Avec un soin presque maniaque, la narratrice consigne le moindre détail du décor des vacances de son enfance, en particulier le fameux jardin. Chaque brin d'herbe, chaque arbre est méticuleusement décrit et le reste l'est à l'avenant, que ce soit les plats des repas familiaux, les livres lus (un chapitre entier sur la première lecture du « Comte de Monte-Cristo », décrite depuis l'aspect physique du livre au ressenti de la narratrice).
L'écriture est jolie, elle est fraîche et poétique. On se laisse volontiers bercer et emporter jusqu'à la Normandie, dont on sent presque les odeurs. On ressent en sourdine toute la mélancolie de l'auteur : son désir de vouloir immortaliser son paradis perdu, en notant le moindre détail de ses souvenirs, a quelque chose de bouleversant.
L'enchaînement des descriptions a pu me lasser un peu, au bout d'un moment... On comprend que certains détails soient précieux pour celui dont c'est les souvenirs, mais ils ne sont pas forcément toujours passionnants pour le lecteur... On a parfois l'impression de suprendre un poétique et douloureux monologue intérieur, dont on est forcément un peu exclu.
Même si l'empathie n'empêche pas quelques petits passages d'ennui, ça reste un bien joli et émouvant roman, qui ramenera forcément le lecteur à sa propre enfance.
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Un roman d'enfance, où l'auteure se souvient, pages après pages , égraine ses souvenirs, en particulier les jours de vacances dans la maison de campagne familiale.
Une chronique douce amère, où elle évoque en figure centrale l'image d'une mère aimée et meurtrie dès sa naissance par le secret même de cette naissance.
Par moment l'auteur arrive à faire passer une émotion vraie et sincère. Mais par moment, seulement, tandis qu'à d'autres elle se livre à un véritable exercice de style, en délivrant au lecteur la phrase la plus longue possible ( plusieurs phrases font presque une page chacune). Mauvais choix pour ma part, parce que d'une part j'ai du chercher quel était le sujet de chacune de ces phrases pour les comprendre , mais en plus cela nuit aux sonorités très harmonieuses de ce texte et en gâche le potentiel poétique.
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Ce livre qui vient de paraître est une merveille. Je me suis demandé, en le lisant, quel était l'horizon d'un jardin où l'on marche "sur le toit du pays des morts"? Dans les pages centrales, l'épisode du rossignol qui peine à lancer son chant est-il une réponse? Est-ce l'horizon du chant, à savoir l'écriture? Quoi qu'il en soit, la moindre ligne de ce singulier petit livre m'a semblé admirablement chantée. J'en recommande vraiment la lecture à tous ceux qui gardent en eux leur enfance comme asile.
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