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EAN : 9782234088498
260 pages
Stock (04/03/2020)
3.45/5   53 notes
Résumé :
Choyé par les siens, Mathieu vit une enfance idyllique dans la vallée de Chantebrie. Mais tout bascule le jour où il perd ses parents dans un accident tragique. C'est décidé, il consacrera sa vie à défier la mort. Il quitte sa vallée et Amandine, sa fiancée, pour suivre des études de médecine à Paris. Là, il travaillera pour un taxidermiste dont la plus belle pièce est un mystérieux cerbère blanc... Mais peut-on vraiment oublier son passé ?
Tiraillé par ses ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,45

sur 53 notes
Voici un bien joli et surtout très intelligent roman qui m'a gonflé le coeur de parfums enivrants.

Mathieu et Amandine sont nés à quelques jours d'intervalle, voisins, amis puis amants, ils grandiront ensemble main dans la main. Pour Mathieu, le destin va s'acharner sur lui tout au long de sa vie. Il perdra très tôt ses parents. Ce qui nourrira en lui une véritable obsession pour la mort. Déjà petits, Mathieu et Amandine aimaient servir ces vieux doudous cabossés dans leur atelier de réparation et couture.

De cette obsession, Mathieu devenu grand décidera de tout lâcher pour s'enfuir à Paris afin d'entreprendre des études de médecine. Laissant Amandine seule et perdue loin de celui qu'elle a toujours aimé.

On suit dans ce roman l'évolution de Mathieu et d'Amandine à tour de rôle. Pierre Raufast aborde dans le cerbère blanc l'amour, la réussite, le temps, la mort, la sagesse. Il parsème son histoire d'images autour de la mythologie grecque et ne manque pas d'humour.
Nos deux protagonistes en se tournant le dos vont chacun évoluer à contre courant.
Quand l'un réussira, l'autre sera perdu et inversement avec ce même constat au bout de leur chemin, une impression de payer pour les autres, ce même sentiment d'être né avec un mauvais alignement des astres.
Chacun leur tour, Mathieu et Amandine loin de l'autre se morfondront avec cette même pensée parallèle :
« Je sus alors que j'étais sur une mauvaise pente. »

Perspicace, bourré d'intelligence et de finesse, un zeste d'humour, ce roman est une petite pépite voguant sur les rives de la superficialité quand sur l'autre berge, les valeurs humaines sont partout.

Le cerbère blanc, c'est ce grand chien à trois têtes, qui observe, écoute et parle enfin. Une quête de la sagesse quand l'amour n'aura jamais été aussi nécessaire et présent qu'ici.

#Lecerbèreblanc #NetGalleyFrance
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Y aura-t-il un avant et un après ?
Oui ! Avant, je me régalais des livres de Pierre Raufast. Maintenant, je les éviterai.
Ses talents de conteur sont toujours là. C'est juste l'histoire qui déconne. Plan-plan sur 150 pages (c'est long), drôle de mélange ensuite.
Pas d'humour, de récits tiroirs, de poupées russes, d'effet K!nder surprise et d'inventions de génie (les voix antiques sur la terre cuite, par exemple)... qui faisaient le charme de ses précédents romans.
Par contre, toujours des anecdotes et des références mythologiques, mais balancées à l'arrache comme des extraits de Wiki.

Certains thèmes rappellent Marc Levy et Bernard Werber.
L'ambitieux M. en pleine folie des grandeurs fait curieusement penser à quelques personnages masculins de romans de Karine Tuil, partis eux aussi faire fortune aux States.

Les poncifs abondent, sur les différences entre hommes (méchants, faibles, égoïstes) et femmes (gentilles, constantes, maternelles), sur l'amour, sur la vie, façon Grégoire Delacourt :

• Il a juste été lâche, comme le sont les hommes, attachés à leur confort, leurs habitudes et leur Sainte Trinité : épouse - boulot - enfants.

• Comme quoi, la dualité de l'homme est latente. Les événements d'une vie et l'influence de l'entourage sont des catalyseurs de perversité.

• La femme se grandit dans l'amour, tandis que l'homme l'asservit à ses besoins égoïstes.

• L'être humain est une poupée pétrie de passion et de raison. Quand l'un flanche, l'autre vole à son secours.

• Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. -> Ah non, elle n'y est pas, cette sentence, mais parmi autant de clichés, on ne serait pas étonnés de la trouver.

En prime : coquilles (-ai/-ais) et fautes (un rond point emménagé ?), même en survolant le texte - ce que j'ai fait pour les 50 dernières pages.

Déception, agacement, ennui...
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Quel plaisir de lecture que de se plonger dans le nouveau roman de Pierre RAUFAST.

Pourtant, ce n'était pas gagné. Tout commence comme un roman classique. Il y décrit une belle enfance entre deux gamins élevés dès leur naissance ensemble, ils grandiront ensemble, s'aimeront, seront fusionnels…

On s'installe bien, on est dans un terrain connu, on suit avec plaisir l'histoire, les bonheurs et les malheurs de ces personnages. C'est un roman à deux voix, Mathieu et Amandine. Mais, j'ai eu un doute un instant. Je voyais déjà la fin arrivée.

Bien des thèmes sont abordés : la jeunesse, l'amour, la course contre la vieillesse, la richesse, le pouvoir, l'ego, la vanité, la mort, la résurrection, la mythologie, l'éternité…

"Du haut de l'Olympe, Phoebus considéra Mathieu et murmura dans la langue des immortels sors tua mortalis, non est mortale, quod optas, "Ton sort est celui d'un mortel, mais ton désir est immortel". Alors le monde divin s'arrêta et contempla cette créature insignifiante qui accomplissait son odyssée. Tantale ne chercha plus à saisir l'eau qui lui échappait ; la roue d'Ixion s'arrêta ; les vautours ne déchirèrent plus le foie, les Danaïdes laissèrent leurs urnes et Sisyphe s'assit sur son rocher. Les dieux se penchèrent sur Mathieu et, l'espace de deux résurrections, ils retinrent leur souffle divin. L'épopée des héros avait-elle trouvé son héritier ?"

Mais, je me suis dit : « où sont les moments « extraordinaires » que Pierre RAUFAST avait coutume de nous conter ? »

Et BIN, un nouveau chapitre commence et c'est la claque ! Ah non, ne compter pas sur moi pour vous les dévoiler. A vous de les découvrir.

Vous m'avez bien eu Pierre, encore une fois, et je vous en remercie.

PS : A toute la Communauté Babéliote : Haut les coeurs ! Je vous envoie des rayons de soleil et des parterres de fleurs.
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Amandine et Mathieu vivent dans le même village de la vallée de Chantebrie. Dès leur plus jeune âge ils passent beaucoup de temps ensemble, et partagent jeux, joies et peines, leurs parents étant eux-mêmes très amis entre eux.
Une belle histoire d'amour semble poindre. Mais la vie réserve souvent des surprises, bonnes ou mauvaises…
Et Amandine et Mathieu sont particulièrement mal servis !

Les deux cent premières pages de l'ouvrage ne ressemblent pas aux récits antérieurs de Pierre Raufast, que j'avais beaucoup appréciés grâce à des constructions romanesques foisonnantes et pleines d'humour ('La fractale des raviolis', 'La variante chilienne', 'La baleine thébaïde').
Ce dernier ingrédient est totalement absent ici, donnant l'impression que l'auteur a souhaité traiter sérieusement les sujets de la mort et de l'amour. Malgré la déception de Ziliz à cette lecture, je me suis donc laissé porter par le récit, en me disant « pourquoi pas ? ».

Malheureusement, une cinquantaine de pages avant la fin, le roman sombre dans une facilité et une niaiserie déconcertantes, par un coup de théâtre digne des 'Quatre évangiles' ou d'un roman de Bernard Werber ('Les thanatonautes' en l'occurrence, que je n'ai pas aimé, contrairement à ses premiers romans) !

Je conseille les premiers romans de Pierre Raufast, mais pas ce dernier qu'il a signé. Je me méfierai des prochaines sorties de Pierre Raufast.
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A chaque ouverture d'un livre de Pierre Raufast, c'est l'inconnu. On a beau reconnaitre la vallée de Chantebrie qui sert de cadre à ses intrigues, pour le reste, bien malin celui qui pourrait dire ce qu'il va y trouver. C'est bien non ? Ma première surprise fut de lire cette fois un vrai roman. Non pas une enfilade d'histoires, certes reliées et orchestrées comme dans La fractale des raviolis ou même Habemus Piratam mais une véritable intrigue, qui ne renie pas le goût de l'auteur pour les mécanos tout en l'absorbant dans une dimension nouvelle, carrément Olympique. Les mythes sont convoqués (ne comptez pas sur moi pour les sous-textes et les explications, où serait le plaisir de la découverte ?), Dieux et héros jouent les guest stars de luxe pour mieux interroger le sens de la vie, par-delà la mort.

"Les hommes pensent berner les dieux, mais ne parviennent qu'à tromper le regard d'amis complaisants"

Ça commence comme une belle histoire. Deux familles amies dans la douce vallée, deux enfants nés à quelques heures d'intervalle qui grandissent ensemble, se sentant d'abord comme frère et soeur puis un peu plus et beaucoup plus à l'aube de l'âge adulte. Ensemble, Amandine et Mathieu font face au drame lorsque le jeune garçon perd ses parents dans un terrible accident qui sera à l'origine de sa vocation : devenir médecin et repousser les limites de la mort. Pour cela, il devra quitter la vallée, s'éloigner d'Amandine qui n'envisage pas une vie ailleurs. Ce sera son premier acte de lâcheté... Pourtant, les destins de Mathieu et d'Amandine sont liés depuis leurs premiers jours et ceux qui en tirent les ficelles ont la réputation d'être joueurs. Au moins autant que l'auteur.

Beaucoup de thèmes sont abordés par Pierre Raufast. A commencer par celui de la course à l'éternelle jeunesse, cette volonté de nier la mort en gommant les signes de vieillesse et de décrépitude. En poussant le curseur à l'extrême, la vanité, le culte de l'égo apparaissent dans tout leur splendide ridicule, surtout lorsque la si belle enveloppe charnelle sonne terriblement creux. Mais il est d'abord question des choix que nous faisons, des chemins que nous empruntons, des fidélités que nous trahissons ; parce que tout est fiction, parce que "les mythes sont dans toute chose, à nous de les découvrir", parce que le romancier est aussi puissant que Zeus, ses héros peuvent avoir une deuxième chance. Qu'en sera-t-il de nous ? Peu importe, tant que Pierre Raufast continue à nous raconter des histoires et à y semer des clins d'oeil réservés aux fins observateurs, comme autant de petits cailloux littéraires et amicaux.

"Du haut de l'Olympe, Phoebus considéra Mathieu et murmura dans la langue des immortels sors tua mortalis, non est mortale, quod optas, "Ton sort est celui d'un mortel, mais ton désir est immortel". Alors le monde divin s'arrêta et contempla cette créature insignifiante qui accomplissait son odyssée. Tantale ne chercha plus à saisir l'eau qui lui échappait ; la roue d'Ixion s'arrêta ; les vautours ne déchirèrent plus le foie, les Danaïdes laissèrent leurs urnes et Sisyphe s'assit sur son rocher. Les dieux se penchèrent sur Mathieu et, l'espace de deux résurrections, ils retinrent leur souffle divin. L'épopée des héros avait-elle trouvé son héritier ?"
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
- Voilà l'unique cerbère blanc. Contrairement à son frère noir, gardien des enfers d'Hadès, celui-ci protège la porte des champs élyséens.
- Il a vraiment existé ?
Claude haussa les épaules.
- C'est une légende comme une autre. Mais tu sais, les mythes sont dans toute chose, à nous de les découvrir. Ce cerbère blanc par exemple a un rôle bien défini. Sa première tête t'observe, la deuxième t'écoute et la troisième prononce ton jugement. Dans cet ordre. C'est la clef de la sagesse.
- Pas comme celui d'Hadès ?
- En effet. Le cerbère noir a une tête qui te repère de loin, une qui aboie et une dernière qui te mord. Son rôle était d'empêcher les morts de s'enfuir des enfers ou de dissuader les vivants de récupérer les leurs.
(p. 67)
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Je me suis souvent demandé comment ça s'est passé en 1919. Après la guerre, quand les mères ont pris conscience de la mort définitive et irréversible de leurs fils.
Perdre un enfant est une chose contre-nature, monstrueuse. Une mère ne peut jamais s'en remettre. J'imagine l'ambiance d'un village quand la majorité des fils ne reviennent pas. La peine, la jalousie, la neurasthénie, la dépression, la colère. Toutes ces choses que l'on garde normalement pour soi et qui se trouvent là, partagées entre toutes, victimes d'une mondialisation énigmatique.
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[ 15 ans, brutalement orphelin ]
Je consultai un pédopsychiatre.
Il avait la face ronde, monsieur Brunaud, des lunettes carrées et une petite moustache. Il était gentil, mais son aide ne compensait pas grand chose.Tout au plus, elle expliquait et posait des mots savants sur des sentiments bien tangibles. Hélas. La relation avec nos morts n'est pas du domaine de la raison ; il avait beau me parler doucement, ses mots ricochaient sur mon chagrin. Je n'étais qu'armure qui chaque jour se fortifiait davantage.
Nous débattions de la responsabilité, d'immortalité, de la mort de la mort, de notre destin, de la foi, de l'au-delà, de l'humanité, du sens à donner à tout cela.
(...)
Quand je lui parlais de ma responsabilité [dans l'accident], il faisait un geste de sa grosse main. 'Tu n'es responsable de rien du tout. Ce n'est la faute à personne. Tu ne pouvais pas prévoir, tu ne l'as pas fait sciemment.'
(p. 23-24)
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[ adultère ]
Il me prenait dans ses bras et m'emmenait dans le lit conjugal. Au début, cela me refroidit. Mais nous n'avions guère le choix. (...)
Alors j'appris à faire abstraction. Abstraction du parfum omniprésent de sa femme, de son pyjama sous l'oreiller, de ses soutiens-gorge sur le valet et de sa boîte de pilules posée sur la table de chevet. Abstraction de leur photo de couple qui trônait au-dessus du lit : quand j'étais à quatre pattes, je l'avais pile en face de moi. Je me demandais ce que lui, accroché à mes hanches derrière moi, pensait de cette photo en plein dans sa ligne de mire. A moins qu'il ne pensât rien. Dans ces moments-là, les hommes ne sont pas réputés pour leur grande capacité de réflexion.

[ classe ! 😒🙈 ]
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Me retrouver à l’air libre fut une joie indescriptible. Un beau ciel bleu, des oiseaux, des arbres, une odeur printanière, les Alpes au loin. On a beau dire, le monde est peut-être un enfer, mais on s’y sent bien.
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Vidéo de Pierre Raufast
FESTIVAL DES UTOPIALES 2023
Battlestar Galactica
Dans la Série Battlestar Galactica, l'humanité doit échapper à ses ennemis et se reconstruire avec seulement 50 000 rescapé·e·s. Dans l'Histoire, on émet désormais l'hypothèse que la survie se serait déjà jouée avec moins d'individus encore : il y a 930 000 ans et pour une période de 117 000 ans, 1 200 survivant·e·s environ auraient représenté toute une partie de l'humanité à venir. Ce goulet d'étranglement serait dû à un bouleversement climatique majeur…
Avec Ugo Bellagamba, Bonaventure, Pierre Raufast Modération : Mel Andoryss
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