Si cela se trouve, tout aussi pourri soit-il, le cerveau des macchabées continue à tourner au ralenti de même que leurs mouvements. Ça voudrait dire qu’il est condamné à réfléchir et philosopher sur sa nouvelle et putrescente condition entre deux repas.
Le mignon tatouage sur le mollet s’en est allé pour figurer un nouveau symbole. J’imagine qu’il devait s’agir d’un cœur avec des ailes ou d’une putain de licorne chevauchant un arc-en-ciel. Maintenant ça ressemble plus à un sudoku qu’on aurait passé au hachoir à viande et qu’on aurait laissé sécher sous un soleil de plomb.
Dans ces moments, Angélique était une de ces femmes, une de ces jolies filles qui d’un côté vous susurre des mots doux à l’oreille et de l’autre vous presse une lame contre les testicules.
Je m’égare, mes pensées s’envolent et tourbillonnent dans les airs avec la fumée de ma cigarette et ce couple de mouches qui copulent. Elles m’insupportent.
Écoute-moi bien. Si tu n’es pas sage, je fais appeler le grand monsieur. Il t’emmènera derrière le magasin, là où il y a plein de zombies et il t’attachera à une poubelle.
Un crash d’avion. Ils appellent cela un accident. Nous sommes au XXIe siècle. Les avions ne tombent plus. On les fait tomber lorsqu’un fiché Z meurt accidentellement dedans, en plein vol.
Sous mes doigts, derrière son oreille droite, j’ai senti la surface rugueuse du trou. Pas plus gros qu’une tête d’épingle. Directement, dans le cerveau pour neutraliser le phénomène. Papa était un fiché Z et ils s’en sont occupés. Tous les fichés Z y passent.