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3,81

sur 288 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le thème de ce roman est très accrocheur parce que terriblement prémonitoire. le livre a été écrit en 1973, et pourtant il est d'une actualité brûlante. L'auteur à travers ce récit a été totalement visionnaire en décrivant des hordes d'immigrants démunis débarquant sur les côtes françaises. Certes il était difficile d'imaginer en 1973 certains des développements que nous avons connus depuis. Et pourtant rien n'a changé. Une question parfaitement diagnostiquée il y a 40 ans n'a trouvé aujourd'hui aucune amorce de solution et se pose en termes encore plus durs quelques décennnies plus tard. Alors ce sont nos peurs, notre incapacité, notre inertie, qui nous sont envoyées en pleine figure par ce récit qui aurait très bien pu être écrit aujourd'hui.
Toutefois j'ai eu beaucoup de mal avec le style, le décalage, les personnages difficiles à cerner, le manque de repères ; au final cela donne pour moi un roman difficile à suivre, sur lequel j'ai eu beaucoup de mal à me concentrer et c'est dommage.
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En ce mois d'octobre 2014, je voudrai rappeler qu'il y a un siècle exactement la France a été envahie par 150 000 indiens. Débarquée à Marseille en septembre l'Armée des Indes a été engagée dès octobre 1914 dans les combats du front nord aux côtés des troupes françaises. Ces soldats indiens étaient des hommes du peuple représentants toutes les ethnies et toutes les religions de l'Inde: Sikhs, Jats, Mazbhis, Gurkhas, Garwhalis, Dogras, Marathes, Rajputs, Brahmanes, Punjabis, hindous, musulmans, chrétiens etc etc.. Ils ont combattu avec courage et honneur subissants les mêmes horreurs que les européens. Pourtant ces indiens venus de si loin ne connaissaient rien de la France et n'y avait aucun intérêt. Ci dessous le témoignage de Jemadar, un sikh du 6e cavalerie qui écrit en 1917 à un ami du Punjab:

"Je suis sorti avec un détachement pour faire paître les chevaux et nous campons dans un joli bois abandonné. (...) Nous avons le cafard de voir les maisons détruites autour. (...) Il n'y a pas la moindre trace de bétail ni de culture, seulement un désert de tranchées et de fils de fer, recouverts par l'herbe sur laquelle nos pauvres chevaux doivent se déplacer. Ça et là sont les tombes des braves gens qui sont morts pour leur pays, et Dieu a recouvert leur tombe de fleurs sauvages. Ce sont les héros qui ont donné leur vie pour chasser les tyrans allemands."

Voilà. Je respecte infiniment Mr Raspail, mais je crois qu'avant de prophétiser l'invasion de notre pays par de pauvres indiens, on devrait mieux se souvenir qu'ils sont déjà venus risquer leur vie chez nous, mais c'était pour nous défendre contre l'oppression....

réf: "Les troupes indiennes en France 1914-1918" par Douglas Gressieux
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De Jean Raspail, je ne connaissais que "Qui se souvient des Hommes ?", un sombre roman que j'avais trouvé remarquable. A ma médiathèque, je suis tombé par hasard sur "Le Camp des Saints" dont je n'avais jamais entendu parler. Selon la quatrième de couverture, ce roman datant de 1973 était prémonitoire et son thème en connexion directe avec l'actualité. Qu'on en juge: l'auteur imagine la migration simultanée d'un million de "boat people" venant de l'Inde et parvenant ensemble sur la Côte d'Azur. L'origine supposée de ces migrants (asiatiques) est peu plausible et, en tout cas, non conforme à la réalité actuelle; cela n'enlève a priori pas de l'intérêt à ce scénario.
Jean Raspail est un grand pessimiste, ses opinions sont d'extrême-droite, et il ne le cache pas. Le lecteur peut combattre ces conceptions, mais il a intérêt à lire parfois des livres iconoclastes: c'est stimulant. Toutefois, dans le cas présent, le récit se présente comme un réquisitoire haineux contre le monde tel qu'il est (ou tel que, en 1973, l'auteur a imaginé qu'il serait), qui m'a paru très excessif.
Le roman permet de développer inlassablement toutes les thèses racistes et extrême-droitières. Premier élément: les populations misérables du Tiers-Monde constituent un ramassis indistinct de sous-hommes. Second élément: notre "belle civilisation occidentale" est (ou plutôt a été) la plus haute expression du génie humain. Troisième élément: nos sociétés, en pleine décadence, sont devenues méprisables; l'Eglise (bêlante), les politiciens (incapables), le prolétariat (abruti), les hippies et les gauchistes (dégénérés) et les "bien-pensants" (des traitres) figurent parmi les têtes de Turc de Raspail. Mais l'ancienne apogée de l'Occident, paré de toutes les vertus par l'auteur, est un mythe !!
Bien sûr, il y a quand même une (petite) part de vérité dans ce tableau de notre société. Mais l'auteur exagère démesurément l'extrême gravité de la situation géopolitique. Avec ce texte sombre et grinçant, sans nuances, il cherche à semer le doute et la peur, en espérant je ne sais quel "sursaut" populaire. En outre, si on se réfère à ce qui se passe en 2016, il a tout faux. En fait, il est clair que la majorité des Français se montre très réservée, voire franchement hostile, face à l'arrivée des migrants, par les temps qui courent.
A titre personnel, je ne suis pas du tout un idéaliste et je n'ignore pas les problèmes créés ici par une immigration qui serait trop massive. Pourtant, ce livre m'a semblé franchement pénible à lire ! Quand j'ai eu compris la "rengaine" de l'auteur, j'ai sauté allègrement beaucoup de pages et je crois que je n'y ai rien perdu... En outre, l'écriture de l'auteur m'a semblé pénible à lire. "Le Camp des Saints" ne restera pas dans ma mémoire.
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Pour un livre écrit dans les années septantes, il est d'une incroyable actualité! Pourtant, je n'ai pas aimé cet ouvrage. Peut être parce que justement cela colle trop à la réalité?
J'ai trouvé le style très cru et j'ai dû me cramponner pour arriver à la fin. Ceci étant dit, à mon sens son seul intérêt est que la fiction a été rattrapée par la réalité. Dès lors, toute la problématique du livre resurgit: comment agir?
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Pour Raspail, il faut changer à Nation

Le titre du livre est tiré du XXème chant de l'Apocalypse, le Camp des Saints étant la destination des nations venues des 4 coins de la Terre, qui égalent "en nombre le sable de la mer" et partiront en expédition sur la surface de la Terre.

Le récit débute le matin de Pâques sur les côtes du Sud de la France où un vieux professeur nommé Calguès, observe depuis sa maison, la mer se couvrir de bateaux contenant des milliers de personnes. C'est le début d'une invasion "pacifique" dont le point de départ se situe en Inde. En effet, le Consulat de Belgique qui a trop ouvert les portes du pays aux immigrants, ne veut plus délivrer de visas au départ pour les "enfants du Gange" attirés par le "mythe du Nouveau Paradis". Mais ces derniers, conduits par un bonimenteur coprophage, vont passer outre et s'embarquer pour le "Royaume des Saints". Comme des milliers d'autres pauvres, partout.

Revenons en France. Calguès, à la fois résigné et déterminé, est prêt à se battre. Car il faut choisir entre ouvrir le feu sur ces "boat-people" ou les accepter. Dans ce cas, l'Occident sera submergé et sa civilisation, anéantie.

Mais, dans un nouveau Munich, les individus, les gouvernements, les organisations internationales, les armées' vont tous faillir. L'armée française est mise en déroute, seuls quelques "grognards" décident de résister sur la plage, dans un baroud d'honneur.

L'invasion se produit, les femmes blanches sont violées ou consentantes car ayant "perdu l'orgueil de leur peau".
FIN.

Voilà à gros traits, le contenu du livre.

Je dois dire que je m'attendais eu égard à sa renommée, à lire un récit un peu plus subtil, plus dérangeant. de ce point de vue, c'est une grosse déception, voire une incompréhension.

Ce livre est tout simplement...pénible.

Au niveau stylistique, c'est une invraisemblable pièce montée, une boursouflure chargée des symboles les plus lourdauds, un ramassis de thèses, non pas visionnaires, mais au contraire toutes plus datées les unes que les autres, tous les vieux chromos de la droite royaliste, catholique et réactionnaire. Certes, le texte a 40 ans, mais quand même !

C'est parti pour l'enfilage de clichés (le texte entre guillemets est de Raspail):

- La France est belle et éternelle
La maison de Calguès date de 1673, c'est gravé sur une vieille porte en chêne qui est toujours restée ouverte. Vous avez saisi le symbole ? C'était le temps de la Vraie France, celle d'avant, des maisons familiales qui se transmettaient de générations, qui était "chez elle".

- La culture blanche c'est quand même autre chose !
Face aux mélopées qui s'élèvent de la plage, Calguès allume la radio qui diffuse non plus du "jazz de nègres", mais du Mozart. Et Raspail, enfonce le clou : " les croisés avaient fait le tour de Jérusalem en chantant, les trompettes de Jéricho ont fait s'écrouler les murs et la radio joue "Mozart, ce qu'il y a de plus occidental, de plus civilisé, de plus achevé."

- Heureusement qu'il reste des hommes qui en ont !
Il reste des" hommes de coeur", mais ils sont trahis". Dans les premiers temps, Calguès voit venir chez lui un jeune gauchiste (la preuve : il a craché dans l'oeil de son père ! Là encore, parti comme ça, on se dit que Raspail va le faire coucher avec sa mère) qui lui annonce qu'il va guider les étrangers chez lui et qu'ils saccageront sa bibliothèque (c'est à dire le refuge de la culture occidentale -les "autres" n'ayant pas de culture sans doute), faire caca sur sa terrasse (les "autres" sont des animaux c'est bien connu) et "brûler sa porte" (vous vous rappelez le symbole). Alors Calguès tue son visiteur, sans haine, mais en s'imaginant "avec Charles Martel lardant dans la chair arabe", avec Godefroi de Bouillon", en train de tuer "quelques nègres dans les rangs du Ku Klux Klan", il est solidaire de ces batailles (je m'attendais à trouver dans la litanie, une référence aux contre-révolutionnaires vendéens ou aux soldats de Thiers face à la Commune, mais non. Peut être dans une prochaine édition ?).

- On ne peut pas aimer tout le monde quand même ?!
Le Consul de Belgique qui lutte aussi (un autre "homme de coeur") ne se reconnaît pour frères "aucun de ces milliers de martiens".

- Ce n'est pas parce que les autres sont pauvres qu'il faut s'empêcher de boire dans des verres de cristal.
"Faut il vulgairement ne plus aligner de verres parce que le Sertao meurt de soif" ? Et puis, "en amour, on ne partage pas et on se moque du reste du monde". Bien sûr, l'idée qu'on puisse partiellement et pour mille et une raisons, corréler le niveau de vie occidental à celui des pays pauvres, n'a pas sa place ici.

- L'Occident se suicide et décline inéluctablement.
Les soldats français se défilent car ils n'ont pas le "mépris populaire des autres races, la supériorité consciente, la joie triomphante de se croire ce que l'humanité avait jamais produit de mieux" et leurs cervelles sont affaiblies par "le monstre cancéreux installé au coeur de la conscience occidentale", cet "excès maladif et contagieux de sensibilité". L'Occident meurt de sa faiblesse, de son remords. le "1/3 monde s'est fait mouton et le loup ne veut plus être loup".
Des moutons carnivores ? Sans doute la principale prophétie du livre, Raspail a anticipé la "vache folle" carnivore.

Ceux qui ont tenu jusque là l'ont compris : j'ai vraiment souffert pour aller au bout de ce fatras. le monde de Raspail est pourtant facile à comprendre : chacun chez soi.

Ce n'est pas par méchanceté ou racisme. Pour lui, les noirs et blancs se "sont détestés dès qu'ils se sont vus"; "Ils se méprisent depuis qu'ils se connaissent" (message transmis aux Rois Mages). Chacun sa couleur : les arabes ont pour certains, des femmes blanches et chrétiennes "seuls étrangers admis" puisqu'elles sont dévorées "corps et âme".

D'ailleurs, les étrangers, Raspail les plaint souvent. Ainsi, à Paris, il nous montre les "pauvres noirs et arabes confinés aux basses besognes en France, transparents aux yeux des autruches parisiennes", "enfouis dans des ghettos aussi ignorés de la population qu'en leur temps, Ravensbruck et Dachau par les Allemands". Les immigrés comparés aux prisonniers des camps ? Décidément, Raspail a la formule mesurée !

Bon, en même temps, ces pauvres ne sont pas vraiment des hommes, mais plutôt"un fleuve de sperme" qui roule vers l'Occident".

Etc.

Vous avez saisi le message : nous sommes foutus et la race blanche va disparaître.

Ce ne sont même pas les idées qui me gênent. Je peux comprendre après tout, qu'on y adhère et qu'on se pose la question de la confrontation des cultures, de l'intégration au sein d'un pays qui s'est bâti par couches successives autour de certaines valeurs. "Le Camp des Saints" ressort aujourd'hui avec une nouvelle préface de Raspail, intitulée "Big Other", c'est à dire la mauvaise conscience occidentale face à "l'autre". Cette idée d'inadaptation de la pensée moderne occidentale est d'ailleurs la plus intéressante du livre.

Mais pourquoi habiller cette réflexion d'atours aussi empesés, d'images aussi pesamment démonstratives et caricaturales tels qu'ils apparaissent dans ce livre ? Dans une de ses (intéressantes) interviews, Raspail revendique un "rôle d'Estafette". Ici, j'ai plutôt eu l'impression d'une Panzer Division.

Evidemment, aujourd'hui encore et surtout, Raspail est considéré comme un écrivain visionnaire qui dit tout haut, patati patata...Dans l'ambiance actuelle, la qualité des propos et celle de l'écriture ne jouent plus qu'à la marge. Il faudrait maintenant se déterminer.

Alors, faîtes vous votre opinion et rendez vous dans 40 ans.

A l'ombre des minarets ?
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Le texte est bien écrit, malheureusement le contenu porte atteinte à la dignité humaine.
Bien que l'auteur se soit présenté, en aucun cas, il présente ce million d'Indiens n'est doté par le romancier d'un visage humain, ou de réactions humaine, ce sont des rats puants traînant dans leurs excréments.
Mais cette névrose raciale ce déroule dans une ambiance à la fois millénariste et bouffonne (voir Wikipédia)
Il n'y a rien de prémonitoire dans ce texte, puisque plusieurs immigration de masse ont existé.
Exemple: "Entre 1840 et 1860 plus de 4 millions d'Européens sont arrivés aux États-Unis. 75 % d'entre eux venaient d'Irlande et d'Allemagne. Entre 1841 et 1850 : 781 000 Irlandais, 434 000 Allemands, 255 000 Britanniques, 77 000 Français rejoignent les États-Unis. Entre 1850 et 1860 : 951 000 Allemands, 914 000 Irlandais, 317 000 Britanniques, 76 000 Français. En 1850 le nombre de personnes nées à l'étranger était de 2.200.000, en 1860 il passe à plus de 4 000 000." (Wikipédia).....
Ce livre est mis en avant sur les sites d'extrêmes droite... je comprend pourquoi...
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Homme politiques, journalistes, hommes d'église… s'interrogent sur le message à renvoyer aux citoyens alors qu'un million d'émigrés s'apprêtent à débarquer sur les côtes françaises. C'est une armada effrayante venue de l'inde dans des rafiots pourris qui avance inexorablement, cette population refuse l'aide humanitaire qui pourrait la faire dévier de son but ultime : la conquête de l'Occident.
L'Occident est partagé pour ne pas dire déchiré entre les discours sur les droits de l'homme et la menace de son extinction. le camps des saint que l'on partage ou non ses vues ne peut pas laisser indifférent. Il pose brutalement la question du regard que les pays les plus riches ont sur les plus démunis, entre charité de convenance et aprioris.
J'avais tenté de lire « sire » sans pouvoir aller au bout tant ce livre m'avais paru à l'eau de rose et réactionnaire. « le camps des saints » est d'une violence inouïe.
Les populations occidentales sont lâches et décérébrées par les manipulations mentales dont elles font l'objet tandis que celles d'Orient apparaissent comme puantes, et inhumaines. Les émigrés semblent être conduits par un avatar du démon le « grand coprophage » et son nain.
Je n'ose pas croire qu'il s'agisse d'un livre raciste mais je le qualifierais plutôt de profondément misanthrope.
Il y a toujours ce mythe chez Raspail d'un catholicisme absolutiste qui serait la seule voie de salut pour dans un monde décadent.

http://sfsarthe.blog.free.fr/

Lien : http://sfsarthe.blog.free.fr/
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Je ne connaissais pas Jean Raspail avant la polémique de ce début d'année avec Sylvain Tesson dont on prête des affinités avec l'auteur. La lecture de la préface à l'édition 2011 m'a donné encore plus envie de me plonger dans le camp des saints. Publié en 1973, c'est un roman d'anticipation qui peut être jugé avant gardiste. Je ne vais pas divulgacher l'histoire. Dans sa préface l'auteur se félicite du succès du livre et de son côté visionnaire... il admet qu'il serait impubliable aujourd'hui vu la liberté de ton avec l'emploi par exemple de mots comme "basanés" ou "bougnoules" qui lui valent des mises en accusation. Pourtant j'ai vite perdu mon enthousiasme en commençant la lecture tant j'ai trouvé l'histoire abracadabrante et m'y suis ennuyé. Toutefois j'ai tenu jusqu'à l'épilogue! On y trouve cette phrase curieuse "J'ai plus écrit pour moi que pour être lu, car l'histoire officielle a désormais force de loi et je ne compte pas me voir jamais publié." Finalement c'est le livre qui aura fait le plus parlé de son auteur. A chacun de s'en faire son opinion.
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