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Critique de jeranjou


Près de cent pages englouties. Fin du premier chapitre. Oui, oui… et alors ?

C'est ainsi que j'ai tourné la page pour découvrir le second chapitre : « La femme ». Et puis, comme par miracle, je suis passé d'un scepticisme profond à l'illumination la plus totale. Un peu comme si j'avais déjà un pied au paradis

Vous vous demandez surement pourquoi un tel revirement de situation en quelques lignes seulement ?

Comment une femme, non, non, « La femme » peut-elle avoir eu autant d'effet sur moi ?

Serait-ce une grande blonde aux yeux verts ? Ou plutôt une petite brune aux yeux bleus ?

Et bien détrompez-vous tout de suite ! Cessez d'imaginer des scènes passionnelles ou encore torrides ! Même si, à un moment, nue dans une bassine...

Non, non, cela n'a rien à voir avec le personnage féminin comme cela peut survenir, je vous le concède, dans certains romans… Je pense (ou j'espère) qu'une lectrice aura eu autant de plaisir que moi à quitter un roman quelconque et sans saveur particulière pour basculer vers une oeuvre maitrisée, fluide et passionnante. Un passage éclair de l'ombre à la lumière en quelques pages …

Une fois ébloui par l'écriture de Ron Rash, je suis revenu au titre du premier chapitre qui m'avait complètement échappé : « le shérif du comté ».

Effectivement. Au début du roman, Will Alexander, shérif expérimenté, est appelé par une habitante de son comté pour enquêter sur la disparition d'un parent, son fils en l'occurrence Holland Winchester. Sa mère suspecte très fortement son voisin Billy Holcombe de l'avoir tué et caché sur son terrain pour des histoires de tromperie avec sa femme. Et, qui plus est, elle dit avoir entendu un ou plusieurs coups de feu provenant du champ de son voisin.

Ainsi pendant quelques jours, le shérif va donc mener son enquête à la recherche du disparu dans une vallée de Jocassee vouée à disparaitre tôt ou tard comme ses habitants car la compagnie d'électricité Carolina Powers a décidé d'immerger toutes les terres en érigeant un barrage hydraulique.

Contrairement à un roman policier classique, l'auteur va alors prendre la main d'une certaine manière sur cette enquête et nous délivrer les mystères de cette vallée au compte-gouttes au travers le récit de différents personnages.

Pour conclure, après la lecture du remarquable « Voleurs » de Cook, j'ai eu la grande chance d'enchainer avec cet excellent roman noir à plusieurs voix (1) dont Ron Rash en tire la quintessence grâce une construction magistrale et sans faille.

Si vous n'êtes pas encore totalement convaincu, j'ajoute comme dernier argument que j'ai oublié un matin pour la première fois depuis huit ans de descendre à la station « Chatelet les Halles » à cause de ce roman complètement captivant. Rassurez-vous ! Je me suis arrêté avant d'avoir terminé « Un pied au paradis » !


(1) J'avais déja été convaincu par cette technique dans un livre jeunesse « Une histoire à quatre voix » dont les somptueux dessins d'Anthony Browne retranscrivaient remarquablement l'humeur de chacun des personnages.
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