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Denise Van Moppès (Traducteur)
EAN : 9782226460684
456 pages
Albin Michel (02/11/2023)
3.74/5   31 notes
Résumé :
JODY vit avec son père et sa mère dans une petite ferme isolée de Floride, conquise à grand-peine sur la forêt et sur les marécages. Il faut travailler dur pour produire de quoi se nourrir, pour protéger le maigre bétail contre les animaux sauvages.
Jody a un ami, un seul : un faon recueilli tout jeune, un adorable petit faon tacheté, aux grands yeux étonnés, un orphelin des bois qui est devenu son compagnon de tous les instants, le confident de ses joies et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Jody et le faon" est un roman de Marjorie Kinnan Rawlings qui se situe dans la Floride rurale et sauvage de la fin du XIXe siècle. On y suit un petit garçon dans son apprentissage de la nature et dans son passage de l'enfance aux responsabilités des plus grands.

Écrit en 1938, ce roman a reçu le prix Pulitzer en 1939. Il vient d'être réédité en hardback chez Albin Michel.

Dans l'ambiance des romans nature writing, ce livre est destiné à la jeunesse. Très honnêtement, c'est tellement dense et contemplatif, écrit avec un style très descriptif et peu dynamique - oserai-je dire un peu vieillissant - que je ne suis pas sûre que ça plaise tant que ça au public visé. Et même si c'est le cas, il faut avoir un bon niveau de lecture pour s'y attaquer.

Pour ma part, j'ai eu un mal fou à le terminer. Ce n'est pas que l'histoire est mauvaise, au contraire, mais il y a pas mal de longueurs. On peut toutefois les excuser en se disant que ça contribue au réalisme de l'oeuvre car la répétition de la vie rurale, des tâches à effectuer, est une réalité.

C'est un roman assez dur, comme le monde sauvage. La mort et la violence ne sont jamais loin. Il y a une vision du rapport homme/nature que j'aime assez même si le paradoxe avec la nécessité de la chasse pour survivre - activité centrale de ce roman - peut être assez déstabilisant.

Il y a d'ailleurs deux, trois trucs qui m'ont fait tiquer. Principalement, quelques passages sexistes de cette oeuvre. Parce que les bonnes femmes franchement, elles n'y connaissent rien à la beauté de la nature et elles ne sont bonnes qu'à faire à manger. *sic*
Un adulte aura le recul de lire entre les lignes pour atténuer cette vision peu flatteuse des femmes - et des filles en général - mais je ne suis pas sûre que les plus jeunes sauront toujours remettre les choses en contexte.

C'est un roman exigeant s'il est destiné à la jeunesse, avec quelques travers dus à sa date de publication. Néanmoins, malgré ses longueurs, il n'est pas inintéressant, aborde des thèmes variés universels et reflète parfaitement l'époque à laquelle il a été écrit.
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Je tenais tout d'abord à remercier les éditions Albin Michel ainsi que le site Babelio pour leur Masse critique, cela m'a permis de découvrir ce classique de la littérature américaine et jeunesse que j'avais repéré sur le blog des Lectures de Marinette. Il me tentait énormément parce que le résumé et les premiers avis me rappelaient Anne de Green Gables (Lucy Maud Montgomery) et Pax (Sara Pennypacker). Je suis très heureuse d'avoir pu le lire et d'en ressortir conquise.

Le roman n'est pas facile, parce qu'il traite de thématiques loin d'être évidentes pour notre époque – nous n'avons pas besoin de la chasse pour survivre et manger à notre faim. Par conséquent, le roman peut paraître éloigné de nos préoccupations et datés, mais c'est loin d'être le cas. En effet, le personnage de Penny, le père de Jody, a été un très gros coup de coeur et quelle incroyable force de caractère tout en étant dans la réserve, l'honneur et la justesse. J'ai adoré chaque leçon, chaque parole qu'il prononce, il a un respect absolu pour les animaux et la nature, ne tue pas par plaisir mais pour nourrir sa famille, ne chasse que le nécessaire, il avait une humilité inspirante je trouve.

Le roman est une belle ode à la nature, ce qui paraît fou, car il traite en grande partie de la chasse, mais comme le roman se situe au coeur des années 1870 cela peut se comprendre. Par ailleurs, quelle année en compagnie de la famille Baxter, nous suivons leur quotidien au fil des saisons, des récoltes, des préparations culinaires, des catastrophes naturelles et surtout, à travers l'évolution du personnage principal, le petit Jody. C'est un récit tranche de vie, où la vie de tous les jours prend une grande place, où les relations humaines sont prenantes, et surtout, le roman a cet aspect rituel vers l'âge adulte, vers l'adolescence.

Ce qui est parfaitement retranscrit à travers la très belle amitié qui lie Jody avec son faon et qui m'a autant touché que celle entre Peter et son renard Pax. Jody est un garçon très attachant, plein de sensibilité avec de très belles pensées, ses questions et ses préoccupations sont très bien amenées et j'ai adoré découvrir son quotidien. Maintenant, je crois qu'au-delà de la très jolie histoire entre Jody et Fanion, c'est le lien entre le père et le fils qui m'a totalement séduite et émue.

La plume de Rawlings m'a souvent fait penser à celle de Montgomery (la saga Anne), parce que c'est hyper soigné et élégant, elle ne va jamais trop loin dans les détails, mais son style confère à chaque élément naturel de la grâce, un intérêt et une poésie. C'est très agréable à lire, c'est même étrangement moderne et intemporel comme style d'écriture, je n'ai jamais eu cette impression de lire un livre ancien, lointain et complexe. Tout est fluide, sympathique, entre contemplation et action.

Alors, effectivement, si vous avez besoin d'un roman avec des péripéties, de l'action, des révélations extraordinaires, ce ne sera pas le bon livre, de même si vous êtes très sensible à la cause animale et très réfractaire à la chasse – même pour des époques passées. J'avais même un peu peur du trop plein de détails ou d'une vision presque positive de la chasse, je suis donc très heureuse de voir que le personnage de Penny est raisonnable et humble, pas un fanfaron qui tire à la moindre fougère frémissante ou qui prend les enfants pour des sangliers.

La fin du récit est aussi amère que très touchante, j'ai aimé les subtilités et les nuances apportées tout au long du récit qui m'a fait voyager dans la Floride des années 1870. J'ai aimé les thèmes de l'enfance, de la différence et du deuil, des liens du sang et du coeur, de la maladie et de l'amitié. J'ai adoré rencontrer la famille Baxter, Hutto et Forrester. En plus de tout ceci, l'édition faite par la maison d'édition est d'excellente qualité, un régal de se plonger dedans et j'ai passé de belles heures de lectures.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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C'est une très jolie histoire. Prix Pulitzer 1939, paru en France en 1946, c'est un roman jeunesse comme il ne s'en fait plus. Style soigné, descriptions complètes, vocabulaire riche, l'ensemble vibre d'un charme particulier. Bien loin d'être légère ou simpliste, l'histoire évoque la beauté sauvage de la nature, la lutte constante pour survivre dans un environnement et une époque difficiles, et, pour le protagoniste, une quête de maturité.

Situé dans l'Amérique profonde de la fin du XIXème siècle, le récit retrace le quotidien d'une famille de fermiers isolés en pleine nature. La ville la plus proche est à des kilomètres, le plus proche voisinage également. Jody, 12 ans vit seul avec son père et sa mère, et doit apprendre à suivre les traces de son père pour subvenir aux besoins de la famille. Chasser pour manger, labourer les champs, se protéger des attaques d'ours ou de loups, survivre aux éléments naturels. le quotidien est rude et Jody, bien que d'un naturel enjoué et curieux, est bien seul. le petit faon recueilli après une journée de chasse le sortira de sa solitude.

C'est joliment amené. La vie décrite est tour à tour brutale dans ses aléas et douce dans sa simplicité. Au quotidien ce sont des corvées et une lutte permanente pour avoir de quoi se nourrir et se chauffer. Les plaisirs sont rares. Les instants familiaux, s'ils se passent de mots et se résument à une soirée au coin du feu ou seuls résonnent les bruits que fait le père quand il tire sur sa pipe, ont une certaine poésie. de même que les descriptions de la végétation environnante. La relation entre Jody et son père est touchante et le lien qu'il tisse avec son faon également.

Un roman que je pense avoir lu dans mon enfance, j'ai en mémoire une très vieille édition sur laquelle il faudra que je remette la main, mais dont je ne me souvenais plus du tout. Ravi de le (re)découvrir dans cette jolie édition. Une belle histoire.
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Un roman jeunesse pas si facile à lire! Une ode à la nature mais dans laquelle sont abordés des thèmes certes très intéressants mais un peu éloignés de nos préoccupations actuelles. La chasse, pour survivre, on en est loin ... pour le moment!
Un roman certes intéressant mais qui comporte à mon humble avis, pas mal de longueurs qui pourront ralentir et désespérer certains jeunes lecteurs.
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Un agréable souvenir, mais aucune autre précision.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
[à propos de l’ours]
– Pa, je ne t’ai pas dit. J’ai eu peur quand les chiens se jetaient sur lui. J’avais trop peur même pour courir.
– Je n’étais pas très fier non plus quand je me suis aperçu que je n’avais pas de fusil.
– Mais quand tu racontais ça aux Forrester, on aurait dit que nous étions très brave.
- C’est comme ça, petit, qu’on raconte les histoires.
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Ce n'est pas voler, pour un animal. Un animal doit gagner sa vie, et il le fait à sa manière. Comme nous. C'est la nature de la panthère, et du loup, et de l'ours de tuer leur viande. Les bornes des provinces ne comptent pas pour eux, ni les barrières des hommes. Comment veux-tu qu'un animal sache que ce terrain est à moi et que et que je l'ai payé ? Comment veux-tu qu'un ours sache que j'ai besoin de mes cochons pour me nourrir ? Tout ce qu'il sait, lui, c'est qu'il a faim.
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- Le temps qu’il m’a fallu pour faire cette galette ! Et, avec toi, la voilà engloutie avant qu’on ait dit ouf.
–Je la mange vite, reconnut-il, mais je me la rappellerai longtemps.
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- Je voudrais que grand-mère soit ma grand-mère pour de vrai. Je voudrais qu'Oliver soit de notre famille.
- Bah, du moment que les gens se conduisent comme des parents, cela revient au même.
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En déchiquetant la génisse, ils obéissent à la nature. Ils avaient faim. Les empoisonner, ça a quelque chose de pas naturel. Ce n'est pas combattre loyalement.
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