Pompéi : Histoire, vie et art de la ville enterrée

Puis, le 24 août 79, survint le désastre final. Mais tout n'a pas été abandonné pour toujours, comme on l'a longtemps cru. De récentes découvertes ont indiqué une tentative de recommencement, une fois de plus.

Tout ce cadre, commun à beaucoup de centres urbains de Campanie, avait été profondément bouleversé en l'an 62. En effet, au printemps de cette année-là, un grave tremblement de terre avait dévasté Pompeï et ses alentours, détruisant les installations hydrauliques, les temples et des habitations. Sénèque en parle avec effroi, évoquant même les animaux ayant péri sur les monts Lattari. Les extraordinaires reliefs en marbre retrouvés dans la maison de Caecilius Jocundus montrent les effets du séisme sur les monuments du forum et sur le secteur proche de la porte du Vésuve.

Outre une multitude de boutiques, d'ateliers et de tabernae, nombreux étaient les lieux de rencontre préférés de tout le monde romain : les thermes.

Nous savons que la ville couvrait une superficie de 66 ha, dont 42 ont été aujourd'hui mis au jour, et que son enceinte fortifiée, d'une longueur d'environ 3200 m, était ponctuée de douze tours et comportait sept portes ( une huitième avait été déjà fermée de longue date ).

Si les visiteurs qui passent une seule journée à Pompeï, au lieu de simplement enregistrer l'aspect pittoresque ou dramatique des fouilles, pouvaient en évaluer pleinement la signification historique, ils deviendraient les meilleurs défenseurs, ne serait-ce que par leur grand nombre, de l'Antiquité et de ses monuments. Nous dédions donc cet ouvrage aux lecteurs, ces alliés potentiels de notre travail.

De nos jours encore, la réflexion de Goethe, notée dans son Voyage en Italie le 13 mars 1787, bien que marquée d'une pointe de cynisme, énonce cette vérité : Des nombreuses catastrophes survenues dans ce monde, aucune n'a procuré à la postérité une plus grande joie .