p.83.
Les dénonciations devinrent très fréquentes. Après avoir examiné les cas d’environ 300 sorcières, un historien a constaté que chacune d’elles dénonçait en moyenne 20 autres personnes, ce qui donna donc à un seul tribunal une liste de 6000 victimes en six ou sept ans. L’un des exemples les plus poignants de ces tragiques dénonciations dans les affres de la torture nous vient de cette Allemande qui déclare à une bonne bourgeoise, une pauvre malheureuse qui ne connaît la sorcellerie ni d’Eve ni d’Adam et qu’elle vient de dénoncer : « Je ne vous ai jamais vue à un sabbat, mais pour mettre fin à la torture, je devais accuser quelqu’un.
p.239.
En février, enfin, près de six mois après le début de cette fantastique errance, Bobbie arriva en clopinant dans une vieille ferme, à la sortie de Silverston, dans l’Orégon. C’était là qu’il avait vécu avec ses maîtres quand il n’était qu’un chiot. Le lendemain matin, il se traîna jusqu’à la ville, trouva le restaurant où ils travaillaient maintenant. A l’étage, dans l’appartement qu’occupait la famille, le maître de Bobbie, Frank Brazier, dormait après s’être occupé toute la nuit de son restaurant. Bobbie touchait à la fin de son voyage de près de 5000 kilomètres.
Comment de tels récits peuvent-ils apparaître dans un si grand nombre de cultures et durant tant de siècles alors que personne n’a jamais vu de tels monstres ? Richard Carrington, auteur de Mermaids and Mastodons, pense que les monstres, comme la religion primitive, constituent une manière de faire face « au mystère et à l’immensité de l’univers ». Ce n’est qu’en donnant à ses craintes la forme de dragons que l’on peut tuer, nous dit Carrington, que l’homme peut accepter, à regret, sa propre insignifiance.
p.59.
Pourtant, grâce à lui, beaucoup sont certainement moins catégorique qu’autrefois. Comme Robert Jastrow, directeur de l’Institut des études spatiales de la NASA, l’admettait à regret, peu après la mort de l’auteur : « C’est peut-être le génie particulier de Velikovsky d’avoir deviné la vérité sans pouvoir la prouver de façon convaincante. »
p.75.
Car au XVe, XVIe et XVIIe siècles, à une époque où la civilisation européenne brillait de tous ses feux, la croyance en la sorcellerie entraîna l’anéantissement de villes entières et la mort affreuse d’environ 200 000 êtres humains, la plupart des femmes.