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sur 324 notes
Pascal, professeur de littérature, a loué pour ses deux mois de vacances un gîte dans la vallée de Chantebrie. Mais, ce n'est plus seul qu'il s'y rend puisqu'il emmène avec lui, incognito, la jeune Margaux, l'une de ses élèves. Suite à une mésaventure, elle a fui sa maison et son père. C'est enfermée dans ce gîte qu'elle compte passer son temps. Ses livres, son ordinateur et son petit carnet seront à portée de main. Il n'y a qu'une seule maison à côté d'eux, habitée par Florin, un vieil homme qui sort peu. Les deux voisins se lient très vite, tous les deux fumeurs de pipe et appréciant le bon vin et la littérature. Un midi, sur la terrasse aux abords de la piscine-potager, Florin lui raconte son terrible accident lorsqu'il avait 13 ans et à la suite duquel ses capacités à ressentir les émotions furent profondément altérées et ses souvenirs s'évanouirent très vite. Ainsi, pour s'en fabriquer, il les associe à un caillou. Pas moins de 4000 ornent ses étagères. Pascal, bientôt rejoint par Margaux, écoute ces petits cailloux...

Pierre Raufast, qui nous avait déjà bien régalés avec ses raviolis, nous emmène cette fois-ci dans la vallée de Chantebrie aux côtés de Margaux, la lycéenne férue de littérature et de poésie mais qui semble fuir quelque chose; Pascal, le professeur de littérature, qui ne refuse que rarement un bon verre de vin et enfin Florin, ce voisin aux 4000 cailloux qui recèlent tout autant de souvenirs anecdotiques et fantasques. C'est ainsi que l'on pourra visiter ce village où il a plu pendant 12 ans sans discontinuer, apprendre à jouer au capateros à variante chilienne avec le Colonel, l'érudit et l'avocat, rencontrer un potier qui voulait retrouver la voix de Clovis dans ses poteries ou ces fossoyeurs trafiquants ou encore savoir pourquoi J.L. Borges rata son prix Nobel. A l'instar de Florin, Pierre Raufast est un conteur. Ses personnages écorchés par la vie sont vraiment touchants. Un roman empli d'imagination, de poésie, de loufoquerie et... de cailloux!

La variante chilienne... Toute une histoire!
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Après La Fractale des Raviolis, Pierre Raufast tente encore l'aventure des récits imbriqués dans La Variante chilienne, toujours chez les éditions Alma.

Pascal, professeur de littérature aguerri, débarque dans la maison de vacances qu'il a louée pour l'été en compagnie de Margaux, adolescente et empreinte d'une paranoïa au départ mystérieuse. C'est déjà l'occasion pour l'auteur, malgré quelques scènes délicates, de replacer un humour grinçant toujours bienvenu. Une fois installé avec ces deux vacanciers, le lecteur se rendra vite compte qu'ils ne sont pas les personnages principaux, puisqu'apparaît Florin, vieux taciturne, largement porté sur la pipe et la bouteille, dont l'expérience semble être longue comme le bras.
Et là débarque le concept central de ce roman ! Si dans La Fractale des Raviolis, c'est le « meurtre par des raviolis » qui déclenchait et justifiait la fouille d'historiettes bien menées, ici c'est la maladie de ce gentil Florin qui est la cause de tout. Ainsi, depuis sa jeunesse, il est incapable d'associer des émotions à ses souvenirs, l'empêchant alors de conserver une certaine mémoire ; c'est pourquoi il s'échine depuis des dizaines d'années à associer à chaque souvenir mémorable un petit caillou. Au bout d'une vie, il finit par entasser des jarres entières de galets ou de petits bouts de roches au fond de sa cave ; pour autant, il peut reconnaître chacun de ses souvenirs matériellement stockés. La rencontre et l'amitié qui se noue avec Pascal et Margaux est alors l'occasion, pour ce vieillard avide de partage, de ressortir quelques vieux souvenirs, et si possible les plus croustillants.
À travers des aventures aussi pittoresques qu'une partie de cartes dont on ne comprend pas les règles mais qui dure trois jours, ou bien des anecdotes tordantes sur un malheureux qui ne débande jamais, sur un village qui subit une pluie pendant une décennie ou sur un artisan fan de poteries qui cherche à en écouter les sons émis pendant leur fabrication, voire des histoires de piscines transformées en potager et de pompes funèbres organisées en bouge mafieux. Que peut bien trouver le lecteur derrière tout cela ? Avant tout, l'amour à chaque instant : un amour des livres d'abord, de la littérature qui élève, un amour des récits imbriqués ensuite, et surtout ceux qui sont capables de se répondre, et enfin (surtout ?) un amour des sous-entendus graveleux au premier rang desquels la métaphore filée (osons le dire, « métaphore giclée ») autour des pipes donne tout au fait le ton frais, goulu et tonifiant de ce roman.

Mine de rien, Pierre Raufast m'a encore bien fait marrer avec des idées plus qu'originales qui méritent d'être lues et découvertes, qui méritent le détour tout simplement. Un grand merci donc, évidemment, à l'opération Masse Critique de Babelio, ainsi qu'aux éditions Alma dont je continue à découvrir avec intérêt le catalogue.

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L'été des bonnes descentes...

Prof de littérature, Pascal a beaucoup appris dans les livres.
Florin, lui, a roulé sa bosse, exerçant plein de boulots et côtoyant du monde. Il a perdu la mémoire, mais il a consigné ses souvenirs les plus marquants grâce à des pages de 'journal intime' peu communes.
Ces deux-là se rencontrent alors que Pascal passe ses deux mois d'été dans le village isolé de Florin. Autour de bonnes bouteilles, de bons plats, de bonnes pipes, ils sympathisent et se confient, soir après soir.

Un 'roman d'amitié' entre deux hommes d'âge mûr qui pourrait être banal, mais qui ne manque pas de piquant. L'ouvrage est construit de la même manière que le premier de l'auteur ('La fractale des raviolis') : une histoire en amène une autre. On se régale ainsi à 'écouter' des anecdotes intimes ou historiques, tantôt graves, tantôt drôles, aussi captivantes que des contes pour enfants. J'ai particulièrement aimé l'arché-acoustique... 😁

Sans la quinzaine de coquilles répertoriées, et sans les deux lourdeurs éthyliques, j'aurais trouvé l'ensemble vraiment savoureux.
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Suite à un drame sordide, Pascal, professeur de philosophie dans un lycée, se retrouve avec Margaux, une élève brillante mais solitaire, âgée de 17 ans, à emménager pour deux mois dans sa maison de vacances perdue dans la vallée de Chantebrie. Fuyant les autorités, la jeune fille reste cloîtrée dans la maison toute la journée, tandis que Pascal profite du calme de la campagne pour sortir et travailler à ses articles. Sa rencontre avec l'énigmatique Florin, collectionneur de pipes et de cailloux, va bouleverser le cours des vacances et égayer les soirées de nos deux exilés, car sous des dehors peu commodes se cache un merveilleux conteur d'histoires prêt à partager avec ses invités les récits de toute une vie, cachés dans des bocaux au fond d'une cave…


Quel plaisir de retrouver Pierre Raufast et sa manière si singulière d'imbriquer des histoires les unes dans les autres ! J'avais déjà été enchantée par « La fractale des raviolis » et « La variante chilienne » vient une nouvelle fois confirmer le talent de l'auteur dans l'art de raconter des petits fragments de vie. Au détour d'une anecdote, on découvre des personnages plus insolites les uns que les autres qui nous entrainent tour à tour dans une aventure passionnante et incroyable.

A la manière de Shéhérazade dans « Les mille et une nuits », Florin nous conte ses souvenirs, enfermés dans des petits bouts de pierre et qui constituent tout ce qu'il reste de sa mémoire. Des personnages doux et tendres, abîmés par la vie, mais qui, grâce à leur générosité et leur amitié parviennent à surmonter les épreuves. Un roman plein de grâce et de délicatesse, qui se lit comme on dégusterait une pâtisserie ! A consommer sans modération !
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Voilà, non, non, je n'ai pas abandonné Babelio, ni la lecture. Simplement j'ai été sélectionnée pour faire partie d'un jury du livre rentrée littéraire de septembre. Et donc, je lis beaucoup beaucoup, mais je n'ai pas le droit d'en parler pour le moment. Chut !!!

De même que pour celui-ci, j'ai dû attendre juillet pour en parler. Plus que jamais, je remercie mille fois la Maison Alma Editeur et Babelio, qui à travers la Masse Critique, m'ont permis de découvrir ce fabuleux livre, La Variante Chilienne de Pierre RAUFAST.

Pierre RAUFAST est un vrai conteur. Je rêve de l'avoir non loin de moi, pour que lors d'une rencontre, il me conte ses histoires, au coin du feu, ou en été, sur une terrasse avec bon petit vin.

Que d'émotion à la lecture de ces histoires, toutes plus imaginatives les unes que les autres. Et tout cela comme un conte. Merci Merci et encore Merci.
J'ai dévoré ce livre en une après-midi. Je l'ai lu avec un sourire continuel sur le visage. Cela faisait longtemps que je n'avais pas rencontré de vrai conteur. Il restera dans les annales.

Ce que j'ai aimé ? Dès le départ, Pierre RAUFAST nous mène en bateau. Ce que nous imaginons dès les premières pages n'est pas la réalité, notre imagination nous trompe ! Egalement, la façon dont il a su mélanger l'histoire propre des trois protagonistes dans les histoires que Florin conte tout au long du livre.

C'est sûr, je vais me plonger dans « la fractale des raviolis » avec délectation.

Si vous voulez passer un bon moment, alors plongez-vous dans ce livre sans plus attendre.
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Suite à un dramatique accident survenu durant son enfance, Florin vit seul et sans aucun souvenir. Il a passé plusieurs jours dans le coma et depuis ne ressent plus aucune émotion, donc comme les souvenirs sont tous liés à des émotions, il ne possède plus, ni les uns ni les autres.
Pour peupler sa vie et se rattacher à son passé, il remplit des bocaux avec des petits cailloux, chacun de forme et de texture différente, lui rappelant tel ou tel événement de sa vie.
Le roman débute avec Pascal qui vient s'installer pour les vacances d'été dans une maison de location près du village de Saint-Just-sur-Harmac dans la vallée perdue de Chantebrie.
Il est professeur et emmène avec lui Margaux, une de ses jeunes élèves, et fille d'un ami, qui fuit un passé douloureux. le père a accepté de lui confier sa fille car leurs relations posent problème et, lui-même, désire y voir plus clair dans sa vie.
Cette jeune fille, qui va bientôt avoir 18 ans, est totalement paumée.
Elle est persuadée d'être responsable de la mort accidentelle de sa mère (et donc du désamour de son père) alors qu'elle-même n'était qu'une toute petite fille au moment des événements. de plus, elle vient d'être totalement traumatisée par son voisin qui la harcelait et qu'elle pense avoir gravement blessée. Et du coup, les choses ne sont pas si simples pour elle...
Par chance, tous deux vont faire la connaissance de Florin.
Des liens d'amitié se tissent au fur et à mesure que les bouteilles de vin s'ouvrent, que les pipes sont bourrées et que les langues se délient, chacun racontant à son tour un peu de sa vie, tandis que le lapin aux olives mijote...
Mais Florin, grâce aux petits cailloux, a plein d'histoires à leur raconter. Je ne vous les dévoilerai pas pour vous laisser le plaisir de les découvrir !
Mais vous saurez enfin...
- pourquoi Jorge Luis Borges n'a jamais eu le Prix Nobel,
- comment faire disparaître un diamant,
- pourquoi une piscine peut finalement servir de potager,
- les habitants d'un village passer des années sous la pluie sans se douter qu'ailleurs...il fait soleil,
- un potier écouter la voix de Clovis dans ses vases
- et plein d'autres anecdotes dont une se passe au temps de Jeanne d'Arc, une autre dans un des cimetières d'une ville où sévissent des fossoyeurs sans foi ni loi...
Vous saurez aussi comment Florin, qui n'a pas d'argent, a acquis sa jolie maison ! Mais chut...

Ce jeune auteur est un formidable conteur qui nous entraîne dans son sillage et nous donne envie d'en savoir plus.
J'ai avalé le roman en deux soirs et j'ai quitté à regret les personnages...parce qu'ils sont réellement attachants et que beaucoup de non-dits subsistent.
Le lecteur ne peut pas s'empêcher d'imaginer une suite possible à leur rencontre !
Les anecdotes sont tantôt jubilatoires, dramatiques, incroyables ou totalement effroyables et l'auteur nous entraîne dans un roman complètement atypique.
J'ai aimé retrouver ce côté décalé que j'avais découvert dans "la fractale des raviolis".
Le roman se partage entre moments de tendresse, de poésie, et d'amitié, et cette rencontre entre trois personnages différents mais chacun meurtris à sa façon est totalement captivante.
Des extraits des petits carnets de Margaux, des poèmes, s'intercalent entre deux chapitres ou deux histoires.
Mais si cette lecture est plaisante, elle nous fait aussi réfléchir.
A-t-on en effet besoin pour être heureux de s'embarrasser du passé, d'être "esclave de ses souvenirs" ?
Voilà donc un petit rayon de soleil, à lire pour un pur moment poétique et plein de fantaisie...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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- Avec tout ça, le choix devient impossible, non ?
Florin me regarda, placide.
-Le choix ! Vivre, c'est choisir.

La vie est une question de choix.
Une histoire prend le sens que nous voulons bien lui donner, en fonction des choix qu'il nous faut faire pour ne pas devenir l'apôtre des regrets.

Pascal, professeur de philosophie, loue pour les vacances d'été une maison perdue dans la vallée de Chantebrie. Seulement cinq maisons, c'est cette raison qui le pousse à choisir ce lieu isolé pour s'enfuir avec Margaux, son élève de terminale, amoureuse des mots et de poésie.
Détournement de mineure me direz-vous ? Vous n'y êtes pas du tout ! Simplement la fuite de deux êtres aux rêves déchus, à la recherche d'un sens à leur vie, dans la plénitude, loin de toute terre habitée.

Les jours paisibles s'écoulent au rythme du soleil quand Pascal va croiser le chemin de Florin, un homme ténébreux et solitaire. Une rencontre qui bouleversera le cours de leur vie.

Margaux porte une trop lourde culpabilité sur ses frêles épaules et fuit le regard de son père. Pascal préfère la philosophie aux femmes et se réfugie dans les questions existentielles d'Aristote et Platon tandis que Florin ne ressent plus aucune émotion. Il reste seul et sans attache désormais, incapable de nouer une quelconque relation avec ses semblables.
Des écorchés vifs avec des parcours de vie et des choix qu'ils traînent comme une croix. Mais un jour, vient le moment de déposer les armes, de laisser couler les larmes et d'affronter le chemin devant soi.

Pascal, attiré par cet homme étrange découvre un personnage curieux mais d'une grande intensité.
Florin referme dans des bocaux plus de quatre mille cailloux, qu'il a choisi et ramassé tout au long de son existence. Ces pierres précieuses sont comme des garde-fous, des fragments de sa mémoire. Il les reconnait dans les moindres détails. Chacune de ces pierres protège les secrets de son âme, mais il en délivrera les maux au creux de sa main, sous le regard impatient de Margaux, de Pascal mais aussi le mien.

« Il plongea ses doigts et en sortit un caillou. Pensif, il joua avec en le faisant rouler lentement entre son pouce et son index comme l'on tourne le prénom d'une femme sans sa tête avant de s'endormir. Puis il posa sur la table ce nouveau fragment de mémoire. »

Au fil des cailloux, les liens se tissent, les âmes s'apprivoisent et les boucliers tombent. Chacun apporte une petite pierre à son édifice, puis deux, puis trois et ainsi peu à peu les brèches du coeur se pansent. Ils passeront les vacances bercés par la mémoire des uns, des autres et par la bienveillance de la douce chaleur de l'été.

Pierre Rausfat fait de magnifiques ricochets dans l'immensité de mon coeur, un très beau lapsus que le prénom de l'auteur. Ses mots font écho en moi et les jolis petits cailloux qu'il sème au fil des pages nous guident pas à pas vers notre chemin intérieur. Les personnages s'abandonnent et nous font prendre conscience que parfois un lâché prise est salvateur. Pierre est comme ce minéral précieux que l'on ramasse au bord de la rivière, un galet unique, rond, plat, blanc et soyeux que l'on caresse du bout des doigts pour en saisir l'essence et les vertus apaisantes, tout comme ce roman délicat au mille et une couleur de l'amour et de ses variantes.

« En mars 1998, j'ai joué la plus longue partie de cartes de toute ma vie. C'était une partie de capateros – un jeu que j'avais appris au Chili. Elle débuta le vendredi soir après le repas et se termina le dimanche en fin d'après-midi, juste avant le départ de l'autocar de 17h03 pour les Ratanelles. »

Capateros et sa variante chilienne, quand une vie se joue sur une simple partie de carte …
Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Un livre du hasard, je ne connaissais pas l'auteur donc je n'ai pas lu forcément son premier roman qui semble avoir remporté un vif succès dans la blogsphère livresque.

Si je devais qualifier ce roman je dirais qu'il est original. J'ai beaucoup aimé Florin et ses petits bocaux de cailloux. C'est un personnage atypique qui a vécu si on veut résumer.
Le cadre est agréable aussi, on sent en vacances parmi eux, ça fait du bien au coeur de l'hiver et toute cette pluie, de se propulser au coeur de l'été. Pascal est plus taciturne, presque transparent, et la gamine sans trop d'éclats non plus, mais Florin va les éclabousser, les réveiller par tous ses histoires incroyables. Une belle amitié va se nouer entre les trois personnages. C'est un très beau partage de temps des vacances, tant et si bien que la gamine va adopter Florin, il va l'aider à se dépatouiller de ses embrouilles, et Pascal va lui éclairer le chemin qui la mènera vers son père.

C'est très beau, simple mais efficace, une lecture qui fait du bien et nous fait sourire.
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La Fractale des raviolis m'avait faire rire, m'avait surpris, m'avait séduit ; au point que je l'ai conseillé à un nombre incroyable de personnes par la suite. C'est dire donc que j'attendais ce second roman avec impatience, c'est dire donc que j'ai reçu ce roman avec plaisir dans ma boîte aux lettres !

La Variante Chilienne est tiré d'un jeu, le capateros, dont on peut jouer selon différentes versions. La chilienne favorise les grands écarts entre les joueurs.

Dans l'imagination de Pierre Raufast cela donne trois personnages savoureux, qui évoluent dans une bicoque en pleine cambrousse : Margaux la jeune fille fragile mais déterminée ; Pascal le mentor bienveillant (mais qui ne supporte pas trois bouteilles de vin d'affilée, le faible ! J) ; Florin l'homme dépourvu d'émotions et donc de souvenirs (« les souvenirs se nourrissent de nos émotions ») qui les stockent dans des cailloux qu'il est le seul à reconnaître (une bien belle trouvaille !).

Trois personnages qui devaient se rencontrer pour se détruire et se reconstruire ensemble. Trois personnages qui sont le prétexte pour l'auteur de raconter ses succulentes histoires, à partir de simples petits cailloux … de caillou en caillou on en apprend plus sur chacun, on les voit évoluer et se changer.

Lu en peu de temps comme le premier, j'avoue que je suis un peu déçue : vous allez me dire que j'attendais trop de ce roman, et que ça m'a gâché la lecture. Peut-être un peu, mais pas que … c'est que je pensais y retrouver la magie de la Fractale, à la fois par sa structure que par ses histoires. Dans La Variante, j'ai retrouvé le génie de Pierre Raufast pour raconter des histoires, les plus abracadabrantes possibles mais terriblement croustillantes. Cependant, nulle trace d'une structure comparable à celle de la Fractale, qui rendait ces histoires beaucoup plus riches et le tout plus original.

Mais attention ! je ne dis pas que ce livre est mauvais, c'est juste que La Fractale était excellent et que le lecteur est un animal exigeant … J Mais Monsieur Raufast, sans rancune, j'attendrais tout de même vos prochains avec autant d'impatience !

(et pour le coup je conseillerai aux non-initiés de commencer par celui-ci pour découvrir cet auteur)
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Voici un livre que je n'aurais jamais emprunté si on ne m'en avait pas parlé : le résumé n'était pas très attractif et la couverture dénuée d'illustration ne me tentait pas… Et pourtant, une fois qu'on lit les premières lignes, on est directement happé par cette histoire atypique. Dans ce huis clos, on va apprendre à connaître Margaux, Pascal et Florin. Ces trois personnages sont tous touchants à leur manière. Margaux est une adolescente douée pour l'écriture, en particulier la poésie. Elle a subi deux traumatismes et cherche à se changer les idées… Pascal est l'un de ses professeurs. Celui-ci l'a emmenée sans prévenir sa famille… Son passé m'a grandement touchée et dégoûtée. Même s'il n'est pas responsable de ce que ses parents ont fait, il m'a émue… Mais celui qui m'a le plus marquée, c'est bien Florin, un homme dont les souvenirs sont conservés dans des pierres. En effet, afin de ne pas perdre la mémoire, Florin prend toujours un caillou afin de mémoriser l'instant et de ne pas oublier. Ses souvenirs, il les a gardés dans des bocaux étiquetés par année. Alors, quand il fait la rencontre des deux voyageurs, il leur raconte… Et on s'y croit ! Au fil des histoires, je m'imaginais avec un eux, un verre de rouge à la main, à observer et à écouter…

Que ce soient ceux de Florin ou des deux autres personnages, plusieurs récits m'ont beaucoup plu. J'ai particulièrement aimé le coup de la piscine/potager (mon histoire favorite), celle de Jeanne d'Arc, celle du diamant qui fond et celle des fossoyeurs. Ces textes m'ont étonnée, rebutée, fait frémir et sourire ! Les protagonistes ont vécu des choses terribles… Un petit panel d'émotions m'a assaillie. Pourtant, ce n'est pas un livre où il y a de l'action ! Ce ne sont que des histoires ou des anecdotes : celles des protagonistes ou de leur entourage. Il n'y a pas de suspense ou de magie… Et avec ça, Pierre Raufast réussit à nous captiver. Chapeau… Je ne m'y attendais pas du tout ! On sent que l'auteur est un amoureux des livres, de la poésie et de la vie. On a là un beau récit surprenant, drôle, insolite, sombre et délicat !

Lien : https://lespagesquitournent...
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