AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782915842623
221 pages
Cartouche (19/06/2010)
3/5   1 notes
Résumé :
L'obstination des Espagnols à vaincre le fléau que représentait pour leurs affaires la piraterie contraignit les boucaniers à délaisser leurs bases et à jouer avec les vaisseaux espagnols au jeu du chat et de la souris. Mais il arrivait que la souris se transforme en chat, et le chat en souris, ainsi que le raconte dans ce journal de pillages le sieur Raveneau de Lussan.
Que lire après Journal du voyage fait avec les Flibustiers : A la mer de Sud, en 1684 ; et années suivantesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un témoignage de première main sur ces histoires de pirates qui auront tant de succès, et on comprend la fascination qu’elles ont pu exercer. Visiblement rédigé à partir d’un journal de bord, le récit de Raveneau de Lussan est précis, concis, réaliste, mais aussi bourré d’action. S’il avait été un peu plus écrit, plus développé dans certaines parties, il aurait donné un excellent roman d’aventure.
Raveneau de Lussan, malgré la particule de noblesse et ses dons d’écrivain, n’était qu’un simple soldat (un enseigne). Il ne se considérait pas comme un pirate mais comme un flibustier avec une éthique de patriote français catholique. L’histoire commence en 1684, la France était en guerre contre l’Espagne qui contrôlait toute la côte Ouest de l’Amérique et pour Ravenau de Lussan il s’agit de mettre à mal cette hégémonie, et de s’enrichir au passage, pas du tout de mener une vie de paillard sans foi ni loi, mais on devine au fil du texte que la réalité a dû être légèrement différente. Il raconte comment ils ont dû subir de longues périodes de jeûne et décompte précisément au jour le jour le nombre de morts parmi ses compagnons, qui tombent comme des mouches mais pas forcément au combat. Après plusieurs déconvenues ils sont obligés de construire leurs propres embarcations, de simples pirogues, et leurs nombreux pillages ne servent souvent qu’à se réapprovisionner en vivres.
Au départ ce n’est pas une petite histoire de piraterie mais une opération de vaste envergure, plus d’un millier de Français et d’Anglais qui défient la flotte espagnole à Panama. Une opération qui tourne mal puisqu’ils sont défaits. Anglais et Français décident alors de se séparer, et Raveneau de Lussan précise que l’impiété des Anglais est une des causes de cette séparation. Les Anglais partent vers le Pérou et les 300 ou 400 Français n’ont pas d’autre choix que de saccager les côtes de l’Amérique centrale pour survivre. Une poignée d’hommes donc - acculés sur une île en terre étrangère, sans possibilité de rejoindre l’océan Atlantique, loin de tout - qui va pourtant faire régner la terreur, aussi bien grâce à leur courage de désespérés que la poltronnerie des Espagnols, comme le concède l’auteur. Ils sont dans une situation précaire, beaucoup moins nombreux que leurs adversaires et ne doivent leurs deux ou trois grandes victoires qu’à leur audace et à la fuite des assiégés. C’est ainsi que se passe la bataille à Guayaquil ou Granada qu’ils conquièrent sans trop de difficultés. Sans oublier d’aller chanter un Te Deum à l’église après leurs victoires.
Et justement, au sujet de leur « éthique », voici ce qu’écrit Raveneau de Lussan avant cette attaque de Granada : « Nous fîmes des Ordonnances par lesquelles nous condamnions à perdre leur part de ce qui se prendrait en ce lieu, ceux d'entre nous qui seraient convaincus de lâcheté, de viol, d'ivrognerie, de désobéissance , de larcin , et d'être sortis du gros sans être commandés. » On remarquera au passage l’absence de hiérarchie dans ces interdictions et la lourde peine qui les accompagne, si ils se font prendre. De quoi effrayer ces soudards. La vérité c’est que Raveneau de Lussan et ses compagnons n’ont pas vraiment le choix et n’ont qu’un semblant d’éthique. Au contraire, ils misent beaucoup sur la cruauté, n’hésitant pas à « donner la question » aux prisonniers pour obtenir des renseignements, couper leurs têtes et brûler les villages s’ils n’obtiennent pas de rançon. Et après, ils s’indignent de leurs ennemis qui utilisent des balles empoisonnées, « ce qui est une contravention si manifeste aux lois et aux maximes de la bonne guerre » !
Les combats sur mer sont plus rares et se limitent la plupart du temps à des échanges de coup de canons. Je crois qu’il n’y a qu’un seul abordage de relaté, mais on apprend des choses sur les techniques de combat à l’époque et notamment l’importance des grenades dont je ne me doutais pas. On trouve aussi, au passage, des petites anecdotes sur la vie quotidienne, les mœurs, des remarques sur cette biologie encore exotique, qui sont amusantes, intéressantes, instructives, tout ce qu’on veut. Par exemple, il évoque assez longuement à la fin le peuple des Miskitos et leur histoire récente.
Commenter  J’apprécie          30


autres livres classés : journal de voyageVoir plus

Autres livres de Jacques Raveneau de Lussan (2) Voir plus

Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Pas de sciences sans savoir (quiz complètement loufoque)

Présent - 1ère personne du pluriel :

Nous savons.
Nous savonnons (surtout à Marseille).

10 questions
411 lecteurs ont répondu
Thèmes : science , savoir , conjugaison , humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}