Merci à Babelio et aux éditions
Presses de la Cité pour cette découverte.
Ce roman nous fait voyager entre deux époques.
En 1755 : avec Estrela qui telle Cassandre peut prédire l'avenir mais est condamnée à l'incrédulité de ses interlocuteurs. Elle s'est réfugiée dans un couvent pour fuir son passé mais pressent une catastrophe terrible qui la pousse à fuir de son refuge. Et Thomas de Trécesson, jeune capitaine.
En 2012 : Anna, dessinatrice, survivante d'un tsunami, revenue d'entre les morts. Et Will, journaliste qui doit écrire un article sur les expériences de mort imminente.
Les destins de Will et d'Anna vont s'entremêler malgré eux : en danger de mort pour être les détenteurs d'un passé qui leur échappe, ils vont se retrouver traqués à la fois par la police et par les membres d'une secte démoniaque.
Les allers-retours entre plusieurs époques perturbent souvent ma lecture, ce ne fut cependant pas le cas ici. Les séquences sont courtes, c'est très « visuel», le rythme est soutenu, l'écriture est fluide : j'ai presque eu la sensation de regarder un film plutôt que de lire un roman.
Je suis une grande adepte de lecture fantastique, aussi je n'ai pu m'empêcher de « comparer », ce qui a un temps nui à ma lecture. Les thèmes abordés, comme l'EMT négative, je venais d'en faire le tour avec le serment des limbes de jean-Christophe Grangé. L'hypnose, la réincarnation sont également des thèmes qui servent souvent. J'ai parfois trouvé les personnages un peu caricaturaux, ou excessifs, et leurs réactions étranges comme quand Will laisse seule Anna, endormie, avec un gentil petit mot lui disant de faire attention car il est convaincu qu'on en veut à sa vie... Il manque un réel contrepoids négatif, le personnage obscur du roman n'apparaissant que très peu. Les « gentils » s'ingénient à foncer dans la gueule du loup, en dépit du bon sens.
Tous ces points m'ont dérangé, mais n'ont pas gâché le plaisir de ma lecture. Plus j'avançais, plus je trouvais que c'était en fait, plus qu'un roman fantastique, un « conte de fées ». Tous les éléments, les codes, y sont : le roi cruel dans son château, la quête, le chaudron magique, la princesse et son prince, les nombreux adjuvants ( j'ai d'ailleurs beaucoup aimé l'aubergiste et le druide), les servants maléfiques, le dénouement... Vu sous cet angle là, l'ambiance, les décors ( mention spéciale pour la forêt!), les réactions des personnages même collent parfaitement. Et si j'aurais effectivement souhaité plus de profondeur, c'est un roman très prometteur.
Sophia Raymond a un talent certain de conteuse, et de belles idées pour faire voyager le lecteur.
Un agréable moment de lecture.