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Critique de andman


Qu'ils aient pour théâtre la Caroline du Nord ou sa voisine du Sud, les romans de Ron Rash offrent toujours la promesse d'une communion avec la nature.
Si l'oeuvre de cet écrivain flirte avec le genre “nature writing”, les splendeurs appalachiennes sont rarement transcrites sur le mode contemplatif mais semblent mises en exergue pour atténuer le caractère bien trempé des habitants de ces contrées autrefois Cherokee.
“Le monde à l'endroit” n'échappe pas à la règle et le décalage entre la magnificence de l'endroit et la noirceur de la plupart des protagonistes cette fois encore saute aux yeux.

La Caroline du Nord faisait partie en 1861 des onze états sécessionnistes. La guerre civile américaine, opposant les confédérés aux unionistes, y fit rage quatre années durant.
Le massacre de Shelton Laurel le 18 janvier 1863 où périrent treize sympathisants unionistes, dont un adolescent âgé de 13 ans, est resté dans les mémoires comme un des sommets de la barbarie de ce conflit qui fit des centaines de milliers de victimes civiles et militaires.

“Le monde à l'endroit” n'est pas à proprement parler un roman historique mais l'intrigue qui se passe de nos jours se situe tout près de ce lieu sanglant. En outre plusieurs membres de la famille du personnage principal, un jeune homme de 17 ans prénommé Travis, faisaient partie des martyrs lâchement assassinés un siècle et demi plus tôt.

Alors que commence le roman, notre Travis n'est guère en meilleure posture que ses malheureux ancêtres : les mâchoires d'un piège à ours viennent en effet de se refermer sur son pied droit mettant l'os à nu.
Il faut une sacrée dose d'inconscience pour venir une troisième fois au même endroit voler des plants de marijuana ; qui plus est dans le champ des Toomey père et fils, deux colosses dont la férocité est connue bien au-delà du comté.

L'intensité dramatique de cette première séquence donne le ton d'une histoire captivante dont des acteurs sont pour la plupart impulsifs, à la personnalité borderline.
Et toujours la nature dans son rôle équilibrant qui tout à la fois subjugue et apaise. Ainsi en bordure du champ des sinistres Toomey coule une rivière peuplée de truites brunes, d'arc-en-ciel, d'achigans à petite bouche et de poissons-chats.
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