfance russe sera la source de toute son inspiration romanesque, de toute sa philosophie.

En 1926, elle s'installe aux Etats-Unis et obtient la nationalité américaine. Elle commence aussi à travailler en tant que scénariste pour le cinéma, écrit pour le théâtre et aura une détestable attitude lors de la terrible purge des communistes du milieu artistique et cinématographique en 1947, dénonçant ceux qu'elle sait sympathiser avec le Parti.
Parallèlement, elle écrit ses premiers grands romans mettant en scène ses idées dont cette « Source Vive » qu'elle mettra 7 années à écrire et qui sera refusée par plusieurs éditeurs avant de devenir un Best-Seller avec plus de 6 millions d'exemplaires vendus.
Il faut être courageux pour entamer la lecture de ce livre de 700 pages d'une impression serrée et sans espacements ou presque mais quel chef-d'oeuvre !

Ayn Rand avait une très grand admiration pour Hugo et cela se retrouve dans ce monument littéraire.
Le récit décrit la vie d'Howard Roark, un jeune architecte solaire (il a d'ailleurs les cheveux rouges) et d'un exceptionnel génie. Mais comme tout individu qui dépasse la norme basique de la société dans laquelle il vit, il est impitoyablement rejeté.

Roark illustre donc toutes les thèses philosophiques de Rand qui placent l'homme au-dessus de toute collectivité. Car sans cela, cet homme devra renier sa créativité, sa différence, son intégrité. Cet homme maître de sa technique, l'est aussi de ses émotions. Face à Roark, plus que son pâle condisciple Keating qui accepte, pour se hisser aux sommets, toutes les compromissions, se dresse Ellsworth Toohey. Toohey est le chantre du collectivisme que déteste Rand pour en avoir vu les effets à l'oeuvre en URSS. Cette philosophie commençait à faire de nombreux adeptes aux Etats-unis. Aussi Toohey est-il présenté comme un manipulateur hors pair, froid et cynique, pervers aussi. Ce splendide méchant est une véritable vipère qui instille son venin social et va tout mettre en oeuvre pour abattre le monolithique Roark.
Si Rand se sert du milieu de l'architecture pour base de son roman, elle explore aussi tous les rouages de la Presse, des milieux intellectuels et démonte les manipulations qui permettent à des minables de passer pour de grands talents.
A ce titre, le récit est d'une acuité intemporelle !

Le lecteur est emporté par le récit dense et les personnages forts de ce roman fleuve. Comme chez Hugo quelques coïncidences paraissent fort improbables mais elles disparaissent dans la richesse de l'oeuvre. Comme Valjean, Howard Roark restera un grand personnage de la littérature mondiale. Cependant, très étrangement les romans d'Ayn Rand restent peu connus en France. Ces thèses continuent très certainement à y déranger un certain intellectualisme de gauche qui a longtemps eu main mise sur le monde de l'édition et de la pensée française.
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Touffu touffu touffu... personnages peu attachants : le génial architecte créatif, son ami plus conformiste, leurs ambitions, leurs aventures... la passion amoureuse de la femme d'affaires dont le fantasme est d'être violée... simpliste... on n'aime pas toujours que le fantasme devienne réalité... Ce que j'ai lu du roman est sous-tendu par le culte de l'homme fort, Ô Nietzsche... Sortie de l'enfer stalinien, Ayn Rand n'a pu échapper à l'autre tentation, celui de l'individualisme à outrance.
Et puis c'est maladroit, la mise en place des personnages est naïve, on n'y croit pas.
Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec les réflexions qu'Albert Cohen prête à son avatar Solal dans "Belle du Seigneur" sur l'idéologie de la force et l'instinct du tueur... Je les fais miennes, sans hésiter.
Non, décidément, Nietzsche, qui inspira Ayn Rand toute sa vie, quoiqu'elle en dise, est un maître du point de vue poétique et esthétique, et c'est un penseur ( bien que sa philosophie ouvre la porte à de bien dangereuses interprétations...)
Ayn Rand n'est ni l'un ni l'autre.

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Après avoir lu Anthem, je me demandais si les romans suivants d'Ayn Rand seraient plus matures. Alors ? Oui et non.

Non, parce que la philosophie déployée par Ayn Rand est toujours aussi peu subtile. Quelques exemples tirés du discours de fin d'Howard Roark, l'architecte de génie qui doit lutter contre un monde qui maltraite les individualistes comme lui : « All that witch proceds from man's independant ego is good. All that witch proceds from man's dependance upon men is evil. » (p.668) Rand fait des absolus. le bien et le mal sont clairs, nets, séparés. « The creator originates. The parasite borrows. The creator faces nature alone. The parasite faces nature through an intermediary. » (p.679) D'un côté il y a les bons, les forts, les indépendants, les héroïques. de l'autre, les dépendants, les socialistes, les travailleurs sociaux : des parasites. Une division du monde aussi claire, c'est agréable, certes. Il est plaisant de tout catégoriser de façon aussi limpide. Mais c'est illusoire. le monde est gris. Complexe. Quoi qu'il en soit, cette division est erronée. D'un point de vue évolutif, l'homme de base qui lutte pour la survie de son groupe, par dépendance envers son groupe, est tout aussi important que le rare génie qui invente la roue ou domestique le feu.

Il y a du bon dans cet amour de l'égo, cet amour de l'indépendance. Je le sais intimement. Cultiver l'individualité, c'est cultiver un esprit critique, une pensée honnête, un précieux goût pour l'originalité. Mais mettre l'extrême individualité sur un piédestal, c'est se leurrer. Prenons par exemple la fameuse, ou malfamée, scène du viol. Roark, avatar de l'homme parfait selon Ayn Rand, désire Dominique. Alors il viole Dominique. Pas de souci : c'était ce que Dominique voulait. Un fantasme, en gros. Et Roark l'a de deviné. Très bien, Roark ne peut pas se tromper : étant lui-même le fantasme d'Ayn Rand, il est parfait. Mais le problème, c'est que dans la vie réelle, les gens se trompent. Dans la vie réelle, peut-être que le fantasme de Dominique serait un diner aux chandelles, ou un sensuel massage des orteils. Et c'est pour ça que les gens se parlent, communiquent, cherchent le compromis. le compromis n'est pas nécessairement un mal, comme l'affirme Rand. C'est un outil capital de paix, d'entente, de vivre ensemble. Roark ne fait jamais de compromis. C'est le meilleur architecte du monde, point final, et les autres doivent accepter intégralement sa vision ou se passer de ses services. Et si tous les professionnels se targuant d'être bons faisaient pareil ? Et si les bons libraires décidaient pour le lecteur ce qu'il doit lire ? Serait-on mieux servi que dans le communisme qui a traumatisé Rand ? Ensuite, cette notion de « meilleur ». Roark est le meilleur parce qu'il est né ainsi. Il est né intelligent et indépendant. Pourquoi pas : nous naissons tous différents, d'esprit comme de physique. Mais ici, le physique est lié à l'esprit. Roark est beau, mince, musclé. A l'inverse, le méchant communiste, Toohey, est frêle et faible. C'est le genre d'association qu'on tolère dans les productions de divertissement américaines qui ont forgé les opinions de Rand, mais qui devient problématique quand on prétend faire de la philosophie.

Le système de Rand est un fantasme. Les inclinaisons personnelles entre dépendance et indépendance sont bien réelles : Rand, traumatisée par le communisme où, née indépendante, elle est violentée par le règne de la dépendance, rêve de l'individualisme total et parfait. Dans sa préface, elle raconte une scène où son mari la réconforte longuement alors qu'elle désespère de finir son roman, ce qui lui redonne de la force. Mais dans le roman en question, Roark est en conflit professionnel terrible avec son amante : elle veut le ruiner en tant qu'architecte, car elle pense que le monde ne mérite pas son génie, ou quelque chose comme ça. Roark, comme il est parfait, aime ça : ça lui fait juste du défi en plus. Rand aurait-elle aimé que son mari se comporte ainsi ? Non : parce que dans la vraie vie, même quand on est très indépendant, l'entraide, c'est positif. Et pas seulement l'entraide basé sur l'intérêt personnel, comme le conçoit Rand.

Alors, The Fountainhead est donc un mauvais roman ? Pas du tout : c'est excellent. J'ai adoré. C'est en cela que c'est une oeuvre mature : Rand parvient dans la fiction à donner une intense cohérence à sa philosophie douteuse. Tous ses personnages sont les incarnations d'une position par rapport à son système. Roark est l'absolu, guidé par une inaltérable force intérieure. Dominique est proche de l'absolu, mais trop éloignée pour affronter le monde : alors elle le hait et entretient avec lui une relation provocatrice et auto-destructrice. Keating est l'homme de la foule, celui qui renie son identité pour suivre le flot des masses. Wynand est l'homme grandiose mais résigné, qui a mis son génie au service de la foule, seule façon de ne pas se faire dévorer par elle. Et Toohey est le vil socialiste, incarnant toute la haine de Rand pour collectivisme. Ces personnages sont extrêmes, et c'est ce qui fait leur charme. On se laisse aisément prendre à leur quête d'individualité, et pour Toohey, à sa quête de pouvoir. Toohey est d'ailleurs le vecteur d'un brillant monologue sur le totalitarisme soviétique. Les idées sont des armes, et le monde un champ de bataille métaphoriquement sanglant, jonché de victimes et de soldats fanatiques, où s'affrontent individualisme et collectivisme. Une vision terriblement réductrice, mais qui le temps d'un long roman à idées diablement bien mené emporte aisément par sa fougue narrative tout en stimulant abondamment l'esprit, et l'esprit critique en particulier en ce qui me concerne. J'ai hâte de lire Atlas Shrugged.

Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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J'étais étudiant aux Beaux-arts lorsqu'un camarade m'a fait découvrir cet ouvrage d'Ayn Rand. J'ai dévoré les deux tomes en trois jours et… nuits blanches.
Passionne par l'oeuvre de Frank Lloyd Wright, ce livre est une biographie romancée de ce géant de l'architecture du XXe siècle.
Plus tard, j'ai souhaité découvrir l'auteur et son style : j'ai lu l'ouvrage en anglais, publie sous le titre « The Fountainhead ». Un régal !
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Si l'on veut, l'on peut trouver à ce livre assez d'éléments de réflexion pour bien longtemps.

L'histoire se place dans le New-York pulsant de l'entre-deux guerre. Ecrit en 1943...
Et dire qu'en cette fin 2022, Elon Musk rachète Twitter, et nous voilà en plein, à nouveau et à jamais, dans cette tension de l'individualisme-égoïsme face à l'atruisme-collectivisme. Qui l'un comme l'autre semblent intenables. Entre une forme de dictature et une autre...
Ce qui est très fort dans ce livre, c'est la capacité qu'à Ayn Rand à développer ses personnages à un point tel, que le fait qu'ils soient (pour certains) à des curseurs poussés au max, ne pose aucun problème. Elle parvient à les rendre crédibles et chacun peut alors se situer face à ces hyperboles ou asymptotes. La masse est "stéréotypée" : veule, bête, peureuse... Accentuant le contraste.

Beaucoup de dialogues, très pensés, beaucoup de mots, de la dialectique... Par moments, j'y ai retrouvé une force comme dans Les Frères Karamazov.

Les histoires d'amour ou l'histoire d'amour est aussi dure, tordue, que magique, splendide... Se faire mal pour s'aimer, se laisser sans se perdre, des années passent, les rencontres creusent les êtres, sans les briser, sans briser ce qui semble être incassable.
Pourtant, tout meurt, tout s'effondre, les buildings aussi.
En 2001, les Twin Towers... Ah oui, j'oubliais de dire, il est question d'architecture, de Beauté, de puissance, de gloire, d'argent, d'empire médiatique, d'idéaux, de manipulation, d'amour.
Etre soi à fond, jusqu'au bout (à la Nietzsche), au détriment d'un collectif idiot et affadi. Etre soi qui n'est certainement pas l'opposé du bien-être collectif. L'égoïsme est un humanisme. Avoir fierté de l'humain. de ce qu'il peut réaliser. Valoriser le Beau et s'il existe de la souffrance, celle-ci ne doit pas gouverner le monde.
Bref, impossible de parler de ce livre en quelques lignes. Il mériterait 25552 thèses de doctorat en diverses sciences.

Si vous ne vous intéressiez pas à l'architecture, vous la considérerez autrement. Car c'est le propre de tous les passeurs de passion.s que de susciter ou d'exciter l'intérêt de son lecteur-auditeur-accueillant. Réussi pour moi.

Il y a quelques longueurs et la traduction est parfois un peu spéciale. J'aurais mis "home" en italique, parce qu'en français il renvoie trop vite à d'autres représentations que ce "home" anglophone si émouvant.

Quel plaisir de découvrir un livre pareil qui a été oublié (ce qui est une honte, je trouve) alors qu'il a d'incontestables côtés intemporels.

Et quels personnages, mazette... Inspirants !

Cette critique n'est pas plus grammaticalement qu'architecturalement correcte. C'est bien ainsi.
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Lu, relu, re-relu. On ne se lasse jamais de l'intelligence et du feu Sacré.
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Un roman psychologique, d'action, de réflexion où les personnages sont en porte-à-faux, en déséquilibre. Collectif ou individuel? Parasite ou créateur? Ambition ou talent?
Un monument littéraire dont je m'étonne qu'il ne bénéficie pas d'une meilleure notoriété: oublié en 1943, il garde toute sa modernité!
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Ce que j'ai aimé : Ayn Rand s'est vraiment fait chier à nous décrire le petit monde tragique de l'architecture, avec ses grandes oeuvres, ses habitations bon marché, ses marchés privés et publics. Bref, ce petit monde de requins.

Ce que je n'ai pas aimé : Les personnages sont vraiment trop stéréotypés et coincés dans leurs idéaux, ce qui les rend presque sans âme, alors qu'elle a voulu en faire des passionarias, chacun dans leur combat. du coup, leurs interactions sont presque plates. Seul le personnage de Gail Wynand arrive bien à se sortir de tout ça, alors que finalement, c'est lui qui risquait de tomber le plus dans le stéréotype.
Ensuite, ce n'est pas super bien écrit. Et puis c'est long, mais alors looooong, comme un jour sans pain. Et pour un bouquin « philosophique », il y a un peu trop de place à la romance. D'ailleurs, la romance prend une place prépondérante dans le bouquin, avec ses bons gros moments de WTF : à un moment, deux persos se retrouvent après une très longue séparation, il la prend dans ses bras, et l'assoit sur ses genoux. A ce moment-là, tu te dis que ça va niquer (ça nique toujours dans les bouquins, quelle que soit l'époque) : eh ben nan, elle se laisse glisser par terre, pose sa tête sur ses genoux et ils se regardent, yeux dans les yeux. D'ailleurs, leur histoire commence par le fait qu'il la viole, et qu'elle aime ça -_-. Ayn Rand réussit à faire passer son message : le capitalisme nous viole tous et on aime ça…
Bref, les capitalistes y voient sûrement du génie dans cette oeuvre; moi, je trouve que c'est largement oubliable.
Lien : http://wc.pressepuree.fr/la-..
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La Source vive plonge le lecteur, par le biais des destins croisés de quatre personnages principaux, dans l'univers fascinant de l'architecture, à l'époque où New-York voyait s'ériger quelques-uns de ses plus fiers gratte-ciels.

Howard Roark est un jeune homme de grand talent, visionnaire, en avance sur son temps, que son aspect, sa personnalité et ses réalisations le désigne à la vindicte populaire. À l'opposé, Peter Keating, architecte sans originalité ni talent, mais conformiste et plein d'entregent, accumule les commandes et les succès faciles. Gail Wynand est un magnat de la presse, qui s'est fait tout seul à la force du poignet et sans s'embarrasser de scrupules, et dont les multiples quotidiens et revues sont les instruments qui lui permettent de forger et de manipuler l'opinion publique. Enfin la sculpturale et indomptable Dominique Francon, elle-même fille d'architecte, est l'inaccessible étoile que ses trois hommes auront comme point de mire dans l'horizon de leur ambition.

Comme le montre la fin de l'intrigue, ce roman, véritable épopée de la modernité, est parcouru par l'aspiration nietzschéenne du surhomme. Il oppose la figure du créateur inspiré par des buts exigeants que le commun juge égoïstes et qui le portent aux réalisations élevées, à son antagoniste, le parasite, qui n'a que les mots "d'altruisme" et de "biens communs" à avancer et dont les aspirations ne mènent qu'au triomphe de la mediocratie. Ayn Rand de son vrai nom Alissa Zinovievna Rosenbaum, philosophe et émigrée échappée au cauchemar soviétique, farouche anticommuniste et opposée à toute forme de collectivisme a par ce roman aux proportions monumentales fort éloquemment illustré le combat de sa vie.
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