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Ce récit est de ceux qui vous emportent et vous laissent sans voix.
L'auteur, officier polonais, a été arrêté par les Russes en 1939 puis, après un simulacre de procès, envoyé en Sibérie. Un endroit parfaitement hostile, dont nul n'est censé pouvoir sortir.
Slavomir Rawicz raconte son évasion en compagnie de six autres détenus et leur incroyable épopée jusqu'en Inde, où les survivants seront secourus.
On peut regretter quelques trous dans la narration et certaines exagérations, mais le récit est terriblement prenant.
Certains ont mis en doute la véracité du témoignage, d'autres ont essayé de prouver qu'il était exact.
Je retrouve ça et là les mêmes arguments que pour le livre Aussi loin que mes pas me portent de Joseph Martin Bauer.
J'ai lu cette marche forcée tout comme j'avais lu le texte de Bauer : j'ai choisi de croire en l'histoire, de suivre les événements et de me laisser emporter. J'ai dévoré ces pages passionnantes.
La solidarité qui se crée entre ces hommes qui ne se connaissaient pas au départ force l'admiration. Ils resteront soudés quelles que soient les épreuves traversées, et Dieu sait si elles sont nombreuses ! Voilà certainement l'une des clefs de leur réussite.
Cette solidarité se mue parfois en une tendresse qui émeut de la part de ces gaillards bourrus, endurcis par ce qu'ils ont vécu. Ils sont aux petits soins les une envers les autres, au début parce qu'ils savent que leur survie dépend de celle de leurs camarades, mais au fil de leur traversée, parce que chacun a développé un attachement fort pour ses compagnons.
La volonté de chacun et les trésors d'imagination déployés par tous montrent à quel point l'instinct de survie peut être fort chez l'être humain. Cette capacité de toujours chercher un moyen, une solution, même les plus improbables, est fascinante.
Je me suis attachée à ce groupe de fugitifs. J'ai vibré avec eux, me réjouissant d'un événement positif comme la capture d'un serpent qui leur fournit de la nourriture, tremblant à chaque danger rencontré, pleurant chaque mort.
Le long périple est émaillé de très belles rencontres. Nos amis découvrent le merveilleux sens de l'hospitalité des Tibétains ou des Mongols, qui leur offrent beaucoup alors qu'ils n'ont pas grand-chose.
Un grand souffle d'aventure, une belle humanité : j'ai adoré cette lecture qui m'a donné envie de lire L'axe du loup de Sylvain Tesson, dans lequel l'auteur est parti sur la trace des évadés du goulag, cherchant à refaire leur parcours.
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Tout est tellement incroyable qu'il faut régulièrement se dire que c'est vrai. le narrateur, comme ceux qui feront partie de ‘l'expé', est condamné à 20 ans de travaux forcés par les russes dès le début de la seconde guerre mondiale. Lu dernièrement Les geôles de Sibérie où un français est condamné sans preuve. 70 ans d'écart et rien n'a changé. Pas bon de vivre en Russie ! Les évadés vont parcourir 4 000 kms à travers la Russie, la Mongolie et son désert de Gorbi, l'Himalaya, le Tibet, pour finir en Inde. le tout sans carte ni équipement, bravant la faim, la soif, les poux, la neige et le reste. « Ce n'est pas de la littérature, c'est peut-être mieux que ça. » a dit Nicolas Bouvier.
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L'intérêt du récit ne réside pas dans la qualité de sa prose mais dans son contenu. Les aventures que nous raconte Slavomir Rawics sont incroyables. La résistance acharnée de cet homme force l'admiration. La mémoire exceptionnelle de Rawicz permet de retracer l'épopée avec de nombreux détails. S'il décrit ses ennemis sans complaisance, il n'oublie pas d'évoquer les rencontres avec de nombreux bienfaiteurs qui ont sans doute rendu la survie possible. le froid, la chaleur et la faim furent des adversaires redoutables. le petit groupe de fugitif n'eut qu'une seule arme pour les vaincre: la détermination.
Ce livre a soulevé pas mal de polémique de la part d'experts assurant qu'il était impossible de traverser le désert de Gobi sans eau. Rawicz n'a jamais répondu à la polémique, il est mort à Londres en 2004.
Ce livre reste un formidable témoignage sur la volonté et l'endurance humaine ! Captivant !
A noter le film tiré du livre : Les chemins de la liberté (que je n'ai pas encore vu)
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A marche forcée est l'incroyable aventure d'un officier polonais interné dans un goulag de Sibérie en 1941. Il réussit à s'en évader avec six de ses codétenus, en partie grâce à la bienveillance, pour ne pas dire la complicité, de l'épouse du commandant du camp. Mais les autorités savent bien que l'obstacle le plus difficile à franchir n'est pas l'enceinte du camp. Le vrai geôlier c'est bien la taïga elle-même.

L'auteur, Slavomir Rawicz, s'affiche comme le narrateur acteur de cette odyssée. Il intervient à la première personne et relate ce périple surhumain de six mille kilomètres, jalonné, on l'imagine sans peine, de mille dangers, souffrances et privations vers la porte de leur liberté : l'Inde.

Partis à sept, ils seront rapidement huit en recueillant une jeune fille en fuite elle aussi, mais d'un kolkhoze. De peu banale au départ l'histoire devient touchante. L'amitié qui soude cette équipée clandestine sera le gage de son succès en dépit des drames qui émailleront tout de même le récit.

L'histoire est tellement incroyable que certains émettront des doutes quant à la sincérité de son auteur. Ce qui se présente comme un récit autobiographique devrait selon eux s'afficher comme un roman. le sujet de son récit aurait, toujours selon eux, été emprunté par son auteur, approprié et augmenté de son imagination. Les détracteurs font l'inventaire des incohérences, au nombre desquelles le silence, à la parution de l'ouvrage en 1956, des équipiers de Slamovir Rawicz rescapés avec lui.

Il faut bien dire qu'à la lecture de cet ouvrage, on reste perplexe quant à la capacité d'endurance d'organismes humains exposés à tant de périls, de souffrance physique et mentale, dans les conditions extrêmes des latitudes sibérienne, du désert de Gobi et de l'Himalaya. Faut-il que notre condition ait bien changé pour nous rendre pareille aventure inconcevable de nos jours ? En suivant ces fugitifs tout au long de leur périple de l'extrême, je n'ai eu de cesse de m'interroger sur ma propre capacité à endurer autant de souffrances. L'instinct de survie est-il aussi fort ?

Fantastique aventure ou formidable imposture, le doute subsiste quoi qu'il en soit quant à la véracité des faits. Dans L'axe du loup, Sylvain Tesson qui n'est pas du style à rester dans un fauteuil pour peser le pour et le contre, que rien n'arrête, surtout pas la taïga sibérienne et ses rigueurs, refera le parcours de cette aventure hors du commun. Pour voir, se faire une idée. C'était si simple, il suffisait d'y penser. Dix jours sans boire dans le désert de Gobi, exploit ou affabulation ?

Se poser la question gâche le plaisir de pareille lecture lorsqu'on est réduit à faire usage du conditionnel pour en parler. Odyssée inimaginable ou bien … imaginée. J'ai hâte de lire l'ouvrage de Sylvain Tesson pour connaître les conclusions de son aventure qui ne prête pas quant à elle le flanc à contestation.
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Slavomir Rawicz, jeune officier de l'armée polonaise est fait prisonnier par les soviétiques et déporté, après un procès expéditif, vers le camp 303 situé en Sibérie, non loin d'Irkoutsk.
Ici commence un récit d'un glaçant réalisme sur les conditions d'interrogatoire et de captivité à la Loubyanka, prison de Moscou et sur les conditions dans lesquelles des milliers de malheureux firent le voyage vers leur lieu de déportation.
Une fois les survivants arrivés à destination, Rawicz forme un petit groupe en vue de s'évader, préférant risquer sa vie en cavale que la perdre en captivité.
Commence alors un incroyable périple de plus de cinq mille kilomètres vers le sud, jusqu'à l'Inde, traversant la Sibérie, puis la Mongolie, le désert de Gobi et l'Himalaya.
Ce roman fit l'objet de nombreuses critiques quant à la véracité de ce voyage dont certains disent qu'il est imaginé par l'auteur.
Si le réalisme d'ensemble paraît cohérent, il n'en demeure pas moins que certains passages semblent au mieux romancés, au pire inventés.
C'est cette controverse qui donna à Sylvain Tesson l'idée de réaliser lui même ce voyage incroyable à travers steppes, désert et montagnes et d'en tirer l'Axe du loup.
Comme lui, on doute de l'authenticité de certains passages, notamment lorsque le petit groupe croit voir des yétis, mais au fond, la question est-elle bien là ?
Ce roman, écrit avec l'aide d'un journaliste à partir du récit de Rawicz fut rédigé à une époque où les récits étaient volontiers romancés, et avec une moindre exigence quant à la précision des détails.
Au-delà de cette controverse, bien légitime, on prend beaucoup de plaisir à suivre ce groupe de fugitifs et on se prend au suspense d'un récit bouleversant.
Ce livre complète utilement l'Axe du loup de Tesson.
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Récit époustouflant de l'évasion de huit prisonniers d'un camp sibérien, en pleine deuxième guerre mondiale. Après des séances de torture et un simulacre de procès politique, l'auteur est déporté en Sibérie où il n'aura qu'une seule obsession : fuir. Et je ne serai pas étonnée d'apprendre que ce récit a inspiré Makine pour son très beau roman « l'archipel d'une autre vie ».

Fuir à travers la Sibérie, la Mongolie, le Tibet pour enfin arriver en Inde, au terme de plusieurs milliers de kilomètres de marche, traversant forêts, toundra, fleuves en débâcles, désert, hauts plateaux et col enneigés. Sans carte, sans repère mais toujours vers le Sud, affrontant tour à tour le froid, la soif, la chaleur et sans jamais apaiser la faim atroce et la fatigue permanente. Quelle ténacité ! Quelle force ! Quel optimisme ! Et quelle folie !

C'est un roman de résistance et d'aventures, mais aussi un roman rempli d'humanité, d'amitié et d'émotion, comme l'épisode de cette veille de Noël, où un chant a enflé peu à peu en remontant la colonne des prisonniers. Un chant de Noël repris par un choeur en marche de cinq mille hommes, dans les solitudes désolées de la Sibérie. J'en ai la chair de poule rien qu'à imaginer la scène.

Et je me moque de savoir si cette histoire est vraie. Il me suffit d'imaginer qu'il est toujours possible de s'évader, aussi inhumaine, aussi écrasante, aussi abrutissante que soit notre prison. Et cette idée me met une sacrée couche de baume sur le coeur et une sacrée dose d'énergie dans les jambes.
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Pologne 1939, récemment 'libérée' par les Russes soupçonnant les Polonais d'espionnage. Tortures de Rawicz, procès factice, wagons à bestiaux puis marche de la mort vers un goulag sibérien, conseils de la femme du colonel et évasion.

Traversée des rivières en dégel, marches de nuit, mascotte Kristina, Mongolie, désert de Gobi, Tibet, Himalaya et enfin l'Inde.

Excepté les tortures, j'ai trouvé beaucoup de bienveillance, notamment la merveilleuse hospitalité des Mongols et Tibétains. Détail amusant, l'importance de la cigarette, quasi indispensable à la survie.
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J'ai enfin lu ce fabuleux récit. Et tout le long de ma lecture je n'ai pas pu m'empêcher de chercher ce qui pouvait être réel, de ce qui ne pouvait pas l'être. Evidemment, je suis incapable de faire cette distinction.
Je ne peux m'empêcher également de me demander pourquoi. Pourquoi publier ce faux témoignage dans les années 50 ?
Et surtout y a t'il quelque chose de réel ? Certes, l'auteur à connu l'internement en Sibérie, mais le récit de la vie dans le camp est il lui aussi romancé ?
Mais toute ces interrogations ne m'ont pas empêcher d'être totalement captivée par ce récit. Et finalement c'est bien la seule chose qui compte.
Il ne me reste plus qu'à lire la version de Tesson
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"L'oeuvre d'art, c'est ce qui a échappé à la mort" disait Malraux et ce témoignage de Slamovir Rawicz m'a remémoré aussi Henri Guillaumet "ce que j'ai fait, je te le jure, aucune bête ne l'aurait fait".

Ce que ces sept hommes et cette femme ont enduré dépasse l'entendement : six mille kilomètres et douze mois de marche à travers la Sibérie et le désert de gobie !

Un grand livre que je viens de relire avec une immense émotion.
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En 1940 Slavomir Rawicz, soldat polonais, est condamné à 25 ans de travaux forcés en Sibérie. Après plusieurs semaines d'un terrible voyage en train dans des conditions indescriptibles, puis à pied dans la neige, il arrive dans le nord de la Sibérie où il construit un camp avec plusieurs milliers de camarades.

Plutôt qu'attendre soit la mort, soit 25 ans, il décide de s'évader avec six camarades avec comme cap l'Inde. Sans carte, sans boussole, sans vêtements autres que ceux qu'ils portent, et avec des vivres pour quelques jours, ils vont traverser la Sibérie, les bords du lac Baïkal, la Mongolie et son terrible désert de Gobi, un peu de la Chine, l'Himalaya et le Tibet. Leur principale peur : se faire prendre et devoir retourner au camp.

Donc ces milliers de km qui vont durer presque deux ans vont être faits en évitant toute rencontre et donc sans aucune aide. Leur groupe est constitué d'hommes costauds mais complètement différents (polonais, russe, américain,..) et il faudra aussi apprendre à vivre ensemble, à prendre des décisions, à s'encourager quand il n'y a plus d'espoir, et aussi à surmonter les drames.


On dévore ce récit comme un thriller et on vit avec ces hommes cette incroyable aventure ! Ou comment le désir de vivre permet d'aller bien au-delà des capacités humaines habituelles !

Certes la véracité de ce récit a été mise en cause, certains oublis ou certaines incohérences ayant été pointés (traverser le désert de Gobi sans eau ni nourriture par exemple). Sylvain Tesson a refait ce périple et il le décrit dans "L'axe du loup - de la Sibérie à l'Inde sur les pas des évadés du Goulag". Il pense que ce récit, écrit plus de dix ans après les faits, et sans aucune notes écrites, doit être vrai. Il veut le croire et je veux aussi le croire !

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