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mon avis sous forme de lettre : "Chère poétesse, J'ai lu ton deuxième recueil et il m'a sauté au coeur tout de suite. Il paraît simple, la plupart de tes textes sont courts, minimalistes, mais c'est un première impression, trompeuse. A chaque fois, des fenêtres pop-up s'ouvrent dans ma tête. Parfois je ne suis pas d'accord avec ce que tu écris et puis je réfléchis et je comprends. Comme quand tu écris "je ne suis pas née femme...." Pour moi, nous naissons femmes, mais j'ai compris en réfléchissant : nous ne naissons pas "Femme" selon la définition de cette société patriarcale, selon les traditions. Nous sommes formatées.... Tes poèmes sont pleins de contradictions douloureuses, celles qui nous emplissent le coeur quand nous sommes larguées par un homme qu'on aime, oui larguées, à la dérive, et le coeur rempli de colère, rejet, et d'amour en même temps. Tu dis ça très bien. Je t'avoue que j'ai cherché certains mots dans le dico de Google. Brouir : se dit de l'action du soleil qui brûle les plantes. Ça dit bien ce que ça veut dire : on croit se réchauffer à l'amour et il nous brûle. Ce mot est dans le poème "en ruine" dans lequel j'ai cru voir tout d'abord une coquille, l'oubli d'un mot car un vers me semblait incomplet : "le bleu triste cristalline n'apportait ni joie".... j'attendais une suite avec "ni.... " mais j'ai compris enfin qu'il ne pouvait y avoir d'autre ni, parce que tu n'attendais de ce bleu que de la joie, tu ne pouvais imaginer autre chose que la joie dans cette maison. J'ai encore dû chercher un mot : "flavescence". C''est une couleur dorée, mais c'est aussi une maladie de la vigne, qui la fait pourrir. Sais-tu que la vigne est un symbole de l'amour dans la Bible ? Dans ce poème "le grand amour", ce mot est bien choisi pour parler du vain espoir dans lequel nous laissons pourrir les choses. Chère poétesse, il y a encore bien des choses dans ton recueil, parfois des choses amusantes, parfois des choses poignantes, c'est un journal que tu partages, un voyage à travers les amours inconstantes mais aussi un voyage de maman éblouie par le petit être qui est sorti d'elle et qui grandit, devient fort, qui la remplit de joie et d'espoir. J'allais oublier de te dire que j'aime aussi tes illustrations. Comme tous ceux qui écrivent, je sais que tu doutes, de toi, de ton travail d'écriture. Ce que j'ai trouvé dans "Le jaune des jonquilles" ce sont des textes abordables pour ceux qui craignent la poésie à codes figés et à fioritures - ceux qu'on étudie à l'école quand n'a pas encore la maturité pour y prendre plaisir - et sont plus sensibles à ce qui sort du coeur comme un cri. Ça ne veut pas dire que c'est simple, ça n'en a que l'apparence. En réalité c'est riche, on peut décortiquer certains de tes poèmes, en parler, extrapoler, y trouver matière à de longues discussions. Comme "Tous les maux de Lily", je crois que "le jaune des jonquilles" touchera beaucoup de femmes, des très jeunes, et des moins jeunes. Il m'a touchée. Au plaisir de te lire encore. Marie" + Lire la suite |