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Critique de Arakasi


Vous êtes marin, rôdeur, mendiant, voleur, assassin ou prostituée. Vous vivez dans une masure délabrée, un immeuble décrépi ou dormez dans le ruisseau. Vous mangez du pain sec et buvez du bouillon auprès d'un maigre feu. Dehors, l'air est glacé et nauséabond, les rues sont désertées. En tendant l'oreille, vous pouvez entendre les chiens errants gratter aux portes, les miséreux râler dans leur fange, les catins alpaguer leur clientèle et les fantômes dériver doucement dans le fog londonien. Alors pour lutter contre la terreur nocturne et la détresse, il ne vous reste qu'une solution : le whisky, le bon whisky pourvoyeur de rêves et repousseur de cauchemars, le merveilleux whisky plus doux que les mains d'une femme et plus doré que l'or, le chaleureux whisky qui rapproche les hommes et les fait se sentir moins seuls et moins misérables…

Bien sûr, le sixième verre bu, vous risquez alors de voir d'étranges choses : des mains squelettiques ramper sur les trottoirs, une araignée monstrueuse sortir du bureau d'un prêteur à gages, des morts grimaçants surgir de leurs tombes pour se rincer le gosier et d'autres phénomènes tout aussi troublants. Mais la vie n'est-elle pas elle-même une curieuse affaire ? Et puis à quoi bon tout cela… Allons, barman, sers-moi un autre verre !

Avis aux amateurs de Jack l'Eventreur et autres ténébreuses légendes urbaines : voici un petit recueil de nouvelles qui devrait tout à fait vous séduire ! Ecrit dans le style si particulier de Jean Ray, alliant lyrisme tourmenté et réalité crasse, il vous plongera dans une Angleterre populaire du XIXe siècle agréablement surréaliste. Très brefs et souvent énigmatiques, ces « contes du whisky » oscillent souvent entre réalisme et fantastique, la plupart de leurs narrateurs étant ivres mort, ce qui rend leurs témoignages peu dignes de foi. le tout donne un recueil fort plaisant à lire, mais un peu trop répétitif à mon goût, bien que quelques très jolies nouvelles se détachent du lot, comme « Petite femme aimée au parfum de verveine » ou « le nom du bateau ». Afin d'éviter un sentiment de satiété trop rapide, je ne peux que conseiller aux futurs lecteurs d'y piocher un récit de temps en temps, au gré de leur fantaisie, plutôt que de lire l'ouvrage en une seule fois : leur lecture n'en sera que plus agréable.
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