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Critique de Tandarica


Nicolae Steinhardt compare ce roman à une tragédie grecque. Pour comprendre cette comparaison, il faut saisir ce que représentait à son époque et en Roumanie la "terre". Marin Preda a écrit "Le plus aimé des Terriens", Panait Istrati "Pour avoir aimé la terre" et George Coșbuc : „Nous tolérons les coups, les lourds fardeaux,/Les jougs des boeufs, les brides des chevaux,/,Mais nous voulons la terre." (dans « Anthologie de la littérature roumaine » de Neculaei Iorga). Quant à Liviu Rebreanu, il raconte avoir vu sur une colline un paysan en habits traditionnels du dimanche embrasser la terre. Cette scène a constitué le point de départ de son roman. L'amour de la terre, un amour sensuel, comparable à celui d'une femme, entraîne le héros à la catastrophe finale et le public de l'époque de Rebreanu percevait mieux que nous aujourd'hui cet amour de la terre, qui explique les actes du héros et constitue la fatalité indispensable à la tragédie.
Le roman commence un beau jour de dimanche où les habitants du village se retrouvent pour la hora, ronde populaire dans la cour de la propriété de Tudosia, la veuve de Maxim Oprea. Au coeur de l'action, le personnage éponyme, Ion (Jean), paysan pauvre, qui veut rapidement acquérir de nombreuses terres. Il décide donc d'inviter la riche Ana à danser, même si son coeur tangue pour Florica (Fleur), la pauvre. L'intrigue a donc comme point de départ l'affrontement verbal entre Ion et Vasile, le père d'Ana, promise à un autre riche paysan, George Bulbuc. L'affront que subit le jeune Ion devant l'ensemble des villageois suscitera son ardent désir de vengeance. Pour que Vasile devienne à son tour la risée du village, Ion met Ana en cloque, étant ainsi certain d'obtenir comme dot des terres. le mariage est donc imposé à Vasile et lors de la cérémonie même Ion se rend compte que c'est bel et bien Florica qu'il aime. Il ne juge pas bon de demander à son beau-père des titres officiels de propriété et, lorsqu'il se sent lésé, il s'en prend physiquement à Ana. Celle-ci se réfugie à chaque fois qu'elle est agressée chez son père. le pope Belciug tente une médiation pour protéger la pauvre Ana qui finit par se suicider. Pas de remords ni de culpabilité, puisqu'aussi bien Ana que son fils Pierre ne sont aux yeux de Ion que de simples garanties de la propriété terrienne. Il entame alors des visites clandestines chez Florica, à présent mariée à George. La mort de son fils intervient comme une fatale délivrance de toute obligation morale et le pousse ainsi vers un dénouement prévisible. George tue Ion. Il est bien sûr arrêté, laissant ainsi Florica seule et l'héritage la fortune de Ion revient finalement à l'Église.
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