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EAN : 9782040185022
256 pages
Bordas (01/01/1994)
4.21/5   7 notes
Résumé :
La sensibilité de l'homme moderne doit beaucoup au fantastique : voici, à travers la littérature, et avec des références à la peinture, au cinéma et à la B.D., un parcours complet, d'Edgar Poe à nos jours, des chemins du mystère, de l'épouvante et du rire grinçant...

Bulwer Lytton, Campbell, Chesterton, Féval, Kafka, Le Fanu, Leroux, Lovecraft, Meyrink, Perutz, Poe, Ray, Schultz, Stoker, Wandrei, Wilde... les grands maîtres du genre.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une petite merveille que ce livre "Guide" ! Ici pas de place pour les roublards, les très besogneux faiseurs "à la mode d'un temps"... Nous ferons connaissance intime avec la psyché d'artisans fabriquant sans le savoir quelques Légendes immortelles : tels l'irlandais (Abraham) Bram STOKER et son Vlad Țepeș-Count "Dracula" roman-feuilletonesque à la pourtant si riche postérité cinématographique (Murnau, Browning, Fisher, Herzog, Badham, Coppola), la frêle Mary Wollstonecraft SHELLEY imaginant dans la pourriture verdâtre des cimetières sa créature de bric et de broc, sa créature de "Frankenstein" fuyant l'humanité jusque dans les glaces du Pôle, le conteur animiste Dino BUZZATI immortalisant les murs ocres de sa forteresse Bastiani et les sables de la chair de son Lieutenant Drogo en son "Désert des Tartares" ou dans un "Rêve de l'escalier" en tous points digne des oeuvres de Maurits Cornelis ESCHER, Franz KAFKA dans les malédictions d'un Gregor Samsa "métamorphique" puis les vertigineux mystères de son insaisissable "Château" des neiges, Hans Heinz EWERS et sa sinistre "Mandragore", Messieurs ERCKMANN-CHATRIAN et leur "Hugues-le-Loup" de légendes neigeuses (Pourtant, pas que lui...), HOMERE, ses monstres marins, ses sirènes, ses enchanteresses, Jacques CAZOTTE le futur guillotiné au si merveilleusement étrange et facétieux "Diable amoureux", Ernst Theodor Amadeus HOFFMANN, son "Homme au Sable" et ses centaines de contes vaporeux et sans âge, Nathaniel HAWTHORNE le très secret, oeuvreant dans le silence à ses "Contes" de Nouvelle-Angleterre au ton unique, aux fondations de sa "Maison aux Sept Pignons" à malédiction génétiquement transmissible, ou encore ce vieil Honoré "de" BALZAC, son parchemin maléfique de "La Peau de Chagrin", son ambiance aux "Loreleï" et bateliers des bords du Rhin pour "L'Auberge Rouge", le météorique Guy de MAUPASSANT et ses contes fantastiques inouïs ("Sur l'eau", La peur", "Le Horla" et tant d'autres... ), Arthur MACHEN et son indescriptible et terrifiant "Grand Dieu Pan", Algernon BLACKWOOD, ses "Saules" et son "Wendigo" des grandes solitudes panthéistes... et bien sûr le forçat-littérateur amateur-"rewriter" Howard Phillips LOVECRAFT et sa "Malédiction d'Arkham" (mort à 47 ans d'une maladie de la "malbouffe" et de la misère), d'"Affaire Charles Dexter Ward" en "Abomination de Dunwich", "Cauchemar d'Innsmouth", "Montagnes Hallucinées" et autres randolph-cartériens "Démons et Merveilles", Edgar Allan POE son ancêtre, autre forçat du conte épouvantable de "La Chute de la Maison Usher" jusqu'au "Masque de la Mort Rouge" (pour lesquels l'acteur Vincent Price donnera deux interprétations saisissantes de névrosés : celles de son Roderick Usher et celle du "décadent" Prince Prospero), Henry JAMES et les enfants hantés de son "Tour d'Ecrou" inoubliable, mais aussi ce bon père rationaliste de Jules VERNE en ses fantasmagories alliant le Gothique flamboyant de son "Château des Carpates" ou son "Secret de Wilhelm Storitz" aux phosphorescences poétiques de son "Rayon-Vert", sans parler de son "Sphynx des Glaces" - fascinante suite des inégalables "Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket" poesques, (Herbert George) H. G. WELLS et son "Homme invisible" psychopathe ou son "Île du Docteur Moreau" cauchemardesque, Adolfo BIOY CASARES et son "Invention de Morel" également insulaire et maléfique à retardement, son compatriote bibliothécaire Jorge Luis BORGES dans ses mythologies personnelles bourrées d'humour et de dimensions multipliées, Richard MATHESON l'inventif, père de mutants-zombies de "Je suis une légende" et du pauvre dépravé de Belasco dans "La Maison des Damnés", en faisant un détour par les fantaisies cosmiques et enfantesques de l'inclassable Bruno SCHULZ de "Boutiques de cannelle" odorantes en universelle "Rue des Crocodiles", du capiteux "Printemps" au putrescent "Sanatorium à l'enseigne de la Clepsydre", le secret Thomas OWEN de "Cérémonial nocturne" en "Boule Noire" et autre suggestive "Truie", le merveilleux conteur askhkénaze des derniers démons de la Kabbale que fut Isaac Bashevis SINGER... en aboutissant à l'enchanteur Julien GRACQ et son "Château d'Argol" préraphaélite et surréaliste... Allons, partons dès à présent à la découverte des mille merveilles (Profusion égale de ces 10 pages d'Index final aux 1.000 Oeuvres dévoilées !) enfouies dans le passionnant et très dense ouvrage de François RAYMOND et Daniel COMPERE, fourmillant de ses 256 pages, publié en 1993 et déjà inusable ! Tant de modestes poètes à célébrer, qui ne s'identifiaient pas tels...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
LE CINEMA FANTASTIQUE
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*** Les expressionnistes.

Le "Nosferatu" (1922) de Friedrich Wilhelm MURNAU marque indéniablement une date dans l'histoire du cinéma fantastique. Il est tourné dans des décors réels : le port de Wismar, les greniers à sel de Lübeck, les rues de Rostock et de Lüneburg, le terrible château d'Oravsky (Tchécoslovaquie). Le comédien Max Schreck, qui joue le rôle de Nosferatu, porte un masque saisissant qui, aujourd'hui encore, symbolise l'horreur.

[François RAYMOND & Daniel COMPERE, "Les maîtres du Fantastique en littérature", éditions Bordas (Paris), 1994 - page 125]
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GRACQ Julien
Français, né en 1910.
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L'ANGOISSE DE L'ATTENTE.
Entre roman et poésie, Gracq installe ses personnages dans un temps suspendu qui permet le déploiement de l'imaginaire.
L'oeuvre de Julien Gracq est placée sous le signe de ce qu'il appelle lui-même "le rêve éveillé". [...]

*** Atmosphère surréelle.
"Le Rivage des Syrtes" (1951) se déroule dans une ville imaginaire, Orsenna, qui, comme Venise, est cernée de marécages. Cette ville baigne dans la torpeur bien qu'elle soit en conflit larvé avec le Farghestan, un pays situé sur l'autre rive de la mer des Syrtes. Aldo, le héros-narrateur, est inconsciemment manipulé par Vanessa, une jeune femme étrange. Il part en patrouille sur la mer et décide de pousser jusqu'à la côte ennemie. Il reçoit quelques coups de canon qui vont être à l'origine d'une guerre. Le roman s'achève sur la proclamation de l'était de siège et le pressentiment de la destruction d'Orsenna.
Le fantastique de Gracq ne cherche ni la vraisemblance ni les grands effets. Tout baigne dans l'incertitude. Certes, le roman évoque la période de l'avant-guerre 1939-1940, mais l'attente angoissée dans un temps qui paraît suspendu, dépasse les circonstances historiques et prend une dimension véritablement fantastique. C'est l'attente d'un quelque chose d'indéfinissable, comme dans "Le Désert des Tartares" (1940) de Dino BUZZATI, écrit dans les mêmes circonstances.

[François RAYMOND & Daniel COMPERE, "Les maîtres du Fantastique en littérature", éditions Bordas (Paris), 1994 - page 157]
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GRACQ Julien
Français, né en 1910. [...]
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*** Malaise et terreur.
Dans son "Avis au lecteur", Gracq définit "Au château d'Argol" (1938) comme une "version démoniaque" de Parsifal : il y traite de la salvation sans référence à la religion chrétienne : reprenant le mythe après Wagner et Wolfram d'Eschenbach, il remonte à la tradition magique du salut par la damnation. Le récit conte une cérémonie secrète au cours de laquelle Parsifal commet le sacrilège de boire le sang qui, coulant du flanc du roi déchu, remplit le Graal. Gracq est attiré par ce mythe celtique : il y voit un mythe païen, axé sur le concret.
L'auteur utilise ici des procédés narratifs délibérément empruntés au roman gothique. Il les reprend en les soulignant, et prévient son lecteur qu'il va provoquer un sentiment de malaise et le faire trembler.

[François RAYMOND & Daniel COMPERE, "Les maîtres du Fantastique en littérature", éditions Bordas (Paris), 1994 - page 157]
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BUZZATI Dino
Italien, 1906-1972
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L'ANGOISSE AU QUOTIDIEN.
Entre le rêve et le réel, Buzzati écoute grincer les rouages du temps.

*** Les Tartares.
Publié en 1940, le roman "Le Désert des Tartares" est, par excellence, l'illustration du thème du temps qui parcourt toute l'oeuvre de Buzzati. Le jeune lieutenant Drogo est affecté au fort Bastiani qui, situé à la frontière, ne garde que le désert. Pendant des années, c'est l'attente d'une invasion des Tartares, attente faite à la fois d'espoir et de crainte. Comme dans un cauchemar, l'écoulement du temps fait que tout perd son sens. Certes, rien d'extraordinaire ne survient. C'est de l'attente elle-même que naît le fantastique, car finalement Drogo a rendez-vous avec la mort. Ainsi mourra-t-il, victime du temps.

[François RAYMOND & Daniel COMPERE, "Les maîtres du Fantastique en littérature", éditions Bordas (Paris), 1994 - page 144]
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