AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Cet Atlas d'un homme inquiet, disons que c'est un carnet de voyage, des évocations de différents souvenirs des pérégrinations de l'auteur autrichien Christoph Ransmayr. Il s'est promené sur tous les continents, même dans les endroits les plus sauvages, les plus isolés. Je dirais même surtout ceux-là. De l'immensité de l'Arctique russe aux îles éparses du Pacifique en passant par les sommets tibétains et la jungle brésilienne. Il a vu des paysages à en couper le souffle, il a croisé des animaux majestueux, il a rencontré des gens extraordinaires. Mais il ne faut pas confondre ses écrits avec un guide touristique, loin de là. On n'y découvre pas les meilleurs endroits à visiter, bien souvent les indications sont imprécises. Plutôt, ses écrits portent à la réflexion, au respect de la nature et de l'histoire, à la place de l'Homme dans l'univers, etc. Je lisais rarement plus d'une nouvelle ou deux à la fois, afin de m'en imprégner, d'en retirer un petit quelque chose, ne serait-ce qu'une vision du monde. Ainsi, ses voyages m'ont paru merveilleux et ils m'ont donné l'envie de suivre son exemple, de me lancer à l'aventure. Les chances que cela arrive réellement son minces mais c'est beau d'y rêver…

Dans ce cas, pourquoi se considère-t-il comme «un homme inquiet» ? Eh bien, être ainsi aux premières loges permet de constater d'abord les dégâts causés par l'Homme. Ransmayr a vu des hommes trouver plaisir à écraser un anaconda, à déboiser des forêts, à se faire la guerre. Mais, même au milieu du chaos et des conflits, on peut trouver un moment de répit, comme quand il se laisse voguer sur une rivière de l'Asie du Sud-Est. Et toutes les folies des hommes, parfois, ne servent que la nature à long terme car elle sait reprendre ses droits. Comme dans cette nouvelle où un des amis de l'auteur, vivant au Brésil, qui doit repousser continuellement l'avancée de la forêt brésilienne sur son pâturage. Je mise sur la nature.

Mais les déboires des hommes l'ont aussi touché. Par exemple, cette nouvelle où Ransmayr s'arrête dans une taverne dans le sud de la Grèce. Il s'y était arrêté souvent ces deux derniers mois, la vue panoramique sur la mer et les environs était époustouflante. Mais cette nuit-là, un tremblement de terre avait secoué la région et toutes les lumières des villages avoisinants de sont éteintes, comme s'ils avaient disparus, comme s'ils avaient été engloutis… Il ne restait plus que le reflet des étoiles dans la mer. Il y en a d'autres, comme cela.

Pendant ma lecture, régulièrement, j'avais le souffle coupé par la beauté des paysages décrits. Mais Ransmayr ne le fait pas à grands coups de descriptions, non ! Il sait mettre le doigt sur ce qui est vraiment important. Ainsi, j'arrivais sans peine à tout visualiser, et cela parfois à l'aide de seulement quelques mots et quelques impressions, souvent un détail qui, à lui seul, embrassait l'essentiel. Peut-être aussi la brièvement de chacune des nouvelles y aide, la plupart s'étirant sur cinq à dix pages. le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer, déjà on l'amène ailleurs, en de nouveaux lieux enchanteurs à découvrir. Et sur lesquels réfléchir. Décidément, cet Atlas d'un homme inquiet est un véritable voyage poétique, initiatique, et j'en recommande vivement la lecture.
Commenter  J’apprécie          372



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}