Ce recueil de poésies se présente sous forme de cinq variations autour de souvenirs de chansons d'enfance : « cette vieille chanson revenue comme mémoire de langue soufflant sur la fatigue du temps ».
Qui n'a pas fredonné dans son enfance :
Compagnons de la marjolaine …
Gentil coquelicot …
Alouette, gentille alouette …
Colchique dans les prés …
Une parole, un paysage, un souffle font entendre des voix qui font écho en elle. La poétesse nous les fait revivre à travers quelques bribes de son enfance, qui lentement, refont surface. C'est aussi l'enfant à ses côtés qui questionne, ravive la mémoire, et l'adulte qui se souvient avec tendresse, émotion, sensibilité.
L'auteure n'hésite pas à utiliser un langage un peu désuet, un vocabulaire du terroir, mêlé parfois d'accents canadiens.
Chaque variation est accompagnée d'un préambule poétique, qui vient éclairer les poèmes qui suivent, « Variations imprévisibles d'une geste quotidienne qui / S'accroche à ces quelques notes d'évidence ».
Il faut lire, relire, et encore lire, relire, ces beaux poèmes, comme un refrain qui soudain, nous ramène à notre propre enfance.
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Et quelque chose d’une voix qu’on avait oubliée
s’ajuste au bruissement feutré de la nuit.
À peine un chant.
Quelque chose de veille ou de maraude
nous accompagne
entre peur et désir.
Comme un étrange viatique de langue traversière
inscrit dans la chair mystérieuse de la nuit.
On ne perdra pas le Nord
De quel chemin de ronde habité par le chant
Sommes-nous encore les passeurs maladroits