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3,36

sur 74 notes
Je vais finir par croire que la SF nordique, ce n'est simplement pas pour moi. (Sauf Amatka qui était excellent.) On y retrouve toujours une plume très stylisée, souvent au dépend du fond.

Ici, l'autrice a certainement un grand talent. (Contrairement, par exemple, à l'auteur de LoveStar.) Elle nous tisse une histoire à bord d'un vaisseau spatial simplement à partir des "dépositions" des travailleurs. L'intrigue est un espèce de puzzle que l'on peut reconstituer par soi même au fil de la lecture. Si l'exercice est certainement intéressant, la lecture n'en est pas moins fastidieuse. Beaucoup d'emphase est mise sur l'ambiance, les sens et tout cela, au point où l'histoire elle-même est finalement plutôt un prétexte qu'autre chose.

Comme je disais : intéressant. Mais définitivement pas pour moi.
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Dans la série des romans expérimentaux les plus barrés de la science-fiction et de l'imaginaire en général, Les Employés d'Olga Ravn trouve une place de choix. Second roman de cette autrice et poétesse danoise, Les Employés nous emmène à bord d'un vaisseaux spatial où cohabitent humains et non-humains (ou ressemblants, sorte d'androïdes de plus en plus perfectionnés au fur et à mesure des générations).
Inspirée par les travaux artistiques de la sculptrice contemporaine Lea Guldditte Hestelund, Olga Ravn livre une odyssée spatiale très loin des sentiers battus qui nous arrive en français grâce aux éditions de la Peuplade, petit éditeur québécois plein d'audace et de courage.

Vers l'infini…
Commençons d'abord par rassembler les éléments à notre disposition.
L'action des Employés se déroule dans un immense vaisseau spatial appelé le six millième vaisseau. Sa destination est inconnue, on sait juste qu'il a quitté la planète Terre pour s'aventurer dans l'éternité galactique à la recherche de quelque chose…mais quoi ? Une planète habitable ? Une autre civilisation ? Une preuve de l'adaptabilité de l'homme dans l'espace ?
Peu importe. Contrôlé par l'Organisation, le six millième vaisseau découvre deux choses : La Nouvelle Découverte (que l'on suppose être une planète habitable ou au moins son équivalent) et des Objets. Ces derniers sont entreposés dans certaines salles du vaisseau et gardés/soignés/observés par les employés.
Afin de recueillir les sentiments et les impressions des hommes et femmes d'équipage au contact des Objets, l'Organisation décide d'entendre la déposition des employés à tour de rôle… ce qui va en réalité constituer le présent roman, succession de dépositions au mieux étranges au pire totalement cryptiques.
Parmi ses dépositions, on s'aperçoit rapidement que l'histoire dérape vers les relations entre humains et ressemblants puis, lentement, vers une révolte des ressemblants envers leurs collègues (maîtres ?) humains et l'Organisation.
Voilà de quoi éclairer un tantinet le lecteur qui s'aventure dans Les Employés, roman science-fictif post-moderne où la philosophie et l'art prennent régulièrement le pas sur les péripéties de l'équipage.

Shape of you
Une fois ces bases narratives expliquées, passons au reste.
Les dépositions s'enchaînent, souvent de taille modestes et percutantes, et la première étrangeté apparaît. Décrivant en réalité les sculptures de Lea Guldditte Hestelund, Olga Ravn prolonge l'expérience artistique sur le plan littéraire en s'interrogeant sur le rapport de l'homme à la forme des choses.
Dans certaines salles du vaisseau, des Objets à l'origine inconnue et aux formes impossibles sommeillent. Les différents personnages qui viennent témoigner au sujet de ces Objets révèlent peu à peu leur tendance à humaniser ces formes inertes et, à force d'une exposition prolongée, à leur donner des noms, des qualités et des sentiments. le processus, aussi complexe que surréaliste, a quelque chose d'étrangement fascinant. L'autrice déporte le cadre science-fictif pour s'interroger sur nos perceptions ainsi que notre tolérance face à l'inexpliquable. Les Employés serait-il un roman-Milgram où le lecteur observe les réactions d'humains confrontés à des phénomènes incompréhensibles ?
La forme occupe une place prépondérante dans les premières dépositions et continue à obnubiler Olga Ravn à mesure qu'elle dévie de son axe de réflexion principale pour faire intervenir les ressemblants, des androïdes plus ou moins perfectionnés qui adoptent la forme des hommes mais sans prétendre aux mêmes sentiments et ambitions.
Doucement, mais sûrement, Les Employés devient une réflexion de fond sur ce qui compose l'être humain et sur ce qui le limite en tant qu'être pensant.

Leitmotivs de survie
Comme beaucoup d'autres auteurs de Weird Fiction ou de romans expérimentaux, Olga Ravn emploie des récurrences narratives.
Outre les allusions au six millième vaisseau ou aux Objets, le roman nous cause régulièrement du Docteur Lund, Dieu-créateur des ressemblants, du cadet 4 et du troisième pilote, tous les deux disparus dans des conditions mystérieuses et qui semblent cristalliser les esprits.
Roman sensoriel avant tout, Les Employés use et abuse des cinq sens et capte ainsi les fondamentaux de l'homme : sentir, ressentir, voir, entendre, goûter… Tour à tour sexuel et sensuel, les rapports entre les objets et les hommes, puis entre les ressemblants et les hommes permettent de définir l'humain en tant que matière vivante et espèce…en voie de disparition.
Tout ce travail se destine finalement à capter le point de divergence qui existe entre les deux espèces, ressemblants et humains, et leur comportement face à la mort certaine promise par l'Organisation.
Une Organisation qui ne sera jamais vraiment identifiée mais qui renvoie à un proto-système totalitaire où capitalisme et eugénisme semblent avoir trouvé leur accomplissement premier. Les Employés travaillent peu importe la pénibilité de l'environnement, les ressemblants sont mis à jour afin de rester dociles et lucides, les sentiments humains sont disséqués pour mieux être digérés et l'homme, au fond, devient un animal de laboratoire (spatial).

Aussi froid et radical que dense et déroutant, Les Employés invite le lecteur à une balade intergalactique d'une originalité renversante et bien souvent hermétique. Olga Ravn trouve pourtant dans cette épopée spatiale le chaînon manquant entre Solaris et 2001 où l'art sert à définir l'homme et non l'inverse. Fascinant jusqu'au bout des angles.
Lien : https://justaword.fr/les-emp..
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e texte est une compilation de dépositions. Celles-ci ne sont pas dans l'ordre, de longueur très variable, parfois expurgées, et il en manque certaines. Devant des enquêteurs à l'identité inconnue, les membres d'équipage racontent ce qui se passe dans le six millième vaisseau depuis que des objets venus de la Nouvelle Découverte sont stockés à bord. « Je sais que vous dites que je ne suis pas dans une prison ici, mais les objets m'ont dit le contraire. » (p. 27) Ces artéfacts sont-ils vivants, conscients, sentients ? Sont-ils responsables des dérèglements émotionnels qui affectent les humains et les ressemblants ? « C'est peut-être la raison pour laquelle vous me prenez pour quelqu'un de criminel. À moitié humain, fait de chair et de technologie. Quelqu'un de trop humain. » (p. 19) Et qu'est-il arrivé au cadet 4 et au troisième pilote ? À mesure des dépositions, il est évident que la production à bord est menacée et que le six millième vaisseau est en perdition.

Avec son découpage haché et lacunaire, le récit oblige le/la lecteur·ice à combler les manques et à accepter qu'iel n'aura pas toutes les réponses. Et c'est aussi bien, car le centre de la réflexion est l'humanité et ce qui la caractérise. Faut-il être né·e pour être humain·e ? Un être conçu dans une machine, créé pour être parfaitement ressemblant à l'humain, ne peut-il pas prétendre à la même définition ? Évidemment, les ombres tutélaires de Philip K. Dick et Isaac Asimov planent sur ce roman, mais Olga Ravn propose une oeuvre de science-fiction sensible et inclusive.
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J'aime profiter des possibilités offertes par les services presses pour aussi faire des découvertes que je n'aurais pas osé autrement. Ce fut le cas ici avec Les Employés d' Olga Ravn, une poète et romancière danoise, également traductrice et critique littéraire, qui m'a permis de découvrir un pan de la SF du nord de l'Europe.

Cependant, Les Employés ne fut pas une lecture facile, non pas que le style était hermétique, non pas qu'il y avait des concepts complexes, mais tout simplement parce que la nature même de la nouvelle et son contenu étaient étranges pour ne pas dire flous. En fait, heureusement que j'avais lu le résumé avant car il m'a donné un fil rouge à suivre tant il était plus clair que la lecture de la nouvelle en elle-même... Il faut donc être prêt à accepter d'être dans le flou le plus complet pour ensuite recevoir la surprise finale qui vient éclairer ce texte.

Ce texte, c'est pendant longtemps une suite de dépositions sans queue ni tête faites par des humains et autres choses : les Ressemblants, des robots j'imagine, sur leur visite et le nettoyage de pièces, d'objets singuliers. Pourquoi nous présente-t-on cela ? Parce qu'il y a eu un mort ? Parce que quelque chose cloche sur le vaisseau ? On ne saisit pas bien et on se demande longtemps quel est le message de l'autrice. 

Puis, les dépositions s'allongent, leur contenu devient plus clair et on commence à voir poindre une allégorie sur l'aliénation du travail, sur la religion aliénatrice, ainsi qu'une métaphore sur la vie en mode : métro, boulot, dodo. Et ça commence à prendre sens.

La voix désenchantée qui accompagne chacun des témoignages est saisissante. Cela donne un ton un peu démoralisant à l'ensemble. D'ailleurs le fait que l'autrice interroge sur la définition de ce qui fait un être humain va également dans ce sens car la réponse n'a rien de réjouissant ni la façon d'y parvenir. L'aventure, elle-même, qui se tisse dans les dernières pages est sombre et morose. On assiste à la pauvre vie des humains qui sont partis sur ce vaisseau et vivent mal d'avoir perdu leur terre natale. La parano monte également au sein du vaisseau et des dissension naissent entre les 2 groupes d'employés, ce qui était inéluctable.

L'autrice n'offre pas un récif positif et optimiste mais plutôt un lent glissement d'un désenchantement à l'autre, d'une déception à l'autre. Elle dévie aussi de la découverte qu'on aurait pu imaginer positive et curieuse des étranges objets des débuts, à la descriptions des problèmes de communication entre humains et Ressemblants. Seule la déposition finale revêt peut-être un peu d'espoir et d'amour.

Les Employés n'est donc pas une lecture simple. C'est une lecture étrange où il faut accepter de se laisser porter sans comprendre et tous les lecteurs ne sont pas ainsi. Heureusement que le format est court car je ne sais pas si j'aurais accepter de vivre ça à une autre échelle, avec la même proportion de moments où je me sens perdue. Cependant la nouvelle prend toute son ampleur dans un épilogue ravageur et percutant qui donne presque envie de la relire sous ce nouvel angle. Ça m'a diablement donné envie de découvrir de la SF danoise dans un format plus long, alors si vous avez des recommandations, je suis preneuse !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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C’est un drôle d’objet littéraire que ce livre. Sans contexte défini en tant que tel le récit prend corps dans notre imaginaire au fur et à mesure de la lecture. Une expérience de lecture qui vaut vraiment la peine d’être vécue.
L’histoire paraît simple : dans un vaisseau spatial, près d’une planète nommée Nouvelle découverte, se côtoient des êtres humains et des ressemblants. Les ressemblants sont définis comme ceux qui ne sont pas nés. Ils ressemblent en tous points aux humains sauf que, pour des raisons d’éthique, ils n’ont pas d’organes de reproduction. Poussés par une énorme curiosité vis-à-vis des humains, ils découvrent la conscience et parviennent à un stade supérieur d’évolution mais avec une déviance inquiétante pour certains ce qui va conduire à un conflit.
Mais en deçà de cette simplicité, outre la manière dont l’histoire est traitée : une série d’entretiens qui amèneront Homebase, sur terre, à décider du sort de l’équipage, et la forme poétique que prennent ces dépositions surtout quand il s’agit des réactions de l’équipage au contact des objets qu’ils récoltent sur Nouvelle Découverte, on est amené à s’interroger sur l’essence de ce qui fait un être humain et de ce qui le limite.
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Vous connaissiez les OVNI, voici un OLNI, objet littéraire non identifié, signé Olga Ravn, une poétesse danoise qui s'essaie ici à la prose. de quoi parle Les Employés ? du travail d'une commission d'enquête au sein du six millième vaisseau. Celui-ci a quitté la Terre pour explorer La Nouvelle-Découverte sans espoir de retour. À son bord d'étranges incidents se produisent après l'observation prolongée de certains « objets » qui ont été trouvés sur la planète. La commission va donc interroger l'ensemble de l'équipage, humains comme ressemblants, pour tenter de comprendre ce qu'il se passe et prendre une décision sur la poursuite ou non de la mission.
L'histoire elle-même des Employés se dévoile par petites touches, plus par des impressions sensorielles, des rêves, des hallucinations et des réminiscences du passé que par un enchaînement linéaire de faits. Nous ne rencontrons jamais les membres de ladite commission, mais nous ne lisons qu'une série de dépositions numérotées très courtes. Certaines ne font que quelques lignes, la plus grande ne dépasse pas quatre pages. Peut-être certains employés témoignent-ils plusieurs fois, et peut-être que non. Certains sont clairement identifiés comme humains, d'autres comme ressemblants (des androïdes immortels similaires à ceux de la série Äkta människor – Real Humans), d'autres restent dans un entre-deux flou vis-à-vis du lecteur, de la commission et pour certains d'eux-mêmes.
En remontant dans les souvenirs et les sensations des anonymes faisant ces dépositions, Olga Ravn nous dresse le portrait d'une société oppressive et interroge l'humanité de ses employés. Son écriture fluide est également très organique. Sons, images, goûts et odeurs sont convoqués pour montrer son coin d'univers. Les objets, inspirés des installations et sculptures de Lea Guldditte Hestelund, n'ont qu'un rôle de catalyseur pour les frictions qui vont apparaître au sein de l'équipage. Et pourtant, ils sont si graphiquement restitués que le lecteur les sent presque palpiter au bout des pages.
Ai-je aimé ce livre ? Je ne saurais le dire après une première lecture. Il m'a intrigué, touché et me donne envie de le redécouvrir. Peut-être cette fois-ci en lisant les dépositions par ordre croissant des numéros et non au fil du texte ?

Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Ce court roman m'intriguait beaucoup : déjà, je ne pense pas avoir déjà lu d'autrice danoise de SF auparavant, ce fut donc une excellente occasion pour découvrir cette littérature étrangère. le résumé m'interpelait aussi, avec cette cohabitation d'humains et de ressemblants et ces étranges artefacts. C'est un texte très court, fragmentaire, qui se lit d'une traite.

Un vaisseau gigantesque s'est posé sur la planète Nouvelle Découverte et l'équipage a ramené des objets dont les employés prennent soin chaque jour. L'équipage est composé d'humains et de ressemblants, qui sont des androïdes humanoïdes. Chacun va s'exprimer au travers de dépositions destinées à l'Organisation, témoignage de leur rapport aux objets étranges présents à bord, et de leur vie communautaire qui s'avère plus tendue depuis l'arrivée des objets. C'est à la fois très plaisant de découvrir d'aussi nombreux points de vue que difficile de s'ancrer dans la communauté, car on papillonne d'un personnage à un autre, sans vraiment s'identifier.

Les dépositions sont assez courtes, brèves qui donnent un rythme de lecture très rapide au roman. le texte se doit d'aller à l'essentiel et c'est exactement ce qu'il fait. C'est ainsi que l'autrice parvient en une ou deux phrases percutantes à nous faire ressentir ce que le personnage expérimente. le format court et efficace, avec une forte couche d'introspection et d'intime, est privilégié. le malaise s'installe de plus en plus, à cause de ces étranges objets que les employés doivent garder sans comprendre leur utilité/finalité, ainsi qu'avec les tensions naissantes au sein du vaisseau.

On enchaine les « chapitres » et on explore au travers de ces témoignages à la fois le ressenti humain, mais aussi l'évolution du comportement des ressemblants. Il est intéressant de voir qu'on a parfois du mal à faire la différence entre les paroles des uns ou des autres : a-t-on affaire à un humain ou à une machine pensante? le livre questionne notamment cette question d'intelligence artificielle : jusqu'où la machine peut-elle s'humaniser ? Quelles sont les limites de son évolution mentale ? le fait que l'Organisation récolte les témoignages des ressemblants comme ceux des humains est très intéressant à noter !

Les objets sont restés de grands mystères pour moi. J'avais l'impression qu'ils évoluaient de forme, de texture, de couleur… en fonction de qui les approchait. Chacun avait sa propre perception de la chose, l'objet faisait ressurgir des souvenirs enfouis et fait appel aux cinq sens de l'observateur. Des interprétations diverses sont nées, sur les usages, la composition. Il est intéressant de voir comment un sujet identique peut être traiter de mille façons et peut évoquer diverses réminiscences.

Un roman court atypique, choral et fragmentaire avec d'étranges objets, des machines humanoïdes pensantes et des humains pareils à eux-mêmes. de la SF comme je l'aime : bizarre, inattendue et qui donne à réfléchir !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Nous sommes à bord d'un vaisseau (le six millième), très très très loin de la Terre, nous allons quelque part, c'est certain, et nous sommes probablement à un moment donné, mais quand ? En attendant, nous dérivons, entre humains et ressemblants, les employés. Des témoignages de ces personnes et moins-personnes sont recueillis pour mieux connaître leur expérience à bord du vaisseau. Avec eux, les objets. Mystérieux, indéfinis, apportant leur lot de curiosité, et d'impact sensoriel. Il se passe à la fois peu et plein. Tout est à la fois travail, sensation et souvenirs.

Les récits s'attardent d'abord sur ces objets, incompréhensibles, qui ne ressemblent à rien de connu, pas comme les ressemblants qui ressemblent aux humains et dont les souvenirs d'humains ont été implantés, sans pouvoir faire sens néanmoins. Ce qui prendra d'ailleurs de plus en plus de place dans les témoignages des ressemblants. Qui sont-ils, pourquoi ont-ils été créés comme des humains, alors que rien des humains ne semble vraiment approprié. Et puis il y a des disparitions. Et l'étrangeté toujours croissante, à la fois des objets et des ressemblants, qui pourraient bien être la cause des disparitions.

Il faut se laisser porter, car narrativement, il ne se passe rien, tout est récit de chacun. Une trame se dessine petit à petit, mais l'important c'est ce qui est ressenti. Les mémoires, les odeurs, les rêves, les programmes, la nostalgie, le toucher, les craintes, l'avenir, le goût. le vaisseau dérive toujours plus loin de la Terre, du connu, et il faut se laisser porter, quoi faire d'autre ? Les ressemblants sont à la fois trop humains et pas assez. Seront-ils la relève, dans un ailleurs, dans un après ? Il faut lire ce livre comme une expérience, une performance, ne pas trop chercher, se laisser porter. Devenir mousse, herbe, là où elle n'aura jamais dû pousser, devenir objet, impalpable, devenir abstraction, programme. Attendre la fin. Se télécharger dans l'infini. Un récit qui questionne sur la singularité, la frontière entre l'humain et l'artificiel.
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
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Une série de témoignages plus ou moins courts, ou plus ou moins longs, dans un vaisseau appelé le 6000è vaisseau. Il y a des Humains, des Ressemblants, des oeufs bizarres, peu de décors. On ne comprend pas grand chose à ce qu'il s'y passe, mais l'étrangeté globale prend très vite le pas sur le sens, bien qu'on y devine en filigrane pas mal de choses. Quoi qu'il en soit, un livre exigeant, très bien édité (pas l'ombre d'une coquille), qui vous laissera complètement de marbre ou attisera votre curiosité avec une certaine gourmandise des mots comme ce fut le cas pour moi. Bref, un bien étrange livre, pour un bien étrange moment à passer en compagnie d'étranges et diaphanes employés d'une non moins étrange compagnie, si vous décidez de lâcher prise et d'accepter que le plus étrange et étranger dans cette histoire, c'est peut-être bien le lecteur jusque qui est parvenu ce roman SF inclassable et iconoclaste de la danoise Olga Ravn
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Ici, le space opera n'est qu'une toile de fond. L'auteur ne donne pas l'impression de bien connaître la science-fiction ; peu importe, ça n'impacte pas négativement l'histoire. le thème de l'histoire est limpide : c'est le travail. On trouve des artefacts sur une planète qu'on ramène à bord du "six-milième vaisseau", puis il se passe des choses. L'histoire est divisée en dépositions que font les occupants du vaisseau, ça crée un décalage. Mais la façon de raconter est assez imagée et symbolique. La déposition 006 m'a absolument écoeuré : j'ai été très en colère contre l'auteur.
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