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Critique de Ambages


Keller et Deb se sont rencontrés sur le continent blanc. Au milieu des manchots et des icebergs, sous un ciel bleu, dans cette immensité claire, une nouvelle histoire voit le jour au-delà d'Ushuaia. Tous deux sont des naufragés de la vie et cette rencontre est un nouveau départ, sous le regard de l'amiral Byrd.

« Je me demande si Keller et moi vieillirons aussi bien ensemble, si nous saurons durer dans un monde où tout fond, tout disparaît. »

Ils cherchent à passer le plus de temps possible sur cette terre vierge pour faire des recherches avec des associations écologistes. Afin de financer ces recherches ils deviennent accompagnateurs sur le Cormoran, un bateau transportant des touristes qui souhaitent poser le pieds sur l'Antarctique. Mais un autre bateau de croisière s'approche et les glaces se referment sur les coques comme on écrase une coquille de noix.

« Depuis le naufrage du Titanic il y a plus d'un siècle, les plans et la construction des bateaux se sont beaucoup améliorés (...) La seule chose qui n'a pas changé, c'est la nature humaine, l'ego, la folie, l'hubris, l'excès d'orgueil, et leurs conséquences. Un bateau n'est sûr que si son capitaine, son équipage et leurs choix le sont. »

Ce livre met notamment en lumière les contraintes et conflits que rencontrent les chercheurs qui doivent composer avec leur volonté de protéger l'environnement et le faire découvrir à des touristes pour assurer le financement de leurs expéditions polaires. Deux mondes qui se croisent, incompatibles et qui ont cependant besoin l'un de l'autre.

La composante écologique de ce roman est très importante, toutefois, j'ai été surtout touchée par l'histoire des deux principaux protagonistes : Deb et Keller. Une jolie histoire d'amour, de passionnés pour ce « dernier continent. » L'auteur crée par de multiples retours en arrière (peut être un peu trop, j'aurais préféré une construction plus linéaire) une ambiance qui nous permet d'entrer dans la psychologie des personnages et de bien comprendre ce qui leur plait tant sur la banquise, ensemble.

«  (...) une folie à deux née de notre goût pour ce continent et de notre amour mutuel, qui nous rapproche l'un de l'autre, mais nous éloigne du monde réel que représentent les passagers, leurs opinions, moeurs, dénis, vérités. Nous dérivons de plus en plus loin de lui, au point que nous ne pouvons plus du tout vivre en son sein. »

Un bon roman qui tient le lecteur dans un état d'inquiétude dès le début de la lecture et jusqu'à la dernière page. L'écriture est fluide et agréable. Je remercie Babélio et Masse critique ainsi que les Éditions Stock pour ce cadeau qui donne une bouffée d'air frais et vivifiant, avant l'hiver.
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