Ce livre a eu le prix du Premier recueil de Poésie 2022. C'est vrai que l'écriture retient l'attention, abrupte, minérale comme les hauteurs de son Aubrac natal.
" Steppes comme mongoles ces steppes de l'Aubrac.
Autrefois craintes par les pèlerins pour ses loups et son climat rude
Aujourd'hui inattendues sous nos quatre pieds
Espace blanc silencieux comme la maison qui reste en soi quand la vie emmène ailleurs "
Tout est là, l'exil urbain, l'enracinement au lieu de naissance, au pays d'oc qui demeure et déchire.
Marie-Hélène Lafon, autre auteur de la ruralité, l'écrit fort bien dans la préface" on a laissé, on a quitté. On continue dans l'hiver des villes et leurs saisons autres".
Si cette dualité est fort bien transcrite, si j'ai goûté les néologismes de la jeune auteure, comme "l'humain s' égoïsme ", et cette façon de se réapproprier le patois de l'enfance, j'ai trouvé que le recueil manquait d'émotion. Peut-être est-ce dû à une volonté de distanciation avec le passé. Et les tournures de phrases familières ou incorrectes m'ont gênée.
Je reconnais en tout cas à
Hortense Raynal un talent certain, une singularité qui fascine. Une autre oeuvre a suivi, et une troisième paraîtra bientôt. Bon vent à elle!